Qu'est ce que le dolorisme ?

Je ne sais si je poste ma question dans le bon fil, parfois je vous avoue que suis perdue il y a tellement de sujets !

J'entends souvent parler de dolorisme, se complaire dans le dolorisme et vraiment je ne comprends pas ce que les personnes entendent par là ?

Est ce une nouvelle mode ? ou moi qui suis en retard

Chère Elise,

Le dolorisme chrétien consiste à dire que la soufrance est bonne en elle-même.
Du coup, ses adeptes s'infligent volontairement des souffrances et font la louange de la souffrance pour elle-même.



La théologie chrétienne de la souffrance affirme que ce qui est bon, c'est la REDEMPTION.

Or ce qui conduit à la rédemption le plus sûrement, c'est l'humilité et l'amour.

En elle-même, la souffrance est un mal.
Mais il s'avère que ce qui produit le plus d'humilité en nous, c'est le fait d'avoir souffert. De plus, il n'y a pas de plus grand amour que d'aimer même dans la souffrance.

Voyez vous la nuance?

Dans le dolorisme, la souffrance en elle-même est un bien.
Dans le christianisme, elle est un mal et peut produire un bien: le salut.

Le dolorisme consiste à aimer la souffrance en tant que souffrance et à s'y complaire, et non à raison des fruits que, par grâce, Dieu peut en faire surgir.

C'est une déviation.

Merci Cher Arnaud pour votre réponse ! je vois bien la nuance et je suis d'accord avec vous ! maintenant je comprends ce que notre diacre voulait dire ne pas sombrer dans le dolorisme , mais avec le travail qu'on a je n'ai jamais le temps de lui demander ce qu'il entend par là maintenant je sais !


Merci aussi à Olivier, je vais encore bien méditer sur vos réponses à tous deux !

Le dolorisme est aussi de s'apitoyer sur les souffrances de Jésus et de Marie. Penser ou méditer seulement sur l'agonie, le Sang, les souffrances, les tourments, sans jamais se rappeler de la Résurrection.

Réfléchissez aux images que vous affectionnez. Est-ce que Jésus ou Marie sont toujours en pleurs, en sang, en souffrance ou si vous avez aussi et principalement des images qui montrent la joie, la Résurection, La Miséricorde, la Lumière.

Sylvie

Sylvie a écrit:

Réfléchissez aux images que vous affectionnez. Est-ce que Jésus ou Marie sont toujours en pleurs, en sang, en souffrance ou si vous avez aussi et principalement des images qui montrent la joie, la Résurection, La Miséricorde, la Lumière.

Ni l'un, ni l'autre. Principalement ses prédications et c'est tout.

Chère Sylvie,

Le Christ agonisant est notre présent.
Le Christ crucifié est notre avenir.
Le Christ ressuscité est notre espérance.

Il faut tenir les trois ensemble. L'Eglise catholique a insisté sur le Christ agonisant et crucifié, l'Eglise orthodoxe sur le Christ ressuscité.

Deux poumons...

Le premier regarde celui qu'il a transpercé.
La joie du second est complète.

Ce qu'une seule tradition n'aurait pu que difficilement tenir, la division l'aura préservé.

Sylvie a écrit:

Le dolorisme est aussi de s'apitoyer sur les souffrances de Jésus et de Marie. Penser ou méditer seulement sur l'agonie, le Sang, les souffrances, les tourments, sans jamais se rappeler de la Résurrection.

Réfléchissez aux images que vous affectionnez. Est-ce que Jésus ou Marie sont toujours en pleurs, en sang, en souffrance ou si vous avez aussi et principalement des images qui montrent la joie, la Résurection, La Miséricorde, la Lumière.

Sylvie

L'image que j'affectionne le plus c'est le visage du christ Miséricordieux !

je ne regarde que celle là en fait !

et Marie c'est surtout le visage de ND de la Salette et ND de Fatima !

Au sujet du dolorisme, je me rappelle avoir lu un témoignage sur les pratiques des convulsionnaires de Saint-Médard...des fous furieux déjantés

Hallucinant :|

Laurent a écrit:

Au sujet du dolorisme, je me rappelle avoir lu un témoignage sur les pratiques des convulsionnaires de Saint-Médard...des fous furieux déjantés

Hallucinant :|

Laurent pourrais tu raconter un peu cette histoire des convulsionnaires de Saint-Médard, tu as piqué ma curiosité ! :DD

J'aimerais en savoir un peu plus si possible, des fous furieux !!!!

Ouvrez un nouveau fil. Car c'est plutôt en rapport avec la possession satanique.

Oui Laurent ouvre un nouveau fil sur la possession satanique ! !

"Ce n'est pas pour rire que je vous aimés", dit le Christ à...sainte M.M. Alacoque?

En tout cas, il me semble que la contemplation du Christ en croix n'a rien de doloriste : tout dépend du regard que l'on porte sur Lui, de la méditation... J'ai vu, il y a peu, un magnifique Christ en croix du XVIème siècle, dans l'église de Mozac, je crois, tout près de Riom (Puy-de-Dôme) : misérable, dépouillé à l'extrême (certains de ses bras s'étaient cassés, on les avait reconstitués à l'aide de tiges métalliques), Il est le Serviteur souffrant d'Isaïe...

De même, Marie au pied de la Croix, est un sujet de méditation particulièrement fécond...

Ce ne sont donc pas les images en elles-mêmes qui importent, mais notre interprétation, notre foi. Marie et son Fils dans l'épreuve, nous soutiennent énormément, ils ont vécu l'impensable!

Bon, bon, à la demande générale, ouverture d'un nouveau fil

Votre curiosité va être satisfaite au-delà de vos espérances, parce que là, c'est grave de chez grave

Citation :

"Ce n'est pas pour rire que je vous aimés", dit le Christ à...sainte M.M. Alacoque?

à sainte Angèle de Foligno.
"Ce n'est pas pour rire que je t'ai aimée".

Merci beaucoup, Dominique!

Définition de Larousse:
Dolorisme:Doctrine ou tendance qui exalte la valeur morale de la douleur.

Rechercher la souffrance pour elle même est du masochisme et non du dolorisme.

Ceci dit en considérant la définition de Larousse, la religion chrétienne est bien doloriste dans la mesure où Jésus a donné une valeur rédemptrice à toute souffrance, chaque fois qu'on la vit en union avec Lui.

pechemignon a écrit:

(...) la religion chrétienne est bien doloriste (..)

ben, oui.

Invité a écrit:

Je ne sais si je poste ma question dans le bon fil, parfois je vous avoue que suis perdue il y a tellement de sujets !

J'entends souvent parler de dolorisme, se complaire dans le dolorisme et vraiment je ne comprends pas ce que les personnes entendent par là ?

Est ce une nouvelle mode ?   ou moi qui suis en retard  

Pour être une bonne chrétienne il faut souffrir, d'ou le dolorisme .
Si l'on ne souffre pas ce n'est pas normal pensez à Jésus , a la croix et tralala et tralala..;

Pour ma part, la souffrance est un non sens et une belle saloperie. On n'est pas fait pour. Le dolorisme est une belle faille psychologique pour ceux qui si adonnent. Une déviance malsaine. Non mais quoi. On va où ?
Chercher la souffrance ? Quelle idée ? Même Jésus n'a pas eu cette idée. Ce qu'il a subit, c'est l'évènement qui le lui a apporté, le monde extérieur. Il n'a rien recherché du tout. Il a construit de l'évènement qui lui tombe dessus ... une espérance et une belle victoire de la Vie face à la Mort. Et grace à celà,  il nous a rejoint.
La souffrance arrive bien plus vite qu'on croit. Profitez de votre moment présent et du bonheur qu'il procure avec Lui en tant que compagnon. Le Christ sera ainsi, aussi, un beau compagnon quand la "merda" vous dira coucou.....
Et puis pas besoin d'aller loin; nous sommes des êtres blessés : le Christ part de nos blessures lesquels sont des portes d'entrée pour Lui. Encore faut il se connaitre et les reconnaitre.... en vérité et sans méat culpa.
Ce coté méat culpa janseniste m'a toujours exaspéré et m'a fait fuir l'Eglise.

Tout à fait palomino, la souffrance n'a pas besoin qu'on l'appelle, elle arrive toute seule !!!

Heureusement, l'Eglise maintenant n'en n'est plus au jansénisme.

En 1957 le pape Pie XII s'adresse aux médecins sur le thème "Choisir ou écarter la douleur". Il reconnaît la légitimité de l'emploi des calmants pour apaiser les douleurs des derniers instants, même si cela doit abréger la vie.

En 1984, Jean Paul II  publie une encyclique sur le sens chrétien de la souffrance humaine : Salvifici doloris. Les chrétiens sont appelés à vivre leur souffrance comme participation du don du Fils au Père, "La Rédemption reste constamment ouverte à  tout amour qui s'exprime dans la souffrance humaine."

cela rejoint ce qu'a écrit Arnaud plus haut :

Le dolorisme chrétien consiste à dire que la soufrance est bonne en elle-même.
Du coup, ses adeptes s'infligent volontairement des souffrances et font la louange de la souffrance pour elle-même.

La théologie chrétienne de la souffrance affirme que ce qui est bon, c'est la REDEMPTION.

Or ce qui conduit à la rédemption le plus sûrement, c'est l'humilité et l'amour.

En elle-même, la souffrance est un mal.
Mais il s'avère que ce qui produit le plus d'humilité en nous, c'est le fait d'avoir souffert. De plus, il n'y a pas de plus grand amour que d'aimer même dans la souffrance.

Voyez vous la nuance?

Dans le dolorisme, la souffrance en elle-même est un bien.
Dans le christianisme, elle est un mal et peut produire un bien: le salut.

Arnaud Dumouch a écrit:

Chère Elise,

Le dolorisme chrétien consiste à dire que la soufrance est bonne en elle-même.
Du coup, ses adeptes s'infligent volontairement des souffrances et font la louange de la souffrance pour elle-même.



La théologie chrétienne de la souffrance affirme que ce qui est bon, c'est la REDEMPTION.

Or ce qui conduit à la rédemption le plus sûrement, c'est l'humilité et l'amour.

En elle-même, la souffrance est un mal.
Mais il s'avère que ce qui produit le plus d'humilité en nous, c'est le fait d'avoir souffert. De plus, il n'y a pas de plus grand amour que d'aimer même dans la souffrance.

Voyez vous la nuance?

Dans le dolorisme, la souffrance en elle-même est un bien.
Dans le christianisme, elle est un mal et peut produire un bien: le salut.

Je n'arrive pas à trouver beaucoup de documents sur le web à propos du dolorisme, si c'est une hérésie et quand elle a été condamnée par l'Eglise.

Et il y a le cas plus flou de l'autoflagellation qui me semble t'il est la manifestation d'un sentiment (à juste titre) de sa très grande  indignité par rapport à Dieu, il parait que Benoît XVI la pratique.

Voilà :


Maladies de l’humilité 49 ─ L’exaltation de la souffrance ou le dolorisme (32 mn).

Lorsqu’on comprend ces deux kénoses, on est porté par l’amour à vouloir acquérir un cœur brisé et un esprit humilié.
L’erreur d’aimer la souffrance pour elle-même (le dolorisme). Le réalisme de Jésus à Gethsémani.
L’imprudence de demander au Seigneur la croix. L’exemple d’un pèlerin et de Marthe Robin.
L’erreur de s’imposer excessivement des souffrances. Les exemples de saint Siméon Stylite, du film « Mission » et de sainte Marguerite-Marie Alacocque permettent de comprendre que ceci se gère selon chaque personne, avec prudence individualisée.
Remède à ces erreurs : La juste place de l’ascèse volontaire et de la souffrance non volontaire et ultime. Leur rapport au but ultime : La préparation du cœur à la vision béatifique. L’usage de la prudence chrétienne (le don de conseil).