« Dieu est comme une mère, il nous aime gratuitement »
2014-12-12 Radio Vatican
Dieu est comme une mère, elle nous aime gratuitement, mais nous souvent nous voulons contrôler cette grâce dans une sorte de comptabilité spirituelle. Voilà en résumé ce que le Pape François a tenu à expliquer dans l’homélie de la messe célébrée comme chaque matin en la Chapelle de la Maison Sainte-Marthe. Dieu sauve son peuple non pas de loin mais en se faisant proche, avec tendresse. Le Pape François, partant du Prophète Isaïe dans les lectures du jour, fait une comparaison :
« La proximité est telle que Dieu se présente ici comme une mère, comme une mère qui dialogue avec son enfant : une mère quand elle chante une berceuse à son enfant et prend la voix d’un enfant et se fait toute petite come l’enfant, et parle avec le ton enfantin au point d’en être ridicule si l’on ne savait pas tout ce qu’il y a là de grand : ‘Ne crains rien, vermisseau de Jacob’. La mère qui caresse l’enfant, le rapproche d’elle. Et Dieu fait la même chose. C’est la tendresse de Dieu. Il est si proche de nous qu’il s’exprime avec cette tendresse: la tendresse d’une mère.»
Dieu nous aime gratuitement, a affirmé le Pape, comme une mère son enfant. Et l’enfant « se laisse aimer » : « c’est la grâce de Dieu ». « Mais nous, si souvent, pour être certains, nous voulons contrôler la grâce » et « dans l’histoire et aussi dans notre vie nous sommes tentés de mercantiliser la grâce, d’en faire « une marchandise ou une chose que l’on peut contrôler », en nous disant : «Mais moi j’ai tellement de grâce », ou encore « J’ai l’âme propre, je suis en état de grâce » :
« Et c’est ainsi que cette vérité si belle de la proximité de Dieu glisse dans une comptabilité spirituelle : ‘Non, moi je fais telle ou telle chose parce que cela me procurera 300 jours de grâce…Je fais telle autre chose parce que cela me donnera cela, et ainsi j’accumule la grâce ‘. Mais qu’est-ce que la grâce? Une merchandise? Cela y ressemble. Et dans notre histoire cette proximité de Dieu à son peuple a été trahie par cette attitude d’égoïsme qui est la nôtre, celle de vouloir contrôler la grâce, de la mercantiliser ».
Et le Pape de rappeler les groupes qui au temps de Jésus voulaient contrôles la grâce : les Pharisiens, rendus esclaves des si nombreuses lois « qu’ils chargeaient sur les épaules du peuple ». Les Saducéens, avec leurs compromis politiques. Les Esséniens « bons, très bons, mais qui avaient tellement peur, et ne risquaient rien » finissant par s’isoler dans leurs monastères. Les Zélotes, pour qui la grâce de Dieu était « la guerre de libération, une autre manière de mercantiliser la grâce ».
« La grâce de Dieu, a souligné le Pape, c’est autre chose : c’est une proximité, une tendresse. Cette règle sert toujours. Si toi dans ton rapport avec le Seigneur tu ne ressens pas qu’il t’aime avec tendresse, c’est qu’il te manque quelque chose, c’est que tu n’as pas encore compris ce qu’est la grâce, que tu n’as pas encore reçu cette grâce qui est cette proximité ». Le Pape François rappelait alors une confession d’il y longtemps, quand une femme se posait un tas de questions sur la validité ou non, comme observance du précepte, d’une Messe à laquelle elle avait participé un samedi soir pour un mariage, avec des lectures différentes de celle du dimanche. De répondre : Mais madame, le Seigneur l’aime tellement. Vous êtes allée à cette messe de mariage, vous avez reçu la Communion, vous avez été avec Jésus….Oui…Alors vous pouvez être tranquille, le Seigneur n’est pas un commerçant, le Seigneur aime, il se fait proche ».