Méditation 148: La main à la charrue. (Lc 9,51-62)
Comme s'accomplissaient les jours où Jésus allait être enlevé de ce monde, il affermit son visage pour faire route vers Jérusalem et il envoya des messagers devant lui . S'étant mis en route, ils entrèrent dans un village samaritain pour tout lui préparer. Mais on ne le reçut pas, parce qu'il faisait route vers Jérusalem. Ce que voyant, les disciples Jacques et Jean dirent: "Seigneur, veux-tu que nous ordonnions au feu de descendre du ciel et de les consumer?" Mais, se retournant, il les réprimanda? Et ils se mirent en route pour un autre village.
Et tandis qu'ils faisaient route, quelqu'un lui dit en chemin: "Je te suivrai où que tu ailles." Jésus lui dit: "Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids; le Fils de l'homme, lui, n'a pas où reposer la tête." Il dit à un autre: "Suis-moi." Celui-ci dit: "Permets-moi de m'en aller d'abord enterrer mon père." Mais il lui dit: "Laisse les morts enterrer leurs morts; pour toi, va-t-en annoncer le Royaume de Dieu." Un autre encore dit: "Je te suivrai, Seigneur, mais d'abord permets-moi de prendre congé des miens." Mais Jésus lui dit: "Quiconque a mis la main à la charrue et regarde en arrière est impropre au Royaume de Dieu." [/i]
« Comme s'accomplissaient les jours où Jésus allait être enlevé de ce monde, il affermit son visage pour faire route vers Jérusalem» Ce premier verset est particulièrement solennel. Il marque une étape décisive dans l’évangile de Luc. C’est le début de la montée vers Jérusalem. Jésus se dirige désormais vers l’endroit où, au cours du sacrifice suprême, il fera le don de sa vie. C’est là une décision grave car il est conscient de la nécessité de souffrir et de mourir dans cette ville sainte.
« ….il affermit son visage » « affermir son visage » signifie une détermination qui demande du courage pour surmonter la crainte. Je crois qu’ici se trouvent déjà suggérées les premières atteintes de l'agonie que subira Jésus à Gethsémani.
« S'étant mis en route, ils entrèrent dans un village samaritain pour tout lui préparer. Mais on ne le reçut pas, parce qu'il faisait route vers Jérusalem. Ce que voyant, les disciples Jacques et Jean dirent: "Seigneur, veux-tu que nous ordonnions au feu de descendre du ciel et de les consumer?" Mais, se retournant, il les réprimanda? Et ils se mirent en route pour un autre village. »
Alors que les deux apôtres attendent de Jésus qu’il agisse en juge impitoyable, celui-ci, au contraire, se montre tolérant. Par cela il respecte la liberté de l’homme, lui offrant son message fermement mais patiemment. Il veut une réponse d’amour, non pas de crainte. Car la foi ne s’impose pas mais « se propose ».
« Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas fait pour le royaume de Dieu » : Voilà un verset qui résonne comme un élan de grâce, un vibrant appel à aller de l’avant ! Il nous inspire courage et volonté ; courage d’interrompre la continuation bourgeoise d’existence à laquelle routine et conformisme nous adapte si douillettement….. Courage de mère Térésa par exemple qui changea de vie à Calcutta et se voua à tous ceux qui mouraient de misère dans la rue ; ou bien celui d’Oscar Arnulfo Romero archevêque de San Salvador et défenseur des pauvres, assassiné alors qu'il célébrait l'eucharistie et bien d’autres encore qui agissent de même dans la discrétion.
Voilà ce qu’est mettre la main à la charrue sans regarder en arrière. Mais en sommes-nous vraiment capable ? A vrai dire, nous n’avons même pas besoin de nous le demander : il suffit de commencer………
Texte rédigé en groupe. Rédacteur principal : Jean
Jean .