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 Avent : attendre avec Marie

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MessageSujet: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptyJeu 30 Nov 2017, 10:03

Avent : attendre avec Marie

La grossesse de Marie éclaire la vie de l’Église. Une méditation du frère Patrick Prétot, bénédictin.
Publié le 10 octobre 2017.


Avent : attendre avec Marie  Avent-attendre-avec-Marie_image_article

L'Avent rappelle aux chrétiens que Marie, comme toute mère, a attendu la naissance de Jésus, plus encore qu'elle a vécu cette expérience humaine à la fois si courante et si extraordinaire, d'une femme portant un enfant dans son ventre. La figure de la Vierge en Avent - avec la fête du 8 décembre, mais aussi le récit de l'Annonciation selon saint Luc qui sera lu le 4e dimanche de l'Avent, le 20 décembre - renvoie évidemment fortement au thème retenu pour cette causerie. 


Dans l'iconographie - je pense à des stalles dans la belle église de Montréal près d'Avallon en Bourgogne - on représente parfois la scène de la Visitation dans laquelle Élisabeth touche le ventre de la vierge Marie.


La visitation


On peut écouter ce texte si beau qui sera lu le 21 décembre : "En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie de l'Esprit Saint, et s'écria d'une voix forte : "Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ? Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation, l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi. Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur". (Luc 1, 39-45)


Et la suite de ce récit de la Visitation sera lu lendemain, le 22 décembre, texte vient comme une sorte de cri de jubilation : 


Marie dit alors : "Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur. Il s'est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Son amour s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de bien les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d'Abraham et de sa race à jamais". (Luc 1, 47-55)


Et la prière du "Je vous salue Marie" garde la mémoire de cela en nous faisant dire "Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni".


Mais là encore, il ne faut pas réduire la visite de Marie à sa cousine Élisabeth, cet épisode dans lequel l'évangéliste Luc place le Magnificat, du seul côté de la rencontre de deux femmes enceintes partageant l'expérience de l'attente d'une enfant. Car la tradition de l’Église met en évidence que par excellence la Vierge Marie est une figure de l’Église en gestation. Ici, c'est un texte d'un cistercien du 12e siècle, Isaac de l’Étoile (1100-1178) qui exprime cela au mieux. Isaac compare Marie et l’Église à partir de l'idée que l’Église est le corps du Christ, un corps dont la tête est le Christ. 

 
Pour comprendre, il faut aller chez Saint Paul (Éphésiens 1, 22-23) : "Il lui a tout soumis et, le plaçant plus haut que tout, il a fait de lui la tête de l'Église qui est son corps, et l'Église est l'accomplissement total du Christ, lui que Dieu comble totalement de sa plénitude".

L'Église, accomplissement total du Christ


Au IVe siècle, c'est Saint Augustin qui va donner à cette vision de l’Église comme corps dont la tête est le Christ un déploiement très essentiel pour la compréhension de l’Église. Pour Augustin, c'est d'ailleurs cette vision qui fonde la prière chrétienne des psaumes. "Quelqu'un me demandera peut-être s'interroge-t-il, quel est celui qui parle dans ce psaume. Je le dirai en peu de mots : c'est le Christ (En. Ps. 39,5)."


Il recommande à ses auditeurs de distinguer dans les psaumes la voix du Christ tête, ou celle de ses membres, notamment lorsque les psaumes expriment des sentiments de haine que l'on ne peut attribuer au Christ : "J'ose le dire, c'est le Christ qui parle. Il dira, dans ce psaume, des choses qui semblent presque ne pouvoir convenir au Christ, à la majesté de notre tête, et surtout au Verbe qui au commencement était Dieu auprès de Dieu. (...) Cependant, c'est bien le Christ qui parle, parce que le Christ est dans les membres du Christ. Et, afin que vous sachiez que sa Tête et son Corps ne sont qu'un seul Christ, écoutez ce qu'il a dit lui-même de leur union : "Ils seront deux en une seule chair" (Genèse 2, 24). (...) S'ils sont deux dans une seule chair, pourquoi ne seraient-ils pas deux dans une seule voix ? Que le Christ parle donc, car l’Église parle dans le Christ et le Christ parle dans l’Église" (En. Ps. 30, 2, 4).


Ce qu'Isaac de l’Étoile apporte de nouveau par rapport à Augustin, c'est d'appliquer cela aussi à Marie en faisant le parallèle entre Marie et l’Église : L'une et l'autre est mère, l'une et l'autre, vierge. L'une et l'autre, sans trouble charnel conçoit du même Esprit ; l'une et l'autre, sans péché, donne une progéniture à Dieu Père. L'une, hors de tout péché, a mis au monde la tête de ce corps ; l'autre, dans la rémission de tous les péchés, a donné le jour au corps de cette tête.


Donc l'essentiel pour nous est de dire que la gestation de Marie, renvoie à celle de l’Église, l'une venant compléter l'autre, car dit encore Isaac de l’Étoile: "L'une et l'autre est mère du Christ, mais aucune des deux ne l'enfante tout entier sans l'autre".


Et Isaac de l’Étoile ajoute alors comme en conclusion un principe qui devrait guider tous ceux qui écrivent sur la Vierge Marie : "Aussi est-ce à bon droit que dans les Écritures divinement inspirées, ce qui est dit universellement de l’Église Vierge-mère est compris singulièrement de Marie Vierge-mère ; et (ici on a envie d'ajouter réciproquement) ce qui est dit spécialement de Marie Vierge-mère, est compris généralement de l’Église Vierge-mère. Et quand un texte parle de l'une ou de l'autre, son contenu s'applique presque sans distinction à l'une et à l'autre".


Que conclure ?


Si avec Isaac de l’Étoile, on peut dire de l’Église ce que l'on dit de Marie, et réciproquement si l'on peut dire de Marie ce que l'on dit de l’Église, alors la grossesse de Marie éclaire la vie intérieure de l’Église.


Très concrètement, la fécondité de l’Église ne se voit pas d'abord dans l'impact médiatique de telle déclaration, dans la présence sur Twitter ou Facebook de sa hiérarchie, ni même dans le nombre d'ordinations ou de fidèles à la messe, mais elle est discrète comme ce fut le cas pour Marie, et elle se manifeste en premier lieu dans toute relation vraie, dans toute les formes de "visitation" que nous pouvons vivre au long des jours, dans nos activités.

F. Patrick Prétot, bénédictin

http://croire.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Avent/Avent-attendre-avec-Marie
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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptyJeu 30 Nov 2017, 10:07

Avent: qu'attendons-nous?


Nous entrons dans le temps de l'Avent, marqué par la figure de Marie qui attend son enfant.Mais nous, qu'attendons-nous ? 

La réflexion du F. Patrick Prétot, bénédictin. Publié le 24 septembre 2017.


Avent : attendre avec Marie  Avent-qu-attendons-nous_image_article
                               
L'Avent est un temps d'attente, et c'est pourquoi on peut considérer ce temps liturgique comme un temps de gestation. Mais ce temps est marqué par la figure de Marie, la femme qui attend la naissance de Jésus : or la Tradition voit dans la personne de Marie en attente de la naissance de Jésus, une figure de l’Église qui attend la réalisation des promesses. 


C'est ce qui peut nous inviter à considérer l’Église comme un corps en gestation. Qu'est-ce que l’Église attend vraiment ? Ici il faut ajouter aussitôt, qu'en parlant de l’Église, on considère non pas une institution extérieure, sociale et politique, comme on parlerait d'un syndicat, d'un parti politique, ou d'une région, mais l'ensemble des chrétiens, et donc nous-mêmes, chacun comme membres du corps. 
L'attente de la naissance du Seigneur


La phrase qui va guider cette réflexion est une parole du Magnificat dont la traduction liturgique (Luc 1, 38) est : Marie dit alors : "Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole". Alors l'ange la quitta. L'Avent est un temps, où, pour une part, mais pour une part seulement, l’Église fait mémoire de l'attente de la naissance du Sauveur dans la chair. En effet, c'est un aspect de l'Avent, d'être un temps de préparation à Noël. 


Et en parlant ainsi, je pense que pour beaucoup de chrétiens, Noël est perçu d'abord comme la fête de la naissance de Jésus à Bethléem, même si la date du 25 décembre n'est pas forcément la date anniversaire de l'événement historique de la naissance de Jésus. 


Or le cycle Avent-Noël- Épiphanie est moins la mémoire de la naissance de Jésus qu'une grande célébration de la manifestation du Seigneur. Le mot Épiphanie renvoie à celui de manifestation. Mais qu'est-ce qui se manifeste au juste ? 


Dieu se rend visible à nos yeux


Dieu l'invisible, l'éternel, celui qui peut dire en toute vérité " je suis Dieu, et non pas homme" se fait homme parmi les hommes, l'un d'entre nous. Il entre dans notre histoire et fait donc de l'histoire humaine un temps de gestation. C'est pourquoi l'Avent nous rappelle que le temps que nous vivons, depuis la naissance du Christ à Bethléem, mais surtout depuis sa mort et sa résurrection, est un temps de gestation. 


Il faut donc avoir présent à l'esprit que dans le plan de Dieu, c'est toute l'histoire du Salut, l'aventure de Dieu avec les hommes, qui est un temps de gestation. En effet, la phrase "Je suis Dieu, et non pas homme" (un texte qui est lu pour la fête du Sacré-Coeur) doit être mise dans son contexte. "Je n'agirai pas selon l'ardeur de ma colère, je ne détruirai plus Israël, car je suis Dieu, et non pas homme : au milieu de vous je suis le Dieu saint, et je ne viens pas pour exterminer" (Osée 11,9). La venue de Dieu parmi les hommes est une histoire de salut. Dieu au milieu de nous est une bonne nouvelle et non le signal d'un danger.


On comprend alors que durant le temps de Noël, plus précisément le 27 décembre, le jour où l’Église fait mémoire de l'apôtre Jean, la liturgie fera résonner le début de la première lettre de saint Jean :


"Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons contemplé de nos yeux, ce que nous avons vu et que nos mains ont touché, c'est le Verbe, la Parole de la vie. Oui, la vie s'est manifestée, nous l'avons contemplée, et nous portons témoignage : nous vous annonçons cette vie éternelle qui était auprès du Père et qui s'est manifestée à nous. Ce que nous avons contemplé, ce que nous avons entendu, nous vous l'annonçons à vous aussi, pour que, vous aussi, vous soyez en communion avec nous. Et nous, nous sommes en communion avec le Père et avec son Fils, Jésus-Christ. Et c'est nous qui écrivons cela, afin que nous ayons la plénitude de la joie" (1 Jean 1, 1-4).


Un temps de joie


L'Avent et Noël font donc mémoire de la manifestation de Dieu dans l'histoire des hommes et c'est pourquoi effectivement, il est juste de parler de ce temps comme un temps de joie. Mais la joie ne vient pas tellement de la naissance de l'enfant, que de ce qu'elle signifie : Dieu avec nous, comme on l'entendra le 4e dimanche de l'Avent pendant la lecture de la prophétie d'Isaïe 7. Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, et on l'appellera Emmanuel, (c'est-à-dire : Dieu-avec-nous) (Isaïe 7,14). 


Première conséquence pour notre réflexion : si l’Église est en gestation, c'est d'abord parce que Dieu est venu à la rencontre de l'humanité. Depuis que Dieu est entré dans l'histoire des hommes - et c'est le sens des alliances de l'Ancien Testament, avec Abraham, avec Moïse, et surtout depuis que Dieu, en Jésus de Nazareth, s'est manifesté dans la chair - le monde est en gestation.Et qu'est-ce qui est en train de naître ? La joie d'une rencontre, la joie de Dieu qui découvre en Jésus l'humanité accomplie, la joie de l'homme qui découvre en Jésus la promesse que Dieu lui faite.


Dire que l’Église est en gestation, c'est donc en fait se laisser décentrer en tournant nos regards vers Dieu qui est venu à la rencontre de l'humanité. S'il peut y avoir gestation, c'est parce que Dieu prend l'initiative, que dans sa miséricorde, il a décidé de faire alliance.Mais là encore, il ne faut pas réduire le temps de l'Avent à cet aspect seulement.


La venue du Christ à la fin des temps


En réalité, le temps de l'Avent est moins un temps où l'on fait mémoire de la naissance de Jésus dans la chair, qu'un temps où l’Église oriente nos regards vers la venue du Christ à la fin des temps. Adventus en latin signifie venue, mais une venue dont la naissance à Bethléem était la première réalisation, qui surtout annonçait la venue plénière à la fin des temps.


Dans un texte célèbre - le cinquième sermon pour l'Avent - un texte qui est lu à l'office durant ce temps de l'Avent, saint Bernard explique qu'il n'y a pas une seule venue, celle de Jésus, qui vient au monde après avoir été porté par Marie en son sein durant neuf mois, mais trois venues que l'on décline comme le tiercé dans le désordre : 1, 3 et enfin 2.


La première, c'est donc la naissance de Jésus à Bethléem il y a un peu plus de 2000 ans. Dieu s'est fait homme parmi les hommes. La troisième venue, c'est l'attente du retour du Christ dans la gloire. Nous le chantons au cœur de l'Eucharistie : "nous attendons ta venue dans la gloire".
La gestation dont nous faisons mémoire durant l'Avent, ce n'est pas seulement celle de Marie, mais celle du Royaume. On sait que dans l’Évangile, Jésus parle du Royaume de Dieu avec des images, la graine de moutarde, la levure qui fait lever la pâte : des images qui disent la gestation du Royaume. Si l'on peut dire que l’Église est en gestation, c'est parce qu'elle attend et prépare le Royaume dont elle est déjà une certain réalisation.


C'est pour cela que la fin de l'année liturgique rejoint le début. Ce que nous avons célébré le premier dimanche de l'Avent et ce que nous avons célébré lors de la fête du Christ Roi de l'univers, se rejoignent intimement : l’Église attend la réalisation du Royaume de justice et de paix inauguré par la Pâque du Christ. 

Rester dans la vigilance

Mais entre la première et la troisième venue, il y en a une deuxième. Et ce temps intermédiaire, c'est aujourd'hui. Chaque jour, le Seigneur vient, si nous l'accueillons. Et c'est pourquoi, le premier dimanche de l'Avent est placé sous le signe de la vigilance : la vigilance, c'est la vertu par excellence d'une Église en gestation. Un chant (tropaire) pour la fête du Christ Roi peut nous aider à comprendre ce temps de veille.

"Amour qui nous attends,
au terme de l'histoire,
ton Royaume s'ébauche,
à l'ombre de la croix ;
déjà sa lumière,
traverse nos vies.
Jésus, Seigneur, hâte le temps.
Reviens, achève ton œuvre !
Quand verrons-nous ta gloire transformer l'univers ?
Jusqu'à ce jour, nous le savons,
la création gémit en travail d'enfantement.
Nous attendons les cieux nouveaux
la terre nouvelle,
où régnera la justice.
Nous cheminons dans la foi,
non dans la claire vision,
jusqu'à l'heure de ton retour."

CFC (s. Marie-Claire)


On peut encore ajouter ici que les biblistes soulignent qu'en hébreu, la racine (ChaQaD) renvoie à la fois au verbe " veiller" et à un arbre, l'amandier. On trouve notamment ce rapprochement au premier chapitre du livre du prophète Jérémie : "La parole du Seigneur me parvint : Que vois-tu, Jérémie ? Je répondis : je vois une branche d'amandier. Tu as bien vu ; car je veille sur ma parole pour l'accomplir". (Jérémie 1, 11-12)


L'amandier est le premier arbre à se mettre à fleurir. Le veilleur, c'est donc celui qui annonce le printemps. C'est celui qui attend, dans la confiance aimante, que la vie refleurisse. C'est aussi celui qui à force d'attente, d'attention, devient capable de discerner les signes de la vie et de la lumière au cœur de l'hiver, du froid et de la nuit.

F. Patrick Prétot, osb, Institut Supérieur de liturgie - Institut catholique de Paris

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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptyVen 01 Déc 2017, 11:14

Avent : l'Eglise en gestation


À l'image de Marie, durant la période de l'Avent, c'est l’Église elle-même qui est en gestation, et qui doit mettre au monde le Royaume de Dieu, le royaume des pauvres, des humbles, des petits...



Par le F. Patrick Prétot, bénédictin. Publié le 18 septembre 2017.



Devant la crise que nous traversons, il est légitime d'être inquiet. J'ai entendu récemment Jacques Delors, qui était reçu docteur honoris causa de l'Institut Catholique de Paris, exprimer sans pessimisme mais avec une réelle gravité, le sérieux de la crise qui secoue non seulement l'euro mais l'Europe.
 
La question disait-il est de savoir si l'Europe sera une aventure spirituelle ou simplement le résultat de tensions insolubles entre des égoïsmes nationaux.
 
Une Église en gestation à l'image de Marie n'a pas la prétention de détenir la clé de tous les problèmes. Mais elle peut humblement rappeler au monde de ce temps, que finalement c'est le souci du pauvre qui font les sociétés vraiment humaines, et cela dans la mesure où les plus démunis désigne le meilleur de la vocation humaine qui est de se dépasser.
 
Le trésor du Royaume que nous devons guetter en ce temps de l'Avent, c'est peut-être précisément l’Évangile qui nous a été lu lors de la fête du Christ Roi: «Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres : il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche.
 
Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : 'Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !' Alors les justes lui répondront : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu...? tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? tu étais nu, et nous t'avons habillé ? tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?' Et le Roi leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.' "(Mt 25, 31-40)


Si je comprends bien, dans le Royaume ce sont les petits qui sont rois….

Il est légitime d'être inquiet devant le constat de notre situation de chrétiens : nous sommes minoritaires et même parfois dans notre famille, nous pouvons apparaître comme des extra-terrestres, voire des zombis, et parfois même comme des quasi-adversaires.


Les versets du chapitre 10 de l’Évangile de Saint Matthieu sont étonnement réalistes pour certains, même parfois de très jeunes : "Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. Oui, je suis venu séparer l'homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère : on aura pour ennemis les gens de sa propre maison."  (Mt 10, 34-36)
 
Et on sait qu'à la suite de cela Jésus ajoute une phrase qui peut nous paraître trop dure, peu compréhensible voire même insupportable : "Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n'est pas digne de moi." (Mt 10, 37-38)

Penser l’Église comme réalité vivante en gestation n'enlève pas la dureté de ces paroles et ne transforme pas le témoignage chrétien en long fleuve tranquille ou en marche victorieuse.

Mais c'est précisément penser que nous sommes dans une Église qui vit les douleurs de l'enfantement. J'ai la conviction que ce que nous vivons aujourd'hui est un bouleversement bien plus radical que ce que certains ont cru voir dans les grandes cassures que furent la Révolution Française, la crise du début du XXe siècle (avec la séparation de l’Église et de l’État) ou encore les tourments de l'après Vatican II.

Car ce bouleversement est celui non d'abord de l’Église mais celui d'une civilisation. L’Église n'est pas une île. Elle partage les convulsions d'un monde que les révolutions technologiques ont transformé radicalement.
 
Dire que l’Église est en gestation, c'est nous tenir dans la veille de ce qui peut apparaître comme nouveauté. Si bien des institutions ecclésiales sont en train dépérir sous nos yeux, il ne faudrait pas croire que c'est parce que l’Évangile du Christ mort et ressuscité n'a plus de force. En réalité, il est possible que ces évolutions rapides et parfois déroutantes, contribuent à la disparition de certains écrans voire de certains obstacles que nous avons construits, ou surtout dont nous avons hérités de la longue marche de l’Église au long des siècles. Dans ce contexte, sans peur, ce qui nous est peut-être demandé avant tout : c'est de veiller à ce que les petits ne périssent pas sous les décombres.
 
Mais croire à une Église en gestation, c'est croire que l'amandier va fleurir, c'est-à-dire qu'entre la puissance de l’Évangile et ce monde que Dieu aime et qu'il est venu sauver en son fils Jésus Christ, il a une nouvelle donne possible, mais ce «new deal» ne pourra advenir que si nous acceptons qu'il soit non pas l'objet de notre œuvre, mais le fruit reçu de la grâce qui nous appelle à entrer en symphonie avec l’œuvre de Dieu.

Troisième et dernier aspect : et là je reviens à la figure de la Vierge en tant qu'elle éclaire celle de l’Église.

Comme moine célibataire, je n'ai pas l'expérience d'attendre un enfant. Mais je pense qu'il faut prendre au sérieux l'expérience humaine de la Vierge Marie dans cette aventure, cette expérience que connaissent mieux que moi, en premier lieu, les femmes qui ont eu des enfants, mais aussi les pères qui ont accompagné cette attente.
 
Attendre un enfant est une aventure qui fait passer par différents stades : la surprise et souvent la joie de l'irruption de la vie. Puis dans une deuxième étape, il faut faire face à ce que cela bouleverse y compris le corps de la maman et qui se traduit par exemple par des nausées. Il n'est pas si facile que cela de s'habituer à cette nouveauté.
 
Puis il y a l'attente qui au fur et à mesure que le temps passe devient plus forte voir parfois plus angoissante : il faut être prêt pour mener au plus vite la future maman à la maternité.
 
Enfin, il y a le travail de l'enfantement et la découverte extraordinaire de cet être nouveau : un moment très singulier et même unique du premier contact.
 
Et très vite cet être qui au départ est surtout un visage, devient un être autonome qui revendique sa place dans l'existence par exemple en réveillant ses parents au milieu de la nuit.
 
Cet itinéraire, Marie l'a vécu même si c'est sans doute bien différemment de ce qui se joue dans un couple qui attend aujourd'hui un enfant.
Mais l'essentiel est que Marie figure de l’Église, nous dit que l'itinéraire de ces couples qui attendent un enfant peut éclairer l’Église en gestation que nous sommes en train de vivre.
Il nous faut peut-être consentir comme Marie à l'Annonciation, à être dérangés par ce que ce qui émerge aujourd'hui sous nos yeux, plus même non seulement à être dérangés mais à ce que parfois, ce qui arrive suscite en nous des formes de nausées.
 
Il nous faut consentir que certains vivent l'impatience alors que d'autres trouvent que cela va trop vite.
 
Il nous faut consentir à ce que la nouveauté prenne son autonomie par rapport à nos désirs de contrôler. Les parents savent bien aujourd'hui qu'entre le désir secret que chacun projette sur son enfant, et l'exercice de la liberté de cet être qui après tout n'a pas demandé à naître, il y a parfois des écarts très importants.
 
On pourrait continuer sur ce point : le plus important à retenir est ceci : parce que Dieu en Jésus-Christ s'est fait homme, parce que Marie est figure de l’Église en gestation, l'expérience humaine singulière des femmes et des couples qui attendent un enfant nous éclaire sur ce que nous vivons dans l’Église.
 
Cela invite à lire les Écritures, en jouant avec ces expériences et cela pour vivre vraiment la réponse de Marie à l'ange qui a guidé toute ma réflexion:

  "Que ta Parole s'accomplisse en moi, je suis la Servante du Seigneur".

F. Patrick Prétot, osb, Institut Supérieur de Liturgie, Institut Catholique de Paris, Directeur de la Maison Dieu.

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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptyDim 03 Déc 2017, 10:45

Dimanche 3 décembre


Le Christ ne cesse de venir ! Il nous sollicite ! Pour ce premier jour de l'Avent, voici quelques paroles du cardinal Daniélou, théologien jésuite du XXe siècle. N'hésitons plus à nous mettre en route.



Avent : attendre avec Marie  Dimanche-3-decembre_image_article

Méditer

Le Christ est celui qui ne cesse de venir. Sa venue est pour chacune de nos âmes une réalité actuelle : Voici que je me tiens à la porte et que je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi (Ap 3,20). Si nous laissons entrer le Christ, il nous fera partager ses dons et ses biens, il a une parole pour chacun d’entre nous. Perpétuellement, par sa grâce, il sollicite de l’intérieur nos cœurs. Pour cela il demande que nous soyons attentifs à sa venue, que nous ouvrions les portes de nos âmes.

Cardinal Daniélou

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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptyLun 04 Déc 2017, 10:01

Lundi 4 décembre

Jacques Loew était un frère dominicain. Décédé il y a dix ans, ce prêtre qui a travaillé comme docker a fondé la Mission ouvrière Saints-Pierre-et-Paul (MOPP) et l'École de la foi à Fribourg. Il a marqué une génération de chrétiens.  


Avent : attendre avec Marie  Lundi-4-decembre_image_article
                               
Méditer

Dès la première page de la Genèse, qu'apprenons-nous ? Et Dieu vit que cela était bon (1,10). Parce que Dieu est, il y a une harmonie fondamentale, un lien entre tous les êtres de la Création ; et si le péché originel a détraqué cette harmonie foncière et introduit des grincements, il faut la rétablir et chercher à atténuer les dégâts. Il nous faut cultiver un dynamisme positif, trouvant sa source dans la joie d’être appelé par le Seigneur, à la plus belle et plus haute tâche qui soit : donner Dieu aux hommes, non par un apport de nous-mêmes (pauvres de nous !) mais en le leur révélant, ce qui est tout différent

Prière de Charles de Foucauld

Mon Père, je m’abandonne à toi,
fais de moi ce qu’il te plaira.
Quoi que tu fasses de moi, je te remercie.
Je suis prêt à tout, j’accepte tout.
Pourvu que ta volonté se fasse en moi,
en toutes tes créatures,
je ne désire rien d’autre, mon Dieu.
Je remets mon âme entre tes mains.
Je te la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur,
parce que je t’aime,
et que ce m’est un besoin d’amour de me donner,
de me remettre entre tes mains, sans mesure,
avec une infinie confiance,
car tu es mon Père.



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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptyMar 05 Déc 2017, 09:52

Mardi 5 décembre


Maître Eckart était un dominicain allemand du haut Moyen-Âge. Sa mystique repose sur l’importance du détachement qui permet  de progresser dans la vie spirituelle ;  et la foi en cette certitude que c’est la Trinité tout entière qui vient habiter l’âme de celui qui s’abandonne à Dieu.

                                        


Avent : attendre avec Marie  Mardi-5-decembre_image_article
                               
Méditer

Le maître dit : Je pense parfois à la parole que l'ange dit à Marie : "Sois saluée, pleine de grâce." Que me servirait que Marie soit "pleine de grâce" si je n'étais aussi "plein de grâce" ? Et que me servirait que le Père engendre son Fils si je ne l'engendrais moi aussi ? C'est pourquoi Dieu engendre son Fils dans une âme parfaite et dépose ainsi l'enfant à l'intérieur, pour qu'elle l'engendre plus avant à l'extérieur dans toutes ses œuvres.

Maître Eckart, Sermon 75

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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptyMer 06 Déc 2017, 10:39

Mercredi 6 décembre


Ce très beau poème de Paul Claudel est à relire encore, même si vous avez l'impression de le connaître par cœur. En ce temps d'attente, qui peut mieux que Marie connaître notre désir ?



Avent : attendre avec Marie  Mercredi-6-decembre_image_article

Méditer

Il est midi. Je vois l'église ouverte.
Il faut entrer.
Mère de Jésus-Christ, je ne viens pas prier. 
Je n'ai rien à offrir et rien à demander.
Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.
Vous regarder, pleurer de bonheur,
savoir cela Que je suis votre fils et que vous êtes là.
Rien que pour un moment pendant que tout s'arrête.
Midi !
Être avec vous, Marie, en ce lieu où vous êtes.

Ne rien dire, mais seulement chanter parce qu'on a le cœur trop plein,
comme le merle qui suit son idée
En ces espèces de couplets soudains.
 
Parce que vous êtes belle,

parce que vous êtes immaculée,
la femme dans la Grâce enfin restituée,
la créature dans son honneur premier
et dans son épanouissement final,
telle qu'elle est sortie de Dieu au matin
De sa splendeur originale.

Intacte ineffablement parce que vous êtes la Mère de Jésus-Christ,
qui est la vérité entre vos bras,
et la seule espérance et le seul fruit.
Parce que vous êtes la femme,
l'Eden de l'ancienne tendresse oubliée,
dont le regard trouve le cœur tout à coup
et fait jaillir les larmes accumulées,
 
Parce qu'il est midi,

parce que nous sommes en ce jour d'aujourd'hui,
parce que vous êtes là pour toujours,
simplement parce que vous êtes Marie,
simplement parce que vous existez,
mère de Jésus-Christ, soyez remerciée !

Paul Claudel
(extrait de "La Vierge à midi", Poèmes de Guerre, N.R.F., 1914-1915)

Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix (prière de Saint François d'Assise)

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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptyJeu 07 Déc 2017, 10:29

Jeudi 7 décembre


Luther aimait fêter Noël en famille. Et ses cantiques écrits pour cette occasion sont toujours chantés lors des cultes de Noël. En voici un, le plus connu...



Avent : attendre avec Marie  Jeudi-7-decembre_image_article

Méditer


1. Devant ta crèche tu me vois penché sur ton visage. Tout ce que j'ai, je te le dois, je veux t’en faire hommage ; prends-moi tout entier, prends mon cœur :  à toi, Jésus, divin Sauveur, j’appartiens sans partage.

2. Tu as rempli de ton amour mon sang et mes artères ! Ton bel éclat, tous tes atours, brillant en moi, m’éclairent ; devrait-il en être autrement ? En moi viens, mon cœur, doux enfant, en mon cœur prends ta place.

3. Je n'étais pas encore né, pour moi tu vins au monde ! Depuis toujours tu m'as aimé d'une amitié profonde. Avant que ta main ne m'eût fait, dans ta prescience tu savais comment sauver ton œuvre.

 
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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptyVen 08 Déc 2017, 10:16

Vendredi 8 décembre

Pour cette fête de l'Immaculée Conception, voici un poème de celle dont la cause en béatification a été récemment déposée. Marie Noël, de son vrai nom Marie Rouget, avait choisi ce pseudonyme car son jeune frère était décédé brutalement un lendemain de Noël.

Ce chant de Noël, consacré à une jeune femme lasse, ne porte pas la trace de sa douleur.
Avent : attendre avec Marie  Vendredi-8-decembre_image_article

Méditer

Au bout des faubourgs là-bas, hors de ville est la chaumine à tout le monde. Un bœuf las y dort - ou bien il rumine -
 
Entre là qui veut. Les fous, les rôdeurs, les rien qui vaille, les faiseurs de mauvais coups par terre ont usé la paille et laissé dedans leurs poux.
Le vent de la nuit déserte y pénètre tout transi. La porte en est grande ouverte, les murs et le toit aussi.
 
Mais qui donc s'arrête ici, ce soir ?... Une femme lasse, un vieux, un âne peureux... Il ne reste pas de place sous les autres toits pour eux.
Pour loger à la froidure ils ne sont guère exigeants. Ils n'ont pas belle figure, ils n'ont pas beaucoup d'argent ; ils n'ont pas grand'couverture.
 
Mais ô ciel, quelle aventure ! Voici qu'en ce pauvre lieu, ces pauvres gens sur la dure à minuit ont couché Dieu, Dieu, le Roi des Cieux, qui passe sa nuit sur la terre basse.
 
Marie Noël, extrait de "Noël et morale aux maisons sur la prudence",
Le Rosaire des joies, Stock, 1930.

 
Prière Mariale « Par toi, notre Dame, que Dieu nous reçoive ! » de Saint Bernard de Clairvaux :

« Marie, puissions-nous avoir par toi accès auprès de ton Fils, toi qui as eu le bonheur de trouver la grâce, d'enfanter la vie et le salut !

Que celui qui nous a été donné par toi, par toi aussi nous reçoive !

Que ta sainteté excuse auprès de lui la faute de notre corruption, et que ton humilité, qui charme les yeux de Dieu, lui fasse pardonner notre vanité.

Que ton immense charité couvre la multitude de nos péchés, et que ta glorieuse fécondité nous rende féconds aussi en bonnes œuvres.

O toi, notre Dame, notre avocate, réconcilie-nous avec ton Fils, recommande-nous, présente-nous à lui ;

fais, ô bienheureuse Vierge, par la grâce que tu as trouvée, par la prérogative que tu as méritée, par la miséricorde dont tu es la Mère, fais que Jésus, ton Fils et notre Seigneur, nous donne de partager un jour la gloire et le bonheur éternels.

Amen ! »

Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153)
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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptySam 09 Déc 2017, 10:25

Samedi 9 décembre

A ses heures, Madeleine Delbrêl était poète. Cette grande mystique du XXe siècle a, pour célébrer Noël, les mêmes accents que Marie Noël: de la joie mêlée à une triste et belle mélancolie. 
Avent : attendre avec Marie  Samedi-9-decembre_image_article

Méditer
L’hôtellerie était sans place
Pour la maman du Dieu bébé,
Du Dieu petit,
Du Dieu pauvret.
L’hôtellerie était fermée.
Et depuis ce jour-là
Les hommes ont appris
Que derrière les portes closes
Le seigneur attend d’être accueilli.
Et celui qui veut bien laisser sa porte ouverte
Pourra le recevoir sous l’humble sacrement
Des visages humains,
Les visages lavés de larmes, les visages salis,
Sous l’humble sacrement de ce qui est sans grâce.
Celui qui sait bâtir au carrefour du monde
L’hôtellerie sans registre et sans prix
Voit l’étranger devenir frère
Et le verbe se faire chair
Pour habiter parmi les siens

Madeleine Delbrêl


Prière du Père Maurice Zundel


à Dieu le Père

Voici la Prière « Seigneur Dieu, que je puisse, par Ta grâce, refléter Ton visage à tous mes frères » du Père Maurice Zundel (1897-1975), Prêtre et théologien catholique suisse dans le Diocèse de Lausanne-Genève et Prédicateur de la retraite au Vatican en 1972 avec Paul VI.



« Seigneur Dieu, Amour qui se propose à mon alliance, qui suscite en moi la vie, Feu brûlant qui ne s’éteint jamais,
consume mes passions pour qu’elles deviennent don.
Aide-moi à faire de moi, dans le silence et l’effacement absolu,
un espace illimité, pour que ta Présence Infinie, de lumière et d’amour, y naisse et s’y révèle.
Apprends-moi à Te découvrir sans cesse,
et sois la respiration de ma vie,
mon ciel intérieur,
mon soleil caché,
ma tendresse, et que je puisse, par Ta grâce, refléter Ton visage à tous mes frères.
Ainsi soit-il. »

Père Maurice Zundel (1897-1975)
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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptyDim 10 Déc 2017, 22:06

Dimanche 10 décembre

Charles Borromée, Archevêque de Milan en Italie (+ 1584), fut un grand artisan de la réforme catholique. il se dévoua sans compter lors de la grande peste qui ravagea son diocèse. C'était un évêque rayonnant.

Avent : attendre avec Marie  Dimanche-10-decembre_image_article

Méditer
Le sens de l'Avent.
Voici, mes bien-aimés, ce temps célébré avec tant de ferveur, et, comme dit l'Esprit saint, temps de la faveur divine, période de salut, de paix et de réconciliation ; temps jadis désiré très ardemment par les vœux et les aspirations instantes des anciens prophètes et patriarches, et qui a été vu enfin par le juste Siméon avec une joie débordante ! Puisqu'il a toujours été célébré par l'Église avec tant de ferveur, nous-mêmes devons aussi le passer religieusement dans les louanges et les actions de grâce adressées au Père éternel pour la miséricorde qu'il a manifestée dans ce mystère. Oui, par cet avènement de son Fils unique, en vertu de son immense amour pour nous, pécheurs, il l'a envoyé alors pour nous délivrer de la tyrannie et de l'empire du démon, nous inviter à aller au ciel, nous faire pénétrer dans les mystères célestes, nous montrer la Vérité en personne, nous former à la pureté des mœurs, nous donner les germes des vertus, nous enrichir des trésors de sa grâce et enfin nous adopter pour ses fils et pour héritiers de la vie éternelle. Du fait que ce mystère est revécu chaque année par l'Église, nous sommes exhortés à rappeler sans cesse le souvenir de tant d'amour envers nous. Cela nous enseigne aussi que l'avènement du Christ n'a pas profité seulement à ceux qui vivaient à l'époque du Sauveur, mais que sa vertu devait être communiquée aussi à nous tous ; du moins si nous voulons, par le moyen de la foi et des sacrements, accueillir la grâce qu'il nous a méritée et diriger notre vie selon cette grâce en lui obéissant. L'Église nous demande encore de comprendre ceci : de même qu'il est venu au monde une seule fois en s'incarnant, de même, si nous enlevons tout obstacle de notre part, il est prêt à venir à nous de nouveau, à toute heure et à tout instant, pour habiter spirituellement dans nos cœurs avec l'abondance de ses grâces. Aussi l'Église, comme une mère très affectueuse et très préoccupée de notre salut, à l'occasion de ce temps, nous enseigne, par des hymnes, des cantiques, et par toutes les paroles et les rites que lui a inspirés le Saint-Esprit, comment accueillir avec gratitude un si grand bienfait et comment nous enrichir de ses fruits. Ainsi notre âme se disposera à l'avènement du Christ avec autant de soin que s'il devait encore venir au monde, et de la manière même dont les pères de l'Ancien Testament, par leurs paroles comme par leurs exemples, nous ont appris à les imiter.

PRIER    
 
Dieu, je t'invoque dès l'aube.
Aide-moi à prier et à rassembler mes pensées;
seul je ne le peux pas.
En moi sont les ténèbres, près de Toi la lumière.
Je suis seul, mais Toi, tu ne m'abandonnes pas.
Je suis découragé, mais Toi, tu me secours.
Je suis inquiet, mais auprès de Toi est la paix.
En moi est l'amertume, mais près de Toi la patience.
Je ne comprends point tes voies,
mais Toi, tu connais le juste chemin pour moi.
Père dans le ciel, Louange et grâce à Toi pour le repos de la nuit.
Louange et grâce à Toi pour le jour qui se lève.
Louange et grâce à Toi pour ta bonté, ta fidélité.
Seigneur Jésus-Christ, tu étais pauvre et misérable,
prisonnier et délaissé comme moi.
Aide-moi !
Esprit Saint, donne-moi la foi, Qui me sauve du désespoir, du laisser-aller !

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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptyLun 11 Déc 2017, 10:27

Lundi 11 décembre

Saint Cyprien, évêque et martyr à Rome en 258, était un Berbère converti au christianisme. Il est l'un des plus grands témoins de l'Eglise des premiers siècles. Il nous invite ici à la patience.
Avent : attendre avec Marie  Lundi-11-decembre_image_article

Méditer
« Ce que nous ne voyons pas, nous l'espérons... »
Notre Seigneur et notre Maître nous a donné ce commandement pour notre salut : Celui qui aura tenu bon jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé. Et aussi : Si vous demeurez dans ma parole, vous serez véritablement mes disciples, vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres.

Il faut tenir bon et persévérer, frères bien-aimés, pour obtenir l'espérance de la vérité et de la liberté, afin de parvenir à la vérité et à la liberté elles-mêmes.

Car le fait même que nous sommes chrétiens fonde notre foi et notre espérance. Mais, pour que l'espérance et la foi puissent porter des fruits, la patience est nécessaire.

Car ce n'est pas la gloire d'ici-bas que nous recherchons, c'est la gloire future.

L'Apôtre Paul nous en avertit : Nous avons été sauvés, mais c'est en espérance ; voir ce qu'on espère, ce n'est plus espérer : ce que l'on voit, comment peut-on encore l'espérer ? Mais nous, qui espérons ce que nous ne voyons pas, nous l'attendons avec patience.

L'attente et la patience sont nécessaires pour l'accomplissement de ce que nous avons entrepris et pour posséder ce que nous espérons et croyons, lorsque Dieu nous en fera présent.

Dans un autre passage, l'Apôtre donne le même enseignement aux justes qui travaillent à faire fructifier les dons divins, afin de se préparer de plus grands trésors dans le ciel. Il les exhorte ainsi à être patients :

Donc, tant que nous en avons le temps, travaillons pour le bien de tous, surtout celui de nos proches dans la foi. Faisons le bien sans défaillance, car, au temps voulu, nous récolterons, si nous ne défaillons pas.

L'Apôtre avertit ainsi qu'on ne doit pas renoncer à son activité par impatience, ni se laisser détourner ou dominer par les tentations qui arrêteraient à mi-chemin du succès et de la gloire. Car ce qui est déjà accompli serait perdu, parce que les entreprises qui ne vont pas jusqu'au bout sont anéanties.

L'Apôtre, lorsqu'il a parlé de la charité, lui a joint l'endurance et la patience :

La charité est magnanime, la charité est bienveillante, la charité ne jalouse pas, elle ne se vante pas, elle ne s'emporte pas, elle n'entretient pas de rancune, elle aime tout, elle croit tout, elle espère tout, elle endure tout.

Il montre qu'elle est capable de persévérer obstinément, puisqu'elle sait tout endurer. Il dit dans un autre passage :

Supportez-vous les uns les autres avec amour ; ayez à cœur de garder l'unité dans le même Esprit en étant rassemblés dans la paix.

Il montrait ainsi que les frères ne peuvent garder ni l'unité ni la paix, s'ils ne s'encouragent pas mutuellement en se supportant, et s'ils ne gardent pas le lien de la concorde au moyen de la patience.
PRIERE

Un feu qui ne s'éteint jamais
Toi, le Dieu vivant,
tu allumes dans nos obscurités
un feu qui ne s'éteint jamais.

A travers l'esprit de louange,
tu nous tires hors de nous-même.
A nous, pauvres de Dieu,
tu as confié un mystère d'espérance.

Dans l'humaine fragilité,
tu as déposé une force spirituelle
Un feu qui ne s'éteint jamais
Toi, le Dieu vivant,
tu allumes dans nos obscurités
un feu qui ne s'éteint jamais.

A travers l'esprit de louange,
tu nous tires hors de nous-même.
A nous, pauvres de Dieu,
tu as confié un mystère d'espérance.
Dans l'humaine fragilité,
tu as déposé une force spirituelle
qui ne se retire jamais.

Même quand nous l'ignorons,
elle demeure là,
prête à nous porter en avant.
Oui, dans nos obscurités,
tu allumes un feu qui ne s'éteint jamais.

Frère Roger de Taizé
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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptyMar 12 Déc 2017, 10:24

Mardi 12 décembre

Le concile Vatican II, dans ce très beau texte extrait de la Constitution sur l'Église « Lumen gentium », § 48, nous fait apercevoir le sens de la promesse du retour du Christ.
Avent : attendre avec Marie  Mardi-12-decembre_image_article


Méditer
« Les derniers temps sont arrivés pour nous »

Dans le Christ nous sommes tous appelés à faire partie de l'Église, et c'est en elle que nous acquérons la sainteté par la grâce de Dieu.
Mais elle n'atteindra son achèvement que dans la gloire du ciel, lorsque viendra le temps du rétablissement de toutes choses, lorsque, avec le genre humain, le monde entier lui aussi, qui est intimement uni a l'homme et qui atteint par l'homme le but qui est le sien, sera parfaitement rassemblé dans le Christ.
Le Christ, élevé au-dessus de la terre, a attiré à lui tous les hommes ; ressuscité d'entre les morts, il a envoyé sur ses disciples son Esprit qui donne la vie ; et, par cet Esprit, le Christ a établi son Corps, qui est l'Église, comme le sacrement universel du salut.
Siégeant à la droite du Père, il agit continuellement dans le monde pour conduire les hommes à son Église, pour les unir à lui-même au moyen d'elle, pour les rendre participants de sa vie glorieuse en leur offrant en nourriture son propre Corps et son Sang.
Ce rétablissement, qui nous a été promis et que nous attendons, a déjà commencé dans le Christ ;
il a progressé par l'envoi du Saint-Esprit et par celui-ci il se poursuit dans l'Église.
C'est en elle que la foi nous enseigne le sens de notre vie terrestre elle-même, du moment que, dans l'espérance des biens futurs, nous conduisons vers sa fin la tâche que le Père nous a chargés d'accomplir dans le monde, et que nous faisons ainsi notre salut.
Ainsi déjà les derniers temps sont arrivés pour nous.
Le renouvellement du monde est irrévocablement établi et se trouve anticipé en ce monde d'une manière déjà réelle.
En effet, déjà sur terre, l'Église rayonne d'une sainteté véritable, quoique inachevée.
Mais en attendant que se réalisent les cieux nouveaux et la terre nouvelle où la justice habite, l'Église en pèlerinage porte la figure de ce monde qui passe, dans ses sacrements et ses institutions qui appartiennent à notre époque.
Sa propre vie s'écoule au milieu des créatures qui gémissent encore maintenant dans les douleurs de l'enfantement, et qui attendent la manifestation des fils de Dieu.

Prière du Moine Martin Luther



à Dieu le Père 

        
Voici une Prière pour rester ferme dans la Foi « Mon Dieu, je suis sûr que Tu es vrai et que Tu ne mens jamais » de Martin Luther (1483-1546), Moine augustinien allemand de Wittenberg, initiateur du Protestantisme.


La Prière de Martin Luther « Mon Dieu, je suis sûr que Tu es vrai et que Tu ne mens jamais » :

« Mon Dieu, je suis sûr que Tu es vrai et que Tu ne mens jamais.

Permets que je demeure ferme dans la foi et que je ne cède pas au doute.
Non parce que ma prière est bonne, mais parce que Toi, Tu es la vérité.
Mon Père, encourage et fortifie par Ta sainte Parole, l’homme faible que je suis.
J’ai souvent de la peine à accepter Ta volonté pour moi.
Donne-moi la force d’être obéissant pour ne pas succomber à la tristesse.
Enseigne-moi, ô Père, à ne pas me confiner en moi-même,
ou en mes belles entreprises, mais à tout attendre de Ton infatigable Bonté.
Que la tristesse de vivre souvent en désaccord avec Ta volonté, ne me submerge pas,
mais plutôt que Ta miséricorde s’étende à toute ma vie et la fertilise.
Amen. »

Martin Luther (1483-1546)


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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptyMer 13 Déc 2017, 10:46

Mercredi 13 décembre


Né en 1881, ce jésuite se lance dans la paléontologie, convaincu que l’accord "se ferait tout naturellement entre la science et la foi sur le terrain brûlant des origines humaines". Il nous  offre ici une belle réflexion sur l'espérance.
Avent : attendre avec Marie  Mercredi-13-decembre_image_article

Méditer
Qu'avons-nous fait de l'espérance ?
Historiquement, l'attente d'une issue pour le Monde n'a jamais cessé de guider, comme un flambeau, les progrès de notre Foi.

Les Israélites ont été de perpétuels « expectants »; - et les premiers chrétiens aussi.

Car Noël, qui aurait dû, semble-t-il, inverser nos regards et les concentrer sur le Passé, n'a fait que les reporter plus loin encore en avant.

Un instant apparu parmi nous, le Messie ne s'est laissé voir et toucher que pour se perdre, une fois encore, plus lumineux et plus ineffable, dans les profondeurs de l'avenir.

Il est venu.

Mais maintenant, nous devons l'attendre encore et de nouveau - non plus un petit groupe choisi seulement, mais tous les hommes -, plus que jamais.

Le Seigneur Jésus ne viendra vite que si nous l'attendons.

Beaucoup. C'est une accumulation de désirs qui doit faire éclater la Parousie. Chrétiens, chargés après Israël de garder toujours vivante sur Terre la flamme du désir, vingt siècles seulement après l'Ascension, qu'avons-nous fait de l'attente ?

Hélas, la hâte un peu enfantine, jointe à l'erreur de perspective, qui avaient fait croire la première génération chrétienne à un retour imminent du Christ, nous ont laissés déçus, et rendus méfiants.

Les résistances du Monde au Bien sont venues déconcerter notre foi au Règne de Dieu.

Un certain pessimisme, peut-être, soutenu par une conception outrée de la déchéance originelle, nous a portés à croire que décidément le Monde est mauvais et inguérissable.

Alors nous avons laissé baisser le feu dans nos cœurs endormis.

Sans doute, nous voyons, avec plus ou moins d'angoisse, approcher la mort individuelle.

Sans doute, encore, nous prions et nous agissons consciencieusement « pour que le Règne de Dieu arrive ». Mais, en vérité, combien en est-il parmi nous qui tressaillent réellement, au fond de leur cœur, à l'espoir fou d'une refonte de notre Terre ?

Quels sont ceux qui naviguent, au milieu de notre nuit, penchés vers les premières teintes d'un Orient réel ?

Quel est le chrétien en qui la nostalgie impatiente du Christ parvient, non pas même à submerger (comme il le faudrait), mais seulement à  équilibrer, les soins de l'amour ou des intérêts humains ?

Quel est le catholique aussi passionnément voué aux espoirs de l'Incarnation à étendre que beaucoup d'humanitaires aux rêves d'une Cité nouvelle ?

Nous continuons à dire que nous veillons dans l'expectation du Maître. Mais en réalité, si nous voulons être sincères, nous serons forcés d'avouer que nous n'attendons plus rien.

Il faut, coûte que coûte, raviver la flamme.

Il faut à tout prix renouveler en nous-mêmes le désir et l'espoir du grand Avènement.

Mais où chercher la source de ce rajeunissement ?

Avant tout, c'est bien clair, dans un surcroît d'attrait exercé directement par le Christ sur ses membres.

Mais encore ?

Dans un surcroît d'intérêt découvert par notre pensée dans la préparation et la consommation de la Parousie.

Et d'où faire jaillir cet intérêt lui-même ?

De la perception d'une connexion plus intime entre le triomphe du Christ et la réussite de l'œuvre que cherche à édifier ici-bas l'effort humain.




La Prière de Saint Anselme de Canterbury « Et maintenant, homme de rien, fuis un moment tes occupations » :

« Et maintenant, homme de rien, fuis un moment tes occupations, cache-toi un peu de tes pensées tumultueuses.


Rejette maintenant tes pesants soucis, et remets à plus tard tes tensions laborieuses.

Vaque quelque peu à Dieu, et repose-toi quelque peu en Lui.

Entre dans la cellule de ton âme, exclus tout hormis Dieu et ce qui t'aide à le chercher ; porte fermée, cherche-le.

Dis maintenant, tout mon cœur, dis maintenant à Dieu : Je cherche ton visage, ton visage, Seigneur, je le recherche.

Et maintenant, Toi Seigneur mon Dieu, enseigne à mon cœur où et comment Te chercher, où et comment Te trouver.

Seigneur, si Tu n'es pas ici, où Te chercherai-je absent ?

Et, si Tu es partout, pourquoi ne Te vois-je pas présent ?

Mais certainement Tu habites la lumière inaccessible.

Où est la lumière inaccessible ?

Ou bien comment accéderai-je à la lumière inaccessible ?

Ou qui me conduira et introduira en elle pour qu'en elle je Te voie ?

Par quels signes enfin, par quelle face Te chercherai-je ?

Je ne T'ai jamais vu, Seigneur mon Dieu, je ne connais pas ta face.

Que fera, très haut Seigneur, que fera cet exilé, tien et éloigné ?

Que fera ton serviteur, anxieux de ton amour et projeté loin de ta face.

II s'essouffle pour Te voir, et ta face lui est par trop absente.

Il désire accéder à Toi, et ton habitation est inaccessible.

Il souhaite vivement Te trouver, et il ne sait ton lieu.

Il se dispose à Te chercher, et il ignore ton visage. Seigneur, Tu es mon Dieu, Tu es mon Seigneur, et je ne T'ai jamais vu.

Tu m'as fait et fait à nouveau, Tu m'as conféré tous mes biens, et je ne Te connais pas encore.

Bref, j'ai été fait pour Te voir et je n'ai pas encore fait ce pour quoi j'ai été fait.

Seigneur, et je ne T'ai jamais vu. Tu m'as fait et fait à nouveau, Tu m'as conféré tous mes biens, et je ne Te connais pas encore.

Bref, j'ai été fait pour Te voir et je n'ai pas encore fait ce pour quoi j'ai été fait.

Et Toi, ô Seigneur, jusques à quand ?

Jusques à quand, Seigneur, nous oublieras-Tu, jusques à quand détournes-Tu de nous ta face?

Quand nous regarderas-Tu et nous exauceras-Tu?

Quand illumineras-Tu nos yeux et nous montreras-Tu ta face?

Quand Te rendras-Tu à nous?

Regarde-nous, Seigneur, exauce-nous, illumine-nous, montre-toi à nous.

Rends-toi à nous, que nous soyons bien, nous qui, sans Toi, sommes si mal.

Aie pitié de nos labeurs et de nos efforts vers Toi, nous qui ne valons rien sans Toi.

Enseigne-moi à Te chercher, montre-toi à qui Te cherche, car je ne puis Te chercher si Tu ne m'enseignes, ni Te trouver si Tu ne te montres.

Que je Te cherche en désirant, que je désire en cherchant. Que je trouve en aimant, que j'aime en trouvant.

Amen. »
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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptyJeu 14 Déc 2017, 09:34

Jeudi 14 décembre


Le Cardinal Newman (1801-1890), théologien britannique converti au catholicisme,  compare avec poésie à quoi pourrait ressembler le jour du retour du Seigneur. A une belle  profusion de la nature!
Avent : attendre avec Marie  Jeudi-14-decembre_image_article

Méditer
Il viendra sûrement, le printemps éternel
Une fois seulement par an, mais une fois pourtant, le monde que nous voyons fait éclater ses puissances cachées et se révèle lui-même en quelque sorte.
Alors, les fleurs paraissent, les arbres fruitiers et les fleurs s'épanouissent, l'herbe et le blé poussent. Il y a un élan soudain et un éclatement de la vie cachée que Dieu a placée dans le monde matériel.
Eh bien ! ceci nous est comme un exemple de ce que le monde peut faire au commandement de Dieu. Cette terre éclatera un jour en un monde nouveau de lumière et de gloire dans lequel nous verrons les saints et les anges.
Qui penserait, sans l'expérience qu'il a eue des printemps précédents, qui pourrait concevoir deux ou trois mois à l'avance que la face de la nature qui semblait morte pût devenir si splendide et si variée ?...
Il en est de même pour ce printemps éternel qu'attendent tous les chrétiens ; il viendra quoiqu'il tarde. Attendons-le, car il viendra sûrement, et il ne tardera pas (He 10,37).
Aussi disons-nous chaque jour : Que ton règne vienne ! Ce qui veut dire : « Montre-toi, Seigneur ; toi qui es assis au milieu des chérubins, montre-toi, manifeste-toi. » Réveille ta puissance, viens nous délivrer (Ps 79,3).
La terre que nous voyons ne nous satisfait pas. Ce n'est qu'un commencement ; ce n'est qu'une promesse d'un au-delà; même dans sa plus grande joie, quand elle se couvre de toutes ses fleurs, et qu'elle montre tous ses trésors cachés de la manière la plus attirante, même alors, cela ne nous suffit pas.
Nous savons qu'il y a en elle beaucoup plus de choses que nous n'en voyons. Un monde de saints et d'anges, un monde glorieux, le palais de Dieu, la montagne du Seigneur Sabaoth, la Jérusalem céleste, le trône de Dieu et du Christ, toutes ces merveilles éternelles, très précieuses, mystérieuses et incompréhensibles, se cachent derrière ce que nous voyons.
Ce que nous voyons n'est que l'écorce extérieure d'un royaume éternel; et c'est sur ce royaume que nous fixons les yeux de notre foi.
Montre-toi, Seigneur, comme au temps de ta Nativité, où les anges visitèrent les bergers ; que ta gloire s'épanouisse comme les fleurs et le feuillage sur les arbres. Si brillants que soient le soleil, et le ciel, et les nuages, si verdoyants que soient les feuilles et les champs, si doux que soit le chant des oiseaux, nous savons que tout n'est pas là, et que nous ne prendrons pas la partie pour le tout.
Ces choses procèdent d'un centre d'amour et de bonté qui est Dieu lui-même ; mais elles ne sont pas sa plénitude, elles parlent du ciel, mais elles ne sont pas le ciel ; elles ne sont en quelque sorte que des rayons égarés, et une faible réflexion de son image ; elles ne sont que des miettes de la table.




"Je suis petit et tu l'es aussi" de Saint Aelred de Rievaulx
in Jésus, Noël, [url=http://prieres-catholiques.blogspot.fr/search/label/Saint Aelred de Rievaulx]Saint Aelred de Rievaulx[/url]  


Avent : attendre avec Marie  No%C3%ABl%2BJ%C3%A9sus
Seigneur Jésus,
je suis petit et tu l'es aussi,
je suis faible et tu l'es aussi,
je suis homme et tu l'es aussi.

Toute ma grandeur n'est que petitesse,
toute la force n'est que faiblesse

http://prieres-catholiques.blogspot.fr/2014/11/je-suis-petit-et-tu-les-aussi-de-saint.html
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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptyJeu 14 Déc 2017, 10:36

Quel époux est saint Joseph ?

Cette année, Joseph est à peine mentionné dans les évangiles de l'Avent.

On le retrouvera, lors de la Nativité. Silencieux et effacé, mais ô combien efficace ! C'est lui, époux bousculé, qui croit, après une compéhensible hésitation, le récit de Marie...

C'est lui qui marche en avant, s'inquiète d'une grossesse avancée, de l'accouchement imminent. C'est lui qui cherche et trouve un lieu décent et discret. Il aide sans doute (les textes sont si avares de détails !) à la mise au monde de cet enfant qu'il sait n'être pas le sien.

Quelle aventure ! Que de tribulations, d'inquiétudes, de craintes aussi.

Joseph obéit aux songes, il est docile à son inconscient et à l'Esprit qui le guide ainsi. I

l est le symbole même de la confiance et de l'espérance. Joseph, dont le nom veut dire "Dieu ajoutera" est le modèle de l'adoption réussie.

C'est un père, dont l'exemple peut toujours servir à tout éducateur qui a la responsabilité de faire croître ce qui est encore inachevé.


Un époux bousculé

Saint Joseph époux et père malgré lui ? Ce fut l'un des hommes de la bible au destin le plus inattendu. 

Avent : attendre avec Marie  Un-epoux-bouscule_image_article

Lorsqu’on parle de Joseph, on met la plupart du temps en avant le fait qu’il est le père de Jésus. Mais on réalise en général assez peu qu’il est avant tout « l’époux de Marie » (Matthieu 1, 16) !


Chez Luc, l’ange apparaît à une vierge « fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David » (Luc 1, 27).


Joseph est d’emblée lancé dans l’aventure conjugale. Une aventure qui lui réserve bien des surprises : femme enceinte avant relations, naissance en cours de voyage dans des circonstances précaires, visites étranges de mages et de bergers, menaces de mort, émigration, retour...

Sans compter les rêves et les anges qui viennent le troubler, le provoquer, l’inciter à agir ou, au contraire, à revenir sur la seule décision personnelle qu’il ait prise et qui était de répudier Marie !


Et puis l’installation à Nazareth, la fugue de l’enfant à Jérusalem, quelques années de vie de famille et puis... plus rien.


Quel époux est donc Joseph ? Peut-être la réalisation de ce modèle que nous donne à contempler la Genèse :


« L’homme quitte son père et sa mère et s’attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair » (Genèse 1, 24).


Joseph, comme Abraham, est un homme qui part, qui quitte ses certitudes, ses habitudes, son confort peut-être, son pays.


Et cela pour être fidèle à Marie et au couple qu’il forme avec elle.


Ce couple est évidemment inhabituel dans la répartition des rôles. Peu conforme en tous les cas.


Il n’est pas interdit de penser que c’est pour cela que Joseph a longtemps été le grand oublié des commentateurs et des théologiens.



C’est à la fin du Moyen-Âge et surtout au XIXe siècle, lorsque le modèle patrimonial et patriarcal se fendille peu à peu, que la figure de Joseph travailleur, époux, artisan, père adoptif (comme tous les pères) est mise en avant.

En cette époque de travail sur le « genre », la figure de Joseph est beaucoup plus intéressante qu’il n’y paraît !
Jean-Pierre Rosa
http://t.bayard.jeunesse.bayardweb.com/nl/jsp/m.jsp?c=uJKT2QgD2ad0S1D13fbcMhclNVRhAkQl

"Jésus, Marie, Joseph : une famille recomposée ?"


"Si Joseph n'est pas le vrai père de Jésus, au lieu de parler d'une "sainte" famille, ne faudrait-il pas parler d'une famille recomposée ?", écrit Lionel de Nantes. La réponse de Croire.com

Vous savez, Lionel, dans la Bible comme dans le monde d'aujourd'hui, les modèles familiaux sont divers : ce n'est pas forcément un père et une mère "génétiques" et leurs enfants. D'ailleurs, chez nous, un enfant adopté reçoit un vrai père.

C'est par Joseph que Jésus descend de David

Dans l'empire romain, l'important n'était pas d'être le père biologique mais de reconnaître l'enfant.


En ce sens, les Évangiles nous disent que Joseph était le père de Jésus : c'est par Joseph et non par Marie que Jésus est rattaché à la lignée de David (Matthieu 1, 16 et Luc 3, 23).


De même, quand Marie et Joseph le cherchent à Jérusalem, Marie dit à Jésus : "Vois comme nous avons souffert en te cherchant, ton père et moi" (Luc 2,48).
Cela n'empêche pas Luc de reconnaître la filiation de Jésus vis-à-vis de celui qu'il nommait "mon Père". Pourquoi chercher à opposer les affirmations plutôt qu'à les unir ? Ce Père de Jésus est aussi "notre Père", comme il nous le dit. Notre destinée est de devenir "fils dans le Fils".

La filiation divine n'est pas un fait biologique

Nous ne sommes pas ici dans la biologie et la génétique, mais au niveau de l'origine profonde de notre être.


C'est ce que disait le pape Benoît XVI quand il était jeune théologien :

"La filiation divine de Jésus ne repose pas, d'après la foi de l'Église, sur le fait que Jésus n'a pas eu de père humain ; la doctrine de la divinité de Jésus ne serait pas mise en cause si Jésus était issu d'un mariage normal. Car la filiation divine dont parle la foi n'est pas un fait biologique (…), elle se situe dans l'éternité de Dieu"*.

Jésus a eu une famille humaine, où Joseph a joué un rôle important. La fête de la sainte famille ne nous montre pas d'abord un "modèle familial", elle nous rappelle, d'une autre façon que le Credo, que Jésus est "vrai Dieu et vrai homme".

*Joseph Ratzinger, "Foi chrétienne, hier et aujourd'hui", Mame, 1969, p. 192.
 
P. Dominique Fontaine. Cette question de lecteur est parue dans le n° 472 de Panorama
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Julie




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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptyJeu 14 Déc 2017, 23:16

C'est très beau Avent : attendre avec Marie  2259885686

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"L'ânesse dit à Balaam : Ne suis-je pas ton ânesse, [•••] " Livre des nombres 22,30
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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptyVen 15 Déc 2017, 09:55

Vendredi 15 décembre

Mgr Helder Camara (1909-1999), champion de la solidarité et si proche des plus pauvres tout au long de sa vie, parle avec passion de l'espérance.
Avent : attendre avec Marie  Vendredi-15-decembre_image_article




Méditer


L'espérance en une communauté mondiale


La position du chrétien face à l'espérance est complexe et valide.

Nous ne nous aliénons pas des espérances terrestres, les yeux exclusivement tournés vers l'espérance éternelle, mais nous ne nous plongeons pas non plus dans l'éphémère en oubliant l'éternité.


Nous ne perdons pas de vue que le Créateur a confié à l'homme le droit et le devoir de dominer la nature et de compléter la Création, mais nous n'oublions pas non plus que nous ne sommes que cocréateurs et que nos espérances plongent leurs racines dans la magnanimité et les largesses du Père qui nous a voulus à son image et à sa ressemblance et nous fait participer de sa propre nature divine.


Notre espérance n'est pas naïve et ne craint pas d'affronter des obstacles. Elle a le courage de les regarder de près, elle travaille à les surmonter en comptant sur sa force propre sans oublier cependant que le Fils de Dieu s'est fait homme et a déjà commencé le travail de libération de l'homme qu'il nous revient de mener à bien, avec l'aide divine.


Serait-ce une audace excessive, serait-ce un rêve irréalisable, serait-ce une espérance vaine que de penser « l'espérance en une communauté mondiale » ?


Oui c'est une audace, oui c'est un rêve, mais qui, suivant la décision et le réalisme avec lesquels nous saurons affronter les obstacles qui se dresseront sur le chemin, pourront se transformer de l'espérance d'aujourd'hui en réalité de demain.


Pour entreprendre un effort efficace dans la marche vers une communauté mondiale, la première victoire à remporter est celle de chacun de nous en son « moi » intime.


Celui qui ne brise pas la carapace de l'égoïsme, qui ne sort pas de lui-même, pour lequel tout tourne autour de lui-même - et qui au lieu de voir, ne fait que se voir ;


au lieu d'écouter, ne fait que s'écouter ;

au lieu d'aimer, ne fait que s'aimer -

ne contribuera jamais, de façon valable, aux premières communautés, essais indispensables pour entreprendre des tentatives plus audacieuses.

Qui ne sait que, malheureusement, il est possible de vivre une vie entière sous le même toit, sans arriver à avoir une authentique communauté familiale ?

Qui n'a l'expérience de créatures individuelles très douées, pleines de zèle et désireuses de vivre en équipe mais qui, de fait, n'arrivent pas à constituer une communauté ?

Ce sont des archipels : des îles voisines mais chacune entourée d'égoïsme de tous les côtés.

De belles déclarations et même des lois de réforme de base n'avancent à rien si l'égoïsme prédomine, surtout chez les privilégiés qui ont les moyens de rendre inapplicables les déclarations les plus osées et les lois les plus radicales sur le papier...

Quand il semblera absurde d'espérer, quand il semblera ridicule d'espérer, rappelons-nous que dans l'évolution créatrice l'homme a surgi d'une pensée de l'amour du Père, qu'il a coûté le sang du Fils de Dieu et qu'il est l'objet permanent de l'action sanctificatrice de l'Esprit saint.
Priez

Prenez dans vos mains Seigneur - Ignace de Loyola
Prenez dans vos mains, Seigneur,
tout ce dont je dispose,
Toutes les facultés de mon âme,
mon intelligence,
ma volonté,
mon cœur,
mes aspirations et mes forces physiques.
Tout ce que j'ai, c'est vous qui me l'avez donné.
Je vous le rends bien volontiers, 
Je le mets entièrement à votre disposition
afin de collaborer avec vous
au salut de mes frères.
Donnez-moi seulement votre amour et votre grâce,
et je serai assez riche,
Je ne désirerai rien de plus.
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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptySam 16 Déc 2017, 09:45

Samedi 16 décembre

Le philosophe et écrivain Jean Guitton (1901-1999) propose une méditation savoureuse autour de la scène de la rencontre entre Gabriel et la Vierge Marie, mère du Sauveur.

Avent : attendre avec Marie  Samedi-16-decembre_image_article


Méditer

Le Fiat de Marie

L'Ange aurait pu parler de miséricorde.

Il préférait parler de puissance, cet Ange de la force de Dieu Gabriel, parce que c'est cette puissance créatrice, cette facilité à se jouer des lois mêmes que Yahvé avait posées, qui allait se manifester dans cette conception par une Vierge.

Et ici, bien que nul ne nous le dise, nous supposons un silence. I

l n'était pas nécessaire que ce silence fût long. Mais, long ou court, un moment était nécessaire.

Moment de tremblement. Moment de mise en question. Moment où les forces se recueillent.

Et jamais peut-être n'y eut-il moment semblable ni sur la terre ni dans les cieux ?

Non pas moment de doute, d'hésitation.

Mais moment de choix et de liberté.

Moment qui précède le oui.

Dans l'éternité immuable, et vivante toutefois, les Trois sont attentifs à ce tournant de leur œuvre éternellement conçue. Voilà la clé de voûte de cette architecture mobile du temps.

Tout dépend de ce moment-là ; les promesses divines se suspendent à ce moment. Et la délivrance des nations et le rachat des hommes.

Des milliards d'existences sont intéressées par ce qui va se passer dans un instant imperceptible.

Le Père va faire paraître sa puissance par une création.

Le Fils va naître d'une naissance temporelle, image de sa génération éternelle.

L'Esprit va féconder, envelopper d'amour, consommant l'action du Père et la présence du Fils. Père, Fils, Esprit vont agir différemment et d'une même action.

Un instant encore, et cette action sera et sera pour toujours.

S'il faut un mot, ce mot n'est pas dit.

S'il faut un commandement, ce commandement n'est pas porté.

Et s'il faut un mouvement d'amour, cet amour est au repos, prêt à bondir.

Voilà ce qui paraît dans la sphère divine.

Dans la sphère humaine, Marie est seule.

Nul ne sait ce qui se passe en elle. Elle est toute lucide, toute consciente, de plus en plus réfléchie, et consciente, puisque, au cours de cet entretien avec l'Ange, tout en somme a été tiré au clair.

Que va-t-elle dire ? Va-t-elle acquiescer ? Oui, sans doute, mais les Trois respectent son consentir. Tout est possible à la Toute-Puissance, certes, sauf de contraindre une liberté.

Marie n'est pas sans pressentir ce qui est capital dans ce qu'elle va prononcer.

Comme une épouse, elle sait que cet infini a deux branches : l'une de joie, de jouissance, de gloire, mais aussi une autre branche, une immensité invisible de peine, de rachat, de compensation pour tout.

Elle sent qu'elle est choisie par celui qui va devenir son fils.

Différente en cela de toutes les mères. Le temps se remonte.

Dire : oui serait manquer de délicatesse, comme si elle était une part égale, comme si tout n'était pas déjà fait.

Elle dira seulement : Que cela soit, que cela me soit fait ! comme si elle voulait comprendre qu'elle coulait sa liberté dans le dessein de Dieu, aujourd'hui de joie et demain de souffrance.

Fiat, c'est le mot de l'acceptation. Il est au-delà de la joie et de la peine. Qu'il me soit fait ! que cela soit ! Et, au même moment, cela fut.

Prier

"Qu'ordonnez-vous qu'il soit fait de moi ?" - Thérèse d'Avila

Je suis vôtre, puisque vous m'avez créée,
vôtre, puisque vous m'avez rachetée,
vôtre, puisque vous m'avez supportée, 
vôtre, puisque vous m'avez appelée,
vôtre, puisque vous m'avez attendue,
vôtre, puisque je ne me suis pas perdue,
Qu'ordonnez-vous qu'il soit fait de moi ?
Vous voyez ici mon cœur,
je dépose sur la paume de votre main
mon corps, ma vie et mon âme,
mes entrailles et mes affections ;
doux époux, ma rédemption,
puisque je me suis offerte à vous,
Qu'ordonnez-vous qu'il soit fait de moi ?
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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptyDim 17 Déc 2017, 09:34

Dimanche 17 décembre


Le Cardinal Joseph Ratzinger, devenu le pape Benoît XVI en 2005, est un théologien né en 1927 en Allemagne. Aujourd'hui, répondez à son invitation de se réjouir de la venue du Seigneur.


Avent : attendre avec Marie  Dimanche-17-decembre_image_article

Méditer

«Gaudete  in  Domino semper - Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur» (Ph4, 4).


C'est par ces paroles de saint Paul que s'ouvre la messe du 3e dimanche de l'Avent, qui est par conséquent appelé dimanche "gaudete".


L'apôtre exhorte les chrétiens à se réjouir parce que la venue du Seigneur, c'est-à-dire son retour glorieux, est certaine et ne tardera pas. L'Église fait sienne cette invitation, alors qu'elle se prépare à célébrer Noël et que son regard se dirige toujours davantage vers Bethléem.


En effet, nous attendons avec une espérance sûre la deuxième venue du Christ, parce que nous avons connu la  première. Le mystère de Bethléem nous révèle le Dieu-avec-nous, le Dieu qui est proche de nous, pas uniquement au sens géographique et temporel.


Il est proche de nous parce qu'il a en quelque sorte "épousé" notre humanité. Il a pris sur lui notre condition, en choisissant d'être comme nous en toutes choses, excepté le péché, pour nous faire devenir comme Lui.


La joie chrétienne jaillit donc de cette certitude : Dieu est proche, il est avec moi, il est avec nous, dans la joie et dans la douleur, dans la santé et la maladie, comme un ami et un époux fidèle. Et cette joie demeure aussi dans l'épreuve, dans la souffrance même, et elle ne reste pas à la surface, mais au plus profond de la personne qui se confie à Dieu et met en Lui sa confiance.

Certains se demandent, mais cette joie est-elle encore possible aujourd'hui ? La réponse est donnée par la vie d'hommes et de femmes de tout âge et condition sociale, heureux de consacrer leur existence aux autres !

Chers frères et sœurs, on peut aussi se tromper de chemin à Noël, confondre la vraie fête avec celle qui n'ouvre pas le cœur à la joie du Christ.


Que la Vierge Marie aide tous les chrétiens, et les hommes à la recherche de Dieu, à parvenir jusqu'à Bethléem, pour rencontrer l'Enfant qui est né pour nous, pour le salut et le bonheur de tous les hommes.

Benoît XVI, Angélus du 3e dimanche de l'Avent, 16 décembre 2007.



Prier
En toi seul est ma joie - Tikhon de Zadonsk


Ô amour pur, sincère et parfait, 

ô lumière substantielle,

Donne-moi la lumière afin qu'en elle je reconnaisse ta lumière.

Donne-moi la lumière afin que je voie ton amour.

Donne-moi la lumière afin que je voie tes entrailles paternelles.

Donne-moi un cœur pour t'aimer.

Donne-moi des yeux pour te voir.

Donne-moi des oreilles pour entendre ta voix.

Donne-moi un odorat pour sentir ton parfum.

Donne-moi des mains pour te toucher, des pieds pour te suivre.

Sur terre et dans le ciel je ne désire que toi, mon Dieu.

Tu es mon seul désir, ma consolation,

la fin de toutes angoisses et souffrances.

Je  ne cherche que toi, en toi seul est ma joie et ma béatitude,

dans le temps et, comme je l'espère, dans l'éternité.


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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptyLun 18 Déc 2017, 11:03

Lundi 18 décembre




Le Bienheureux Guerric fut le second abbé de l'abbaye cistercienne de Notre-Dame d'Igny située près de Reims. Cette abbaye avait été fondée par saint Bernard en 1128. Avec Guerric d'Igny, mettons-nous en route et préparons nos cœurs à la venue du Seigneur.
Avent : attendre avec Marie  Lundi-18-decembre_image_article

Méditer
«Préparez le chemin du Seigneur (Is 40,3 ; Mc 1,3).»

Ce chemin du Seigneur, frères, qu’il nous est demandé de préparer se prépare en marchant.


On y marche dans la mesure où on le prépare.


Quand même vous l'auriez longtemps suivi, il vous reste néanmoins toujours à le préparer : du point où vous êtes parvenus, il faut que vous avanciez encore, voilà comment à chaque pas que vous faites, le Seigneur, à qui vous préparez ainsi les voies, se présente comme pour la première fois et toujours comme s'il était plus grand qu'il n'est en effet.


Aussi est-ce avec raison que le juste forme cette prière : «Donnez-moi pour chemin, Seigneur, la voie de vos commandements et je la rechercherai sans cesse (Ps 118, 33).»


On donne à ce chemin le nom de vie éternelle, peut-être parce que, bien que la providence ait examiné le chemin suivi par chacun, et lui ait fixé un but où il s'arrêtera, la bonté de l'être vers lequel vous vous avancez n'a néanmoins pas de bornes.


C'est pourquoi, le voyageur infatigable et décidé commencera quand il aura fini : en d'autres termes, oubliant ce qui est derrière lui, chaque jour il se dit «C'est à présent que je me mets à l'œuvre (Ps 76,11).»


Il s'élance pour courir dans la voie des commandements de Dieu, comme un géant que rien n'épouvante, il devance facilement dans la rapidité de sa marche le paresseux qui s'attarde en route.


Et, bien que la dernière heure du jour arrive, il a en peu de temps achevé sa longue carrière. Il était le dernier, mais, devenu le premier, il reçoit la couronne avec les plus avancés.
Guerric d’Igny (v. 1070-1157) – Ve sermon pour l’Avent.


Prier
Saint ange gardien - Anonyme


Saint ange gardien, priez pour moi.
Ange créé à l'image de Dieu, priez pour moi.
Ange qui resplendissez de la gloire divine, priez pour moi.
Vrai feu de charité, priez pour moi.
Vainqueur des anges rebelles,
défenseur de ma vie dès le sein de ma mère,
garde de mon cœur, 
mon compagnon jusqu'à la fin du pèlerinage de ma vie, priez pour moi.
Ami d'une sincère charité, 
mon repos au milieu des travaux de cette vie, 
ma joie dans les jours heureux,
ma lumière dans les ténèbres, priez pour moi.
Ange réconciliateur, citadelle qui me gardez de l'ennemi,
adversaire des démons, priez pour moi.
Mon protecteur à l'heure de la mort,
mon guide vers la gloire, priez pour moi.
Levez-vous, saint Ange, et aidez-moi
et, à cause du saint nom de Dieu, délivrez-moi.
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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptyMar 19 Déc 2017, 09:50

Mardi 19 décembre

Théologienne protestante, mariée à un catholique, Francine Carrillo se consacre à l’écriture et à l’accompagnement spirituel. Avec ce poème, elle nous invite à l'espérance.
Avent : attendre avec Marie  Mardi-19-decembre_image_article

Méditer
La nuit ne serait jamais que nuit
si le cri d’un tout-petit ne l’avait désarçonnée.
Les ténèbres ne seraient jamais que ténèbres
si la lumière ne s’était risquée à les découdre.
Le malheur ne serait jamais que malheur
si un visage n’en avait partagé la lourdeur.
Noël, une mémoire qui enfante l’histoire
Une promesse ourlée à la détresse
Une parole à l’aplomb du monde
Pour ouvrir une faille
Pour éclairer la paille
Pour inciter aux semailles
Dieu en l’humain est toujours possible
pour qui accueille sa fragilité comme un berceau !
Francine Carrillo (pasteur protestante)
Prier
Esprit saint, âme de mon âme - Cardinal Mercier
 
Esprit saint,
âme de mon âme, je vous adore.
Eclairez-moi, guidez-moi,
fortifiez-moi, consolez-moi,
dites-moi ce que je dois faire,
donnez-moi vos ordres.
Je vous promets de me soumettre
à tout ce que vous désirez de moi
et d'accepter tout
ce que vous permettez qui m'arrive,
faites-moi seulement connaître votre volonté.
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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptyMer 20 Déc 2017, 09:38

Mercredi 20 décembre


Jean Tauler (v. 1300-1361), dominicain, est un théologien, un mystique et un prédicateur alsacien influent, surnommé « le docteur illuminé ». Il fut le disciple strasbourgeois de Maître Eckhart. Jean Tauler nous invite à faire silence pour que la Parole, le Verbe qui s'est fait chair, puisse s'accomplir en nous.


Avent : attendre avec Marie  Mercredi-20-decembre_image_article


Méditer
À Noël nous fêtons une triple naissance.

La première et la plus sublime naissance est celle du Fils unique engendré par le Père céleste dans l'essence divine, dans la distinction des personnes.

La seconde naissance est celle qui s'accomplit par une mère qui dans sa fécondité a gardé la pureté absolue de sa chasteté virginale.

La troisième est celle par laquelle Dieu, tous les jours et à toute heure, naît en vérité, spirituellement, par la grâce et l'amour, dans une bonne âme.


Pour cette troisième naissance, il ne doit rester en nous qu'une recherche simple et pure de Dieu sans plus aucun désir d'avoir quoi que ce soit qui nous soit propre, avec la seule volonté d'être à lui, de lui faire place de la façon la plus élevée, la plus intime avec lui, pour qu'il puisse accomplir son œuvre et naître en nous sans que nous y mettions d'obstacle.


C'est pourquoi saint Augustin nous dit : «Vide-toi pour que tu puisses être rempli ; sors afin de pouvoir entrer», et ailleurs : «Âme noble, noble créature, pourquoi cherches-tu en dehors de toi ce qui est en toi, tout entier, de la façon la plus vraie et la plus manifeste ? Et puisque tu participes à la nature divine, que t'importent les choses créées et qu'as-tu donc à faire avec elles ?»

Si l'homme préparait ainsi la place au fond de lui-même, Dieu, sans aucun doute, serait obligé de le remplir et complètement ; sinon, le ciel se romprait plutôt pour remplir ce vide. Dieu ne peut pas laisser les choses vides ; ce serait contraire à sa nature, à sa justice.


C'est pourquoi tu dois te taire ; alors le Verbe de cette naissance, la Parole de Dieu, pourra être prononcé en toi et tu pourras l'entendre.
Jean Tauler, dominicain à Strasbourg - Sermon pour la fête de Noël (trad. Cerf 1991, p.15)


Prière

Apprends-moi à dire merci -  Jean-Pierre Dubois-Dumée

Apprends-moi Seigneur à dire merci,
sans réserve et sans arrêt, jusqu'à mon dernier soupir.
Merci pour le pain, le vent, la terre et l'eau,
merci pour la musique et pour le silence,
merci pour le miracle de chaque nouveau jour,
merci pour les gestes et les mots de la tendresse,
merci pour l'attention et les délicatesses,
merci pour les rires et pour les sourires.
Merci pour tout ce qui m'aide à vivre, malgré les révoltes et les échecs.
Merci pour tous ceux que j'aime et qui m'aiment.
Et que ces mille mercis se transforment en une immense action de grâce
quand je me tourne vers toi, la source de toute grâce
et le rocher de ma vie.
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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptyJeu 21 Déc 2017, 09:33

Jeudi 21 décembre


Prêtre, puis évêque de Genève, saint François de Sales (1567-1622) réside à Annecy, car Genève est la "Rome" des calvinistes. Il fréquente les plus grands esprits catholiques de l'époque, introduit en France la réforme des carmels initiée par sainte Thérèse d'Avila. Avec lui, contemplons l'incarnation du Christ.

Avent : attendre avec Marie  Jeudi-21-decembre_image_article


Méditer
Considérez, je vous prie, ce petit nouveau-né dans la crèche de Bethléem, écoutez ce qu'il vous dit, regardez l'exemple qu'il vous donne.
Il a choisi les choses les plus âpres et douloureuses qui se puissent imaginer pour le temps de sa Nativité.
Ô Dieu, qui pourrait demeurer auprès de cette crèche tout le long de cette octave, il se fondrait d'amour, voyant ce petit Enfant en si pauvre lieu, pleurer et trembler de froid.
Oh, avec quelle révérence la glorieuse Vierge votre Mère allait regardant ce cœur qu’elle voyait tout palpitant d'amour dans sa poitrine sacrée, comme elle allait essuyant ces douces larmes qui coulaient si suavement des doux yeux de ce béni Poupon ! Comme elle courait à la suave odeur de ses vertus.
Voilà donc ce Dieu incarné. 
Ô que c'est une belle chose à considérer que le mystère très haut et très profond de l'Incarnation de notre Sauveur! (...)
Ce mystère est si haut et si profond que nous n'y entendons rien ; tout ce que nous en savons et connaissons est extrêmement beau, mais nous croyons que ce que nous ne comprenons pas l'est encore davantage.
Enfin nous le saurons un jour là-haut, où nous célébrerons avec un contentement incomparable cette grande fête de Noël, c'est-à-dire de l'Incarnation ; là nous verrons clairement tout ce qui s'est passé en ce mystère, et bénirons sans fin Celui qui étant si haut s'est tant abaissé pour nous exalter (Phil. 2, 6-7 ; Hb 2,9). Dieu nous en fasse la grâce.
St François de Sales, 24 décembre 1620, Tome IX, Sermon XLI, p. 447

Prier
Donne-nous la lumière - Mansur Al-Hallâj

Mon Dieu, 
fais-moi sortir des ténèbres vers la lumière.
Eclaire mon cœur par la science.
Donne-nous la lumière 
par laquelle nous serons dirigés vers toi.
Mon Dieu, mets la lumière en mon cœur,
lumière dans mes oreilles, lumière dans mes yeux,
lumière sur ma langue,
lumière à ma droite, lumière à ma gauche,
lumière au-dessus de moi,
lumière en dessous de moi,
lumière devant moi, lumière derrière moi.
Mets dans mon âme la lumière ;
inonde-moi de lumière ;
Seigneur, dilate mon cœur et aide-moi à bien agir.
Mon Dieu, je t'en prie, 
mets la lumière dans notre vie,
la lumière à notre mort ;
que la lumière soit dans nos tombes
et au jour de la résurrection.
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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptyVen 22 Déc 2017, 09:24

Vendredi 22 décembre


On sait combien le pape Jean-Paul II aimait la Vierge. Il avait envers elle une dévotion toute particulière.  Avec lui aujourd'hui , invoquons Marie, la "mère par excellence"

Avent : attendre avec Marie  Vendredi-22-decembre_image_article


Méditer

Noël est désormais proche.
Alors que l'on apporte les derniers préparatifs à la crèche et à l'arbre de Noël, qui sont présents également ici, sur la Place Saint-Pierre, nous devons prédisposer notre âme à vivre intensément ce grand mystère de la foi.


Au cours des derniers jours de l'Avent, la liturgie accorde une importance particulière à la figure de Marie.

Dans son cœur, de son "me voici" plein de foi, en réponse à l'appel divin, a commencé l'incarnation du Rédempteur.

Si nous voulons comprendre la signification authentique de Noël, c'est donc vers Elle que nous devons nous tourner, c'est Elle que nous devons invoquer.


Que Marie, la Mère par excellence, nous aide à comprendre les paroles-clés du mystère de la naissance de son Fils divin : humilité, silence, émerveillement, joie.

Elle nous exhorte tout d'abord à l'humilité pour que Dieu puisse trouver une place dans notre cœur, qui ne doit pas être assombri par l'orgueil et par la vanité.

Elle nous indique la valeur du silence, qui sait écouter le chant des Anges et les pleurs de l'Enfant, en ne les étouffant pas sous le bruit et la confusion.

Avec Elle, nous nous arrêterons devant la crèche avec un profond émerveillement, en goûtant la joie simple et pure que cet Enfant apporte à l'humanité.


Dans la Nuit Sainte, l'Astre naissant, "splendeur de la lumière éternelle, soleil de justice" viendra illuminer celui qui gît dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort.

Guidés par la liturgie d'aujourd'hui, nous faisons nôtres les sentiments de la Vierge et nous restons dans l'attente fervente du Noël du Christ.

St Jean-Paul II, Angélus du 4e dimanche de l'Avent, 21 décembre 2003.

Prier

"O Vierge, il se fait tard" de F. Claude Wittock

Ô Vierge, il se fait tard,
tout s'endort sur la terre.
C'est l'heure du repos, ne m'abandonne pas.
Mets ta main sur mes yeux, comme une bonne mère, 
ferme-les doucement aux choses d'ici-bas. 
De soucis, de chagrins, mon âme est fatiguée.
Le travail qui m'attend est là, tout près de moi.
Mets ta main sur mon front, arrête ma pensée.
Doux sera mon repos s'il est béni par toi,
Pour que demain, plus fort, ton humble enfant s'éveille
et reprenne gaiement le poids d'un nouveau jour.
Mets ta main sur mon cœur,
que lui seul, toujours, veille
et redise à son Dieu un éternel amour. 
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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptySam 23 Déc 2017, 10:43

Samedi 23 décembre

Nathalie Nabert, née en 1955, première femme élue à l'Académie catholique de France, a obtenu le prix des écrivains catholiques pour Liturgie intérieure. Avec elle, laissons derrière nous nos doutes et nos insuffisances pour entrer dans la confiance.
Avent : attendre avec Marie  Samedi-23-decembre_image_article

Méditer
Fais-moi entrer, Seigneur, dans la pureté du cœur, fais-moi entrer dans la liturgie ininterrompue de ta Parole et de mon silence pour que "sur cette tablette lissée par une absolue simplicité tu te manifestes et inscrives tes propres lois".

 Ainsi priait Maxime le Confesseur au VIIe siècle, levant les bras vers le Maître des heures et de la Sagesse.

Car nous sommes venus ici apprivoiser la Sagesse. Nous sommes venus ici avec des mains patientes de cueilleurs et des joues de vierges attentives.

Comme Marie, la fiancée émerveillée à l'annonce de sa maternité divine, Marie aux lèvres scellées et au cœur écoutant, exaltant son Seigneur et exultant de joie en Dieu son Sauveur.

Il nous faut ainsi, à l'imitation de Marie, laisser derrière nous les ombres de l'intelligence et le dépôt de l'ignorance et faire monter sur nos lèvres orantes l'humble confiance qui enlace et fait vivre dans la simplicité de la tendresse de Dieu.

Même si, dans l'obscurité du recueillement, nous touchons le fond trouble de nos insuffisances et de nos doutes que plus rien ne semble devoir éclairer, demeurons et durons dans les odeurs fortes du sous-bois car nous sommes ici pour trouver la lumière.


Nous nous rencontrerons d'abord nous-mêmes avec nos forces et nos faiblesses, nos élans et nos dénis, avec tout cet enchevêtrement de l'agir humain, si contradictoire, mais qui façonne des saints de la terre maculée, du bois véreux de l'indigence et de l'inconstance des saisons de l'âme.
Nous nous rencontrerons enfants de Dieu comme le nourrisson allaité du Psaume 131 dont le cœur ne s'est pas gonflé et dont les reins ne se sont pas ceints d'orgueil.

C'est ainsi que se construit le recueillement par un regard de paix sur soi, un regard de réconciliation sur le moi déjointoyé de l'homme en péril qui ouvre grand les portes de la connaissance et de la contemplation, notre terre nourricière. Jan Ruusbroeck, à la fin du Moyen Âge, aimait souligner cette compassion envers nous-mêmes qui surgit comme une vertu naturelle de la simplicité :

"Car les hommes les plus simples sont les plus apaisés et ils sont parfaitement en paix en eux-mêmes. Ils sont aussi les plus profondément immergés en Dieu, les plus éclairés pour comprendre."

Nathalie Nabert, Le Maître intérieur, Ad Solem, Genève, 2006.
Prier

"Donne-moi le vrai sens des mots", par saint Hilaire.

Donne-moi, Seigneur, le vrai sens des mots,
la lumière de l'intelligence et la foi en la vérité,
afin que ce que je crois, je sache le dire aux hommes.
Ô Seigneur,
c'est par la beauté que  tu révèles ta grandeur.
Ô Seigneur,
c'est à travers l'homme que tu révèles ton amour.
Seigneur, gonfle les voiles de ma foi
pour que je puisse prêcher partout le nom de Dieu.
Seigneur, délie ma langue
pour que je fasse honneur à ton saint nom.
Seigneur, éclaire mon esprit
pour que je révèle à tous ceux qui l'ignorent
ce que tu es, toi, le Père du Fils unique de Dieu...
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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptyDim 24 Déc 2017, 10:50

Attendez la venue du Sauveur
et ouvrez grand votre coeur !


Dimanche 24 décembre

Saint Ambroise de Milan (v. 340-397) est considéré comme un des plus grands Pères de l'Église. Grand prédicateur, il commentait la Bible pour vivre en conformité avec la Révélation. 
Avent : attendre avec Marie  Dimanche-24-decembre_image_article


Méditer
Il est normal que tous ceux qui veulent qu'on les croie donnent des raisons de croire. C'est pourquoi l'ange a annoncé à Marie, la vierge, qu'une femme âgée et stérile devenait mère, montrant ainsi que Dieu peut faire tout ce qui lui plaît.

Dès que Marie l'a appris, elle est partie vers les montagnes - non par manque de foi en la prophétie, ni par incertitude devant cette annonce, ni par doute, mais dans l'allégresse de son désir, pour remplir un devoir religieux, dans l'empressement de la joie.

Désormais remplie de Dieu, comment pouvait-elle ne pas s'élever en hâte vers les hauteurs ? Des raisonnements lents sont étrangers à la grâce de l'Esprit Saint.


Jusque-là Marie vivait seule, retirée du monde extérieur : elle n'a pas été retenue par sa pudeur de partir en public, ni par les escarpements des montagnes de réaliser son dessein, ni par la longueur du chemin du service à rendre.


Cette vierge se hâte vers les hauteurs, une vierge qui pense à servir et qui oublie sa peine ; la charité fait sa force; elle quitte sa maison et elle part.

Vous avez appris la délicatesse de Marie ; apprenez aussi son humilité. La cadette vient vers l'aînée, ce qui est supérieur vient à ce qui est inférieur : Marie à Élisabeth, le Christ à Jean, comme plus tard le Seigneur viendra se faire baptiser par Jean pour consacrer le baptême.

Et tout de suite se manifestent les bienfaits de l'arrivée de Marie et de la présence du Seigneur, car «dès qu'Élisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit dans son sein et elle fut remplie de l'Esprit Saint».

Les deux femmes parlent de la grâce qui leur est faite ; les deux enfants réalisent cette grâce et entraînent leurs mères dans ce mystère de la miséricorde.
Saint Ambroise, Commentaire sur l'évangile de Luc, II, 19s (Trad. SC 45).

Prier
Magnificat !

Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! 
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais, tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Son amour s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race, à jamais.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
pour les siècles des siècles.
Amen.


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MessageSujet: Re: Avent : attendre avec Marie    Avent : attendre avec Marie  EmptyDim 24 Déc 2017, 19:44

Marie, un modèle de disponibilité pour le projet de Dieu

Comme Marie, accepter avec humilité de servir le projet de Dieu… C’est le conseil donné par le Pape François avant la prière de l’Angélus ce 24 décembre 2017, veille de Noël. S’appuyant sur l’Évangile de ce quatrième dimanche de l’Avent, celui de l’Annonciation, le Saint-Père a posé Marie en exemple.


Le Pape a d’abord noté le contraste entre les promesses de l’ange et la réponse de Marie, qui se manifeste tant dans la dimension que dans le contenu de leurs expressions. La tirade de l’ange (Lc 1, 30-33) est

«une longue révélation, qui ouvre des perspectives inimaginables»,


souligne François. L’enfant, nous dit l’Evangile, sera appelé fils du Très-Haut : «on ne peut concevoir une dignité plus haute que celle-ci», souligne le Pape.


Au contraire, Marie répond par une courte phrase, «qui ne parle pas de joie ni de privilège, mais juste de disponibilité et de service» :


«je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole» (Lc 1, 38). Le contenu aussi diffère. «Marie ne s’exalte pas devant la perspective de devenir la mère du Messie, elle reste modeste et exprime son adhésion au projet du Seigneur.»

Loin de se vanter, Marie «reconnaît être petite devant Dieu» et elle en est heureuse. «En même temps, elle est consciente que de sa réponse dépend la réalisation du projet de Dieu, et qu’elle est donc appelée à y adhérer de tout son être"


« Collaboratrice parfaite du projet de Dieu »



Cette disponibilité «reflète» celle même du Christ quand il vient au monde : «il veut devenir le Serviteur de Dieu, se mettre au service de l’humanité pour accomplir le projet du Père». Le Pape met d’ailleurs en parallèle les paroles de Marie, «Je suis la servante du Seigneur», et celle du Fils de Dieu, «Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté» (Eb 10, 7.9).



«La Madone se révèle collaboratrice parfaite du projet de Dieu, et se révèle aussi disciple de son fils».



C’est ainsi qu’elle proclamera dans le Magnificat que Dieu élève les humbles (Lc 1,52) «parce qu’avec cette réponse humble et généreuse, elle a obtenu une joie immense et une gloire immense», commente le Saint-Père, avant de conclure :


«Demandons à Marie d’aider chacun d’entre nous à accueillir le projet de Dieu dans notre vie, avec une humilité sincère et une courageuse générosité.»


http://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2017-12/angelus--marie--un-modele-de-disponibilite-pour-le-projet-de-die.html
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