Quatre condamnés à mort pour meurtre, dont deux septuagénaires, ont été pendus lundi au Japon, marquant la fin d'un moratoire de facto de plus de quinze mois sur les exécutions. Le pays reste très chaudement partisan de la peine capitale.
Cela faisait quinze mois que cela n’était pas arrivé. Le ministère japonais de la Justice a annoncé que quatre personnes avaient été exécutées lundi. Comme il est d'usage au Japon, les autorités n'ont pas divulgué les identités des condamnés ni les lieux d'exécution. Une "opacité" que dénoncent régulièrement les organisations de défense des droits de l'Homme.Le Japon est, avec les Etats-Unis, le seul grand pays industrialisé à ne pas avoir aboli la peine capitale.
Selon les médias nippons, les condamnés exécutés avaient 77 ans 75 ans, 64 ans et 44 ans. L’un d’entre eux avait notamment été condamné pour l'assassinat d'une fillette et de trois femmes, et un autre pour le meurtre de trois personnes dont son beau-père et sa belle-soeur.
La dernière pendaison au Japon remontait à septembre 2005. Elle avait eu lieu quelques jours avant l'entrée en fonctions du ministre de la Justice Seiken Sugiura, un avocat fermement opposé à la peine capitale en raison de ses convictions bouddhistes. Malgré d'intenses pressions, il s'était toujours refusé à envoyer le moindre condamné au gibet.
Après l'entrée en fonctions en septembre dernier du nouveau premier ministre conservateur Shinzo Abe, lui-même partisan de la peine capitale, M. Sugiura avait été remplacé par Jinen Nagase, qui avait alors laissé entendre que les exécutions pourraient reprendre.
Selon un sondage réalisé en 2004, plus de 80% des Japonais sont partisans de la peine de mort en cas de crimes cruels. Seuls 6% étaient contre.
http://www.lefigaro.fr/international/20061225.WWW000000250_le_japon_execute_quatre_condamnes_a_mort.html