http://www.estrepublicain.fr/edition-de-nancy-ville/2015/11/05/apres-l-affaire-lucette-le-dossier-denis
Nancy. « Monsieur Gabet ne met pas en cause la dignité des lieux, ils sont convenables. Avoir une opinion politique ne justifie pas d’avoir été retenu contre son gré, comme il l’a été. Ce n’est pas anodin et par ma présence, je suis venu le dire solennellement. » Hervé Mariton, député-maire de la Drôme et candidat à la Primaire des Républicains, s’est invité hier vers 18 h 15 à l’Hôtel de police du boulevard Lobau, à Nancy. Pour une visite surprise (et express) des cellules de garde à vue. Comme son mandat de Parlementaire l’y autorise. L’ex-ministre de l’Outre-mer sous Jacques Chirac a été reçu par Nicolas Jolibois, directeur départemental de la sécurité publique (DDSP). Le patron des policiers dans le département n’a pas souhaité, hier, s’exprimer.
Une visite d’une demi-heure avant qu’Hervé Mariton, invité de longue date par les étudiants de l’Union nationale inter-universitaire (UNI) n’enchaîne sur une conférence-débat à la Faculté de droit de Nancy sur le thème : « La France, un État libéral ? » Le détour imprévu du Parlementaire par l’Hôtel de police nancéien, fait suite à l’interpellation de Denis Gabet, jeudi dernier, lors de la visite de François Hollande à Vandœuvre-lès-Nancy. Président de la liste « Nancy ville humaine » lors des dernières municipales – « nos idées sont peu présentes à gauche » – ce sympathisant de la Manif pour tous n’avait pas eu le temps d’apercevoir le président de la République. Interpellé dans le cadre d’une « procédure de contrôle d’identité » peu avant l’arrivée du Président, ce prof de maths âgé de 51 ans avait été exfiltré et ramené à l’Hôtel de police de Nancy. Avant de subir une fouille en règle et d’être « placé en cellule durant une demi-heure ».
« C’est une atteinte à la liberté de quelqu’un d’être à un endroit donné, au moment où il le souhaite alors qu’il n’a rien commis d’attentatoire à la loi », observe Hervé Mariton. « Si l’on suppose que les policiers ont appliqué la loi sous couvert de réquisitions du Parquet, alors elle présente un problème de contenu et d’interprétation. Quoi qu’il en soit, je considère qu’il s’agit là d’une atteinte grave aux libertés publiques ».
Denis Gabet a pris attache avec un avocat parisien pour préparer un éventuel dépôt de plainte. Après « l’affaire Lucette », la grand-mère de Vandoeuvre chez qui François Hollande avait pris un café organisé, le « dossier Denis » continue d’entretenir la polémique. A un mois des élections régionales.
A. T.