Jacques Mulliez : « L’homme doit être prêt à tous les sacrifices, sauf un, celui de son bonheur »

Je trouve cette phrase citée avec admiration ici très fausse.

Spoiler:

Dite comme cela, sans contexte, elle est l'inverse du message du Christ. Qu'en pensez vous ?

« L’homme en général, le prêtre en particulier, doit être prêt à tous les sacrifices, sauf un, celui de son bonheur personnel ». C’est l’équivalent de : « Aimer son prochain comme soi-même ».

justement, il faut lire dans son contexte, tout au début de l'article.

Je croisv qu'il ne comprend pas vraiment ce qu'est l'amour naturel de soi, qui est inné et non volontaire et qu'il le confond avec la recherche de son bonheur qui est volontaire...

Je ne crois pas.

Je pense que dans les réunions EDC qui sont un peu comme l'Action Catholique, puisqu'on y réfléchit à nos actions en tant que chrétien, on cherche d'abord comment agit l'Esprit Saint chez les autres, que l'on aime ou pas.
Je sais en tout cas que pour moi, l'amour n'est pas forcément "naturel" et qu'il me faut me forcer à chercher justement où agit l'Esprit chez l'autre, bien souvent sans qu'il le sache.
Quand on a compris cela, oui on trouve le bonheur, mais on ne le fait pas seul, on le fait en équipe.

aleteia l'agent de propagande de l'humanisme dans l'église, c'est pas un site catholique ça.

Jésus a sacrifié son honneur divin, et son honneur humain pour notre amour et pour la gloire de son Père. Le chrétien est celui qui a pour modèle Jésus

monge a écrit:

aleteia l'agent de propagande de l'humanisme dans l'église, c'est pas un site catholique ça.

Votre extrémisme est accablant. Arrêtez de vider les églises avec votre guerre perpétuelle!

Paix aux hommes de bonne volonté

ce qui est accablant c'est ces histoires de vider les églises, plus besoin dans notre époque d'aller dans les églises pour vivre sa foi, et aussi avec les pressions de l'islam radical dans tous les milieux sociaux, mieux vaut vivre sa foi discrètement il semble..

zut! j'ai lu "honneur" alors qu'il s'agit de "bonheur", et la proposition a alors bien un sens.
A mon avis, c'est d'abord impossible à l'homme de sacrifier volontairement son bonheur ultime, son bonheur véritable (du moins ce qu'il croit l'être), car il n'a pas été "programmé" pour cela, il a plutôt été "programmé" pour chercher son bonheur comme étant sa fin (St Thomas le rappel très bien d'ailleurs). Par contre il peut sacrifier son bonheur "relatif" pour son bonheur véritable (du moins ce qu'il croit être son bonheur véritable).

Ainsi un chrétien doit être disposé à sacrifier tout ce qui fait son bonheur selon la nature, selon le monde, selon son état actuel pour être unis au Christ qui est son bonheur véritable, son bonheur ultime. C'est d'ailleurs l'essence du message du Christ.

Bonjour,
Cette question est une vieille histoire dans l'église. On ne peut pas citer Thomas d'Aquin sans citer aussi Duns Scot qui dit précisément le contraire. C'était un aspect de la querelle entre les dominicains et les franciscains. Ce débat est ressurgi plus tard avec l'opposition entre Fénelon et Bossuet. Depuis, il a été complètement enterré. C'est dommage, c'était un point particulièrement intéressant. J'essaie de le faire ressurgir, mais ce n'est pas facile. A cette fin, j'ai écrit un article qui s'appelle Qu'est-ce qui caractérise le christianisme ? sur mon site : repenser-le-christianisme.org
Éviter la version courte, bien trop abrégée à mes yeux.

Bien à vous
Christian Camus

Epsilone, ce débat se règle facilement:

L'amour naturel de soi (qui est instinctif et non choisi) est ce qui préside à tous nos choix et c'est cet amour là qui fait que nous choisissons Dans un amour libre de l'intelligence de mépriser s'il le faut notre propre bonheur pour l'amour de Dieu et le bonheur des autres.

Arnaud Dumouch a écrit:

L'amour naturel de soi (qui est instinctif et non choisi) est ce qui préside à tous nos choix et c'est cet amour là qui fait que nous choisissons Dans un amour libre de l'intelligence de mépriser s'il le faut notre propre bonheur pour l'amour de Dieu et le bonheur des autres.

Cher Professeur,
Quand l'amour habite le cœur, plus rien ne paraît difficile et l'amoureux tire profit de tout ce qui peut lui arriver. Ceci provient du fait que, grâce à l'amour, le voile qui sépare l’âme humaine de la Réalité devient de plus en plus ténu, elle éprouve alors une joie profonde du fait de cette proximité et elle est envahi par la perception de la beauté. Pour jallal eddine Rumi, chantre soufi de l'amour, "Tant que l'on ne souffre pas du désir et de l'amour d'une chose, on ne forme pas vraiment l'intention de l'accomplir. Seul donc le véritable « embrasement » du cœur par la douleur de l'Amour peut véritablement témoigner de cet attachement. Le fait de polir le miroir du cœur efface tout obstacle à l'apparition de la vérité, que l’âme reconnait alors en elle-même et en toutes choses. En elle apparaissent enfin les significations des soleils de la gnose. Le signe de la sincérité, c'est qu'il y ait concordance entre l'intérieur et l'extérieur, entre les pensées et les actions. Tout cela c'est justement un voyage en "Soi".

Oui. Et PAR SURCROÎT, sans le chercher, on trouve alors le bonheur.

Mais le bonheur est une conséquence !

Jacques Mulliez a écrit:

Je cite dans mon livre l’exemple d’un prêtre qui faisait une conférence au collège où j’étais, je n’ai jamais oublié cette phrase : « L’homme en général, le prêtre en particulier, doit être prêt à tous les sacrifices, sauf un, celui de son bonheur personnel ». C’est l’équivalent de : « Aimer son prochain comme soi-même ». Beaucoup de personnes ne sont pas bien dans leur peau, parce qu’elles n’ont pas été aimées, ou n’ont pas appris à s’aimer et à accepter leurs fragilités. Dieu m’aime tel que je suis. Suis-je donc plus exigeant que Dieu à me refuser tel que je suis ? Quelle vanité. Être réconcilié avec soi-même apporte la paix. Étant bientôt à l’aube d’une vie nouvelle, je préfère être dans la paix que dans l’angoisse permanente.

Ouaih mais bon. En fait, le truc c'est qu'il "colle" une citation au monde de l'entreprise. Il pense plutôt à quelqu'un qui n'est pas bien dans sa peau, ou à son poste. On n'est pas dans le cas de quelqu'un qui se sacrifie pour Dieu ou pour les autres.

Dans ce cas-là, il a raison, il ne faut pas "se sacrifier" à son poste, il faut chercher son épanouissement personnel dans l'entreprise. C'est mieux pour soi, pour les collaborateurs, et probablement par ricochet pour sa famille par exemple ne pas rentrer tous les soirs hyper-stressé.

En effet .

Etymologiquement , " bonheur " est la combinaison de " bon " et " heur " , ce dernier venant du latin
" augurium " , c'est-à-dire " présage " .

Etymologiquement , il s'agit donc d'une représentation positive de ce que l'on vit et de ce qui va survenir , un sentiment de plénitude .

Cela correspond à la traditionnelle " confiance en Dieu " du judéo-christianisme ( et du soufisme , nous dit Halim ) et à la " récente " philosophie de la " pensée positive " .

Sur la porte de sa résidence privée de la maison Sainte Marthe , le pape François a apposé un écriteau , don d'un psychologue italien : " VIETATO LAMENTARSI " - interdiction de se lamenter .
Le commentaire subséquent signale que c'est mauvais pour la santé .

.

Citation :

[/Superbe, comment on peut résoudre de difficiles questions en une phrase. Mais ça ne convainc que vous.

Je reviens sur ce que j'ai écrit hier à 11h05

Je sais en tout cas que pour moi, l'amour n'est pas forcément "naturel" et qu'il me faut me forcer à chercher justement où agit l'Esprit chez l'autre.
Quand on a compris cela, oui on trouve le bonheur, mais on ne le fait pas seul, on le fait en équipe.

Mais chacun ayant une sensibilité différente, on peut trouver le bonheur quand quelqu'un qui est en recherche ou rejeté (par d'autres catholiques, pour différentes raisons), demande que l'on prie pour lui. Moi, ça me rend heureuse, parce que un tout petit lien nous unit.

Donc là, ce n'est pas moi qui fait le choix, c'est "l'autre" qui le fait, peut-être parce qu'il a senti de l'empathie ? je n'ai pas la réponse.

Mais cela me rendra très triste de voir parfois rejetées des personnes qui attendaient une réponse à leurs questionnements.

Pour en revenir au début de ce fil, Jacques Mulliez devait trouver sa force d'aimer dans la recherche de la justice au sein de son entreprise. Les Syndicats ont dû certainement lui mettre les bâtons dans les roues en disant qu'il était "paternaliste".

boulo a écrit:

En effet .

Etymologiquement , " bonheur " est la combinaison de " bon " et " heur " , ce dernier venant du latin
" augurium " , c'est-à-dire " présage " .

Etymologiquement , il s'agit donc d'une représentation positive de ce que l'on vit et de ce qui va survenir , un sentiment de plénitude .

Cela correspond à la traditionnelle " confiance en Dieu " du judéo-christianisme ( et du soufisme , nous dit Halim ) et à la " récente " philosophie de la " pensée positive " .

Sur la porte de sa résidence privée de la maison Sainte Marthe , le pape François a apposé un écriteau , don d'un psychologue italien : " VIETATO LAMENTARSI " - interdiction de se lamenter .
Le commentaire subséquent signale que c'est mauvais pour la santé .

Le bonheur, "confiance en Dieu"
Le psaume 15, allie la Foi, l'Espérance et l'Amour (charité)

Cela rejoins les Béatitudes?, sacrifices et bonheur "HEUREUX...."

Tout comme Charles de Foucault, qui avait compris la phrase de Saint Augustin:
"AIME et fais tout ce qui te plaît"

Aletheia dépend de l'Eglise catholique. Le rédacteur en chef s'appelle Jésus. Cela ne s'invente pas.
On dirait un article de pèlerin magazine...

Je pense comme vous Arnaud. Cette phrases est grave.
Un peu de christianisme, un peu d'hédonisme.

Ancien grand patron, il s'est bien gardé de citer
"Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi."

"Je ne vous promets le bonheur dans cette vie mais dans l'autre"

Rideau.