| | La Semaine Sainte avec le Pape François | |
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| Sujet: La Semaine Sainte avec le Pape François 5/4/2014, 19:35 | |
| 2014-04-04 Radio Vatican Le bureau des célébrations liturgiques pontificales a publié le programme des célébrations de la semaine sainte présidées par le Pape François à Rome. Le dimanche des Rameaux, il présidera la procession suivie de la messe de la Passion du Seigneur à 9h30 place Saint-Pierre. Le Jeudi Saint, la messe chrismale aura bien lieu à 9h30 dans la basilique Saint-Pierre. Mais le communiqué n’indique pas où se déroulera la messe in Cena domini. L’année dernière, dans un geste inédit, le nouveau Pape l’avait célébrée dans une prison romaine, lavant les pieds de détenus, hommes et femmes. Le Vendredi saint : célébration de la passion à 17h dans la basilique Saint-Pierre et chemin de Croix traditionnel à 21h15 au Colisée. Cette année, les méditations ont été confiées à un évêque anti-mafia, Mgr Bregantini. Le samedi, la veillée pascale dans la basilique Saint-Pierre commencera à 20h30. Enfin le jour de Pâques, la messe se tiendra à 10h15, en plein air sur la place Saint-Pierre, suivie à midi de la bénédiction Urbi et Orbi depuis la loggia de la basilique. Photo : Le Pape François, lors du Chemin de Croix du Vendredi Saint au Colisée, le 29 mars 2013.
Dernière édition par Espérance le 13/4/2014, 09:21, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: La Semaine Sainte avec le Pape François 10/4/2014, 22:19 | |
| le Pape, pour le jeudi saint, dans un dispensaire
2014-04-08 Radio Vatican
Le suspense est levé : on sait enfin où le Pape François célèbrera cette année la messe in Coena Domini, le jeudi saint.
Le Saint-Père a choisi un dispensaire qui offre des soins qualifiés aux populations défavorisées, en particulier aux enfants handicapés : il se rendra à la fondation Don Gnocchi, située dans une banlieue romaine, un centre de réhabilitation neuromotrice, et d'accueil aussi de personnes âgées en difficulté.
L'année dernière, le Pape François s'était rendu dans le même quartier de Rome, à Casal del Marmo, dans une prison pour mineurs.
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| Sujet: Re: La Semaine Sainte avec le Pape François 13/4/2014, 09:22 | |
| Dimanche 13 Avril
Hosanna !
« Jésus entre à Jérusalem. La foule des disciples l’accompagne en fête, les manteaux sont étendus devant lui, on parle des prodiges qu’il a accomplis, un cri de louange s’élève : Béni soit celui qui vient, lui, notre roi, au nom du Seigneur. Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux.
Foule, fête, louange, bénédiction, paix. C’est un climat de joie que l’on respire. Jésus a réveillé dans le cœur tant d’espérances surtout chez les gens humbles, simples, pauvres, oubliés, ceux qui ne comptent pas aux yeux du monde.
Lui a su comprendre les misères humaines, il a montré le visage de miséricorde de Dieu, il s’est baissé pour guérir le corps et l’âme.
Tel est Jésus, avec un cœur qui regarde chacun de nous, nos maladies et nos péchés. Grand est son amour. C’est avec cet amour qu’il est entré dans Jérusalem… »
Extrait de l’homélie du pape François pour le Dimanche des Rameaux 2013 |
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| Sujet: Re: La Semaine Sainte avec le Pape François 13/4/2014, 22:15 | |
| Le Pape François rappelle le début de la Semaine Sainte
2014-04-12 L’Osservatore Romano Seul le Christ donne un sens au scandale de la douleur innocente. Telle est la considération qui se présente toujours à nouveau au moment où l’Eglise s’apprête à célébrer la semaine sainte, le scandale de la croix et la gloire de la résurrection. Et le Pape François a voulu le rappeler ce matin, samedi 12 avril, en recevant un groupe de médecins, auxquels il a demandé de se tourner vers le Crucifié lorsqu’ils accomplissent leur travail quotidien aux côtés de ceux qui souffrent. Son invitation a été adressée aux participants à un congrès de la Société italienne de chirurgie oncologique. Une rencontre, a-t-il dit, qui l’a amené à penser «à tous les hommes et les femmes que vous soignez et pour qui je prie». Le Pape François est ensuite revenu sur une réflexion qu’il propose souvent, c’est-à-dire que «l’expérience de la douleur et de la souffrance, ne concernent pas seulement la dimension corporelle, mais l'homme dans sa totalité». Et précisément à partir de cette idée, l’Evêque de Rome a souligné «l’exigence d’un soin intégral, qui considère la personne dans son ensemble et qui unisse à la thérapie médicale également le soutien humain, psychologique et social, l’accompagnement spirituel et le soutien de la famille du malade». Quant aux progrès de la recherche scientifique, le Pape a mis en évidence sa valeur élevée quand il s’agit d’apporter des «réponses aux attentes et aux espérances de nombreux malades dans le monde entier», en ayant toujours à l’esprit que la «personne humaine est créée à l’image et à la ressemblance de Dieu» et est une «unité de corps et d’esprit». Le Pape est également revenu sur la nécessité d’un dialogue permanent entre science et foi dans le discours adressé aux membres du Comité pontifical des sciences historiques, reçus en audience au terme de l’assemblée plénière consacrée à la commémoration du 6o° anniversaire de l’institution de cet organisme sur la volonté de Pie XII. Accueilli «avec respect dans l’assemblée mondiale des études historiques» et inséré depuis des années dans le dialogue et dans la coopération avec des institutions culturelles et des centres académiques de nombreux pays, le Comité pontifical peut désormais «offrir une contribution spécifique — a souligné le Pape — au dialogue entre l’Eglise et le monde contemporain». Enfin, mentionnant les prochains engagements du Comité, le Pape a rappelé le congrès international à l’occasion du centenaire du début de la première guerre mondiale, au cours duquel seront soulignées «les initiatives diplomatiques du Saint-Siège au cours de ce conflit tragique et la contribution apportée par les catholiques et par les autres chrétiens au secours des blessé, des réfugiés, des orphelins et des veuves, et à la recherche des disparus». |
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| Sujet: Re: La Semaine Sainte avec le Pape François 14/4/2014, 17:10 | |
| Lundi 14 Avril
Ne nous fâchons pas !
« Demandons au Seigneur de nous faire comprendre la loi de l’amour. Qu’il est bon de posséder cette loi ! Comme cela nous a fait du bien de nous aimer les uns les autres au-delà de tout ! Oui, au-delà de tout !
À chacun de nous est adressée l’exhortation paulinienne : “ Ne te laisse pas vaincre par le mal, sois vainqueur du mal par le bien ” (Romains 12, 21). Et aussi : “ Ne nous lassons pas de faire le bien ” (Galates 6, 9).
Nous avons tous des sympathies et des antipathies, et peut-être justement en ce moment sommes-nous fâchés contre quelqu’un.
Disons au moins au Seigneur : “ Seigneur, je suis fâché contre celle-ci ou celui-là. Je te prie pour lui ou pour elle. ”
Prier pour la personne contre laquelle nous sommes irrités, c’est un beau pas vers l’amour, et c’est un acte d’évangélisation. »
La joie de l’Évangile, exhortation apostolique, Parole et Silence, 2013.
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| Sujet: Re: La Semaine Sainte avec le Pape François 15/4/2014, 10:32 | |
| Mardi 15 Avril
Dieu est le plus fort !
« Que de difficultés dans la vie de chacun de nous, dans l’existence des personnes, dans nos communautés, mais pour aussi énormes que ces difficultés puissent sembler, Dieu ne nous laisse jamais en être submergés.
Face au découragement qui pourrait être dans la vie et qui pourrait gagner ceux qui œuvrent pour l’évangélisation ou qui font l’effort de vivre la foi en tant que père et mère de famille, je voudrais dire avec force : ayez toujours dans vos cœurs cette certitude : Dieu marche à vos côtés, il ne vous abandonne en aucun moment !
Ne perdez jamais l’espérance ! Ne l’éteignez jamais dans vos cœurs! Le “ dragon ”, le mal, est présent dans notre histoire, mais il n’est pas le plus fort. Dieu est le plus fort ! Dieu est notre espérance !
Homélie du pape François, sanctuaire d’Aparecida (Brésil), mercredi 24 juillet 2013
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| Sujet: Re: La Semaine Sainte avec le Pape François 16/4/2014, 10:08 | |
| Mercredi 16 Avril
Évangéliser avec bonheur
« Le véritable missionnaire, qui ne cesse jamais d’être disciple, sait que Jésus marche avec lui, parle avec lui, respire avec lui, travaille avec lui.
Il ressent Jésus vivant avec lui au milieu de l’activité missionnaire. Si quelqu’un ne le découvre pas présent au cœur même de la tâche missionnaire, il perd aussitôt l’enthousiasme et doute de ce qu’il transmet, il manque de force et de passion.
Et une personne qui n’est pas convaincue, enthousiaste, sûre, amoureuse, ne convainc personne. »
La joie de l’Évangile, exhortation apostolique, Parole et silence, 2013. |
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| Sujet: Re: La Semaine Sainte avec le Pape François 17/4/2014, 09:57 | |
| Jeudi Saint
Vous aussi aidez-vous l’un l’autre !
« C’est l’exemple du Seigneur : Lui est le plus important et il lave les pieds, parce que parmi nous celui qui est le plus grand doit être au service des autres. Et cela est un symbole, c’est un signe, non ?
Laver les pieds c’est : “je suis à ton service”. Et nous aussi, parmi nous, n’est-ce pas que nous devons laver les pieds tous les jours l’un à l’autre, mais qu’est-ce que cela signifie ? Que nous devons nous aider, l’un l’autre.
Parfois je me suis mis en colère avec l’un, avec une autre… Mais… laisse tomber, laisse tomber, et s’il te demande un service, fais-le.
Nous aider l’un l’autre : c’est ce que Jésus nous enseigne et c’est cela que je fais, et je le fais de tout cœur, parce que c’est mon devoir.
Comme prêtre et comme évêque je dois être à votre service. Mais c’est un devoir qui me vient du cœur : je l’aime. J’aime cela et j’aime le faire parce que le Seigneur m’a enseigné ainsi.
Mais vous aussi, aidez-vous : aidez-vous toujours. L’un l’autre. Et ainsi en nous aidant nous nous ferons du bien. Et pensons que ce signe est une caresse de Jésus, que fait Jésus, parce que Jésus est venu précisément pour cela : pour servir, pour nous aider. »
Homélie du pape François, institut pénal pour mineurs "Casal del Marmo", Rome, Jeudi saint, 28 mars 2013. |
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| Sujet: Re: La Semaine Sainte avec le Pape François 17/4/2014, 10:50 | |
| La Passion du Christ, miroir des souffrances de l'humanité2014-04-16 Radio Vatican « En regardant Jésus dans sa passion, nous voyons comme dans un miroir les souffrances de toute l’humanité et nous trouvons la réponse divine au mystère du mal, de la douleur, de la mort.» C’est la réflexion développée par le Pape François ce mercredi lors de l’audience générale Place Saint-Pierre, en présence de quelques 25 000 personnes, sur le thème du chemin de souffrances parcouru par le Christ jusqu’au Golgotha. Le Pape a commenté l’épisode de la trahison de Judas et le fait qu’il se soit vendu aux Grands Prêtres. Avec la trahison de Judas, « Jésus a un prix, comme au marché », a déclaré le Pape. « Un acte dramatique qui marque le début de la Passion du Christ, a souligné le Pape, un parcours de douleurs que le Christ choisit dans un totale liberté », François s’attachant à expliquer le lien entre l’humiliation du Christ et la douleur de l’existence humaine. « Tant de fois, a ensuite déclaré le Pape, nous sommes horrifiés par le mal et la douleur qui nous entourent : ‘Pourquoi Dieu permet-il cela ?’ C’est une blessure profonde pour nous que de voir la souffrance et la mort, spécialement celle des innocents ». « Quand nous voyons des enfants souffrir, a ajouté le Pape François, en improvisant, nous sommes blessés dans notre cœur. C’est là tout le mystère du mal. Et Jésus prend tout ce mal, toute cette souffrance sur lui ». «Cette semaine il serait bon que nous regardions le Crucifix, que nous embrassions les plaies de Jésus, que nous les embrassions dans le Crucifix. Lui, le Christ, a pris sur lui toute la souffrance humaine ». « Jésus a atteint l’humiliation complète avec la mort sur la croix, la pire des morts, celle qui était réservée aux esclaves et aux bandits. Jésus était considéré un prophète, mais il meurt comme un bandit ». La Passion du Christ « n’est pas un accident », le Christ « permet au mal de s’acharner sur lui et il le prend sur lui pour le vaincre ». La résurrection n’est pas non plus « le happy end d’un film ni la belle conclusion d’une jolie fable ». « La résurrection est l’intervention de Dieu le Père, et c’est là que repose toute l’espérance humaine ». « Le fils de Dieu, en effet, apparaît sur la croix comme un homme vaincu, il souffre, il est trahi, vilipendé et finalement il meurt. Sa mort, cette mort était écrite, et c’est un mystère déconcertant que cette grande humilité de Dieu, et aussi qu’il ait ainsi aimé le monde qu’il a offert son fils unique ». |
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| Sujet: Re: La Semaine Sainte avec le Pape François 17/4/2014, 21:03 | |
| Le Pape célèbre la Messe de la Cène du Seigneur dans un centre médical
2014-04-17 Radio Vatican
Cette année encore, le Pape a choisi de ne pas célébrer la messe de la Cène dans le cadre somptueux de la basilique Saint-Jean-de-Latran, cathédrale de Rome, comme le faisaient ses prédécesseurs, mais de se rendre dans un lieu modeste où l’on côtoie la souffrance humaine.
L’année dernière, fraichement élu, il avait créé la surprise en se rendant dans une prison pour mineurs et en lavant les pieds de jeunes détenus, garçons et filles.
Pour son deuxième Jeudi Saint en tant que pape, il a choisi un centre médical qui accueille notamment des personnes très âgées démunies, la Fondation Don Carlo Gnocchi, une des nombreuses périphéries de la société actuelle, qui privilégie le rendement et la bonne forme et qui marginalise les vieux et les handicapés, souvent considérés comme un poids pour leurs proches et une charge financière pour les contribuables.
Le Pape François a plus d’une fois attiré l’attention sur la richesse du grand âge, selon lui sous-estimée dans la culture actuelle du déchet.
« L'héritage de Jésus: être les serviteurs les uns des autres »
Dans son homélie, le Pape François a souligné que « l'héritage que Jésus nous laisse est celui d'être serviteurs les uns des autres.
Et moi à présent, je ferai ce geste mais nous tous dans notre coeur pensons aux autres: comment pouvons-nous mieux les servir, voilà ce que Jésus a voulu de nous». Et d'ajouter: « Nous venons d'entendre dans les lectures ce que Jésus a fait lors de la dernière Cène, ce geste d'adieu, comme un héritage. Lui, Dieu, s'est fait serviteur.
Voilà cet héritage: 'vous devez vous faire serviteurs les uns des autres, serviteurs dans l'amour'. »
Le Pape François a ensuite souligné que « ce fut un geste d'autant plus symbolique et fort que c'étaient les esclaves, les serviteurs qui lavaient les pieds, et Jésus lors de la Dernière Cène, en instituant l'Eucharistie, pose ce geste du lavement des pieds qui nous rappelle que nous devons être les serviteurs les uns des autres.»
Le Pape François a ensuite procédé au lavement des pieds de 12 patients de différents âges, ethnies et religions. Agés de 16 à 86 ans, neuf italiens et trois étrangers dont un musulman, ils symbolisent avec leurs infirmités les anciennes et nouvelles formes de fragilités dans lesquelles la communauté chrétienne est appelée à reconnaître le Christ souffrant. Le plus jeune, un cap-verdien, est paralysé des quatre membres à la suite d’un plongeon dans la mer.
Pas de prestigieux choeur de la chapelle Sixtine pour exécuter les chants de la messe, la chorale était composée de ces mêmes pensionnaires et volontaires qui animent la messe tous les dimanches.
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| Sujet: Re: La Semaine Sainte avec le Pape François 18/4/2014, 09:47 | |
| Vendredi Saint
Se laisser regarder par Jésus crucifié
« D’où part le chemin de François vers le Christ ? Il part du regard de Jésus sur la croix. Se laisser regarder par Lui au moment où il donne sa vie pour nous et nous attire à Lui.
François a fait cette expérience particulièrement dans la petite église de saint Damien, durant sa prière devant le crucifix, que moi aussi je pourrai vénérer aujourd’hui.
Sur ce crucifix Jésus n’apparaît pas mort, mais vivant ! Le sang coule des blessures de ses mains, de ses pieds et de son côté, mais ce sang exprime la vie.
Jésus n’a pas les yeux fermés, mais ouverts, grands ouverts : un regard qui parle au cœur.
Et le Crucifié ne nous parle ni de défaite, ni d’échec ; paradoxalement, il nous parle d’une mort qui est vie, qui enfante la vie, parce qu’elle nous parle d’amour, parce que c’est l’Amour de Dieu incarné, et l’Amour ne meurt pas, au contraire, il triomphe du mal et de la mort.
Celui qui se laisse regarder par Jésus crucifié est re-créé, il devient une « nouvelle créature ».
Homélie du pape François, place Saint-François, Assise, vendredi 4 octobre 2013
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| Sujet: Re: La Semaine Sainte avec le Pape François 18/4/2014, 21:14 | |
| Célébration de la Passion du Seigneur : une homélie sur la figure de Judas2014-04-18 Radio Vatican Le Pape François vénère la Croix lors de la célébration de la Passion C’est dans la basilique Saint-Pierre que le Pape François a présidé vendredi en début de soirée la célébration de la Passion du Seigneur, l’office du Vendredi Saint qui se compose de la liturgie de la Parole, suivie de la vénération de la Croix et qui s’achève avec la communion. Selon l’ancienne tradition de l’Eglise, on ne célèbre pas de sacrements le Vendredi Saint, hormis le sacrement de pénitence et celui des malades. Après la messe du Jeudi Saint, la veille, les autels ont été dépouillés de leurs nappes, les tapis ont été roulés, et tout ce qui est beau ou superflu a été retiré de l'église ou caché. L'orgue, les instruments de musique et les cloches restent silencieux. Au Vatican, comme chaque année, l’homélie a été confiée au prédicateur de la Maison pontificale, le père Raniero Cantalamessa. Une homélie centrée sur la figure de Judas, le traître, cette figure qui a tant à nous dire. L'argent est le vrai concurrent de Dieu La trahison de Judas est l’un des drames les plus sombres de la liberté humaine. D’emblée, le prédicateur a voulu balayer la thèse selon laquelle Judas aurait été un militant, une sorte de Brutus qui tue Jules César en pensant sauver la république. Non, selon les Evangiles, Judas trahit pour de l’argent. Et cela ne doit pas nous surprendre, car l’argent c’est l’idole par excellence, la racine de tous les maux. On trahit pour obtenir quelque pouvoir ou quelque bénéfice temporel. C’est l’argent, a martelé le père Cantalamessa, qui est derrière le commerce de la drogue, l’exploitation de la prostitution, la corruption politique, la fabrication et le commerce des armes, la vente d’organes humains enlevés à des enfants. La crise financière est due en bonne partie à l’exécrable avidité d’argent de la part de quelques uns. Attention au Judas qui se cache en nous Faisant allusion aux scandales qui ont défrayé la chronique en Italie, le prédicateur a fustigé les administrateurs de l’argent public qui soutirent de l’argent de la caisse commune, ceux qui perçoivent des salaires ou des retraites faramineux et qui refusent de renoncer à leurs privilèges. La trahison de Judas continue dans l’histoire mais, avertit le prédicateur, pas seulement dans les affaires retentissantes. Attention au Judas qui se cache au fond de nous, quand nous sommes infidèles à notre conjoint, à notre conscience, aux exigences de notre état. L’homélie du père Canatalamessa s’est achevée par un appel à s’en remettre à Celui qui volontiers pardonne. Le plus grand péché de Judas ne fut pas d’avoir trahi Jésus, mais d’avoir douté de sa miséricorde. Le texte intégral de l'homélie du Père Cantalamessa : - Spoiler:
L’histoire divine et humaine de Jésus renferme de nombreux petits récits d’hommes et de femmes entrés dans le rayon de sa lumière ou de son ombre. Le plus tragique est celui de Judas Iscariote. L’un des rares faits attestés, avec la même importance, par les quatre Evangiles et par le reste du Nouveau Testament. La première communauté chrétienne a beaucoup réfléchi à son histoire et nous ferions mal de ne pas faire la même chose. Celle-ci a tant à nous dire. Judas a été choisi dès la première heure pour être l’un des Douze. En insérant son nom dans la liste des apôtres l’évangéliste Luc écrit « Judas Iscariote qui devint (egeneto) un traître » (Lc 6, 16). Donc Judas n’était pas né traître et il ne l’était pas au moment où Jésus l’a choisi; il le devint ! Nous sommes devant un des drames les plus sombres de la liberté humaine. Pourquoi le devint-il ? Il n’y a pas si longtemps, quand la thèse de Jésus « révolutionnaire » était à la mode, on a cherché à donner à son geste des motivations idéales. Certains ont vu dans son surnom « Iscariote » une déformation du mot « sicariote », c’est-à-dire faisant partie du groupe de zélotes extrémistes qui prônaient l’emploi du glaive (sica) contre les Romains; d’autres ont pensé que Judas a été déçu de la façon dont Jésus suivait son idée du « royaume de Dieu » et qu’il voulait lui forcer la main, en le poussant à agir aussi au plan politique contre les païens. C’est le Judas du célèbre « Jésus Christ Superstar » et d’autres spectacles et romans récents. Un Judas pas loin d’un autre célèbre traître de son bienfaiteur : Brutus, qui tua Jules César, en pensant de sauver ainsi la république ! Ces reconstructions sont respectables quand elles revêtent quelque dignité littéraire ou artistique, mais elles n’ont aucun fondement historique. Les évangiles – seules sources dignes de foi que nous ayons sur le personnage – parlent d’un motif plus terre-à-terre : l’argent. Judas avait reçu la garde de la bourse commune du groupe; à l’occasion de l’onction de Béthanie il avait protesté contre le gaspillage du précieux parfum versé par Marie sur les pieds de Jésus, non pas par souci des pauvres, relève Jean, mais parce que « c’était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait ce que l’on y mettait » (Jn 12,6). Sa proposition aux chefs des prêtres est explicite: « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Ils lui remirent trente pièces d’argent » (Mt 26, 15). Mais pourquoi être surpris par cette explication et la trouver trop banale ? N’est-ce pourtant pas presque toujours comme ça aujourd’hui ? Mammon, l’argent, n’est pas une idole parmi tant d’autres; c’est l’idole par antonomase : littéralement, « l’idole en métal fondu » (cf. Ex 34, 17). Et l’on comprend pourquoi. Qui est, objectivement, sinon subjectivement (autrement dit, dans les faits, si non dans les intentions), le vrai ennemi, le concurrent de Dieu, dans ce monde ? Satan ? Mais aucun homme ne décide de servir Satan, sans raison. S’il le fait c’est parce qu’il croit obtenir de lui quelque pouvoir ou quelque bénéfice temporel. Qui est, dans les faits, l’autre-maître, l’anti-Dieu, Jésus nous le dit clairement: « Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent » (Mt 6, 24). L’argent est le « dieu visible », contrairement au vrai Dieu qui est invisible. Mammon est l’anti-dieu car il crée un univers spirituel alternatif, donne un autre objet aux vertus théologales. La foi, l’espérance et la charité ne reposent plus sur Dieu, mais sur l’argent. Une affreuse inversion de toutes les valeurs se met en marche. « Tout est possible pour celui qui croit », disent les Ecritures (Mc 9, 23); or le monde dit : « Tout est possible pour celui qui a de l’argent ». Et, à un certain niveau, tous les faits semblent lui donner raison. « La racine de tous les maux – disent les Ecritures - c’est l’amour de l’argent » (1 Tm 6,10). Derrière chaque mal de notre société il y a l’argent, ou du moins il y a aussi l’argent. Celui-ci est le Moloch de la Bible, auquel on sacrifiait les petits garçons et les petites filles (cf. Jr 32, 35), soit le dieu aztèque, auquel il fallait offrir quotidiennement un certain nombre de cœurs humains. Qu’y a-t-il derrière le commerce de la drogue qui détruit tant de vies humaines, l’exploitation de la prostitution, le phénomène des différentes mafias, la corruption politique, la fabrication et le commerce des armes, voire même – chose horrible à se dire – derrière la vente d’organes humains enlevés à des enfants ? Et la crise financière que le monde a traversé et que ce pays traverse encore, n’est-elle pas due en bonne partie à cette « exécrable avidité d’argent », l’auri sacra fames, de la part de quelques uns ? Judas commença par soutirer un peu d’argent de la caisse commune. Cela ne dit-il rien à certains administrateurs de l’argent public ? Mais sans penser à ces moyens criminels pour accumuler de l’argent, n’est-il déjà pas un scandale que certains perçoivent des salaires et des retraites cinquante ou cent fois supérieurs aux salaires et retraites de ceux qui travaillent à leurs dépendances et qu’ils élèvent la voix dès que se profile l’éventualité de devoir renoncer à quelque chose, en vue d’une plus grand justice sociale ? Dans les années 70 et 80, pour expliquer, en Italie, les soudains renversements politiques, les jeux occultes de pouvoir, le terrorisme et les mystères en tout genre dont était frappée la coexistence civile, s’affirmait l’idée, presque mythique, de l’existence d’un « grand Vieux » : un personnage rusé et puissant qui, en coulisses, aurait manipulé tous les fils, à des fins que lui seul connaissait. Ce « grand Vieux » existe vraiment, ça n’est pas un mythe ; il s’appelle Argent! Comme toutes les idoles, l’argent est « faux et menteur » : il promet la sécurité alors qu’il l’enlève ; il promet la liberté alors qu’il la détruit. Saint François d’Assise décrit, de manière inhabituellement sévère, la fin d’une personne ayant vécu uniquement pour augmenter son « capital ». La mort approche ; on fait venir le prêtre. Celui-ci demande au moribond : « Veux-tu recevoir l’absolution de tes péchés ? », et il « oui » : « Veux-tu, dans la mesure où tu le peux, prendre sur ta fortune pour réparer tes fautes et restituer à ceux que tu as volés et trompés ? » Et lui: « Je ne peux pas ». « Pourquoi ne peux-tu pas ? » « Parce que j'ai tout remis entre les mains de mes parents et amis ». Ainsi, il meurt impénitent et dès qu’il est mort ses parents et ses amis disent entre eux: « Maudite soit son âme ! Il aurait pu amasser bien d’avantage et nous le laisser, et il ne l’a pas fait ! » Que de fois, en cette période, avons-nous dû repenser à ce cri que Jésus lança au riche de la parabole qui avait amassé des biens à n’en plus finir et qui se sentait en sécurité pour le restant de sa vie: « Cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ? » (Lc 12,20). Des hommes placés à des postes de responsabilité qui ne savaient plus dans quelle banque ou dans quel paradis fiscal amasser les recettes de leur corruption se sont retrouvés sur le banc des accusés, ou dans la cellule d’une prison, juste au moment où ils s’apprêtaient à se dire: « Maintenant profites-en, mon âme ». Pour qui l’ont-ils fait ? Cela valait-il la peine ? Ont-ils vraiment fait le bien de leurs enfants et de leur famille, ou du parti, si c’est cela qu’ils cherchaient ? Ou alors ne se sont-ils pas ruinés eux-mêmes et les autres ? Le dieu argent se charge de punir lui-même ses adorateurs. La trahison de Judas continue dans l’histoire et le « trahi » c’est toujours lui, Jésus. Judas vendit le chef, ses adeptes vendent son corps, parce que les pauvres sont les membres du Christ: « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). Mais la trahison de Judas ne se poursuit pas seulement dans les affaires retentissantes comme celles que je viens d’évoquer. Ça serait pratique pour nous de penser cela, mais il n’en est pas ainsi. L’homélie que don Primo Mazzolari prononça un Jeudi Saint sur « Notre frère Judas » est restée célèbre : « Laissez-moi penser un moment au Judas qui est au fond de moi, avait-il dit aux quelques paroissiens présents devant lui, au Judas qui est peut-être aussi en vous ». On peut trahir Jésus aussi pour d’autres formes de récompense qui ne soient pas les trente pièces d’argent. Trahit le Christ celui ou celle qui trahit son épouse ou son époux. Trahit Jésus le ministre de Dieu infidèle à son état, ou qui au lieu de paître ses brebis se paît lui-même. Trahit Jésus quiconque trahit sa conscience. Je peux le trahir moi aussi, en ce moment – et la chose me fait trembler – si pendant que je prêche sur Judas je me préoccupe plus de l’approbation de l’auditoire que de participer à l’immense peine du Sauveur. Judas avait des circonstances atténuantes que nous n’avons pas. Il ne savait pas qui était Jésus, il pensait seulement qu’il était « un homme juste » ; il ne savait pas qu’il était le Fils de Dieu, nous, si. Comme chaque année, à l’approche de Pâques, j’ai voulu réécouter la « Passion selon saint Matthieu » de Bach. Il y a un détail qui me fait sursauter à chaque fois. A l’annonce de la trahison de Judas, tous les apôtres demandent à Jésus: « Serait-ce moi, Seigneur ? » « Herr, bin ich’s ? » Mais avant de nous faire écouter la réponse du Christ, annulant toute distance entre l’événement et sa commémoration, le compositeur insère un chœur qui commence ainsi: « C’est moi, c’est moi le traître ! Je dois faire pénitence ! », « Ich bin’s, ich sollte büßen ». Comme tous les chœurs de cette œuvre, celui-ci exprime les sentiments du peuple qui écoute; il est une invitation à confesser nous aussi nos péchés. L’Evangile décrit la fin horrible de Judas: « Alors, en voyant que Jésus était condamné, Judas, qui l’avait livré, fut pris de remords ; il rendit les trente pièces d’argent aux grands prêtres et aux anciens. Il leur dit : « J’ai péché en livrant à la mort un innocent. » Ils répliquèrent : « Que nous importe ? Cela te regarde ! » Jetant alors les pièces d’argent dans le Temple, il se retira et alla se pendre » (Mt 27, 3-5). Mais ne portons pas de jugement hâtif. Jésus n’a jamais abandonné Judas et personne ne sait où il est tombé au moment il s’est lancé de l’arbre, la corde au cou : si c’est dans les mains de Satan ou dans celles de Dieu. Qui peut dire ce qui s’est passé dans son âme à ces derniers instants ? « Ami », avait été le dernier mot de Jésus à son égard dans le jardin des oliviers et il ne pouvait l’avoir oublié, tout comme il ne pouvait avoir oublié son regard. Il est vrai qu’en parlant de ses disciples au Père, Jésus avait dit de Judas: « Aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte » (Jn 17, 12), mais ici, comme dans tant d’autres cas, il parle dans la perspective du temps et non de l’éternité. L’autre parole terrible dite sur Judas: « Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! » (Mc 14, 21) s’explique elle aussi par l’énormité du fait, sans besoin de penser à un échec éternel. Le destin éternel de la créature est un secret inviolable de Dieu. L’Eglise nous garantit qu’un homme ou une femme proclamés saints sont dans la béatitude éternelle; mais d’aucun celle-ci ne sait s’il est certainement en enfer. Dante Alighieri qui, dans la Divine Comédie, situe Judas dans les profondeurs de l’enfer, raconte la conversion au dernier moment de Manfred, le fils de Frédéric II, roi de Sicile. Tout le monde, à l’époque, pensait qu’il était damné parce que mort excommunié. Blessé à mort durant une bataille, il confie au poète qu’au dernier moment de sa vie, il se rendit en pleurant à celui « qui volontiers pardonne » et du purgatoire, à travers le poète, envoie sur terre ce message qui vaut aussi pour nous : Horribles furent mes péchés ; Mais la bonté divine a si grands bras Qu’elle prend ce qui se rend à elle (Purgatoire,III, 118-120). Voilà à quoi l’histoire de notre frère Judas doit nous pousser: à nous rendre à celui qui volontiers pardonne, à nous jeter nous aussi dans les grands bras du crucifié. Dans l’histoire de Judas, ce qui importe le plus , ce n’est pas sa trahison, mais la réponse que Jésus lui donne. Il savait bien ce qui était en train de mûrir dans le cœur de son disciple ; mais il ne l’expose pas, il veut lui donner la possibilité jusqu’à la fin de revenir en arrière, comme s’il le protégeait. Il sait pourquoi il est venu, mais il ne refuse pas, dans le Jardin des oliviers, son baiser de glace, allant même jusqu’à l’appeler mon ami (Mt 26, 50). De même qu'il chercha le visage de Pierre après son reniement pour lui donner son pardon, qui sait s’il n’aura pas cherché aussi celui de Judas à quelque tournant de son chemin de croix! Quand sur la croix il prie: « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 34), il n’exclut certainement pas Judas. Alors, nous, que ferons-nous ? Qui suivrons-nous, Judas ou Pierre ? Pierre eut des remords de ce qu’il avait fait, mais Judas eut lui aussi un tel remord qu’il s’écria : « J’ai trahi le sang innocent !» et il rendit les trente pièces d’argent. Alors, où est la différence ? En une seule chose : Pierre eut confiance en la miséricorde du Christ, pas Judas ! Le plus grand péché de Judas ne fut pas d’avoir trahi Jésus, mais d’avoir douté de sa miséricorde. Si nous l’avons imité, qui plus qui moins, dans la trahison, ne l’imitons pas dans ce manque de confiance dans le pardon. Il existe un sacrement où il est possible de faire une expérience sûre de la miséricorde du Christ : le sacrement de la réconciliation. Quel beau sacrement ! Il est doux de faire l’expérience de Jésus comme maître, comme Seigneur, mais encore plus doux d’en faire l’expérience comme Rédempteur : comme celui qui vous sort du gouffre, comme Pierre de la mer, qui vous touche, comme il fit avec le lépreux, et vous dit : « Je le veux, sois purifié ! » (Mt 8,3). La confession nous permet de vivre ce que l’Eglise dit du péché d’Adam dans l’Exultet pascal: « O heureuse faute qui nous a mérité un tel et un si grand Rédempteur ! » Jésus sait faire de toutes les fautes humaines, une fois que nous sommes repentis, des « heureuses fautes », des fautes dont on ne garde aucun souvenir si ce n’est celui de l’expérience de miséricorde et de tendresse divine dont elles furent l’occasion ! J’ai un vœu à faire, à moi-même et à vous tous, Vénérables Pères, frères et sœurs : que le matin de Pâques nous puissions nous réveiller et entendre résonner dans nos cœurs les paroles d’un grand converti de notre temps, le poète et dramaturge Paul Claudel : « Mon Dieu, je suis ressuscité et je suis encore avec Toi ! Je dormais et j’étais couché ainsi qu’un mort dans la nuit. Dieu dit : Que la lumière soit ! Et je me suis réveillé comme on pousse un cri ! […] Mon père qui m’avez engendré avant l’Aurore, je me place dans Votre Présence. Mon cœur est libre et ma bouche est nette, mon corps et mon esprit sont à jeun. Je suis absous de tous mes péchés que j’ai confessés un par un. L’anneau nuptial est à mon doigt et ma face est nettoyée. Je suis comme un être innocent dans la grâce que Vous m’avez octroyée* ». C'est cela que la Pâque du Christ peut faire de nous.
(*) Paul Claudel, Prière pour le dimanche matin, in Œuvres poétiques (Paris, Gallimard, 1967), 377).
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| Sujet: Re: La Semaine Sainte avec le Pape François 19/4/2014, 10:36 | |
| Samedi Saint
Sortir de soi-même
« Vivre la Semaine sainte, c’est entrer toujours davantage dans la logique de Dieu, dans la logique de la Croix, qui n’est pas avant tout celle de la douleur et de la mort, mais celle de l’amour et du don de soi qui apporte la vie. C’est entrer dans la logique de l’Évangile.
Suivre, accompagner le Christ, demeurer avec Lui exige de “ sortir ”, sortir. Sortir de soi-même, d’une manière de vivre la foi lasse et routinière, de la tentation de s’enfermer dans nos propres schémas qui finissent par refermer l’horizon de l’action créative de Dieu.
Dieu est sorti de lui-même pour venir au milieu de nous, il a planté sa tente parmi nous pour nous apporter sa miséricorde qui sauve et donne espérance.
Nous aussi, si nous voulons le suivre et rester avec Lui, nous ne devons pas nous contenter de rester dans l’enclos des quatre-vingt-dix-neuf brebis, nous devons “ sortir ”, chercher avec Lui la brebis égarée, la plus éloignée.
Souvenez-vous bien : sortir de nous-mêmes, comme Jésus, comme Dieu est sorti de lui-même en Jésus et Jésus est sorti de lui-même pour nous tous.
(...). Dieu pense comme le Samaritain qui ne passe pas près du malheureux en le plaignant ou en regardant ailleurs, mais en le secourant sans rien demander en échange ; sans demander s’il était juif, s’il était païen, s’il était samaritain, s’il était riche, s’il était pauvre : il ne demande rien. Il ne demande pas ces choses-là, il ne demande rien. Il lui vient en aide : Dieu est ainsi. Dieu pense comme le pasteur qui donne sa vie pour défendre et sauver les brebis. »
Audience générale, place Saint-Pierre, mercredi 27 mars 2013 |
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| Sujet: Re: La Semaine Sainte avec le Pape François 19/4/2014, 11:32 | |
| La Croix : « monstruosité de l'homme et immensité de la miséricorde de Dieu »
2014-04-19 Radio Vatican
Le Pape François a présidé vendredi soir le chemin de Croix au Colisée, dans le centre de Rome. Un rendez-vous traditionnel pour des milliers de Romains et de pèlerins du monde entier qui viennent revivre les étapes de la Passion du Christ. Cette année, les méditations de ce chemin de Croix ont été écrites par Mgr Bregantini, évêque de Campobasso bien connu pour ses prises de position contre la mafia calabraise dans le sud de l’Italie.
Face à la Croix on trouve à la fois « la monstruosité de l'homme » et « l'immensité de la miséricorde de Dieu » a lancé le Pape dans un bref discours à l’issue de cette Via Crucis. La crucifixion de Jésus résume toutes les « injustices, toute l’amertume de la trahison de Judas et de Pierre, toute la vanité des puissants, toute l’arrogance des faux amis ». Ce sont les mots prononcés par François à la fin du chemin de croix, une méditation qui n’était pas prévu, devant quelques 40'000 fidèles réunis devant le Colisée.
« Dans la Croix, nous voyons la monstruosité de l’homme quand il se laisse guider par le mal, a poursuivi le Souverain Pontife. Mais nous voyons aussi l’immensité de l’amour de Dieu qui ne s’occupe pas de nous selon nos pêché, mais selon sa miséricorde ».
A chacune des quatorze stations correspondaient les blessures du monde contemporain, les nouveaux crucifiés. Cette année, ouvriers, SDF, immigrés, détenus ou encore anciens toxicomanes ont été invité à porter la croix. Le pape a demandé de se rappeler des malades, des personnes abandonnés sous le poids de la croix. Pour que sous cette croix, ils trouvent la force de l’espoir, de la résurrection et de l’amour de Dieu.
Les méditations de ce chemin de Croix, le deuxième pour François, ont été écrites par Mgr Bregantini. La croix d’aujourd’hui est pour lui celle que portent ceux qui souffrent de la crise économique, des cancers dus aux déchets toxiques, de la criminalité, de la drogue, de la surpopulation carcérale, de la corruption.
Autant de maux que le pape François a tenu à souligner hier soir. Mais dans ses méditations, l’archevêque italien a voulu aussi mettre en avant quatre figures positives : Simon de Cyrène qui symbolise la solidarité et le bénévolat ; Véronique, la douceur gratuite de ceux qui agissent non pas pour posséder mais pour donner ; les femmes de Jérusalem, dont l’attitude n’est pas la commisération qui écrase mais la compassion qui fait mûrir, la force qui s’enracine dans la douleur de l’autre et la rachète ; enfin l’étreinte entre Marie et Jésus : Mgr Bregantini a voulu y associer toute la douceur et la beauté des mères qui ont perdu un enfant dans un accident ou par un délit mafieux, mais qui sentent que cet enfant n'est pas perdu tant qu'il est aimé.
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| Sujet: Re: La Semaine Sainte avec le Pape François | |
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