https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Le-Renouveau-charismatique-cest-quoi-2017-06-02-1200852062
Le pape François a d’ailleurs encouragé les membres du Renouveau, en juin 2015, à faire en sorte de la « partager à tous » dans l’Église. Cette « effusion de l’Esprit » donne lieu, la plupart du temps, à un goût nouveau pour la louange, pour la Parole de Dieu, pour les sacrements, pour la vie fraternelle, mais aussi à un appel pressant à témoigner de sa foi autour de soi. Cette expérience n’est pas nécessairement sensible mais s’accompagne souvent de dons ou charismes (prophétie, guérison, glossolalie ou capacité de parler dans différentes langues…)
Concrètement, « l’effusion de l’Esprit » se prépare généralement au long de plusieurs étapes, jusqu’à ce que le croyant se sente suffisamment prêt à remettre sa vie à l’Esprit Saint. Il demande à ses « frères » du groupe de prière de prier pour lui afin qu’il « reçoive l’Esprit ».
Comment le Renouveau est-il reçu dans l’Église ?
Ce courant est d’abord perçu comme une réponse à la prière du pape Jean XXIII qui avait appelé de ses vœux une « nouvelle Pentecôte ». Lors d’un Congrès international du Renouveau charismatique, qui rassemble 12 000 personnes à Rome, en 1975, son successeur, Paul VI le salue comme « une chance pour l’Église et pour le monde ». Dans la ligne du concile Vatican II, le Renouveau valorise en effet un engagement de tous les laïcs, égaux dans la pratique des charismes et l’évangélisation.
Mais ce mouvement foisonnant, un peu incontrôlable à ses débuts, suscite aussi des réticences voire l’hostilité de ceux qui y voient une surchauffe émotionnelle, s’agacent aussi de l’arrogance spirituelle de ces nouveaux convertis convaincus d’incarner l’avenir de l’Église. La plupart des communautés nouvelles traversent d’ailleurs des crises graves, marquées par diverses dérives, dont fait état entre autres le livre Les naufragés de l’Esprit (Thierry Baffoy, Antoine Delestre et Jean-Paul Sauzet, Seuil, 1996).
Il s’est aujourd’hui globalement institutionnalisé, certains évêques étant même issus directement de ses rangs (Michel Santier, à Créteil, fondateur de « Réjouis-Toi », Mgr Dominique Rey, à Toulon, Mgr Guy de Kérimel, à Grenoble, Mgr Yves Le Saux, au Mans, de l’Emmanuel,…). C’est aussi un lieu majeur de vocations sacerdotales et religieuses, de formation pour de nombreux laïcs engagés par ailleurs dans l’Église, mais aussi plus largement de créativité : le groupe de pop-louange Glorious, l’association Lazare pour les sans-abri ou les parcours Alpha, pour ne citer qu’eux, ont été influencés, dans leurs origines, par le mouvement charismatique.