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Hanouka (ou Hhanouka)Hanoukka se célèbre du 25 du mois de Kislev au 2 du mois de Tebeth (calendrier hébraïque), ce qui correspond généralement à une semaine en décembre dans le calendrier grégorien, cette année du 12 au 20 décembre 2017.
hanoukaHanouka est l’une des fêtes du calendrier juive qui n’est pas d’origine biblique. Cette fête a été institué par les rabbins et ni la Mishna, ni le Talmud ne contienne un traité la concernant. On traite de la question de Hannuka dans le traité Shabbat du Talmud. C’est dans le livre des Maccabés (ou Martyrs d’Israël) qui est absent du Canon hébraïque, mais présent dans la Septante, et dans le canon chrétien, que l’on mentionne les évenements qui sont à l’origine de cette fête.
L’origine historique de la fête de Hanoukka
Au IIe siècle avant notre ère, le régime syro-grec d’Antiochus IV voulut helléniser définitivement la population juive vivant en terre d’Israël.
Cette hellénisation passait d’une part par l’interdiction de la pratique de coutumes juives traditionnelles, telles que la circoncision et l’observance du Sabbat ou encore le respect des prescriptions alimentaires et d’autre part, l’obligation faite aux juifs de participer aux sacrifices helléniques. Dans le cadre de cette politique d ‘hellenisation Antiochus profana le Temple de Jérusalem en le vouant au culte de Zeus (dieu suprême du panthéon grec) : «Le quinzième jour de Kisleu en l’an 145, le roi construisit l’Abomination de la désolation sur l’autel des holocaustes et, dans les villes de Juda circonvoisines, on éleva des autels. » (IMc 1, 54)
Une partie de la population juive s’assimila progressivement à la culture grecque, mais une autre partie resista obstinément.
La révolte éclata sous la conduite de Juda Maccabée, dont l’insurrection armée se conclut par l’écrasement des troupes d’Antiochus Epiphane.
En décembre de l’an 164 avant notre ère, les combattants juifs rentrèrent dans Jérusalem après trois années de combats. Une fois Jérusalem libérée, ils purifièrent le Temple profané et le consacrèrent à nouveau : « Huit jours durant, ils célébrèrent la dédicace de l’autel, offrant des holocaustes avec allégresse et le sacrifice de communion et d’action de grâces. » I Mc 4,56 Ils décidèrent d’instaurer une fête en souvenir de cet évènement : « Judas décida avec ses frères et toute l’assemblée d’Israël que les jours de la dédicace de l’autel seraient célébrés en leur temps chaque année pendant huit jours, à partir du 25 du mois de Kisleu, avec joie et allégresse. » (I Mc 4,59)
Le miracle de Hanoukka
Dans Le Talmud (Shabbat21), les Sages racontent : il manquait l’huile sainte nécessaire à l’illumination du grand chandelier du Temple, la Ménorah, mais une petite fiole d’huile sacrée demeurée dans les lieux fut découverte. Miraculeusement, poursuit le Talmud, son contenu à peine suffisant pour un jour, brûla tout au long des huit jours nécessaires à la fabrication d’une huile nouvelle. C’est ce miracle que les Sages de l’époque décidèrent de célébrer chaque année à la vue de tous en allumant pendant 8 jours (durée du miracle), un chandelier à 9 branches : la « hanoukkiah » (lampe ou chandelier à huit godets ou branches). C’est pourquoi cette fête porte aussi le nom de « Hag ha-ourim » : fête des Lumières.
Mais ce miracle n’est pas relaté par les livres des Maccabées, qui ne mentionne que la fête instituée par Judah institua une fête lors de la réinauguration du Temple en mémoire de celle célébrée par Salomon pour le premier Temple, d’où un autre nom pour cette fête : « dédicace » ou « Encénies »
Sens de la fête
Cette fête commémore donc ce miracle de la fiole d’huile et donc de la lumière. Les lumières symbolisent la victoire de l’esprit sur la violence. Elle commémore également le courage et la fidélité de ceux qui refuse les cultes et pratiques étrangers, finalement le triomphe du monothéisme juif sur le paganisme.
Pratique
Au cœur de cette fête se trouve l’allumage de la ‘Hanoukia : La ménorah à neuf branches. L’une est le shamash (le « préposé »), utilisé pour allumer les huit autres lumières.
La première nuit, on allume une seule flamme. La seconde, une flamme supplémentaire, etc . À la huitième nuit de ‘Hanouka, les huit flammes sont allumées. Une autre tradition veut que l’allumage se fasse en nombre décroissant. L’allumage se fait au soir tombant. Cet allumage est une liturgie domestique mais il se pratique aussi à la synagogue. Après l’allumage des bougies les Ashkénazes chante le cantique populaire « Maoz tsour » et les Séfarades lisent le Psaume 30.
La tradition est que la Hanukkia doit être posée sur le seuil, ou à une fenêtre pour rendre public ce miracle (Shabbat 23b). Cet allumage constitue la mitsva de la fête qui ne comporte aucune interdiction relative au travail ou aux autres activités. A cette occasion les enfants reçoivent une petite somme d’argent ou des cadeaux. Il y a aussi la tradition d’offir une toupie avec les quatre lettres : noun, gimel, hé, shin, accrostiche en hébreu de : « nés gadol hayah cham » : un grand miracle se produisit là-bas. Dans la prière, il n’y a pas de moussaf mais on récite la prière « Al ha-nissim » au moment de la Hamidah et des actions de grâces après le repas. Chaque jour on lit un passage différent de la Torah.
Au niveau culinaire, la tradition est de manger des beignets de pomme de terre ou fourrés à la confiture, (soufganniyot). Peut être y a-t-il là une allusion à l’huile du miracle.
En Israël, une torche allumée est transportée depuis Modiin, lieu présumé de la sépulture des Maccabés, jusqu’en différent point du pays, en souvenir du courage qui permit aux Juifs de recouvrer leur indépendance face aux Syriens.