LES SAINTES FEMMES ET LEUR MESSAGENos Saintes, Marie-Salomé et Marie-Jacobé, nous sont connues par l'Evangile (Mt 27,55-56; Jn 19,25; Mc 15,40-41; 16,1-7, ...).
Elles ne sont pas une « légende » !
Marie-Salomé, nommée Salomé ou Mère des fils de Zébédée dans l'Evangile, eut deux fils : Jacques le Majeur, premier évêque de Jérusalem et vénéré à Compostelle, et Jean l'évangéliste.
Marie-Jacobé, appelée dans l'Evangile Marie de Cléophas, Marie mère de Jacques et Joseph ou Marie de Jacques, d'où son nom Marie-Jacobé, eut quatre garçons dont les apôtres Jacques le Mineur et José.
Dans la tradition du culte des Trois Maries et de la Sainte Parenté, dont une très belle a été peinte au XVI° sur le « surciel » de la chapelle haute, Salomé et Jacobé, filles de sainte Anne, sont demi-sœurs de la Vierge Marie.
Elles font partie de celles qui « avaient suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir » Mt.27,55.
Elles l'ont suivi jusqu'au pied de la Croix avec sa Mère, saint Jean et Marie-Madeleine.
Le dimanche de Pâques, les trois « achetèrent des parfums pour aller embaumer le corps de Jésus » Mc.16,1 et se rendirent au tombeau Elles sont les premiers témoins de la Résurrection : « Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité. »Mc.16,6
Lors de la persécution des chrétiens dans les années 45, elles sont chassées de Palestine et abordent ici, sur le rivage de Camargue en compagnie de Marie-Madeleine, Marthe, Lazare, Maximin et d'autres disciples. C'est là qu'elles ont fini leur vie.
Les Saintes Femmes sont les premières messagères de la Bonne Nouvelle de la Résurrection. Elles témoignent de l'évènement pascal qu'elles ont vécu et disent la Parole du Christ qu'elles ont recueillie de sa bouche et longuement médité. C'est ici, en Camargue qu'elles allument le feu de la Foi chrétienne qui va ensuite se propager dans toute la Gaule et bien au-delà.
Dans le sanctuaire, on peut voir la « Barque des Saintes » qui est portée en procession jusqu'à la mer lors des pèlerinages de mai et d'octobre.
Cette représentation est hautement symbolique. La tradition dit en effet que, chassées de Palestine, elles sont poussées à la mer sur une barque sans voile ni rame, promises à une mort certaine.
Que leur reste-t-il excepté la Foi, excepté l'Espérance ?
Dans cette barque, les Saintes sont représentées avec les vases de parfum qu'elles ont acheté pour embaumer le corps du Christ.
Il faut les imaginer se hâtant vers le tombeau de Jésus dont elles savent qu'il a été fermé par une énorme pierre.
Trois femmes ! Pour remuer la pierre ?! Folie ? Oui, folie d'Amour...Espérance contre toute analyse strictement rationnelle de la situation...
Il est là, le message des Saintes Maries : « Christ est ressuscité ! L'Amour est vainqueur et nous emporte dans l'Espérance ! »
Il devient clair pourquoi en 2013, année de la Foi, l'archevêque d'Aix et Arles Mgr Dufour a proclamé le sanctuaire des Saintes-Maries-de-la-Mer « Porte de la Foi » !
QUI EST SAINTE SARA ?
Le culte de Sainte Sara est fort ancien et, en même temps, son identité reste une énigme.
Mgr de Provenchères, en 1967, reconnait officiellement l'ancienneté de Sara et la vénération dont elle est l'objet:
« Le culte de Sara est un culte immémorial. C'est pourquoi je le maintiens sous sa forme traditionnelle. ».
En 1357, Jean de Venette, carme parisien, rédige un long poème sur l'histoire des Saintes Femmes et mentionne « Sarrette », leur « chambrière ».
Vincent Philippon écrit, vers 1521, une histoire des Saintes et montre Sara quêtant auprès des habitants de quoi nourrir la petite communauté chrétienne. L'un et l'autre la montrent associée à Marie Salomé et Marie Jacobé.
Sur une facture d'huile de 1684, il est mentionné qu'une partie de l'huile est destinée aux lampes de la « chapelle de sainte Sarre ».
Nous appuyons sur une lettre apocryphe de Jacques au II° siècle la tradition qui
« nous la présente comme l'humble servante, la familière, pleurant sur la grève le départ de ses maîtresses Jacobé et Salomé, que la fureur des Juifs a jetées avec d'autres dans cette barque sans voile ni rame. Révoltée, Sara veut partager le sort des condamnés, quel qu'il soit. Alors, Salomé lui jette son manteau sur lequel elle marche à travers les flots et vient prendre place auprès de ses amies. » (Article du père Causse paru en avril 1999 dans La Roulotte, journal de l'aumônerie des gitans).
De nombreux tableaux la représentent dans la barque avec les Saintes, venue avec elles de Palestine.
Sainte Sara n'est pas une Vierge noire, à savoir Marie Mère de Jésus représentée noire comme au Puy-en-Velay. Elle est la Sainte Patronne que les gitans ont choisie et qu'ils fêtent avec ferveur lors du pèlerinage du 24 mai qui lui est consacré. Placée dans la crypte, elle est couverte de manteaux de prière.
Sara qui a cru à la Résurrection du Christ et qui a accompagné fidèlement les Saintes jusqu'à leur mort est une figure de foi et de fidélité que chacun peut imiter.
http://www.saintesmaries.com/les-l%C3%A9gendes-et-les-croyances.html
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