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Le pape François lance la Journée mondiale des pauvres
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Invité Invité
Sujet: Le pape François lance la Journée mondiale des pauvres 9/11/2017, 13:47
Le pape François lance la Journée mondiale des pauvres
Nicolas Senèze, à Rome , le 13/06/2017 à 14h20
Le 33e dimanche du temps ordinaire, le 19 novembre prochain, devra être l’occasion de rencontres concrètes des communautés catholiques avec les plus pauvres.
Le pape François rencontre les pélerins lors du Jubilé de la Miséricorde, le 11 novembre 2016 dans la salle Paul VI au Vatican. / Kasia Strek/Ciric
Cela avait été un des moments forts du Jubilé de la Miséricorde, en novembre dernier, quand les pauvres du Jubilé des sans-abri avaient entouré le pape, priant pour lui et « sur » lui. En leur nom, Étienne Villemain, fondateur de l’association française Lazare (lire La Croix des 3, 4 et 5 juin) avait aussi demandé au pape une « Journée mondiale des pauvres », idée immédiatement reprise au vol par le pape et instituée officiellement dans la lettre Misericordia et misera qui clôturait le Jubilé, quelques jours plus tard.
Fixée au 33e dimanche du temps ordinaire, la première édition de cette journée mondiale des pauvres aura lieu le 19 novembre prochain. « Je souhaite que les communautés chrétiennes, (…) œuvrent pour créer de nombreux moments de rencontre et d’amitié, de solidarité et d’aide concrète », écrit le pape dans le message publié mardi à cette occasion et où il espère que « s’instaure une tradition » pour ainsi mieux toucher « de la main la chair du Christ ».
Un appel à « une rencontre authentique avec les pauvres »
Refusant de voir les pauvres « uniquement comme destinataires d’une bonne action de volontariat à faire une fois la semaine », François appelle à « une rencontre authentique avec les pauvres », à « un partage qui devient style de vie ». « N’oublions pas que pour les disciples du Christ, la pauvreté est avant tout une vocation à suivre Jésus pauvre », insiste-t-il appelant, en même temps, à ne pas rester « inerte et encore moins résigné » face à la pauvreté, « tandis qu’émerge toujours davantage la richesse insolente qui s’accumule dans les mains de quelques privilégiés et souvent est accompagnée de l’inégalité et de l’exploitation offensant la dignité humaine ».
Une tension qu’explique Mgr Rino Fischella, président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation : « Il y a d’un côté la pauvreté comme une valeur, qui appelle à se recentrer sur l’essentiel, à relativiser ce que nous avons pour ne pas en faire un absolu, et, de l’autre, les innombrables formes de pauvreté contre lesquelles il faut lutter parce qu’elles défigurent la dignité personnelle ».
33ème Dimanche du Temps Ordinaire 19 novembre 2017
N’aimons pas en paroles, mais par des actes
Spoiler:
1. « Petits enfants, n’aimons pas en paroles ni par des discours, par des actes et en vérité » (1 Jn 3, 18). Ces paroles de l’apôtre Jean expriment un impératif dont aucun chrétien ne peut faire abstraction. La gravité avec laquelle le ‘‘disciple bien-aimé’’ transmet, jusqu’à nos jours, le commandement de Jésus s’accentue encore davantage par l’opposition qu’elle révèle entre les paroles vides qui sont souvent sur nos lèvres et les actes concrets auxquels nous sommes au contraire appelés à nous mesurer. L’amour n’admet pas d’alibi : celui qui entend aimer comme Jésus a aimé doit faire sien son exemple ; surtout quand on est appelé à aimer les pauvres. La façon d’aimer du Fils de Dieu, par ailleurs, est bien connue, et Jean le rappelle clairement. Elle se fonde sur deux pierres angulaires : Dieu a aimé le premier (cf. 1 Jn 4, 10.19) ; et il a aimé en se donnant tout entier, y compris sa propre vie (cf. 1 Jn 3, 16). Un tel amour ne peut rester sans réponse. Même donné de manière unilatérale, c’est-à-dire sans rien demander en échange, il enflamme cependant tellement le cœur que n'importe qui se sent porté à y répondre malgré ses propres limites et péchés. Et cela est possible si la grâce de Dieu, sa charité miséricordieuse sont accueillies, autant que possible, dans notre cœur, de façon à stimuler notre volonté ainsi que nos affections à l’amour envers Dieu lui-même et envers le prochain. De cette façon, la miséricorde qui jaillit, pour ainsi dire, du cœur de la Trinité peut arriver à mettre en mouvement notre vie et créer de la compassion et des œuvres de miséricorde en faveur des frères et des sœurs qui sont dans le besoin. 2. « Un pauvre crie ; le Seigneur l’entend » (Ps 33, 7). Depuis toujours, l’Église a compris l’importance de ce cri. Nous avons un grand témoignage dès les premières pages des Actes des Apôtres, où Pierre demande de choisir sept hommes « remplis d’Esprit Saint et de sagesse » (6, 3), afin qu’ils assument le service de l’assistance aux pauvres. C’est certainement l’un des premiers signes par lesquels la communauté chrétienne s’est présentée sur la scène du monde : le service des plus pauvres. Tout cela lui était possible parce qu’elle avait compris que la vie des disciples de Jésus devait s’exprimer dans une fraternité et une solidarité telles qu’elles doivent correspondre à l’enseignement principal du Maître qui avait proclamé heureux et héritiers du Royaume des cieux les pauvres (cf. Mt 5, 3). « Ils vendaient leurs biens et leurs possessions, et ils en partageaient le produit entre tous en fonction des besoins de chacun » (Ac 2, 45). Cette expression montre clairement la vive préoccupation des premiers chrétiens. L’évangéliste Luc, l’auteur sacré qui, plus que tout autre, a réservé une large place à la miséricorde, ne fait pas de rhétorique lorsqu’il décrit la pratique de partage de la première communauté. Au contraire, en la recommandant, il entend s’adresser aux croyants de toute génération, et donc à nous aussi, pour nous soutenir dans le témoignage et susciter notre action en faveur de ceux qui sont le plus dans le besoin. Le même enseignement est donné avec autant de conviction par l’apôtre Jacques, qui, dans sa Lettre, utilise des expressions fortes et incisives : « Écoutez, donc, mes frères bien-aimés ! Dieu, lui, n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde pour en faire des riches dans la foi, et des héritiers du Royaume promis par lui à ceux qui l’auront aimé ? Mais vous, vous avez privé le pauvre de sa dignité. Or n’est-ce pas les riches qui vous oppriment, et vous traînent devant les tribunaux ? […] Mes frères, si quelqu’un prétend avoir la foi, sans la mettre en œuvre, à quoi cela sert-il ? Sa foi peut-elle le sauver ? Supposons qu’un frère ou une sœur n’ait pas de quoi s’habiller, ni de quoi manger tous les jours ; si l’un de vous leur dit : ‘‘Allez en paix ! Mettez-vous au chaud, et mangez à votre faim !’’ sans leur donner le nécessaire pour vivre, à quoi cela sert-il ? Ainsi donc, la foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte » (2, 5-6.14-17). 3. Il y a eu, cependant, des moments où les chrétiens n’ont pas écouté jusqu’au bout cet appel, en se laissant contaminer par la mentalité mondaine. Mais l’Esprit Saint n’a pas manqué de leur rappeler de maintenir le regard fixé sur l’essentiel. Il a fait surgir, en effet, des hommes et des femmes qui, de diverses manières, ont offert leur vie au service des pauvres. Que de pages d’histoire, en ces deux mille ans, ont été écrites par des chrétiens qui en toute simplicité et humilité, et par la généreuse imagination de la charité, ont servi leurs frères plus pauvres ! Parmi ceux-ci, se détache l’exemple de François d’Assise, qui a été suivi par de nombreux hommes et femmes saints au cours des siècles. Il ne s’est pas contenté d’embrasser et de faire l’aumône aux lépreux, mais il a décidé d’aller à Gubbio pour rester avec eux. Lui-même a vu dans cette rencontre le tournant de sa conversion : « Comme j’étais dans les péchés, il me semblait extrêmement amer de voir des lépreux. Et le Seigneur lui-même me conduisit parmi eux et je fis miséricorde avec eux. Et en m’en allant de chez eux, ce qui me semblait amer fut changé pour moi en douceur de l’esprit et du corps » (Test. 1-3 : SF 308). Ce témoignage manifeste la force transformante de la charité et le style de vie des chrétiens. Ne pensons pas aux pauvres uniquement comme destinataires d’une bonne action de volontariat à faire une fois la semaine, ou encore moins de gestes improvisés de bonne volonté pour apaiser notre conscience. Ces expériences, même valables et utiles pour sensibiliser aux besoins de nombreux frères et aux injustices qui en sont souvent la cause, devraient introduire à une rencontre authentique avec les pauvres et donner lieu à un partage qui devient style de vie. En effet, la prière, le chemin du disciple et la conversion trouvent, dans la charité qui se fait partage, le test de leur authenticité évangélique. Et de cette façon de vivre dérivent joie et sérénité d’esprit, car on touche de la main la chair du Christ. Si nous voulons rencontrer réellement le Christ, il est nécessaire que nous touchions son corps dans le corps des pauvres couvert de plaies, comme réponse à la communion sacramentelle reçue dans l’Eucharistie. Le Corps du Christ, rompu dans la liturgie sacrée, se laisse retrouver, par la charité partagée, dans les visages et dans les personnes des frères et des sœurs les plus faibles. Toujours actuelles, résonnent les paroles du saint évêques Chrysostome : « Si vous voulez honorer le corps du Christ, ne le méprisez pas lorsqu’il est nu ; n’honorez pas le Christ eucharistique avec des ornements de soie, tandis qu’à l’extérieur du temple vous négligez cet autre Christ qui souffre du froid et de la nudité » (Hom. In Matthaeum, 50, 3 : PG, 58). Nous sommes appelés, par conséquent, à tendre la main aux pauvres, à les rencontrer, à les regarder dans les yeux, à les embrasser, pour leur faire sentir la chaleur de l’amour qui rompt le cercle de la solitude. Leur main tendue vers nous est aussi une invitation à sortir de nos certitudes et de notre confort, et à reconnaître la valeur que constitue en soi la pauvreté. 4. N’oublions pas que pour les disciples du Christ, la pauvreté est avant tout une vocation àsuivre Jésus pauvre. C’est un chemin derrière lui et avec lui, un chemin qui conduit à la béatitude du Royaume des cieux (cf. Mt 5, 3 ; Lc 6, 20). Pauvreté signifie un cœur humble qui sait accueillir sa propre condition de créature limitée et pécheresse pour surmonter la tentation de toute-puissance, qui fait croire qu’on est immortel. La pauvreté est une attitude du cœur qui empêche de penser à l’argent, à la carrière, au luxe comme objectif de vie et condition pour le bonheur. C’est la pauvreté, plutôt, qui crée les conditions pour assumer librement les responsabilités personnelles et sociales, malgré les limites de chacun, comptant sur la proximité de Dieu et soutenu par sa grâce. La pauvreté, ainsi entendue, est la mesure qui permet de juger de l’utilisation correcte des biens matériels, et également de vivre de manière non égoïste et possessive les liens et affections (cf. Catéchisme de l’Église catholique, nn. 25-45). Faisons nôtre, par conséquent, l’exemple de saint François, témoin de l’authentique pauvreté. Précisément parce qu’il avait les yeux fixés sur le Christ, il a su le reconnaître et le servir dans les pauvres. Si, par conséquent, nous voulons offrir une contribution efficace pour le changement de l’histoire, en promouvant un vrai développement, il est nécessaire d’écouter le cri des pauvres et de nous engager à les faire sortir de leur condition de marginalisation. En même temps, je rappelle aux pauvres qui vivent dans nos villes et dans nos communautés de ne pas perdre le sens de la pauvreté évangélique qu’ils portent imprimé dans leur vie. 5. Nous savons la grande difficulté qui émerge dans le monde contemporain de pouvoir identifier clairement la pauvreté. Cependant, elle nous interpelle chaque jour par ses mille visages marqués par la douleur, par la marginalisation, par l’abus, par la violence, par les tortures et par l’emprisonnement, par la guerre, par la privation de la liberté et de la dignité, par l’ignorance et par l’analphabétisme, par l’urgence sanitaire et par le manque de travail, par les traites et par les esclavages, par l’exil et par la misère, par la migration forcée. La pauvreté a le visage de femmes, d’hommes et d’enfants exploités pour de vils intérêts, piétinés par des logiques perverses du pouvoir et de l’argent. Quelle liste impitoyable et jamais complète se trouve-t-on obligé d’établir face à la pauvreté fruit de l’injustice sociale, de la misère morale, de l’avidité d’une minorité et de l’indifférence généralisée ! De nos jours, malheureusement, tandis qu’émerge toujours davantage la richesse insolente qui s’accumule dans les mains de quelques privilégiés et souvent est accompagnée de l’inégalité et de l’exploitation offensant la dignité humaine, l’expansion de la pauvreté à de grands secteurs de la société dans le monde entier fait scandale. Face à cette situation, on ne peut demeurer inerte et encore moins résigné. À la pauvreté qui inhibe l’esprit d’initiative de nombreux jeunes, en les empêchant de trouver un travail ; à la pauvreté qui anesthésie le sens de responsabilité conduisant à préférer la procuration et la recherche de favoritismes ; à la pauvreté qui empoisonne les puits de la participation et restreint les espaces du professionnalisme en humiliant ainsi le mérite de celui qui travaille et produit ; à tout cela, il faut répondre par une nouvelle vision de la vie et de la société. Tous ces pauvres – comme aimait le dire le Pape Paul VI – appartiennent à l’Église par « droit évangélique » (Discours d’ouverture de la 2ème session du Concile Œcuménique Vatican II, 29 septembre 1963) et exigent l’option fondamentale pour eux. Bénies, par conséquent, les mains qui s’ouvrent pour accueillir les pauvres et pour les secourir : ce sont des mains qui apportent l’espérance. Bénies, les mains qui surmontent toutes les barrières de culture, de religion et de nationalité en versant l’huile de consolation sur les plaies de l’humanité. Bénies, les mains qui s’ouvrent sans rien demander en échange, sans ‘‘si’’, sans ‘‘mais’’ et sans ‘‘peut-être’’: ce sont des mains qui font descendre sur les frères la bénédiction de Dieu. 6. Au terme du Jubilé de la Miséricorde, j’ai voulu offrir à l’Église la Journée Mondiale des Pauvres, afin que dans le monde entier les communautés chrétiennes deviennent toujours davantage et mieux signe concret de la charité du Christ pour les derniers et pour ceux qui sont le plus dans le besoin. Aux autres Journées mondiales instituées par mes Prédécesseurs, qui sont désormais une tradition dans la vie de nos communautés, je voudrais que s’ajoute celle-ci, qui apporte à leur ensemble un complément typiquement évangélique, c’est-à-dire la prédilection de Jésus pour les pauvres. J’invite l’Église tout entière ainsi que les hommes et les femmes de bonne volonté à avoir le regard fixé, en cette journée, sur tous ceux qui tendent les mains en criant au secours et en sollicitant notre solidarité. Ce sont nos frères et sœurs, créés et aimés par l’unique Père céleste. Cette Journée entend stimuler, en premier lieu, les croyants afin qu’ils réagissent à la culture du rebut et du gaspillage, en faisant leur la culture de la rencontre. En même temps, l’invitation est adressée à tous, indépendamment de l’appartenance religieuse, afin qu’ils s’ouvrent au partage avec les pauvres, sous toutes les formes de solidarité, en signe concret de fraternité. Dieu a créé le ciel et la terre pour tous ; ce sont les hommes, malheureusement, qui ont créé les frontières, les murs et les clôtures, en trahissant le don originel destiné à l’humanité sans aucune exclusion. 7. Je souhaite que les communautés chrétiennes, au cours de la semaine qui précède la Journée Mondiale des Pauvres, qui cette année sera le 19 novembre, 33ème dimanche du Temps Ordinaire, œuvrent pour créer de nombreux moments de rencontre et d’amitié, de solidarité et d’aide concrète. Ils pourront, ensuite, inviter les pauvres et les volontaires à participer ensemble à l’Eucharistie de ce dimanche, en sorte que la célébration de la Solennité de Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l’univers se révèle encore plus authentique, le dimanche suivant. La royauté du Christ, en effet, émerge dans toute sa signification précisément sur le Golgotha, lorsque l’Innocent cloué sur la croix, pauvre, nu et privé de tout, incarne et révèle la plénitude de l’amour de Dieu. Son abandon complet au Père, tandis qu’il exprime sa pauvreté totale, rend évident la puissance de cet Amour, qui le ressuscite à une vie nouvelle le jour de Pâques. En ce dimanche, si dans notre quartier vivent des pauvres qui cherchent protection et aide, approchons-nous d’eux : ce sera un moment propice pour rencontrer le Dieu que nous cherchons. Selon l’enseignement des Écritures (cf. Gn 18, 3-5 ; He 13, 2), accueillons-les comme des hôtes privilégiés à notre table ; ils pourront être des maîtres qui nous aident à vivre la foi de manière plus cohérente. Par leur confiance et leur disponibilité à accepter de l’aide, ils nous montrent de manière sobre, et souvent joyeuse, combien il est important de vivre de l’essentiel et de nous abandonner à la providence du Père. 8. À la base des nombreuses initiatives qui peuvent se réaliser lors de cette Journée, qu’il y ait toujours la prière. N’oublions pas que le Notre Père est la prière des pauvres. La demande du pain, en effet, exprime la confiance en Dieu pour les besoins primaires de notre vie. Ce que Jésus nous a enseigné par cette prière exprime et recueille le cri de celui qui souffre de la précarité de l’existence et du manque du nécessaire. Aux disciples qui demandaient à Jésus de leur apprendre à prier, il a répondu par les paroles des pauvres qui s’adressent au Père unique dans lequel tous se reconnaissent comme frères. Le Notre Père est une prière qui s’exprime au pluriel : le pain demandé est ‘‘notre’’, et cela comporte partage, participation et responsabilité commune. Dans cette prière, nous reconnaissons tous l’exigence de surmonter toute forme d’égoïsme pour accéder à la joie de l’accueil réciproque. 9. Je demande aux confrères évêques, aux prêtres, aux diacres – qui par vocation ont la mission du soutien aux pauvres -, aux personnes consacrées, aux associations, aux mouvements et au vaste monde du volontariat d’œuvrer afin que par cette Journée Mondiale des Pauvres s’instaure une tradition qui soit une contribution concrète à l’évangélisation dans le monde contemporain. Que cette nouvelle Journée Mondiale, par conséquent, devienne un appel fort à notre conscience de croyants pour que nous soyons plus convaincus que partager avec les pauvres nous permet de comprendre l’Évangile dans sa vérité la plus profonde. Les pauvres ne sont un problème : ils sont une ressource où il faut puiser pour accueillir et vivre l’essence de l’Évangile. Du Vatican, le 13 juin 2017 Mémoire de saint Antoine de Padoue
Franciscus
Monge
Messages : 90 Inscription : 08/10/2017
Sujet: Re: Le pape François lance la Journée mondiale des pauvres 10/11/2017, 13:08
« Il y a d’un côté la pauvreté comme une valeur, qui appelle à se recentrer sur l’essentiel, à relativiser ce que nous avons pour ne pas en faire un absolu, et, de l’autre, les innombrables formes de pauvreté contre lesquelles il faut lutter parce qu’elles défigurent la dignité personnelle ».
Et quelles sont ces pauvretés là qui défigurent la dignité personnelle?
Invité Invité
Sujet: Re: Le pape François lance la Journée mondiale des pauvres 10/11/2017, 14:15
Monge a écrit:
« Il y a d’un côté la pauvreté comme une valeur, qui appelle à se recentrer sur l’essentiel, à relativiser ce que nous avons pour ne pas en faire un absolu, et, de l’autre, les innombrables formes de pauvreté contre lesquelles il faut lutter parce qu’elles défigurent la dignité personnelle ».
Et quelles sont ces pauvretés là qui défigurent la dignité personnelle?
Bonjour Monge
Je pense que la véritable pauvreté matérielle est cachée, il faut aller parfois la débusquer je pense à une famille nombreuse qui ne vit que des Allocations familiales parce que le papa est gravement malade. Ils n'ont pas fait la demande pour avoir la CMU (couverture de maladie universelle). Ils n'osent pas non plus aller demander (mendier comme dit la maman) auprès des associations comme le Secours Catholique.
La vertu de pauvreté est différente, cette pauvreté-là est la valeur de base de la vie chrétienne, la porte étroite ouverte sur la vie en Dieu.
Il me semble avoir compris que la journée mondiale des pauvres, c'est pour les premiers.
humanlife
Messages : 31027 Inscription : 07/11/2013
Sujet: Re: Le pape François lance la Journée mondiale des pauvres 10/11/2017, 16:44
la pauvreté comme dit monge ça peut être aussi quand la société vous rejette à cause de votre couleur de peau, de votre religion etc..
_________________ Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat. Voilà pourquoi le Fils de l’homme est maître, même du sabbat.
Invité Invité
Sujet: Re: Le pape François lance la Journée mondiale des pauvres 10/11/2017, 19:21
humanlife a écrit:
la pauvreté comme dit monge ça peut être aussi quand la société vous rejette à cause de votre couleur de peau, de votre religion etc..
peut-être !
Moi, je pense plutôt aux sans-abris aussi. De toute façon, le samedi, ce sera la collecte du Secours Catholique à la sortie des grands magasins.
humanlife
Messages : 31027 Inscription : 07/11/2013
Sujet: Re: Le pape François lance la Journée mondiale des pauvres 10/11/2017, 20:31
si on ne pense qu'à la pauvreté matérielle, on rate quelque chose du message de jésus, à mon avis. l'absence de dignité, les violences psychologiques peuvent détruire les personnes. les innombrables formes de pauvreté contre lesquelles il faut lutter parce qu’elles défigurent la dignité personnelle, dans le texte.
Invité Invité
Sujet: Re: Le pape François lance la Journée mondiale des pauvres 10/11/2017, 21:50
humanlife a écrit:
si on ne pense qu'à la pauvreté matérielle, on rate quelque chose du message de jésus, à mon avis. l'absence de dignité, les violences psychologiques peuvent détruire les personnes. les innombrables formes de pauvreté contre lesquelles il faut lutter parce qu’elles défigurent la dignité personnelle, dans le texte.
oui c'est vrai, mais il me semble que lorsqu'on a faim, qu'on tend la main pour avoir un euro, ce n'est pas cela qui donne de la dignité, mais regarder cet homme comme un humain qui est un frère : j'avoue que ce n'est pas facile et que je le fais très peu moi-même.
humanlife
Messages : 31027 Inscription : 07/11/2013
Sujet: Re: Le pape François lance la Journée mondiale des pauvres 10/11/2017, 22:21
c'est pourtant aussi important que l'aspect matériel, car comme il est dit dans l'évangile: on ne vit pas que de pain.
Invité Invité
Sujet: Re: Le pape François lance la Journée mondiale des pauvres 13/11/2017, 15:15
Le Secours catholique tord le cou aux préjugés sur la pauvreté Kévin Boucaud-Victoire | 09 novembre 2017
P.RAZZO I CIRIC Des bénévoles de la Conférence Saint-Vincent de Paul et de l'association Août Secours Alimentaire (ASA) préparent les denrées alimentaires à distribuer à des familles démunies au gymnase de l'école Saint Joseph à Pantin, le 22 août 2015.
Le Secours catholique a publié son rapport 2017 sur l’état de la pauvreté en France, en partenariat avec le Crédit coopératif. L'association déconstruit des lieux communs sur les pauvres.
Forte de son expérience sur le terrain, auprès de 1,5 million de personnes, dont 700 000 enfants, le Secours catholique aide à mieux cerner la pauvreté en France. Celle-ci concerne les personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins de 1 015 euros par mois (seuil à 60 % du revenu médian). Pour rédiger son dernier rapport, ainsi qu’un dossier intitulé « Pauvreté : les préjugés face à la réalité », l’association a travaillé avec le sociologue Serge Paugam, connu pour avoir élaboré le concept de « disqualification sociale ». L’étude rapporte les cas de 85 000 situations distinctes.
Les enfants très touchés
« Les enfants sont désormais majoritaires dans nos accueils », souligne le secrétaire général du Secours catholique, Bernard Thibaud. Il signale une « précarisation croissante des familles ». La majorité de ces enfants (55%) vivent au sein de familles monoparentales, et 44% d’entre eux sont sous la responsabilité d’un adulte d’origine étrangère. Le rapport relève néanmoins que les enfants vivant avec leurs deux parents n’ont pas non plus été épargnés : en 2016, 24,2% des ménages accueillis étaient des couples avec enfants, soit une augmentation de deux points depuis 2011. Mais le Secours catholique tord également le cou à trois préjugés — chiffres et témoignages à l’appui —, qui « sont autant de poids chargés sur les épaules » sur les personnes pauvres. Ainsi, le rapport prouve que les pauvres ne sont pas des « fainéants ». D’après le rapport, 62,5% d’entre eux ne sont pas au chômage. Si seulement 17,1% travaillent, c’est parce que 48,1% des pauvres sans activité professionnelle sont retraités, étudiants, à la rue, malades ou handicapés, au foyer ou en congé maternité, ou sans papier et sans droit de travailler. Parmi les 37,5% qui sont au chômage, la grande majorité (trois sur quatre) sont en recherche d’emploi et sans indemnité.
Les pauvres ne sont pas non plus des « profiteurs » selon l’étude du Secours catholique. Ainsi, le taux de non-recours aux droits est particulièrement élevé : 40% de ceux qui ont droit au RSA et 31% de ceux qui ont le droit aux allocations familiales. Ces taux sont particulièrement élevés chez les étrangers (59,5% et 43%). Pour finir, le rapport s’attaque à l’idée que « les pauvres sont des incapables : ils ne savent pas gérer leur argent ». Or, leur revenu médian est de 548 euros, soit trois fois moins que le revenu médian des Français, alors que les prix à la consommation augmentent. Les loyers, l’alimentation — dont les prix ont augmenté de sept points depuis 2010 —, l’eau et l’enlèvement des ordures ménagères sont les quatre premiers postes de dépenses budgétaires.
Sujet: Re: Le pape François lance la Journée mondiale des pauvres 15/11/2017, 10:13
Attention à ne pas instaurer une pauvreté durable
- Nov 14, 2017
Le Secours catholique vient de publier son rapport annuel sur la pauvreté en France. Un double constat bien triste s’impose : la précarité et la pauvreté non seulement ne reculent pas mais s’aggravent, autant que les préjugés sur les pauvres ont la vie dure. Ce sont ces préjugés que le Secours Catholique voudrait pointer du doigt particulièrement cette année. Parallèlement, le 19 novembre 2017 aura lieu la première journée mondiale des pauvres, voulue par le pape François.
Partant à la foi de la campagne contre les préjugés et du message du Saint-Père pour cette journée mondiale des pauvres, permettez-moi d’apporter quelques réflexions. La pauvreté n’est pas uniquement de nature ni donc d’origine économique.
Être pauvre est ne pas avoir en suffisance ce qui est nécessaire au développement intégral de la personne humaine. Cela passe, en effet par une certaine aisance financière, mais aussi un minimum d’éducation, de liberté, de connaissance, de relation, d’amitiés également, d’amour bien entendu. Et la liste pourrait être encore, de beaucoup, complétée.
Ne considérer que la pauvreté économique c’est courir le risque de ne traiter qu’un aspect de la question et de créer d’autres déséquilibres. Qui plus est, d’un point de vue strictement comptable, réduire les autres pauvretés est bien souvent un préalable nécessaire au traitement de la pauvreté économique.
Eduquer un enfant ou un adulte à maîtriser ses passions, c’est aussi lui donner les moyens de gérer un budget de façon rationnelle.
Quand on sait que le surendettement est en grande partie dû à des crédits à la consommation pour des produits qui ne sont pas de première nécessité, limiter la pauvreté passe bien par l’éducation.
Or tout enfant a droit à être scolarisé. Que lui apprend-on à l’école quand les parents sont eux-mêmes dans l’incapacité de donner une telle éducation ? On pourrait objecter que les milieux les plus pauvres économiquement sont de ce point de vue les plus mal lotis. C’est sans doute vrai, mais ce n’est pas exclusif et la réciproque est également juste. Des gosses de riches sont tout aussi incapables de gérer leurs caprices. Et même si papa, maman assument derrière, il n’en demeure pas moins que c’est une perte sèche en terme de création de richesses.
Un adolescent, même riche, qui perd ses parents se trouve dans une situation de précarité réelle quant à son épanouissement affectif et donc son libre développement. Son comportement et par voie de conséquence sa consommation s’en ressentiront. S’il se drogue ou s’il devient violent, cela rejaillira à terme sur la société, avec des coûts certains (désintoxication, prison…).
Focaliser notre attention sur la misère économique c’est faire le jeu du matérialisme en réduisant l’être humain à ce qu’il possède, c’est restreindre le bonheur de l’Homme à l’avoir, ce qui ne peut jamais être autre chose qu’une sempiternelle fuite en avant.
La pauvreté est un phénomène global qui s’alimente de ces multiples pauvretés, à la manière d’un cercle vicieux. N’en considérer qu’une c’est permettre aux autres de se développer et ainsi de gangréner à nouveau le membre malade que l’on tente de soigner.
Certes l’indigence économique est peut-être la plus visible, la plus saillante aussi, mais elle n’est bien souvent que la partie émergée de l’iceberg, tout en étant également le lit dans lequel les autres pauvretés viennent se couler.
Ce n’est pas pour rien que mère Térésa disait « avant de leur parler de Dieu, donnez-leur à manger ».
Mon propos n’est bien évidemment pas de minimiser la pauvreté économique, car il est vrai que l’absence de minimum vital pouvant conduire à la mort, ne pas en faire une priorité est aussi rendre inutile, pour partie, les autres mesures.
Mais considérer qu’une simple amélioration économique règlera le problème de la pauvreté c’est oublier que l’homme est un tout et que c’est précisément cela que l’on appelle solidarité.
Avant d’être un substitut au mot charité, trop connoté, la solidarité est cette interaction, cette interdépendance qui fait que les pierres d’un même édifice tiennent ensemble ou s’effondrent ensemble. Tout se tient et absolutiser un aspect de la vie ou de la « solidarité », c’est créer un déséquilibre en l’Homme et dans la société.
Aussi pour lutter contre la pauvreté, il faut prendre à bras le corps l’ensemble des aspects du développement humain. Ce que l’on appelle le développement intégral de la personne humaine.
Se battre pour la famille, c’est lutter contre la pauvreté. Défendre la vie c’est construire un rempart contre la pauvreté. Promouvoir l’éducation et la liberté est le premier acte du combat contre la pauvreté. J’ose à peine dire que responsabiliser c’est introduire un antidote puissant contre la pauvreté, car je vais déchaîner les antilibéraux.
A l’inverse, en abondant dans le sens du Saint-Père et du Secours Catholique qui s’interrogent sur ce que nous devons faire concrètement avec nos pauvres d’aujourd’hui, je risque de m’attirer les foudres d’un certain libéralisme.
Car en effet, le traitement de la pauvreté fait depuis très longtemps l’objet d’une rivalité entre deux clans irréconciliables, les partisans de l’assistanat et les libéraux.
Or, même dans l’urgence, il me semble dangereux de promouvoir l’assistanat. Mais il n’est pas conforme, me semble-t-il, au respect de la dignité humaine de laisser à terre une personne humaine dans la détresse.
La solution ne peut donc qu’être dans l’équilibre quelle que soit la forme de pauvreté.
Aussi l’aide apportée ne doit-elle pas compromettre le retour progressif à l’équilibre, à l’autonomie (parfois à la guérison) de la personne aidée.
Au contraire, cette aide doit être le tremplin qui lui permettra de redevenir responsable et libre. Car la responsabilité, comme la liberté font intimement partie de la dignité humaine. Mais si l’une comme l’autre ne peuvent se perdre (en tant qu’intrinsèque à la dignité), leur usage peut, lui, se perdre ou être profondément, voire durablement affecté.
Lutter contre la pauvreté (au sens générique) c’est donc d’abord et avant tout aider, sans jamais le compromettre, au développement intégral de la personne humaine.
Or il faut bien reconnaître que parfois certaines aides matérielles peuvent entraver ce développement. Ce qui laisse deux alternatives : soit l’assistanat s’arrêtera un jour et replongera les plus pauvres dans la misère, soit il faudra que la société renouvelle sans fin un effort vain.
Sujet: Re: Le pape François lance la Journée mondiale des pauvres 16/11/2017, 15:08
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1500 pauvres à la table du pape
Pierre Selas
- Nov 15, 2017
Pour la première Journée mondiale des pauvres (19 novembre 2017), plus de 4.000 personnes démunies participeront à la messe avec le pape François et 1500 partageront le déjeuner du pape, indique un communiqué du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation. Un « Centre de soins solidaire » sera également ouvert du lundi 13 au dimanche 19 novembre, sur la Place Pie XII près du Vatican, précise la note datée du 14 novembre.
Cet événement a été voulu par le pape François, en conclusion du Jubilé de la miséricorde, « afin que toute la communauté chrétienne soit appelée à tendre la main aux pauvres, aux faibles, aux hommes et aux femmes dont la dignité est bafouée », rappelle le dicastère organisateur.
Au cours de cette journée, plus de 4.000 personnes démunies de Rome et du Latium mais aussi de différents diocèses du monde (Paris, Lyon, Nantes, Angers, Beauvais, Varsovie, Cracovie, Solsona, Malines-Bruxelles, Luxembourg…) rejoindront la basilique Saint Pierre pour participer à la messe célébrée par le pape François à 10h. À l’issue de la célébration, 1.500 d’entre eux seront accueillis dans la Salle Paul VI pour prendre part à un repas festif avec le pape.
C’est l’orchestre de la Gendarmerie vaticane et le chœur « Les notes douces », composé d’enfants de 5 à 14 ans, qui animeront ce moment. Le service sera assuré par 40 diacres du diocèse de Rome et par quelque 150 bénévoles. Le menu, préparé par le restaurant « Al Pioppeto », sera composé de petits gnocchi sardes revenus à la poêle avec des tomates, des olives et du fromage Collina Veneta, d’un sauté de veau aux légumes, de polenta et brocolis de Bassano, d’un tiramisù à la vénitienne.
Les autres 2.500 personnes seront transférées dans des cantines, séminaires et collèges catholiques de Rome pour participer elles aussi à un déjeuner festif. Pour impliquer toutes les personnes démunies, le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation a demandé l’aide de plusieurs associations (Caritas, Sant’Egidio, Ordre de Malte, Communauté Jean XXIII, Fratello 2016, Équipes Saint Vincent de Paul…).
Parmi les initiatives en préparation de la Journée : le Presidio Sanitario Solidale (Centre de soins solidaire), actif du lundi 13 au dimanche 19 novembre, de 9h à 16h, sur la Place Pie XII. Dans ce domaine médical, seront effectuées gratuitement, pour tous ceux qui le demanderont, des analyses cliniques et des visites médicales spécialisées en cardiologie, dermatologie, infectiologie, gynécologie et andrologie.
Divers instituts ont collaboré à ce projet : la Structure de la Direction pour la santé et l’hygiène de l’État du Vatican, l’hôpital Gemelli, Rome Tor Vergata, la Croix Rouge italienne, l’Armée italienne et la Confédération nationale des Miséricordes d’Italie.
Par ailleurs, une veillée de prière sera célébrée pour le monde du bénévolat, le samedi 18 novembre, à 20 h, dans la basilique Saint-Laurent-hors-les-Murs. A l’empereur qui lui demandait la richesse de l’Église, le saint diacre Laurent présenta les pauvres en disant : « Voici le vrai trésor de l’Église ».
Sujet: Re: Le pape François lance la Journée mondiale des pauvres 16/11/2017, 15:19
Il n'y a pas que les pauvres économiques. Il y a les pauvres en santé pauvres en dépression! Enfin, ce n'est peut etre pas le mot exact!
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Sujet: Re: Le pape François lance la Journée mondiale des pauvres 17/11/2017, 19:34
Journée mondiale des pauvres
Instituée par le pape François et fixée au 33e dimanche du temps ordinaire, la première édition de la journée mondiale des pauvres a lieu le 19 novembre 2017.
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Citation :
« À la lumière du « Jubilé des personnes socialement exclues », alors que dans toutes les cathédrales et dans les sanctuaires du monde les Portes de la Miséricorde se fermaient, j’ai eu l’intuition que, comme dernier signe concret de cette Année Sainte extraordinaire, on devait célébrer dans toute l’Église, le XXXIIIème Dimanche du Temps ordinaire, la Journée mondiale des pauvres. Ce sera la meilleure préparation pour vivre la solennité de Notre Seigneur Jésus Christ, Roi de l’Univers, qui s’est identifié aux petits et aux pauvres et qui nous jugera sur les œuvres de miséricorde (cf. Mt 25,31-46). Ce sera une journée qui aidera les communautés et chaque baptisé à réfléchir sur la manière dont la pauvreté est au cœur de l’Évangile et sur le fait que, tant que Lazare git à la porte de notre maison (cf. Lc 16,19-21), il ne pourra y avoir de justice ni de paix sociale. »
Pape François
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Sujet: Re: Le pape François lance la Journée mondiale des pauvres 17/11/2017, 19:36
Étienne Villemain, cofondateur de l’association Lazare et de l’Association pour l’amitié (APA) témoigne de la genèse de la Journée mondiale des pauvres , annoncée par le Pape François à l’issue de l’année du jubilé de la Miséricorde, au travers de son parcours et de ses rencontres.
Sujet: Re: Le pape François lance la Journée mondiale des pauvres 20/11/2017, 17:56
Homélie du Pape François pour la Journée mondiale des pauvres
Publié le 20 novembre 2017
Homélie prononcée par le Pape François lors de la Journée mondiale des pauvres, le dimanche 19 novembre 2017.
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Nous avons la joie de rompre le pain de la Parole, et d’ici peu de rompre et de recevoir le Pain eucharistique, nourritures pour le chemin de la vie. Nous en avons tous besoin, personne n’est exclu, parce que nous sommes tous des mendiants de l’essentiel, de l’amour de Dieu, qui nous donne le sens de la vie et une vie sans fin. Donc aujourd’hui aussi tendons la main vers Lui pour recevoir ses dons.
La parabole de l’Évangile parle justement de dons. Elle nous dit que nous sommes destinataires des talents de Dieu, « à chacun selon ses capacités » (Mt 25, 15). Avant tout reconnaissons ceci : nous avons des talents, nous sommes « talentueux » aux yeux de Dieu. Par conséquent personne ne peut penser être inutile, personne ne peut se dire si pauvre au point de ne pas pouvoir donner quelque chose aux autres. Nous sommes choisis et bénis par Dieu, qui désire nous combler de ses dons, plus qu’un papa et une maman désirent donner à leurs enfants. Et Dieu, aux yeux de qui aucun enfant ne peut être écarté, confie à chacun une mission.
En effet, comme un Père aimant et exigeant qu’il est, il nous responsabilise. Nous voyons que, dans la parabole, des talents à multiplier sont donnés à chaque serviteur. Mais, tandis que les deux premiers réalisent la mission, le troisième serviteur ne fait pas fructifier les talents ; il restitue seulement ce qu’il avait reçu : « J’ai eu peur – dit-il – et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient » (v. 25). Ce serviteur reçoit en échange des paroles dures : « mauvais et paresseux » (v. 26). Qu’est-ce qui en lui n’a pas plu au Seigneur ? En un mot, peut-être tombé un peu en désuétude mais très actuel, je dirais : l’omission. Son mal a été de ne pas faire le bien. Nous aussi souvent nous sommes dans l’idée de n’avoir rien fait de mal et pour cela nous nous contentons, présumant être bons et justes. Ainsi, cependant, nous risquons de nous comporter comme le serviteur mauvais : lui aussi n’a rien fait de mal, il n’a pas abimé le talent, au contraire, il l’a bien conservé sous la terre. Mais ne rien faire de mal ne suffit pas. Parce que Dieu n’est pas un contrôleur à la recherche de billets non compostés, il est un Père à la recherche d’enfants à qui confier ses biens et ses projets (cf. v. 14). Et c’est triste quand le Père de l’amour ne reçoit pas une réponse généreuse d’amour de ses enfants qui se limitent à respecter les règles, à s’acquitter des commandements, comme des salariés dans la maison du Père (cf. Lc 15, 17).
Le serviteur mauvais, malgré le talent reçu du Seigneur, qui aime partager et multiplier ses dons, l’a jalousement conservé, il s’est contenté de le préserver. Mais celui qui se préoccupe seulement de conserver, de garder les trésors du passé n’est pas fidèle à Dieu. Au contraire, dit la parabole, celui qui ajoute des talents nouveaux est vraiment « fidèle » (v.v. 21.23), parce qu’il a la même mentalité que Dieu et ne reste pas immobile : il risque par amour, il met en jeu sa vie pour les autres, il n’accepte pas de tout laisser comme c’est. Il omet seulement une chose : ce qui lui est utile à lui. Voilà l’unique omission juste.
L’omission est aussi le grand péché par rapport aux pauvres. Ici, elle prend un nom précis : indifférence. C’est dire : “ Cela ne me regarde pas, ce n’est pas mon affaire, c’est la faute de la société”. C’est se tourner de l’autre côté quand le frère est dans le besoin, c’est changer de chaîne dès qu’une question sérieuse nous gêne, c’est aussi s’indigner devant le mal sans rien faire. Dieu, cependant ne nous demandera pas si nous avons eu une juste indignation, mais si nous avons fait du bien.
Comment, concrètement, pouvons-nous alors plaire à Dieu ? Quand on veut faire plaisir à une personne chère, par exemple en lui faisant un cadeau, il faut d’abord connaître ses goûts, pour éviter que le cadeau soit plus agréable à celui qui le fait qu’à celui qui le reçoit. Quand nous voulons offrir quelque chose au Seigneur, nous trouvons ses goûts dans l’Évangile. Tout de suite après le passage que nous avons écouté aujourd’hui, il dit : « Chaque fois que vous l’avez fait à un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). Ces frères plus petits, préférés par Lui, sont l’affamé et le malade, l’étranger et le prisonnier, le pauvre et l’abandonné, celui qui souffre sans aide et celui qui est dans le besoin et exclu. Sur leur visage nous pouvons imaginer imprimé son visage ; sur leurs lèvres, même si elles sont fermées par la douleur, ses paroles : « Ceci est mon corps » (Mt 26, 26). Dans le pauvre, Jésus frappe à la porte de notre cœur et, assoiffé, nous demande de l’amour. Lorsque nous vainquons l’indifférence et qu’au nom de Jésus nous nous dépensons pour ses frères plus petits, nous sommes ses amis bons et fidèles, avec lesquels il aime s’entretenir. Dieu l’apprécie beaucoup, il apprécie l’attitude que nous avons entendue dans la première Lecture, celle de la « femme parfaite » dont « les doigts s’ouvrent en faveur du pauvre », qui « tend la main au malheureux » (Pr 31, 10.20). Voilà la véritable force : non des poings fermés et des bras croisés, mais des mains actives et tendues vers les pauvres, vers la chair blessée du Seigneur.
Là dans les pauvres, se manifeste la présence de Jésus, qui de riche s’est fait pauvre (cf. 2 Co 8, 9). Pour cela, en eux, dans leur faiblesse, il y a une “force salvatrice”. Et si aux yeux du monde, ils ont peu de valeur, ce sont eux qui nous ouvrent le chemin du ciel, ils sont nos “passeports pour le paradis”. Pour nous c’est un devoir évangélique de prendre soin d’eux, qui sont notre véritable richesse, et de le faire non seulement en donnant du pain, mais aussi en rompant avec eux le pain de la Parole, dont ils sont les destinataires les plus naturels. Aimer le pauvre signifie lutter contre toutes les pauvretés, spirituelles et matérielles.
Et cela nous fera du bien : s’approcher de celui qui est plus pauvre que nous touchera notre vie. Cela nous rappellera ce qui compte vraiment : aimer Dieu et le prochain. Cela seulement dure toujours, tout le reste passe ; donc ce que nous investissons dans l’amour demeure, le reste s’évanouit. Aujourd’hui, nous pouvons nous demander : “Qu’est-ce qui compte pour moi dans la vie, où est-ce que je m’engage ?” Dans la richesse qui passe, dont le monde n’est jamais rassasié, ou dans la richesse de Dieu, qui donne la vie éternelle ? Ce choix est devant nous : vivre pour avoir sur terre ou donner pour gagner le ciel. Parce que pour le ciel, ne vaut pas ce que l’on a, mais ce que l’on donne, et celui qui amasse des trésors pour lui-même ne s’enrichit pas auprès de Dieu (cf. Lc 12, 21). Alors ne cherchons pas le superflu pour nous, mais le bien pour les autres, et rien de précieux ne nous manquera. Que le Seigneur, qui a compassion pour nos pauvretés et nous revêt de ses talents, nous donne la sagesse de chercher ce qui compte et le courage d’aimer, non en paroles mais avec des faits.