Un jour, les digues se rompent
On se souvient de la saillie de Coluche : « On ne peut pas dire la vérité à la télé : il y a trop de monde qui regarde ».
Sur certains sujets tabous, c’est applicable aux grands médias, notamment aux magazines féminins. Mais il ne faut jamais désespérer : en quelques jours, deux d’entre eux, et non des moindres, sont sortis de leur lit. Elle, dans son édition du 20 mars, révélait « ce qu’on ne dit pas » sur les mères porteuses (« manipulation délibérée », « désarroi », « souffrance psychique » des « machines à reproduire » – encore un effort, et Elle s’apercevra de la connexion entre la GPA et le « mariage pour tous »…).
Le 6 avril, c’était au tour du Figaro Madame d’accomplir une sorte de révolution copernicienne en donnant la parole aux femmes « qui cassent le mythe de la pilule » sur Twitter : « Dépression, saignements continus, baisse de libido, caillot sanguin … Les histoires se multiplient, se recoupent et ne se ressemblent pas toujours. Un seul dénominateur commun : la souffrance vécue par des femmes à la suite de la prise d’une pilule contraceptive qui ne leur correspondait pas ». N’allons surtout pas imaginer, se rassure Le Figaro Madame, qu’une campagne anti-pilule se cache sous le hashtag #MyPillStory. Non, c’est juste « pour protester contre le “tout-pilule” et les injonctions à la prendre sans se plaindre, comme s’il s’agissait d’un bonbon inoffensif ». C’est pourtant bien le message que les magazines féminins, notamment, ont seriné aux femmes depuis quatre décennies… Mais un jour ou l’autre, les digues se rompent, la vérité ne peut plus être contenue.
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Arnaud