La lecture de Mt ch 2 par logiciel de rétro-astronomie ( thèse M. Bodor )

J'ouvre ce nouveau sujet pour éviter les incompréhensions , malentendus et nombreux " hors sujet " ( ainsi que les calomnies ) qui ont émaillé les deux fils " La justification d'un Noël au 25 décembre " ( section " Débats avec les religions non catholiques " ) et le fil " Matthieu ch 2 est-il un récit digne d'analyse scientifique ? " ( même section ) .

Ce nouveau sujet supposera que les intervenants ont lu au préalable les liens mis gracieusement à notre disposition par Marcel_ .

Ces liens peuvent être trouvés dans les 3 fils précités .

L'important n'est pas de lire ma prose , ce dont se glorifie Mâche2 ( merci ! ) mais la thèse scientifique de Marcel Bodor et ses annexes .

Il sera aussi inutile de stigmatiser dans ce fil une volonté apostolique ou apologétique ( comme cela a été fait par certains ) , Marcel_ s'étant déclaré agnostique . Seules deux disciplines sont en cause : l'astronomie et l'histoire .

La thèse de M. Bodor ouvre de nouvelles perspectives ( légèrement révolutionnaires ) dans la difficile recherche du " Jésus historique et humain " , tel qu'il était perçu par ses contemporains avant Sa résurrection .

@ BOULO

Citation :

L'important n'est pas de lire ma prose , ce dont se glorifie Mâche2 ( merci ! ) mais la thèse scientifique de Marcel Bodor et ses annexes .

Nous ne sommes pas au lycée où nous serions obligés de lire une thèse sous peine d'avoir un zéro.

Vous n'avez pas le droit, même en tant qu'administrateur d'exiger cela. Et je suis tout à fait d'accord avec Mâche.

Pas donner un zéro ! Au contraire ! Marcel_ attend avec impatience des objections et des tentatives d'invalidation de sa thèse . C'est la coutume des milieux scientifiques .

Mais cela suppose sa lecture préalable . Je voulais dire évidemment : " L'important , dans le présent fil ... " . J'ai cru que cela allait de soi ...

Celle ou celui qui ne veut pas entendre parler de cette thèse n'a qu'à ignorer ce fil . C'est simple . Elle ou il ne fera pas l'objet de discrédit pour autant ! C'est la liberté .

Pour ce qui me concerne , cette thèse m'enthousiasme ( vous l'avez noté ) car elle ouvre des perspectives de correction et de complément pour la perception de Jésus du point de vue humain et historique .

Quant à la Foi en Jésus pleinement homme et pleinement Dieu , elle n'a pas à en être altérée , vous avez évidemment raison , chère Chris .

Un des points intéressants de la thèse de M. Bodor est qu'elle suggère que les mages savaient où ils allaient .

Cela répond à l'objection  populaire qu'il est difficile de " suivre une étoile " sur quelque mille kilomètres ( comme le supposaient les légendes chrétiennes faisant partir les mages de Mésopotamie ou de Perse et les faisant suivre l' " étoile " pas à pas) .

D'après le récit de Matthieu , la Sainte Famille et les mages ont fui chacun de leur côté .

J'ai supposé que les mages avaient revendu leurs dromadaires et leurs esclaves et s'étaient embarqués à Césarée , à destination d'Alexandrie ( dans un premier temps , cette liaison maritime étant fréquente et régulière ) , la Sainte Famille rejoignant quant à elle l'Egypte par voie de terre .

Il faut maintenant se demander si la Sainte Famille a aussi fini par rejoindre Alexandrie .

Les légendes coptes ne vont pas dans ce sens . Les coptes d'Egypte sont le premier collectif à s'être convertis au christianisme naissant , en tant que collectif . Leurs descendants montraient aux curieux le palmier en-dessous duquel la Sainte Vierge se serait reposée .

Mais si l'on suppose que Jésus a reçu secrètement une éducation royale juive à Alexandrie , ces légendes ne sont sans doute plus à considérer que comme des couvertures , des contre-feux .

Marie et Joseph ont-ils accepté le destin royal que les mages , juifs hérétiques , avaient prévu pour leur fils ( cf la thèse de l'astrologue moderne Patrice Guinard sur les astrologues esséniens comme formateurs de Jésus ) ?

Sans doute n'avaient-ils pas le choix dans un premier temps .

Les historiens ont remarqué les analogies entre Jean le Baptiste et Jésus par rapport aux esséniens mais ils ont aussi noté les différences ( baptême unique et non répétitif pour Jean le Baptiste , vie moins ascétique chez Jésus ) .

Je me suis demandé si la retraite de Jésus au désert ( Mt 4 , 1 ; Mc 1 , 12-13 ; Lc 4 , 1 ) ne marque pas le début de Sa distanciation par rapport aux esséniens .

Elle a lieu en tout cas , pour les trois évangélistes , après Son baptême au Jourdain des mains de Jean le Baptiste .

C'est à creuser .

Le baptême de Jésus au Jourdain : Mt 3 , 14 ; Mc 1 , 9-11 ; Lc 3 , 21-22 .

Pour Marguerat ( " Vie et destin de Jésus de Nazareth " ) , cette expérience d' " illumination " est bien le point de départ de la prédication du " Royaume des cieux " accompagnée de signes et la " parabole des enfants joueurs ( Lc 7 , 31-35 ) " établit le lien " fait par Jésus entre Jean le Baptiste et Lui  ( o.c. p 85-86 ) .

" La finale unifie les deux hommes : " Mais la Sagesse a été reconnue juste par tous ses enfants " . Comprenez : ceux qui ont perçu chez les deux hommes l'émanation de la Sagesse divine ont reconnu la justesse de leur appel à se convertir " , même si les modalités sont différentes ( un ascète intransigeant et un " glouton ami des pécheurs " ) .

Hors sujet ? Pas tellement . Les textes sur les relations entre Jean le Baptiste et Jésus laissent entrevoir en filigrane la difficulté commune qu'ils ont eue à se libérer de l'emprise essénienne .

J'en conclus que , pendant son activité de " tektôn " ( " charpentier " ) , Jésus était toujours surveillé discrètement mais fermement par le mouvement essénien ( sorte d'aristocratie spirituelle secrète et non pas " secte " - lire André Paul ) , comme l'avait été Son père adoptif , saint Joseph .

J'en conclus ( hâtivement ? ) que saint Joseph n'a jamais pu , lui , se libérer de l'emprise essénienne .

Décidément , la découverte de M. Bodor n'en finit pas d'ouvrir des horizons à l'historien amateur .

L'absence de Jésus et de Jean le Baptiste dans les manuscrits de la Mer Morte ne signifie pas nécessairement qu'ils n'aient pas été apparentés à ce mouvement dans leur jeunesse .

S'ils s'en sont séparés , il est normal que Qumrân n'en parle pas .

Le ''travail'' de Marcel n est pas seulement éclairant pour l historien amateur.
Il l est aussi pour toute personne qui voudrait faire de la science en amateur.
Les leçons à tirer de son oeuvre sont bénéfiques pour tous les apprentis scientifiques. Pour commencer, il est nécessaire de respecter une certaine méthode.
Ensuite, il est bon de faire vérifier ses travaux par des pairs.
Enfin, il est rédhibitoire de qualifier ses propres travaux en termes laudateurs.

Marcel est une leçon pour tous les apprentis scientifiques.
Il y a des règles à respecter.
En ne les respectant pas, il nous offre à tous l opportunité de constater les conséquences.

Le récit de Matthieu ne peut simplement pas être de la main de Matthieu. À l epoque de sa rédaction, il était vraisemblablement mort depuis plusieurs années.
Marcel est une personne extrêmement sympathique. J ai échangé avec lui quelques fois. Il est très poli et cordial.
Mais son ''travail'' , même si il est vanté par lui-même, n a aucune valeur dans la communauté scientifique. Ce qu il reconnaît lui même.
Mieux vaut s abreuver à des sources plus fiables.

Je relis la présentation de l'évangile selon Matthieu dans THEO 1992 , ainsi que " Jésus " de Jacques Duquesne ( Desclée De Brouwer/ Flammarion 1994 ) . 

Aucune historicité n' est accordée dans ces présentations supposées catholiques à la Nativité selon les évangiles .

Pas étonnant dès lors que la découverte de " l'étoile des mages " soit un pavé dans la mare et suscite tant de scepticisme ou de mépris au premier abord .

Mais se retrancher derrière l'unanimité de la communauté scientifique ou son refus d'examen est un mépris de la science .

Schliemann était seul lui aussi à rechercher les ruines de Troie ...

Quant à l'identité réelle de " Matthieu " et à la date de rédaction de son évangile , elle n'ont pas d'importance pour déterminer si le phénomène céleste décrit en Matthieu 2 correspond bien à la conjonction ultra-exceptionnelle Jupiter/Saturne de l'an - 7 .