Père Jean Civelli
L'idée de Résurrection, dans le judaïsme, ne remontait qu'à environ 200 avant J-C.
Elle s'est développée en particulier dans le monde pharisien. L'autre parti important au temps de Jésus, les sadduccéens, formés surtout de la classe des prêtres et des dirigeants politiques, s'en tenaient aux cinq premiers livres de la Bible qui n'en parlent pas ...
Il ne faut donc pas s'étonner si les sadduccéens inventent une histoire un peu surréaliste pour tendre un piège à Jésus. Ils veulent tourner en dérision la croyance en une résurrection des corps.
Mais les pharisiens, de leur côté, avaient une conception assez matérialiste de la résurrection, imaginant un retour des morts à la vie sur la terre, sans doute débarrassée de ses limites et de ses infirmités, mais encore enfermée en ce temps-ci.
D'emblée Jésus prend ses distances envers ces deux conceptions. Il affirme sans ambiguité la résurrection des morts. Saint Marc précise qu'il dit à ses contracticdeurs : "Vous êtes grandement dans l'erreur !".
Mais les pharisiens , eux aussi, se trompent en croyant en une résurrection sur cette terre.
En effet, Abraham, Isaac et Jacob ne vivent plus sur la terre.
Il y a donc pour eux une vie au-delà de la mort. Mais une vie dont nous, qui vivons encore en ce temps-ci, nous n'avons pas idée.
Ce sera d'ailleurs la grande difficulté des disciples de Jésus quand Il leur apparaîtra après sa résurrection. Dans un premier temps, ils ne le reconnaissent pas. Ils devront faire un effort pour aller au-delà de leur expérience de vie. La résurrection de Jésus n'est pas une réanimation, comme pour Lazare, encore moins une réincarnation dans un autre être.
C'est bien toujours Lui, mais Il a franchi, les frontières de notre monde.
Nous n'avons aucun mot pour expliquer cette nouvelle manière d'être. Croire en la résurrection c'est accepter de faire, dans la confiance, un saut dans un monde encore inconnu.
C'est dans cette résurrection là que nous entrerons un jour.
Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc (20/27.38)