Les modernes contre le Pape François

Les modernes contre le Pape François

Mélenchonistes et libéraux unis face au «péril clérical»!
Publié le 03 décembre 2014 à 11:30 dans Économie Politique Religion



Le Pape François n’en finit pas de faire sortir les loups du bois. Gaspard Koenig, président du think tank libéral Génération Libre, et candidat malheureux du Parti libéral-démocrate pour les Français de Londres en 2012, a pris sa plus belle plume dans L’Opinion pour faire l’éloge de Jean-Luc Mélenchon.

Oui, vous avez bien lu, l’admirateur de Margaret Thatcher encense celui qui fait applaudir une salle à la mention de la « Grande Révolution de 1917 ». En fait, Koenig remercie Mélenchon pour une chose particulière : s’être opposé à la venue du Pape au Parlement européen de Strasbourg. « Merci de rappeler que la fierté de la France, et de l’Europe, est d’avoir su séparer, non sans douleur, la Cité du fait religieux », écrit notre penseur libéral. Ce dernier devrait pourtant savoir que, si la séparation du temporel et du spirituel fait partie de l’essence du christianisme, la France et son État laïque font figure d’exception en Europe. L’Allemagne pratique un régime se rapprochant du Concordat. L’Espagne et l’Italie accordent une place particulière à l’Église catholique. Quant au Royaume-Uni, patrie d’adoption de Mister Koenig, l’Église d’État anglicane rythme les grands événements de la société britannique, sans que les habitants soient contraints d’assister aux vêpres d’Evensong. Qu’importe, pour Gaspard Koenig, « le cléricalisme, voilà l’ennemi, aujourd’hui comme hier – et, à en croire la résurgence des fanatismes, aujourd’hui plus qu’hier ». Il faudra par ailleurs que quelqu’un lui apprenne, ou lui rappelle, que l’islamisme sunnite, dont il semble faire mention, n’obéit à aucun clergé.

Notre penseur poursuit : « le législateur, œuvrant pour l’intérêt général, n’a aucune leçon à recevoir d’une communauté privée de croyants, qui a d’ailleurs longuement combattu l’idéal démocratique. » En cette Journée internationale de l’abolition de l’esclavage, on ne fera pas offense à Gaspard Koenig de consulter l’histoire de la Grande-Bretagne libérale qu’il chérit tant : ceux qui permirent l’abolition de la traite britannique des esclaves, en 1807, furent précisément la communauté privée des protestants évangéliques. Le pionnier de cette abolition fut le député William Wilberforce, chrétien fervent, converti suite aux prêches de John Wesley, prêtre anglican, initiateur du méthodisme, courant du protestantisme évangélique, à la fin du XVIIIe siècle. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, dans le vaste apport des Eglises chrétiennes aux sociétés humaines, mais il permet de répondre à notre ami Koenig que oui, le législateur a parfois besoin de recevoir des leçons de la part de certaines communautés de citoyens.

L’exemple de la traite des esclaves est peut-être inopportun pour Gaspard Koenig. En libéral cohérent, ce dernier est favorable à sa forme modernisée, avec la GPA. « L’homme, finalement, est maître et possesseur de la nature », affirmait-il au micro de France Culture en juillet 2014. La traite des maternités lui paraît même secondaire par rapport aux folles opportunités des nanotechnologies, biotechnologies et du transhumanisme. Discuter des nouvelles conditions d’esclavage permises par la technique, voilà ce qui intéresse Gaspard Koenig, qui en conclut : « C’est pourquoi je pense que la division gauche/droite va probablement céder la place au conflit (saignant) entre Anciens et Modernes.


Rendons grâce à Gaspard Koenig pour sa lucidité, même si sa logique semble quelque peu faiblarde, lorsqu’il remercie Jean-Luc Mélenchon pour son opposition au Pape, et déplore quelques lignes plus loin les « accents mélenchonistes » du souverain pontife. Le conflit saignant entre Anciens et Modernes est en cours. Ces derniers promeuvent une vision prométhéenne éculée de l’homme, qui carbure à l’anticléricalisme ringard. Gaspard Koenig nage dans le passéisme de son libéralisme thatchériste, à l’heure où les Anglo-saxons en reviennent, et où émergent, même sur le sol britannique, des critiques de premier plan, tel Philip Blond. Même s’il affirme le combattre, Jean-Luc Mélenchon et ses sbires rejoignent le libéralisme, en réduisant l’homme à un « sujet économique », et non une « personne dotée d’une dignité transcendante », comme l’a pointé le Pape François à Strasbourg.

Face aux ringards Koenig et Mélenchon, les Anciens, mais véritables novateurs, ont pour champion un jeune homme de 77 ans. « Seul en Europe, tu n’es pas antique ô Christianisme. L’Européen le plus moderne c’est vous Pape François », se serait exclamé le poète Apollinaire, après le discours papal de Strasbourg.
(Causeur)

Ils bomberont moins le torse quand la France sera soumise à l'islam.

Simon a écrit:

Ils bomberont moins le torse quand la France sera soumise à l'islam.

Vous viendrez nous sauver, comme vous avre sauvé les chrétiens du Moyen-orient. Non ? Ah non, zut...

Dans Paris-Match du 25 novembre :

Quelques députés d'extrême gauche avaient décidé de boycotter le discours papal, notamment sur les bancs espagnols. Le Français Jean-Luc Mélenchon avait également fait ce choix: "Aucune autorité religieuse n'a sa place dans une enceinte parlementaire", a-t-il affirmé aux journalistes. "Il est venu monologuer et nous administrer un prêche, nous n'avons pas eu le droit à la parole", a-t-il déploré.

Espérance a écrit:

Dans Paris-Match du 25 novembre :

Quelques députés d'extrême gauche avaient décidé de boycotter le discours papal, notamment sur les bancs espagnols. Le Français Jean-Luc Mélenchon avait également fait ce choix: "Aucune autorité religieuse n'a sa place dans une enceinte parlementaire", a-t-il affirmé aux journalistes. "Il est venu monologuer et nous administrer un prêche, nous n'avons pas eu le droit à la parole", a-t-il déploré.

Mérluchon est FM, il raisonne comme Adamev dans sa tête, un anti-catholique intégriste.

Il y a quand même eu de bonnes réactions dans l'ensemble :

Pape François. Les réactions des eurodéputés au discours du Pape (Ouest-France)

Émus, touchés, réveillés, excédés, les parlementaires européens réagissent diversement au discours prononcé ce mardi matin par le Pape François à Strasbourg.

"On a connu des sermons plus durs, estime Alain Lamassoure, du Parti populaire européen. Jean-Paul II aurait été plus violent. Le Pape François est un diplomate, qui dit les choses sans blesser."

La socialiste Isabelle Thomas estime que "ce n'était pas la place du Pape d'être là". Mais reconnaît "qu'il a donné à tout le monde, sur les questions migratoires, sur l'écologie…"

"J'ai prié, dit Nadine Morano (PPE). Comment ne pas faire une prière devant ce qu'on aime? Le Pape François est un chrétien au vrai sens du terme, tolérant." La députée du PPE retient avant tout l'idée que "l'Europe est une famille de peuples". D'origine italienne, elle dit avoir écouté le discours avec "une oreille italienne et une oreille française".

Gianni Pittella, président du groupe PSE (Italie): "Il a réussi à dire beaucoup de choses tout en respectant les différentes sensibilités présentes dans l'hémicycle. Son insistance sur la personne humaine nous ramène à la mission première de l'Europe, sa fonction civilisatrice. Nous devons retourner aux origines."

Jean-Luc Mélenchon (Gauche unitaire) n'est pas resté pour le discours du Pape François, dénonçant les applaudissements "des hypocrites qui votent des lois qui jettent les gens à la mer".

Pour Éva Joly (Europe écologie), le Pape a prononcé "un très beau discours qui rappelle les valeurs de dignité et de tolérance qui fondent l'Europe". La députée écologiste salue ce "coup de main aux forces progressistes qui militent pour l'accueil des migrants".

Guy Verhofstadt (Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe) se réserve pour la journée de mercredi: "Je ne suis pas catholique. Mais on a besoin de miracles et le vrai point intéressant en ce moment, c'est le plan d'investissement de 300 milliards d'euros qui va être présenté."

Jean-Marie Cavada (démocrates et libéraux) voit en François "un excellent directeur de la stratégie et de la communication pour l'Europe".

Juste avant l'arrivée du Pape au Parlement européen, l'Italienne Kashetu Kyenge (socialistes et démocrates), très au fait des questions d'immigration, disait son espoir d'une intervention "qui remette la personne humaine au centre des questions":

Dragna Din a écrit:

Simon a écrit:

Ils bomberont moins le torse quand la France sera soumise à l'islam.

Vous viendrez nous sauver, comme vous avre sauvé les chrétiens du Moyen-orient. Non ? Ah non, zut...

Que la France revienne à Dieu et elle sera sauvée.

Simon a écrit:

Dragna Din a écrit:

Simon a écrit:

Ils bomberont moins le torse quand la France sera soumise à l'islam.

Vous viendrez nous sauver, comme vous avre sauvé les chrétiens du Moyen-orient. Non ? Ah non, zut...

Que la France revienne à Dieu et elle sera sauvée.

Bof... C'est de la superstition.

Déjà que les soi-disant catholiques se comportent comme des chrétiens et ils seront sauvés.

Simon a écrit:

Dragna Din a écrit:

Simon a écrit:

Ils bomberont moins le torse quand la France sera soumise à l'islam.

Vous viendrez nous sauver, comme vous avre sauvé les chrétiens du Moyen-orient. Non ? Ah non, zut...

Que la France revienne à Dieu et elle sera sauvée.

C'est aussi vrai pour les autres pays...

Je suis en effet d'accord avec Mélanchon.
Si le pape avait quelque chose à dire à l'Europe il pouvait le faire du balcon de St Pierre. Là il aurait été à sa place.
Sa venue à Strasbourg au Parlement européen - en tant que pape - est une ingérence. Venu en costume civil comme tout chef d'état... il n'y avait rien à dire (sous réserve que le règlement du parlement l'y autorise?).

Le pape a été "invité", il ne s'est pas imposé...

Cécile a écrit:

Le pape a été "invité", il ne s'est pas imposé...

Quand je suis invité... je m'adapte au milieu...

Les hommes de paix n'ont pas le droit de parole?

J'imagine le Dalaï-lama en habit-cravate...

L'assoiffé a écrit:

Les hommes de paix n'ont pas le droit de parole?

J'imagine le Dalaï-lama en habit-cravate...

Ceux qui se déchaînent contre cette venue du pape diraient-ils la même chose si c'était le dalaï-lama ? C'est un leader religieux, lui aussi, après tout. Et cette génération en a contre la religion...

Simon a écrit:

L'assoiffé a écrit:

Les hommes de paix n'ont pas le droit de parole?

J'imagine le Dalaï-lama en habit-cravate...

Ceux qui se déchaînent contre cette venue du pape diraient-ils la même chose si c'était le dalaï-lama ? C'est un leader religieux, lui aussi, après tout. Et cette génération en a contre la religion...

Tu as raison, Simon, le dalaï lama fait bouger...

Le pape viendra l'année prochaine en France, parait même qu'il pourrait venir au Mont St-Michel en normandie.
Je suis sûre que ce sera comme lorsque St Jean-Paul II est venu : il y aura beaucoup de monde, mais évidemment, il y aura encore ceux qui diront que la sécurité coûte cher...

Et ceux qui lui reprocheront de ne pas porter un costume-cravate.

Enfin, on a les arguments qu'on peut...

C'est vrai, le pape François aurait pu faire un effort comme lui par exemple :


http://www.20minutes.fr/insolite/1495699-20141206-kazakhstan-francois-hollande-echappe-chapka

Alexandre Romeo Morisani a écrit:

C'est vrai, le pape François aurait pu faire un effort comme lui par exemple :


http://www.20minutes.fr/insolite/1495699-20141206-kazakhstan-francois-hollande-echappe-chapka

:mortderire: :mortderire: :mortderire:

Il est prêt à affronter les hivers rigoureux canadiens.