Les hôpitaux sont-ils malades ?

Avez-vous vu l'émission L'arène de France, mercredi soir, sur France 2 ?

Le système de santé français est en proie à de nombreuses difficultés : déficit abyssal de la Sécurité Sociale, fermeture des hôpitaux de proximité, manque d’infirmières et de médecins, maladies nosocomiales... Les hôpitaux sont accusés de ne pas pouvoir assurer le même « service » selon les régions ou bien encore les moyens financiers des patients...

Alors, qu'en pensez-vous ?

Le problème est simple, quoique difficile à résoudre :

L'allongement de l'espérance de vie (davantage de vieux, davantage de malades) et les progrès de la médecine (des appareils de plus en plus perfectionnés et donc de plus en plus coûteux) fait croître les dépenses de santé. Mais les recettes de la "Sécurité sociale" ne suivent pas : diminution des salariés cotisants et nombreuses exemptions de cotisations pour encourager les entreprises à embaucher.

Solution : essayer de freiner les dépenses de santé : médicaments "déremboursés", chasse aux arrêts de travail "injustifiés". Ce frein ne freine pas beaucoup.

Autres solutions : augmenter les cotisations sociales, et faire cotiser les profits.

Il y a un autre problème, qui se situe davantage au niveau des médecins :

1) Comme on tombe souvent malade la nuit ou le WE, les gens sont obligés de se présenter aux urgences car leur généraliste n'est pas là. Alors que le généraliste pourrait souvent les soigner.

2) Les grands pontes médicaux sont souvent happés par le pouvoir et cherchent à faire du chiffre et du rendement plutôt que de la vraie médecine.

Krystyna a écrit:

Il y a un autre problème, qui se situe davantage au niveau des médecins :

1) Comme on tombe souvent malade la nuit ou le WE, les gens sont obligés de se présenter aux urgences car leur généraliste n'est pas là. Alors que le généraliste pourrait souvent les soigner.

2) Les grands pontes médicaux sont souvent happés par le pouvoir et cherchent à faire du chiffre et du rendement plutôt que de la vraie médecine.

C'est vrai qu'il y a ça aussi ; mais ce n'est pas ça qui crée le déficit "abyssal" de la Sécu.

Mais la question n'est pas la sécu, mais les hôpitaux. ;)

Le problème de la fermeutre des hôpitaux de proximité, c'est qu'ils soignaient une foule de choses qui ne nécessitent pas des services ultraspécilisées : hernies, appendicites, amygdales, etc. Cela libérerait les autres services de laisser ces hôpitaux. Quand on sait par exemple qu'une hernie inguinale étranglée se soigne très bien à condition d'être traitée dans les 6 heures, je crois, cela pose un problème réel de fermer des établissements.

J'ai l'impression que certains directeurs d'hôpitaux veulent faire du profit. Là où j'étais cette semaine, il économisaient sur la literie et les repas (on apprend plein de choses en parlant avec les infirmières ). En revanche, le service où j'étais et l'équipe médicale sont formidables : hyper-compétents, souriants, présents, s'intéressant à la personne et pas seulement à sa pathologie.

PS J'ai pas voté car je ne sais pas trop...

A Krystina,


A l'hopital publique ce n'est pas du profit qu'ils font mais des économies. Il faut de la rentabilité, cela veut dire meilleure qualité à moindre coût. c'est un esprit d'entreprise. C'est l'unique solution que notre monde ne connaît aus problèmes sociaux et économiques.

C'est dans les cliniques à but lucratif, qu'on veut faire du profit.

De manière générale, j'ai vu le débat que j'ai trouvé intéressant. Soyez assuré d'une chose : les équipes en France sont largement compétentes (bien qu'il peut avoir ici ou là des incompétences). Il y a une tardition d'attention à l'autre. Mais deux problèmes constatés :


- des équipes réduites pour plus d'exigence parfois à la limite du corvéable.

- des patients de plus en plus exigents. C'est la démesure du système et du manque de conscience citoyenne et de reconnaissance envers l'autre. Pour caricaturer : "j'ai des droits" mais j'en oublie mes devoirs civiques et moraux.



M.

C'est vrai que si on compare avec les hôpitaux polonais de mon enfance, je préfère vous passer les détails... Mais c'est un trait bien français de toujours se plaindre.

En tout cas, ce qui me choque, ce sont d'un côté les économies de bouts de chandelle, et de l'autre le gaspillage monumental, surtout pour la nourriture. Je sais bien que c'est une question d'hygiène, mais je pense que les pauvres ne se feraient pas prier pour récupérer les compotes non ouvertes ou les plateaux repas non consommés. Au Niger, c'est ce qu'ils font : ce qui n'est pas mangé est redistribué aux pauvres.

C'est vrai qu'au nom de l'hygiène, il y a un grand gaspillage. Le personnel n'a pas le droit de récupérer quoi que ce soit pour donner à ses chiens ou chats. Tout ce qui n'est pas consommé doit être détruit. En fin de comptes, je me demande si toutes ces normes, au nom de l'hygiène, ne sont pas une sorte de terrorisme.

Et si vous contestez, vous passez pour crado !

La raison en est aussi politique :

Il y a une législation par rapport à cela. Et nous sommes dans un monde de plus en plus soupçonneux et procédurier.


On pourrait attenter un procès du moment que la Loi existe.


M.


N.B.: Encore là une contradiction du système consumériste.

Des lois, des lois, toujours des lois. J'en fais une overdose, des lois !

Autre problème : les infirmiers se plaignent d'avoir à passer trop de temps sur les ordinateurs, ce qui les rend moins idsponibles aux malades.