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  Qui était Jean-Marie Lustiger ?

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MessageSujet: Qui était Jean-Marie Lustiger ?     Qui était Jean-Marie Lustiger ?  Empty14/11/2022, 22:28

Il y a quinze ans, le cardinal Jean-Marie Lustiger disparaissait. Quinze ans, c’est généralement le temps nécessaire pour prendre un peu de recul et commencer à raconter l’histoire de celui qui fut archevêque de Paris quasiment durant tout le pontificat de saint Jean-Paul II, de 1981 à 2005. 


Qui était Jean-Marie Lustiger ? 


Quelles furent son action et son influence sur l’Église en France voire sur l’Église universelle ? Comment caractériser sa pensée ?


 Régis Burnet reçoit Benoit Pellistrandi et Denis Pelletier.



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MessageSujet: Re: Qui était Jean-Marie Lustiger ?     Qui était Jean-Marie Lustiger ?  Empty14/11/2022, 22:40



Rencontre entre le cardinal Jean-Marie Lustiger et mère Teresa

En juillet 1986, le cardinal Lustiger et mère Teresa ont participé au rassemblement des familles qui s'est tenu à Paray-le-Monial dans le cadre des sessions internationales organisées par la communauté de l'Emmanuel

_________________
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MessageSujet: Re: Qui était Jean-Marie Lustiger ?     Qui était Jean-Marie Lustiger ?  Empty16/11/2022, 10:55

Il y a 40 ans, Mgr Lustiger, le choix audacieux de Jean Paul II
 Qui était Jean-Marie Lustiger ?  Web-france-bishop-jean-marie-lustiger-cathedral-paris-philippe-lissac-godong-photononstop
Philippe Lissac / Godong / Photononstop / AFP
Cardinal Jean-Marie Lustiger.

Jean Duchesne - publié le 02/02/21

Il y a 40 ans, Mgr Lustiger était nommé archevêque de Paris. L’occasion pour Jean Duchesne de rappeler son œuvre et de faire de cet anniversaire une invitation à en retrouver le souffle.



Le 31 janvier 1981, le cardinal Marty reçoit enfin le successeur attendu depuis qu’il a atteint la limite d’âge et remis sa démission près de deux ans plus tôt. Et c’est une surprise. Celui qui est nommé est encore jeune (dans sa cinquante-cinquième année). Son épiscopat durera plus longtemps (vingt-quatre ans) qu’aucun autre depuis François de Beaumont (trente-cinq ans au XVIIIe siècle). Et surtout, c’est un destin hors du commun : né à Paris chez des petits commerçants juifs immigrés de Pologne, converti tout seul à 11 ans en lisant en cachette une bible protestante où le Nouveau Testament lui est apparu issu de l’Ancien, baptisé à sa demande pendant la guerre quand il a 14 ans, ayant perdu sa mère déportée à Auschwitz, devenu prêtre malgré les objections de son père, populaire aumônier d’étudiants puis curé de paroisse, il est évêque d’Orléans depuis à peine plus d’un an. Enfin, il est réputé d’une énergie vibrante, mais parfois abrasive. Pourquoi marquer le 40e anniversaire de ce choix audacieux de Jean Paul II ?


Un fondateur


Il y a bien sûr lieu de rappeler ce que Mgr Lustiger, créé cardinal en 1983, a accompli. Ne nous en privons pas, puisque ce qu’il a semé nous nourrit toujours. Il fonde Radio Notre-Dame puis KTO et le magazine hebdomadaire Paris-Notre-Dame pour remplacer l’ancienne et aride Semaine religieuse, l’École Cathédrale pour qualifier les laïcs appelés à prendre de plus en plus de responsabilités dans l’Église, le Séminaire de Paris en adaptant la formation au profil des vocations et aux besoins pastoraux et spirituels de la fin du XXe siècle, la Fraternité missionnaire des Prêtres pour la Ville, afin que Paris plus favorisé soit solidaire des diocèses périphériques, et le Collège des Bernardins, centre culturel qui abrite aussi l’École Cathédrale et le Studium du Séminaire, bientôt reconnu comme Faculté canonique de théologie.


Il fait aussi construire des églises d’une architecture résolument contemporaine, ouvre de nouvelles paroisses et relance les activités culturelles et caritatives, avec entre autres la Fondation Notre-Dame, diverses associations s’occupant des gens à la rue et la Maison Jeanne-Garnier qui développe l’accueil des malades du Sida, puis les soins palliatifs. Il prêche chaque dimanche soir dans sa cathédrale, où beaucoup se pressent pour l’écouter, et en réaménage l’intérieur pour faciliter l’accueil des pèlerins et touristes aussi bien que pour mettre les liturgies en valeur. Sa hardiesse est de ne pas attendre d’avoir les moyens pour entreprendre, en pariant que la mise en chantier du projet fera apparaître sa pertinence et suscitera les soutiens et contributions nécessaires.


Au-delà de Paris et même de l’Église


Mais, rétrospectivement, le plus impressionnant est sans doute l’audience qu’il s’acquiert au-delà de l’Église. Ses interventions sont décisives dans la « bataille de l’école » en 1983-1984 pour empêcher la nationalisation de l’enseignement privé largement catholique. Il se fait aussi entendre dans les premiers « débats sociétaux » autour de la bioéthique et utilise magistralement les médias, en imposant sa problématique pour traiter des sujets sur lesquels il est interrogé. Son succès le plus net est probablement les JMJ qu’il organise en 1997 à Paris. Plus d’un million de personnes participent à une vigile pascale avec baptêmes le samedi soir et à une messe dominicale le lendemain sur l’hippodrome de Longchamp. Cette foule jeune et recueillie dépasse toutes les prévisions, et la télévision qui amplifie l’événement s’y adapte au lieu d’imposer ses normes du spectaculaire.

Citation :

Mais ce qui fait que sa voix porte au loin est qu’il situe tous les défis à relever non pas dans l’instant, mais dans l’histoire, et sans nier l’urgence.

On ne peut qu’évoquer ici la dimension internationale du cardinal Lustiger, qui ne peut répondre à toutes les invitations à l’étranger. Il faut cependant signaler son rôle dans les relations avec le judaïsme. Au départ, son affirmation que son baptême est une manière de rester un fils d’Israël est un handicap plutôt qu’un atout. Mais il participe au règlement de l’affaire du carmel d’Auschwitz à la fin des années 1980. Il est en 1997 l’instigateur de la « repentance » des évêques des diocèses où, sous le régime de Vichy, l’on est resté indifférent à l’internement de juifs avant leur déportation. Et, à partir de 2000, il réussit à entrer en rapport avec les maîtres de l’orthodoxie juive à New York, jusque-là réticents au dialogue.

L’histoire de l’humanité en mémoire


Il permet que des livres soient tirés de ses prises de parole enregistrées. Ces publications lui valent d’être élu malgré lui en 1995 à l’Académie française. Ce n’est pas la reconnaissance de talents littéraires qu’il n’a ni la prétention d’avoir ni le temps d’exercer, encore moins d’une influence médiatique et certainement pas de son rang dans l’Église, puisqu’aucun de ses prédécesseurs n’a eu cet honneur. Mais ce qui fait que sa voix porte au loin est qu’il situe tous les défis à relever non pas dans l’instant, mais dans l’histoire, et sans nier l’urgence.


Il ne s’agit pas simplement du souvenir, qui l’anime perceptiblement, de ce qu’il a vécu, avec une sensibilité aussi intellectuelle qu’affective, comme gamin juif menacé puis comme pasteur pendant la Guerre froide et les Trente Glorieuses. Ce n’est pas non plus la façon dont les siècles écoulés depuis la fin du Moyen Âge ont progressivement façonné notre présent. Car il fait appel à « la mémoire de l’humanité […], à laquelle la révélation chrétienne donne […] une ampleur et une dignité inouïe », parce qu’elle « inclut le moindre petit enfant ». Cette citation est tirée du Choix de Dieu, le best-seller du cardinal, à la page 342 de l’édition en Livre de Poche. Cette mémoire ouverte est libératrice. Comme telle, elle ne peut, sous peine de s’abolir, être qu’inlassablement proposée sans chercher à se justifier ni à faire la leçon.


L’autel de Notre-Dame


Cette profondeur du regard, où la découverte du pardon invinciblement offert donne la mesure du tragique de son ignorance et rend possible pour chacun d’être plus que le produit passif de mécanismes aveugles, est peut-être le plus fort et le plus précieux de ce qu’a légué l’archevêque de Paris auquel on a prêté l’oreille jusque hors de l’Église. C’est pourquoi le 40e anniversaire du début de sa mission est, bien plus qu’une occasion de dresser un bilan de ses réalisations, une invitation à se laisser dynamiser par le souffle qui les a inspirées. Il ne s’agit pas platement de préserver tout cela comme si c’était sacré, mais d’y reconnaître les signes et les symboles qui nous entraînent dans l’action et la vie qui ne craint pas la mort.

Citation :

Parmi les traces concrètes de ce qu’a accompli le cardinal Lustiger, l’autel érigé à l’entrée du chœur de Notre-Dame de Paris est sans doute une des plus visibles et stimulantes.

Parmi les traces concrètes de ce qu’a accompli le cardinal Lustiger, l’autel érigé à l’entrée du chœur de Notre-Dame de Paris est sans doute une des plus visibles et stimulantes. Il n’a pas, davantage que le reste de ses initiatives, commencé par plaire à tout le monde, et il a été endommagé par l’incendie d’avril 2019. Ce serait une sottise que de ne pas le restaurer. Car, outre qu’il coûterait plus cher de le remplacer par un autre, lequel ne serait probablement pas moins sinon plus contesté, on se priverait de ce qu’il représente : l’assomption sans complexe de la modernité dans la Tradition, la continuité entre l’Ancien Testament et le Nouveau, puisque les figures des quatre évangélistes sont accompagnées sur ses flancs de celles des quatre grands prophètes de la Bible, et surtout, grâce à ses proportions et son emplacement, la centralité accessible et décisive du mémorial du Christ. Il apparaît avec le recul que Pain de vie et peuple de Dieu, le recueil d’homélies du père Jean-Marie Lustiger sur l’Eucharistie publié il y a quarante ans, quand il est revenu à Paris comme archevêque, c’était son programme. L’autel qu’il a laissé dans sa cathédrale atteste que ce programme est plus que jamais d’actualité.


source :  Aleteia
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MessageSujet: Re: Qui était Jean-Marie Lustiger ?     Qui était Jean-Marie Lustiger ?  Empty16/11/2022, 10:59

Mgr Lustiger : l’histoire d’une conversion inattendue
 Qui était Jean-Marie Lustiger ?  Web-france-bishop-jean-marie-lustiger-cathedral-paris-philippe-lissac-godong-photononstop
Philippe Lissac / Godong / Photononstop / AFP
Cardinal Jean-Marie Lustiger.

Kévin Boucaud-Victoire - publié le 05/08/17


Né juif, Aron Jean-Marie Lustiger se convertit au catholicisme à 14 ans, lors d'une rencontre avec Dieu à la cathédrale d'Orléans. Treize ans après sa mort, le 5 août 2007, retour sur l'histoire de sa conversion.


Il y a treize ans, le 5 août 2007, s’éteignait Aron Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris depuis 1981, créé cardinal en 1983 par le pape Jean Paul II et membre de l’Académie française depuis 1995. Son corps a été alors inhumé dans la crypte de Notre-Dame de Paris, dans le caveau des archevêques de Paris. Sur sa demande a été apposée une plaque, sur laquelle est inscrit le texte suivant : « Je suis né juif. J’ai reçu le nom de mon grand-père paternel, Aron. Devenu chrétien par la foi et le baptême, je suis demeuré juif comme le demeuraient les Apôtres. J’ai pour saints patrons Aron le Grand Prêtre, saint Jean l’Apôtre, sainte Marie pleine de grâce ». Quelques phrases qui résument bien la vie de prélat et qui en disent long sur la puissance de sa conversion.

Issu d’une famille juive ashkénaze d’origine polonaise, Aron Lustiger naît le 17 septembre 1926 à Paris, dans le XIIe arrondissement. Ses parents Charles et Gisèle Lustiger, arrivés en France en 1918, tiennent un commerce de bonneterie dans la capitale. Celui qui répétait : « Je suis cardinal, juif et fils d’immigré » est très jeune confronté à l’antisémitisme et au message chrétien. En 1937, alors qu’il est âgé de 11 ans, le petit Aaron se retrouve, lors d’un voyage linguistique en Allemagne, dans une famille protestante. « J’ai vu, de mes yeux, à l’âge de 11 ans, le nazisme. Le nazisme vu au ras de l’œil d’un enfant de 11 ans discutant avec un gamin de 13 ans (…) » et qui lui expliquait en montrant son couteau : « Au solstice d’été, on va tuer tous les juifs », explique-t-il plus tard dans un entretien accordé au quotidien israélien Yediot Aharonot publié en 1982 par la revue française Le Débat. C’est aussi à cette occasion qu’il approche pour la première fois des adultes chrétiens antinazis.

« J’ai lu la Bible avec passion »

Durant la même période, entre 10 et 12 ans, il tombe sur une Bible protestante dans la bibliothèque de ses parents. « J’ai lu la Bible avec passion et je n’en ai rien dit à personne », explique celui qui voit dans le Nouveau Testament l’aboutissement de l’Ancien Testament, qui lui fait découvrir les racines de son identité juive. Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, il est élève au lycée Montaigne à Paris, où il se « fait casser la figure parce que juif » par les autres élèves.

Citation :

C’est dans la ville de Jeanne d’Arc qu’il découvre vraiment la foi. Lors de la Semaine sainte, alors qu’il est à la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans, l’adolescent de presque 14 ans ressent comme un appel.

Ses parents l’envoient à Orléans avec sa sœur. C’est dans la ville de Jeanne d’Arc qu’il découvre vraiment la foi. Lors de la Semaine sainte, alors qu’il est à la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans, l’adolescent de presque 14 ans ressent comme un appel. Le jeune Aaron est alors sur le chemin du lycée Pothier, quand il décide d’entrer dans l’église, « sans savoir que c’est le Jeudi saint », le jour de l’instauration de l’Eucharistie par Jésus, d’après le philosophe Jean-Luc Marion, élu à l’Académie française le 6 novembre 2008 au fauteuil du défunt cardinal. Il reste en silence « un grand moment » et ne dit mot. Quand il revient le lendemain, il aperçoit la nef absolument dépouillée, sans savoir qu’elle est nue comme un cadavre parce qu’il s’agit du Vendredi saint, jour de commémoration de la passion du Christ et de méditation sur la signification de cette mort. Cette scène le touche au plus profond de son être. « J’ai subi l’épreuve de ce vide sans savoir que c’était le Vendredi saint et à ce moment-là, j’ai pensé : je veux être baptisé », raconte Lustiger en 1987 dans Le Choix de Dieu.

Le « métis de Dieu »


Son souhait se réalise très vite. Le futur cardinal est baptisé dans les mois qui suivent, le 25 août 1940 dans la cathédrale d’Orléans, où il sera nommé 39 ans plus tard évêque par Jean Paul II. Dès le départ, il considère que la foi est pour l’homme la seule chance d’être vraiment libre et d’avoir une raison d’espérer. Quand ses parents découvrent qu’il est devenu chrétien, ils jugent « révoltante » sa foi et son père demande, à la fin de la guerre, en vain, une annulation du baptême. Ils acceptent pourtant au départ ce geste, y percevant une protection contre le nazisme. Aron ajoute deux autres prénoms à son patronyme, Jean et Marie. Il perd sa mère peu de temps après, en 1943, déportée à Auschwitz, après avoir été dénoncée par une employée et internée à Drancy. Une fois la guerre terminée, Lustiger continue normalement ses études à l’université de Paris, en lettres. Il intègre ensuite le séminaire des Carmes de l’Institut catholique de Paris, en 1946. Ordonné prêtre le 17 avril 1954, Lustiger poursuit une carrière ecclésiastique qui le mène aux plus hauts postes de l’Église catholique.

Malgré sa conversion, celui qui est qualifié de « métis de Dieu » dans un téléfilm qui lui est consacré en 2013 demeure attaché à son identité juive. « Je me suis toujours considéré comme juif, même si cela n’est pas l’avis des rabbins », se plaisait-il à dire. C’est certainement l’une des raisons qui expliquent que depuis octobre 2013, il bénéficie d’un mémorial en Israël.



source: Ateleia
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MessageSujet: Re: Qui était Jean-Marie Lustiger ?     Qui était Jean-Marie Lustiger ?  Empty16/11/2022, 11:03

L’héritage du cardinal Lustiger, dix ans après sa mort

 Qui était Jean-Marie Lustiger ?  Web3-cardinal-lustiger-outdoor-looking-away-000_nic6257717-menahem-kahana-afp
Meneham Kahana | AFP


Thomas Renaud - publié le 05/08/17

Le 5 août 2007, le cardinal Jean-Marie Lustiger rejoignait la Maison du Père. Jean Duchesne, qui a travaillé longtemps à ses côtés, nous livre ses souvenirs.



Aleteia : Dix ans après sa mort, quels sont les traits les plus marquants que vous retenez de la vie du cardinal Lustiger ?
Jean Duchesne : 


Ce qui reste le plus parlant est peut-être le titre qu’il a donné à son livre autobiographique : Le Choix de Dieu. Cela peut s’entendre de trois manières. Il y a d’abord, dans le droit fil de la Révélation, l’initiative divine, le choix fait par Dieu d’un homme qui sera en quelque sorte son héraut. Puis il y a le choix, fait par celui qui a été ainsi appelé, de se consacrer entièrement à servir le dessein de Dieu. Enfin il y a les adhésions de tous ceux auxquels cet élu a fait comprendre qu’ils étaient eux aussi choisis et appelés à entrer dans l’élection, non pas passivement, mais en en relayant l’appel par l’exemple de leur vie aussi bien que par la parole. Aucun de ces choix n’est évident. C’est flagrant dans le cas d’Aron Jean-Marie Lustiger, qui a découvert le Christ pratiquement tout seul, que la Shoah a privé de sa mère et qui est devenu contre toute attente cardinal-archevêque de Paris. Sa voix a résonné bien au-delà des milieux ecclésiaux qu’il a re-dynamisés en leur donnant de nouveaux moyens : Radio Notre-Dame, l’École Cathédrale, le Séminaire, de nouvelles églises futuristes, les JMJ de 1997, KTO, les Bernardins, etc. La liste de ses œuvres est longue.

Vous avez déclaré qu’il était un homme de la parole avant d’être un homme de l’écrit. Il y avait chez lui une urgence de la prédication ? Est-ce depuis la chaire qu’il a finalement bâti l’essentiel son œuvre ?

À l’exemple du Christ qui n’a rien écrit, le père Lustiger a effectivement donné la priorité à la prédication. Les publications, mais aussi la communication audiovisuelle, en sont les prolongements, un peu de même que l’Esprit saint a veillé à ce que la Loi et les prophètes ne restent pas une tradition purement orale et à ce que les évangélistes puis les missionnaires rendent objectivement accessibles les paroles de Jésus. Il faut ajouter que la prédication était pour lui partie intégrante de la liturgie où le Christ se rend présent et actif sans rester muet ni attendre que ses ministres se contentent d’accomplir mécaniquement les rites.

On le disait d’un caractère rugueux. Vous qui l’avez côtoyé de près, qu’avez-vous pu deviner du Lustiger des profondeurs ?


Le cardinal s’impatientait devant les conformismes en tous genres, qui lui semblaient des paresses aussi bien intellectuelles que spirituelles. Ce n’était pas simplement une belle intelligence critique et le recul d’une réflexion informée par des lectures vraiment tous azimuts. C’était essentiellement un effort presque farouche pour entrer dans « les pensées de Dieu » par la méditation de sa Parole, avec l’aide de maîtres tels que saint Ignace de Loyola, et surtout par la célébration des sacrements qui mettent en œuvre cette Parole.

Quelle était l’influence de son parcours de juif converti dans son approche de la foi ?


Le père Lustiger était un juif non pas converti, mais baptisé. Il ne pouvait pas ne plus être fils d’Israël. Son parcours a certainement contribué à la redécouverte de l’enracinement du christianisme dans le judaïsme. Mais c’est bien avant, sans attendre Vatican II et avec le renouveau biblique dans l’exégèse, la théologie, la liturgie et la spiritualité, que cette ré-appropriation avait commencé. Il l’a confirmée en l’incarnant par son symétrique : en donnant l’image d’un juif se reconnaissant chez lui dans le christianisme.

En 2006, le cardinal déclarait « le progrès de l’Église ne consiste pas à s’adapter à la société telle qu’elle devient, mais à lui apporter la force de l’Évangile ». Il invitait plus loin les chrétiens à « avoir le courage d’être à contre-courant ». Quel pourrait être son héritage pour les chrétiens d’aujourd’hui ?


Je ne crois pas du tout que le cardinal Lustiger ait prêché uniquement pour que les chrétiens aillent à contre-courant. Il leur a au contraire demandé de montrer à la culture européenne et occidentale qu’elle risquait de perdre ce qu’elle avait de plus fécond si elle oubliait qu’elle l’avait reçu de la Bible et de l’Évangile.

Propos recueillis par Thomas Renaud. 

Jean Duchesne est exécuteur littéraire du cardinal Lustiger, il est aussi membre du conseil scientifique de la Fondation Jean-Marie Lustiger dont vous pouvez retrouver l’actualité ici.



source Aleteia
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