L'autre

En discutant avec des personnes non-croyantes sur un autre forum quelque chose m'est venu que je souhaiterais partager avec vous. En fait, c'est une idée qui fait parti d'une ensemble de choses qui me trottent toutes dans les tête depuis un bon moment.

La foi. On parle souvent de "la foi" en ce qui concerne Dieu. Mais dans notre langage, il existe aussi "la foi en l'autre". Et que l'on soit croyants ou pas, nous sommes obligé d'approcher l'autre par ce prisme. La foi, ou la confiance, "ça se gagne" dit on. L'autre est un mystère, un inconnu, il est concret certes mais nous ne savons pas grand chose de lui pas plus que lui même en sache beaucoup plus d'ailleurs. En fait, je crois que l'autre, est la meilleure explication de ce qu'est la foi lorsque nous nous adressons à des non croyants.

Au delà, il y a la "relation". Or, ici encore, nous sommes dans la foi chrétienne qui est "relation". J'aurais souhaité que nous partagions ensemble sur ces points.

Bonjour Marc et bonne idée que ce fil

Oui, l'autre fait peur déjà, il n'y a qu'à voir les regards envers de nouveaux voisins par exemple.
Moi même, lorsque je suis arrivée en Bretagne, j'étais "la parisienne" dans tout ce qu'il y a de péroratif...

Pour se faire accepter, il faut dialoguer et c'est ce que je m'efforce de faire avec les nouveaux arrivants dans notre village.

La confiance n'est pas automatique, il faut du temps.

En fait, nous savons que notre relation à Dieu est aussi ordonnée à notre relation à l'autre. Avoir confiance en l'autre, tout comme en Dieu, c'est un "saut dans le vide" et cette expérience nous la faisons tous.

Je discutais de ce sujet sur un topic où il était question d'opposer la foi et la raison. Et finalement, on en arrive à se dire, qu'en faisant l'option de "faire confiance", nous ne pouvons - tous -n'avoir que la foi. J'ai trouvé cela magnifique, merveilleux. En entretenant notre "relation à l'autre" sur la base de la confiance, nous nous préparons concrètement à la venue du Seigneur.

Il y a beaucoup de parallèles à cela dans mes réflexions mais aussi - et ce récemment - dans ma vie de prière.

J'ai toujours eu du mal à me représente Jésus dans ma prière, du mal à voir cette personne à laquelle je m'adressais. Mais récemment, j'ai entrepris de ne plus voir, ne plus parler, juste d'offrir en silence.

C'est alors que quelque chose m'est venu. Le Saint Suaire. La recherche d'une repère concret de la présence de Dieu et de la venue de notre sauveur.

A partir de ce jour là, partant de lui, ma vie de prière à changé. J'avais l'impression de VRAIMENT voir le Christ en prière....

Je crois qu'il y a ici quelque chose de capital, de très important. L'autre, n'est il pas celui qui à froid, qui a soif, qui à faim, qui est en prison et qui en même temps est le Christ ?

"Ce que vous faites au plus petit de mes frères, c'est à moi que vous le faites."

Je crois qu'il y a ici quelque chose de capital, de très important. L'autre, n'est il pas celui qui à froid, qui a soif, qui à faim, qui est en prison et qui en même temps est le Christ ?

Pour moi, c'est tout à fait cela Marc, mais j'ai fait beaucoup dans l'Action Catholique et là, on nous apprend que Jésus est présent, même là où on ne Le connait pas. A nous donc de Le reconnaitre dans l'autre.

La foi. On parle souvent de "la foi" en ce qui concerne Dieu. Mais dans notre langage, il existe aussi "la foi en l'autre".

Hum... Comment dire... N'y a-t-il rien de dérangeant dans votre phrase ?

Espérance a écrit:

Je crois qu'il y a ici quelque chose de capital, de très important. L'autre, n'est il pas celui qui à froid, qui a soif, qui à faim, qui est en prison et qui en même temps est le Christ ?

Pour moi, c'est tout à fait cela Marc, mais j'ai fait beaucoup dans l'Action Catholique et là, on nous apprend que Jésus est présent, même là où on ne Le connait pas. A nous donc de Le reconnaitre dans l'autre.

- L'autre, c'est aussi la personne antipathique, le puissant, le riche, le salopard... Plus difficiles à aimer !

Jeff_ a écrit:

La foi. On parle souvent de "la foi" en ce qui concerne Dieu. Mais dans notre langage, il existe aussi "la foi en l'autre".

Hum... Comment dire... N'y a-t-il rien de dérangeant dans votre phrase ?

En effet, même si nous parlons de la foi en Dieu et en l'autre, l'amour pour Dieu et pour l'autre, je crois que même si la foi en l'autre n'est pas une foi "complète", elle est tout de même une amorce de celle-ci.

Il convient en effet de définir la foi ! La foi, c'est croire, avoir confiance, s'engager, être fidèle, adhérer, se remettre en question. Ce dernier point est plus délicat comme découlant de la foi.

L'autre, quant à lui, il est inconnu. Il est réel physiquement mais nous ne savons rien de lui. Jésus fut justement "une autre" durant son ministère terrestre. Très souvent, je me demande si nous aurions cru en Lui, ignorant tout de Lui et des évangiles si nous avions vécu à Son époque et que nous l'aurions rencontré.

Jésus est l'Autre, le Tout-Autre...

Avoir foi en une personne ne retire rien à Dieu. Il y a quelques personnes en qui j'ai une foi totale.

Tout à fait ! Considérant d’ailleurs que c'est Dieu qui nous donne cette foi !

En fait, en expliquant les choses ainsi, il est beaucoup plus facile de faire comprendre que nul n'échappe à la foi. Il est facile de faire comprendre ce qu'est la foi, qu'elle n'est pas étrangère au réel, qu'il n'est pas possible de l'opposer à la raison, la lucidité.