François Hollande se prend pour Hérode ou Henri VIII
De Me Trémolet de Villers dans Présent :
"Commentant le passage de l’Evangile où saint Marc rapporte le martyre de Jean le Baptiste, le curé de ma paroisse nous faisait observer que saint Jean était mort pour avoir rappelé la dignité du mariage, qui n’était pas encore le mariage chrétien mais qui était déjà la figure de l’union entre Israël et son Dieu.
Après tout, de quoi se mêlait Jean de reprendre ainsi Hérode, en public, parce qu’il avait épousé la femme de son frère !
Hérode ne lui en voulut pas.
C’était un débonnaire, faible, mou, mais pas méchant de nature, plutôt conciliant et conciliateur et c’est probablement à ses dons de négociateur qu’il devait sa place et son succès.
Nous connaissons l’histoire.
C’est Hérodiade, sa femme, qui en voulut à Jean et c’est par la danse de sa fille qu’elle obtint, sur un plateau d’argent, à la fin d’un banquet d’anniversaire, la tête du prophète.
« Comme un écho prémonitoire… », nous dit encore notre curé.
Il aurait pu ajouter que, dans la lignée de Jean le Baptiste, c’est pour l’honneur du mariage, chrétien cette fois, que Thomas More fut lui aussi décapité sur ordre de son Roi qui, toujours à cause du mariage, devint schismatique, entraînant avec lui son royaume qui vit encore dans cette déchirure.
Ce n’est donc pas rien, dans l’histoire, que cette question du mariage, et la conduite personnelle de ceux que le hasard, l’hérédité, l’ambition ou l’élection ont portés à la magistrature suprême pèse d’un grand poids.
[...] Voici, pour la première fois de notre histoire, depuis Clovis, à la place de chef d’Etat, un homme qui a manifesté et manifeste, en acte, jusque dans le Palais national où il décide de notre destin et engage la vie de nos soldats, le mépris le plus absolu du mariage.
Un mépris tranquille, souriant, évident, qui n’a besoin d’aucune déclaration non plus que de la moindre démonstration. [...]
François Hollande, après avoir affiché longtemps qu’il était possible d’être bon père et bon compagnon, de former une famille sans passer ni devant le maire, ni moins encore devant le curé, installe aujourd’hui, au sommet de l’Etat, l’adultère public comme règle de vie, méprisant et le mariage, et son contraire juridique, le divorce.
Le couple présidentiel est paisiblement hors la loi, témoignant ainsi qu’en ce domaine des relations amoureuses ou sentimentales, ou sexuelles ou d’intérêt commun, la loi est totalement inutile.
[...] Nos évêques qui ont par grâce la fonction prophétique peuvent lui parler comme Jean le Baptiste parlait à Hérode, mais tout citoyen, de sa seule qualité de citoyen, est en droit d’exiger de lui qu’il applique la Constitution et qu’il fasse le métier pour lequel il a été élu, et auquel il a été candidat.
Ce métier se résume en définitive à peu de choses, assurer la paix civile, la tranquillité de l’ordre.
C’est cette paix civile, cette tranquillité de l’ordre, que son gouvernement en proie à ses démons partisans et une assemblée irresponsable menacent gravement.
Ou il demande à ce gouvernement de retirer ce projet de loi afin de calmer la légitime émotion d’une grande partie, voire d’une forte majorité de la population, ou il sera très bientôt contraint, comme d’autres avant lui, de faire face au désordre, à la colère et de procéder ensuite, à chaud, à un remaniement ministériel, à une dissolution de l’assemblée… sans préjudice de conséquences plus graves.
Au fond, M. Hollande, puisque vous n’avez jamais voulu vous approcher du mariage, gardez cette distance. Ne vous occupez pas de lui ! Hérode, Henri VIII, Jean le Baptiste, saint Thomas More, tout ça c’est beaucoup trop pour un président normal.
Michel Janva