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 Pie XII et le Nazisme, pape Pie XII, Juifs

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Philomène

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MessageSujet: Re: Pie XII et le Nazisme, pape Pie XII, Juifs   Pie XII et le Nazisme, pape Pie XII, Juifs - Page 3 EmptyLun 7 Déc - 12:15

Oui, Albert Einstein et tant d'autres ont salué l'oeuvre grandiose du Pape Pie XII pendant la guerre :
ma page "facebook" consacrée à Pie XII : https://www.facebook.com/#/profile.php?ref=name&id=1450922013
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MessageSujet: Re: Pie XII et le Nazisme, pape Pie XII, Juifs   Pie XII et le Nazisme, pape Pie XII, Juifs - Page 3 EmptyLun 7 Déc - 17:44

Un jour, Pie XII sera reconnu comme "Juste parmi les nations", mais pour ce faire, il faut faire connaître la vérité.
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Arnaud Dumouch

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MessageSujet: Re: Pie XII et le Nazisme, pape Pie XII, Juifs   Pie XII et le Nazisme, pape Pie XII, Juifs - Page 3 EmptyJeu 21 Jan - 22:13

Citation :
Bernard-Henri Lévy dénonce une désinformation sur Benoît XVI et Pie XII

ROME, Jeudi 21 Janvier 2010 (ZENIT.org) - L'écrivain et journaliste français Bernard-Henri Lévy a dénoncé « la mauvaise foi » et « la désinformation » relayées par les médias français sur Benoît XVI et Pie XII, les qualifiant de « boucs émissaires ».

C'est ce qu'il a affirmé dans un article paru dans le quotidien italien Il Corriere della Sera le 20 janvier et repris le lendemain par L'Osservatore Romano.

Après la visite de Benoît XVI à la synagogue de Rome et « alors que l'événement est encore chaud », Bernard-Henri Lévy a souhaité « mettre quelques points sur les ‘i' ».

« Il faudrait en finir avec la mauvaise foi, le parti pris et, pour tout dire, la désinformation dès qu'il s'agit de Benoît XVI », déplore-t-il. « Depuis son élection, on a intenté un procès à son ultra-conservatisme, repris continuellement par les médias (comme si un pape pouvait être autre chose que conservateur) ». « On a insisté avec des sous-entendus, si ce n'est avec des plaisanteries lourdes, sur ‘le pape allemand', sur ‘le post-nazi' en soutane, sur celui que l'émission satirique française ‘Les Guignols' n'a pas hésité à surnommer ‘Adolphe II' ».

A l'occasion de la visite de Benoît XVI à la synagogue de Rome, les médias n'ont pas attendu « que le pape passe le Tibre pour annoncer, urbi et orbi, qu'il n'avait pas su trouver les mots qu'il fallait dire, ni accomplir les gestes qu'il fallait faire, et qu'il avait donc manqué son objectif... », a encore ajouté l'écrivain français.

Dans cet article, Bernard-Henri Lévy s'est aussi arrêté sur les polémiques autour de la figure de Pie XII.

Il a rappelé que Rolf Hochhuth, l'auteur de la pièce de théâtre Le vicaire, qui « lança en 1963 la polémique sur les ‘silences de Pie XII' », est « un négationniste patenté, condamné plusieurs fois comme tel et dont la dernière provocation, il y a 5 ans, fut de prendre la défense, dans une interview à l'hebdomadaire d'extrême droite Junge Freiheit, de celui qui nia l'existence des chambres à gaz, David Irving ».

Bernard-Henri Lévy a aussi rappelé qu'en 1937, « le terrible Pie XII, quand il n'était encore que le cardinal Pacelli, fut co-auteur avec Pie XI de l'encyclique Mit brennender Sorge, qui continue aujourd'hui encore à être un des manifestes anti-nazis les plus fermes et les plus éloquents ».

« Avant d'opter pour l'action clandestine, avant d'ouvrir, sans le dire, ses couvents aux juifs de Rome traqués par les fascistes, le silencieux Pie XII prononça quelques allocutions radiophoniques (par ex. à Noël 1941 et 1942) qui lui valurent après sa mort, l'hommage de Golda Meir : ‘pendant les dix années de la terreur nazie, quand notre peuple a souffert un martyre effroyable, la voix du Pape s'est élevée pour condamner les bourreaux' », a-t-il encore ajouté.

« On s'étonnera surtout que, dans le silence assourdissant qui marqua le monde entier lors de la Shoah, on fasse porter tout le poids, ou presque, à celui qui, parmi les dirigeants d'alors : a) n'avait ni canons ni avions à disposition ; b) ne ménagea pas ses efforts pour partager, avec ceux qui avait des avions et des canons des informations dont il avait connaissance ; c) sauva en personne, à Rome et ailleurs, un très grand nombre de ceux dont il avait la responsabilité morale », a poursuivi Bernard-Henri Lévy.

« Pie et Benoît : on peut être papes et boucs émissaires ».

Marine Soreau

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Arnaud
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Philomène

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MessageSujet: Re: Pie XII et le Nazisme, pape Pie XII, Juifs   Pie XII et le Nazisme, pape Pie XII, Juifs - Page 3 EmptyJeu 21 Jan - 22:26

Le journaliste Eric Zemmour fait également un excellent commentaire sur Le Pape Pie XII :
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MessageSujet: Re: Pie XII et le Nazisme, pape Pie XII, Juifs   Pie XII et le Nazisme, pape Pie XII, Juifs - Page 3 EmptyJeu 21 Jan - 22:27

thumleft Thumright

Bernard-Henri Lévy, est souvent pénible à écouter, mais il dit parfois des choses très vraies et très justes.

thumleft Thumright
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MessageSujet: Re: Pie XII et le Nazisme, pape Pie XII, Juifs   Pie XII et le Nazisme, pape Pie XII, Juifs - Page 3 EmptyJeu 21 Jan - 22:32

Excellent résumé historique et analyse d'Éric Zemmour.
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Vincent01

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MessageSujet: Re: Pie XII et le Nazisme, pape Pie XII, Juifs   Pie XII et le Nazisme, pape Pie XII, Juifs - Page 3 EmptyVen 22 Jan - 17:27

Si il fallait écouter le monde, on ne serait pas souvent dans la vérité.

C'est bien Dieu qu'il faut écouter, car lui seul est vérité. Il est trompeur, de penser que notre raison étant pourtant légitime résulte de la vérité, c'est bien trop facile comme raisonnement ! ;)

_________________
Celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres. Jésus Christ
Shemaʿ Yisrā'ēl YHWH elohénou YHWH eḥāḏ (« écoute Israël, l'Eternel [est] notre D.ieu, l'Eternel [est] un »),

Foi+Espoir+Amour.
L'amour a une voix, L'amour a un Nom, JESUS, JESUS

L'Eglise, dit Bossuet, c'est << Jésus-Christ répandu et communiqué >>.
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MessageSujet: Re: Pie XII et le Nazisme, pape Pie XII, Juifs   Pie XII et le Nazisme, pape Pie XII, Juifs - Page 3 EmptyDim 24 Jan - 23:30

Pie XII : un homme à redécouvrir

De Rome, Dominique Rimaz

Le 24 janvier 2010 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Andrea Tornielli est l’un des vaticanistes les plus connus de la planète catholique. Ce journaliste qui vit à Milan et à Rome suit l’actualité du Saint-Siège pour « Il Giornale » et a aussi une forte audience internationale grâce à son blog (tornielli)). Il a publié - en italien et un français - une biographie de Pie XII très complète. Cette étude est d’autant plus actuelle que la décision de Benoît XVI de lancer le processus de béatification de Pie XII a ressuscité une polémique sur l’attitude de ce pape durant la Seconde guerre mondiale.

Les travaux sur les archives vaticanes réalisés par le Père jésuite Pierre Blet sont connus. Mais est-ce que, d’après-vous, avant la proclamation des vertus héroïques de Pie XII, le Saint Siège et Benoît XVI ont fait une enquête historique approfondie des archives secrètes ?

Oui, il est certain que le Saint Siège a fait une étude historique approfondie. En 2007, lorsque la Congrégation pour la cause des saints avait donné son assentiment, à l’unanimité, le Pape avait décidé de prendre du temps. Il n’a donc pas publié à l’époque le décret. Benoît XVI a fait faire une nouvelle enquête sur le document de la « positio » sur les vertus et également sur les archives de la Secrétairerie d’Etat. Donc il a été fait une enquête historique très soignée et approfondie. De ces archives, non seulement il ne ressort rien contre Pie XII, mais il en résulte davantage d’aspects positifs. C’est la raison pour laquelle Benoît XVI a récemment promulgué ce décret.

Pour l’écriture de votre biographie sur Pie XII, vous avez eu accès aux archives du frère d’Eugenio Pacelli. Quelles furent vos découvertes ?

La première nouveauté, qui n’est peut-être pas très grande mais qui peut tout de même l’être, est le côté humain de la figure d’Eugenio Pacelli. Pie XII fut un homme qui s’est totalement identifié à son rôle de prêtre, diplomate, nonce puis enfin Pape. Il mettait totalement de côté sa propre personne en étant parfaitement dédié à son institution. Les biographies précédentes n’avaient pas d’éléments concrets et historiques pour raconter la figure de l’homme Pacelli.

Par contre, des archives familiales, très importantes, qui sont surtout constituées par les lettres intimes échangées avec son frère, il ressort par exemple que Pacelli ne voulait pas devenir cardinal. Il aurait souhaité un diocèse. Ensuite, dès le début, il a parfaitement compris le grand danger du nazisme. Il y a des lettres qui font apparaître cette peur. Pacelli pense la même chose, que cela soit en privé ou lorsqu’il s’adresse à ses supérieurs. Car il y a des lettres, par exemple à la Secrétairerie d’Etat, où il définit le national-socialisme comme l’hérésie la plus dangereuse de son époque. Il a aussi dénoncé les débuts du nazisme en tant que nonce à Munich, en Bavière. Cela est donc très intéressant.

« le national-socialisme est l'hérésie

la plus dangereuse de notre époque »

lettre d'Eugenio Pacelli

Ensuite, après la publication du livre, dans les archives du Cardinal Tisserant, que j’ai consultées pour la biographie du Pape Paul VI, j’ai trouvé par hasard un document capital : une lettre que Pacelli envoie au nonce en Pologne, à la demande du Cardinal Tisserant, en faveur des juifs. Durant les années 30, la Pologne voulait introduire une loi qui tentait de prohiber l’abatage rituel des animaux selon les rites hébreux. Il était donc question d’une discrimination et pas tant de persécution. Pourtant Pacelli écrit à la demande du Cardinal Tisserant et intervient immédiatement auprès du nonce. Il dit aussi qu’il faudra protester si cette loi venait à passer. De la lecture de ces lettres, il ressort que Pacelli n’avait, de façon absolue, aucun sentiment anti-juif.

Il est pourtant avéré historiquement que lorsque Pacelli deviendra Pape, il ne parlera pas publiquement contre l’extermination des juifs. Comment expliquez-vous ce silence ?

Avant de parler de silence, il convient de parler de ce que le Pape a dit. Le Pape a fait beaucoup d’interventions publiques. Il faut savoir que les Papes, à l’époque, ne parlaient pas autant qu’aujourd’hui. Les Papes ne parlaient que très rarement. Il a parlé lors de ses radios messages qui faisaient le tour du monde. En 1940, Pie XII affirme publiquement: “il est pour nous d’un grand réconfort d’avoir pu assister (avec notre argent) les persécutés, également parmi des « non-ariens ». A cette époque, dire « non-ariens » signifiait juifs. Cela était compris par tous. Si, en 1940, Pie XII dit publiquement être heureux d’avoir pu aider les juifs quel est le message qu’il veut donner à l’Eglise ? Que les juifs doivent être aidés ou non ? Il est clair que le oui l’emporte. Et il le dit publiquement.

Egalement en 1942, dans le fameux radio Message de Noël, il parle « des centaines de milliers de personnes qui sans faute de leur part, seulement pour raison de nationalité ou de race (« stirpe » en italien) sont déportés dans des camps de concentration et tués ». Cela aussi, à l’époque, était bien compris.

C’est historiquement avéré qu’après ce message de 1942 il n’y eut plus d’appel public contre la déportation des Juifs. Il faut se poser la question du pourquoi ? Il est plus facile de juger après coup. Premièrement, cherchons la motivation même que le Pape veut donner. En juin 1943, parlant au Sacré Collège des cardinaux, il dit textuellement: « chaque parole adressée par nous aux autorités compétentes, doit être soigneusement pondérée, afin de ne pas rendre, même sans le vouloir, encore plus difficile la condition des persécutés ». Il demande de la prudence dans les paroles pour ne pas aggraver la situation. Puis il est irréfutable et historiquement documenté qu’il y eut tout un réseau d’aide aux Juifs, également à travers les nonciatures apostoliques. L’unique diplomate qui restera jusqu’à la fin de la guerre à Berlin avec l’ambassade ouverte fut le nonce apostolique. Pie XII a cherché à ouvrir tous les canaux possibles. Sa prudence dans les paroles a permis à ce réseau d’aide de fonctionner. Ce sont des faits.

« chaque parole adressée par nous aux autorités compétentes,

doit être soigneusement pondérée, afin de ne pas rendre,

même sans le vouloir, encore plus difficile la condition des persécutés »

Pie XII

Ensuite, on peut juger avec la sensibilité d’aujourd’hui et avec les données en notre possession de ce que fut vraiment l’horreur de la Shoah. Alors, certes il aurait peut-être fallu un geste prophétique avec des paroles. Mais il faut se souvenir que nous n’avons pas vécu dans les années de ce régime dictatorial. Les persécutés ne demandaient pas tant des appels publics que des aides concrètes. Enfin, il y eut le cas emblématique des déportations en Hollande, qui ont montré au Pape que les appels publics des évêques contre la déportation, non seulement n’arrêtaient pas la déportation, mais que celle-ci continuait d’une manière bien pire qu’avant. Car les nazis ne raflèrent pas seulement les juifs, mais aussi les juifs convertis au catholicisme. Edith Stein fut arrêtée à cette occasion et déportée à Auschwitz.

Aussi, cela nous permet de comprendre que Pie XII a bien ses raisons pour être prudent dans ses prises de paroles.

Dans votre livre vous écrivez que les limites de Pie XII sont aussi celles de son époque. Quelles furent ces limites ?

Je pense en effet qu’il y a des limites pour cette époque. Une confiance sans doute excessive dans la possibilité des rapports diplomatiques. Une trop grande confiance aussi dans les concordats, bien que la politique des concordats provienne non de Pie XII, mais de Pie XI. Il faut donc quelque peu diluer les responsabilités. Ne pas tout centrer sur le seul Pie XII.

Peut-être que la limite majeure fut le manque de prise de conscience, à cette époque, de la spécificité et des dimensions dramatiques de l’holocauste juif. A cette époque, on ne savait pas tout et le conflit était mondial, il a fait tout de même plus de 50 millions de morts. La limite fut donc, peut-être, de ne pas avoir compris l’énormité de la Shoah, limite qui n’est pas que celle de Pie XII, mais de tous.

Pourriez-vous nous dresser un portrait de Pie XII, les points saillants de son long pontificat ?

Je crois que fixer le débat uniquement sur le drame des Juifs fait perdre quelque peu une vue d’ensemble de la grandeur de ce pontificat. Cela donne une fausse vision. On présente Pie XII comme le dernier représentant d’une Eglise hiératique, hiérarchique et attachée au passé.

En réalité, Pie XII, dans son Magistère, est un Pape qui regarde plus vers le futur que vers le passé. Quelques faits : c’est le Pape le plus cité dans tous les documents du Concile Vatican II, qui débute la réforme liturgique avec l’encyclique « Mediator Dei » et qui réforme la Semaine Sainte en 1954. Pie XII institue une commission qui travaille sur la liturgie. Bunigni travaille déjà sous Pie XII, avec le préfet des rites le Cardinal Cicognani. Si le Concile a pu travailler et approuver la première constitution sur la liturgie « Sacrosanctum Concilium» cela est dû au travail préparatoire qui a commencé avec Pie XII. C’est ensuite le premier Pape, dans une Encyclique « Humanae Generis » qui s’ouvre à l’hypothèse de l’évolution, bien qu’elle reste une hypothèse, sans vouloir la présenter comme la vérité absolue. Pie XII est le Pape qui se prononce, contre l’avis du Saint Office, pour la voie des méthodes naturelles pour la paternité responsable.

C’est le Pape qui a béatifié et canonisé le plus grand pourcentage de femmes, en tenant compte du nombre total. Wojtilà est certes celui qui de façon absolue a béatifié et canonisé le plus, encore plus que tous ces prédécesseurs. Mais si nous regardons les pourcentages, entre Pie XII et Jean Paul II, Pie XII gagne encore car il a promu plus de femmes. Puis pensons à tous les discours adressés à toutes les catégories de personnes, aux hommes de la science, aux médecins, aux obstétriciens… Encore aujourd’hui, la Congrégation pour la doctrine de la foi, il n’y a de cela qu’un an et demi, devant prendre des décisions ou répondre à des questions fondamentales, cite et se base sur la Magistère de Pie XII, un Pape qui a parlé à toutes les catégories de professions. Il se préparait de façon incroyable. Si le Pape devait faire une conférence lors d’un congrès de physiciens, il voulait avoir un mois à l’avance, 10 à 15 livres avec lui. Il voulait tenir compte de l’état réel des discussions, des modèles, et ne voulait certes non pas pour parler comme un physicien. Il se préparait de façon minutieuse. Tous ces discours sont de ce point de vue des vrais chefs d’œuvres.

Pensez-vous que Jean Paul II aide Pie XII pour la béatification ?

Il faut savoir que la cause de béatification de Pie XII fut introduite par Paul VI, qui n’est pas un Pape traditionaliste ou pré conciliaire. Je pense que la cause de béatification aide, pour prendre une comparaison, comme pour celle de Pie IX advenue en 2000 avec Jean XXIII. Ils furent béatifiés ensemble et le même jour. Je ne sais pas du tout s’ils seront béatifiés ensemble. Mais cela me semble difficile. Il manque du temps. Alors que pour Wojtilà il existe déjà le miracle, pour Pie XII, il y a aussi un miracle, mais le travail n’est pas encore fait. Je verrais aussi difficile de béatifier les deux Papes en sachant que la date du 16 octobre toucha le ghetto de Rome en 1943. Il faut être prudent sur les coïncidences des dates. Le Saint Siège fit une erreur en béatifiant une foule de martyrs chinois le jour même de la fête nationale chinoise. Cela a conduit à des problèmes diplomatiques. Je ne sais donc rien sur la béatification conjointe. Mais par contre, je sais que pour Jean Paul II, les archives n’ont pas toutes été consultées, car il s’agit de milliers et de milliers de documents. Faire avancer ensemble les causes permet surtout de comprendre l’herméneutique de la continuité, la Réforme dans la continuité, qui est l’idée forte que Benoît XVI veut donner à toute l’Eglise, comme lecture du Concile et comme lecture générale de l’histoire de l’Eglise.

Ceci dit, je pense qu’il y a aussi un risque de faire tant de Papes bienheureux. Les gens peuvent penser : mais qu’ont fait Benoît XV et Pie XI de mal pour ne pas être bienheureux ? La béatification et la canonisation consistent à présenter aux fidèles des modèles, les faire connaître, les mettre sur les autels pour dire : « Regardez, ils sont des exemples de sainteté ». Les Papes, par leur charge et leur service, sont déjà sur un piédestal. Ils sont connus. Il y a donc des risques. Cela peut induire l’idée que l’institution se béatifie elle-même, en béatifiant ses chefs. Ces trois limites doivent être présentes, surtout pour le futur. Les procès qui ont déjà commencé, pour une question de justice, doivent se poursuivre. Toutefois, il existe une question de fond.

La salle de presse, sans doute pour adoucir la décision de Benoît XVI, a parlé d’un jugement plus spirituel sur Pie XII qui n’implique pas nécessairement l’histoire. N’y-a-t-il pas un risque de faire de Pie XII un être désincarné, avec une sainteté qui sort des actes posés dans l’histoire et dans le temps ?

Cette note n’est pas officielle car la salle de presse ne l’a pas publiée dans son bulletin. Elle fut diffusée dans l’Osservatore Romano et sur Radio Vatican. La clef de lecture de cette déclaration permet de dire qu’elle a été faite pour rendre possible la visite du Pape à la synagogue. C’est en fait une citation de Jean Paul II, qui lors de l’homélie de septembre 2000*, à l’occasion de la béatification de Pie IX et de Jean XIII, fit comprendre que, malgré les fortes polémiques autour de l’Unité italienne et du Risorgimento, lorsque l’Eglise béatifie une personne, elle ne béatifie pas pour autant tous les actes historiques.

Le Père Lombardi et le Saint Siège ont voulu rappeler que si on béatifie Pie XII, cela ne signifie pas clore le débat historique, qui doit continuer. Il permettra d’évaluer et de découvrir encore d’autres choses. Par ce décret, Benoît XVI dit que Pie XII s’est comporté selon l’Evangile, a pratiqué les vertus héroïques, avec au sommet la vertu de la Charité. Il y a donc bien un jugement historique. Les choix historiques peuvent être aussi jugés par l’histoire et comporter certaines erreurs pour la mentalité des générations suivantes. Mais ces choix ont été faits en conscience en pensant toujours vouloir accomplir le bien soit de l’Eglise, soit des persécutés. Pie XII a agi en étant convaincu d’adhérer à l’Evangile. On pourra toujours discuter sur les conséquences historiques, d’une manière ou d’une autre. Le fait d’être arrivé au décret signifie que l’Eglise n’a pas de doute sur Pie XII. Elle n’en a pas non plus sur le plan historique. Ceci dit, cela ne signifie en aucun cas mettre un terme au débat historique.

***********

"La sainteté vit dans l'histoire et aucun saint n'échappe aux limites et aux conditionnements propres à notre humanité.

En béatifiant l'un de ses fils, l'Eglise ne célèbre pas les choix historiques particuliers qu'il a pris, mais elle l'indique plutôt comme devant être imité et vénéré pour ses vertus, comme une louange à la grâce divine qui resplendit en celles-ci".

Homélie de Jean Paul II, septembre 2000, béatification de Pie IX et Jean XXIII


Article paru dans Le Nouvelliste

(Andrea Tornielli, Pie XII, Biographie, Ed. du Jubilé Tempora, 807 pages)

http://eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=2401105_pie_xii
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Philomène

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MessageSujet: Re: Pie XII et le Nazisme, pape Pie XII, Juifs   Pie XII et le Nazisme, pape Pie XII, Juifs - Page 3 EmptyLun 25 Jan - 10:18

Dans la revue "La Parrocchia", selon un témoignage de Don Piero Scavezzi, aumônier militaire, le Pape lui aurait confié lors d’une audience à son retour du front russe :
« De très pressantes recommandations nous sont parvenues afin que le Saint-Siège n’assume pas une attitude catégorique. Après bien des alarmes et bien des prières, j’ai jugé qu’une protestation de ma part, non seulement n’aurait bénéficié à personne, mais aurait provoqué les réactions les plus féroces contre les Juifs et multiplié les actes de cruauté, parce que ceux-ci sont sans défense. Peut-être, ajouta Pie XII, une protestation solennelle de ma part m’aurait apporté les louanges du monde civilisé, mais elle aurait valu aux malheureux Juifs une persécution encore plus implacable que celle dont ils souffrent. J’aime les Hébreux, c’est justement parmi eux, peuple élu, qu’est venu naître le Rédempteur. »
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Philomène

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MessageSujet: Re: Pie XII et le Nazisme, pape Pie XII, Juifs   Pie XII et le Nazisme, pape Pie XII, Juifs - Page 3 EmptyLun 25 Jan - 11:02

Article de jean Sevilla


Des dizaines de milliers de Juifs sauvés par Pie XII :

«Amen dénonce l’attitude du Vatican qui, trahissant ses idéaux et sa mission, ne leva pas le petit doigt pour sauver les Juifs exterminés
dans les camps nazis». C’est toujours le même hebdomadaire de gauche, analysant le film de Costa-Gavras, qui porte ce jugement péremptoire.
Mais où sont les preuves?
Le 25 septembre 1928, Pie XI étant pape, un décret du Saint-Office a désavoué l’antisémitisme: «De même que le Siège apostolique
réprouve tous sentiments d’envie et de jalousie parmi les peuples, de même il condamne tout particulièrement la haine contre le peuple jadis
élu de Dieu et notamment cette haine que l’on a l’habitude de désigner par le mot antisémitisme». En 1937, l’encyclique Mit brennender
Sorge a fustigé le racisme: «Ne croit pas en Dieu celui qui prend la race, ou le peuple, ou l’État, ou les dépositarires du pouvoir, ou
toute autre valeur fondamentale de la communauté humaine et les divinise par un culte idolâtrique». En avril 1938, les instituts catholiques
du monde entier ont reçu une lettre des Congrégations romaines des séminaires et universités manifestant la même réprobation
du racisme. En juin de cette année 1938, un jésuite américain, le père LaFarge, a travaillé, à la demande de Pie XI, sur un texte réaffirmant
l’unité du genre humain, texte qui aurait pu servir d’ébauche à une encyclique contre le racisme. Toujours en 1938, le 29 juillet, lors d’une allocution devant les élèves du Collège de la propagation de la foi, Pie XI a réitéré l’enseignement de l’Église: «Le genre humain n’est qu’une seule et universelle race». Le 6 septembre 1938, devant un groupe de pèlerins belges, le pape a tenu ce discours:
«Par le Christ et dans le Christ, nous sommes de la descendance spirituelle d’Abraham. Non, il n’est pas possible de participer
à l’antisémitisme. L’antisémitisme est inadmissible. Nous sommes spirituellement des sémites».

Le cardinal Pacelli a été pendant près de dix ans le plus proche collaborateur de Pie XI, lequel l’avait préparé à lui succéder. Par
quel mystère Pie XII aurait-il eu, au sujet du racisme, une pensée différente de celle de Pie XI? Le 6 mars 1939, à peine élu, il fait diffuser
par le Saint-Office un avertissement dénonçant la politique antisémite de Mussolini. Le 20 octobre 1939, il publie sa première encyclique,
Summi Pontificatus, écrite au moment où la Pologne subit le martyre. À cette occasion, Pie XII défend une doctrine anti-totalitaire
et antiraciste, récusant la divinisation de 1’État et proclamant l’égalité de tous les hommes et de toutes les races devant Dieu. La Gestapo fait interdire l’impression de cette encyclique en Allemagne: elle comprend où est son adversaire. Le 9 novembre 1939, un journal juif de Cincinatti, American Israelite, ne se trompe pas non plus: «En condamnant le totalitarisme, Pie XII a confirmé l’égalité fondamentale
des hommes. Cette encyclique souligne l’inviolabilité de la personne humaine et son caractère sacré».

Avant la guerre, il existe encore quelques possibilités pour les Juifs de quitter l’Allemagne. L’édition des Actes et Documents du
Saint-Siège montre comment le pape, en collaboration avec l’Association catholique allemande Saint-Gabriel, s’efforce d’obtenir des visas
d’immigration dans les pays neutres d’Europe, en Amérique du Nord ou en Amérique latine. Son initiative concerne les catholiques d’origine
juive, mais ceux-ci, considérés comme juifs par la législation nazie, sont tout aussi menacés que les autres. À peu près partout, la diplomatie
vaticane se heurte à des refus, arrachant péniblement trois mille visas au Brésil.

Après l’adoption du second statut des Juifs par l’État français ( juin 1941), le maréchal Pétain charge son représentant au Vatican de
s’enquérir de l’opinion du Saint-Siège sur cette législation. Le 2 septembre 1941, Léon Bérard rend son rapport. Convenant que, sur un
point, la loi se réfère expressément à la notion de “race”, dans la mesure où un Juif converti sera considéré comme juif s’il est issu «d’au
moins trois grands-parents de race juive», l’ambassadeur est contraint de faire une concession: «Là, il faut le reconnaître, il y a contradiction entre la loi française et la doctrine de l’Église». Mais c’est pour conclure par cette impression générale : «Comme quelqu’un d’autorisé me l’a dit au Vatican, il ne nous sera intenté nulle querelle pour le statut des Juifs».

En réalité, pour effectuer son enquête, Bérard n’a eu de contactni avec Pie XII ni avec le cardinal Maglione, mais avec Mgr Montini (le
futur Paul VI) et Mgr Tardini, tous deux substituts à la secrétairerie d’État. Or le père de Lubac a démontré que leur jugement ne correspondait
pas à ce qu’en a dit l’ambassadeur, qui a interprété les propos de ses interlocuteurs. Les Actes et Documents du Saint-Siège confirment
l’opposition de Rome à la législation antisémite française, opposition exprimée à maintes reprises par le nonce, Mgr Valerio Valeri.

Au cours d’une réception donnée à Vichy, au milieu du mois de septembre 1941, Pétain, s’adressant au nonce, lui dit avoir reçu la
lettre de Bérard relative à la législation raciale. Le Vatican, affirme le Maréchal, «tout en trouvant quelques dispositions dures et un peu inhumaines, n’avait pas, dans l’ensemble, d’observations à faire». Ce que répondit Mgr Valeri, nous le savons par la lettre qu’il a ensuite
envoyée au cardinal Maglione: «Je réagis assez vivement, déclarant que le Saint-Siège avait déjà manifesté ses idées sur le racisme, qui est
à la base de toutes les dispositions prises vis-à-vis des Juifs. Je relevai les graves inconvénients que fait surgir du point de vue religieux la législation actuellement en vigueur». Le 31 octobre 1941, le secrétaire d’État de Pie XII approuve Valeri, exprimant l’espoir que les interventions conjuguées du cardinal Gerlier de Lyon et du nonce conduiraient à adoucir l’application de la «malencontreuse loi».
Nous possédons un autre témoignage, celui de l’ambassadeur du Portugal à Vichy, Caerio da Nata, reçu en audience par le maréchal
Pétain, le 16 septembre 1941, en même temps que Mgr Valeri. Ce jour-là, au nom de Pie XII, le nonce réprouve vivement la législation
antisémite: «Le pape est absolument opposé aux mesures iniques qui ont été prises. Et je demande la permission au héros de Verdun de poser
la question de savoir si beaucoup de soldats qui sont morts glorieusement pour la France n’étaient pas juifs, et s’il est sûr que le soldat inconnu qui repose sous l’Arc de triomphe n’était pas juif».
..
Toujours selon les archives du Vatican, quand les Juifs commencent à être raflés en France, en 1942, le nonce juge la lettre de protestation
envoyée par le cardinal-archevêque Suhard “assez platonique”.
À partir de cette phase aiguë de la persécution, les interventions de Mgr Valeri – qui suit les directives de Pie XII – sont nombreuses.
Le Saint-Siège exerce notamment une action décisive en vue de sauver des enfants juifs de la déportation. Le 11 octobre 1942, le
délégué apostolique dans l’État d’Orange, en Afrique du Sud, informe le Vatican que «cinquante-neuf députés réunis de la communauté
juive avaient pris acte avec estime de la vigoureuse résistance opposée par le Saint-Siège à l’extradition des Juifs réfugiés en France».
Le père Blet en tire cette évidente conclusion: «Le nonce en France
Quelle est la destination des déportés? Selon Laval, la Pologne où les Allemands pensent créer «une espèce de maison mère»... Coupable
incuriosité. Mais on retrouve ici l’interrogation abordée au chapitre précédent. Que sait-on, pendant la guerre, de la réalité de la déportation?
Et que sait Pie XII?
Au printemps 1942, via les nonciatures de Suisse et de Slovaquie, les premières informations parviennent au Vatican, faisant état de
massacres systématiques des Juifs d’Europe de l’Est. Cependant, ce ne sont que des rumeurs sans preuves, si énormes qu’elles sont difficilement crédibles. En août 1942, Mgr Cheptytskyi, métropolite grec catholique d’Ukraine, livre à son tour des renseignements sur les violences commises contre les Juifs. À l’été 1941, comme nombre de ses compatriotes, il avait perçu l’arrivée de la Wehrmacht comme une délivrance du communisme. «Saluons l’armée allemande victorieuse qui nous a libérés de l’ennemi», écrivait-il à Pie XII le 1er juillet 1941. Un
an plus tard, le prélat a déchanté. Le 29 août 1942, il s’adresse au pape: «Aujourd’hui, tout le pays est d’accord pour penser que le régime
allemand est mauvais à un degré peut-être plus élevé que le régime bolchevique. Il est presque diabolique».

À la même époque, via la Suisse, Roosevelt a également reçu des informations. Par le canal de son ambassadeur au Vatican, le président
américain les communique au pape. Néanmoins, restant parcellaires, ces éléments ne trahissent pas l’existence d’un génocide organisé.
En juillet 1948, in capucin français, le père Marie Benoît, arrive à Rome, porteur d’un mémoire sur le camp d’Auschwitz, rédigé à partir
d’indices recueillis dans les milieux juifs. Le centre de déportation y est présenté comme un camp de travail: «Le moral parmi les déportés
est généralement bon, ils ont confiance dans l’avenir». Le 27 octobre 1943, après la rafle des Juifs de Rome, l’adjoint du grand rabbin écrit
à Pie XII en le priant d’intervenir afin que des vêtements chauds soient envoyés aux déportés! Si le nonce en Slovaquie, Mgr Burzio, recueille,
en mai 1944, le témoignage de deux détenus qui se sont échappés d’Auschwitz, ce n’est qu’en octobre 1944 que son rapport parvient
à Rome. C’est donc très tard, comme les Alliés, que le pape découvrira l’abominable vérité du système concentrationnaire nazi.
Cependant, informé progressivement et informé partiellement, Pie XII, contrairement au portrait brossé de lui dans Amen, ne reste pas inerte. Mais il réagit en fonction de deux paramètres. En premier lieu, on l’oublie trop, quelles que soient ses préférences personnelles, il incarne une autorité spirituelle dont la vocation n’est pas de départager les belligérants: même au plus fort du conflit, pasteur universel, il est aussi le pape des catholiques allemands des pays alliés au Reich.

En second lieu, Pie XII a effectué toute sa carrière ecclésiastique dans la diplomatie vaticane. Diplomate de formation, diplomate de tempérament, il privilégie les voies de l’action discrète, voire secrète. La discrétion, toutefois, n’oblige pas toujours au silence. En dépit
de la légende noire fabriquée par certains, le pape a parlé. Lors de son message de Noël 1942, Pie XII dénonce toutes les cruautés du conflit en cours, évoquant «les centaines de milliers de personnes qui, sans aucune faute propre, parfois uniquement en raison de leur nationalité ou de leur race, sont destinées à la mort ou au dépérissement». Le terme “race” est bien là, et il veut dire ce qu’il veut dire.
Si le pape n’a pas employé le mot “juif”, c’est exprès, s’étant concerté avec Myron Taylor, le représentant de Roosevelt. Mais les services
secrets du Reich ne sont pas dupes. Dans un rapport adressé à Hitler, Heydrich, le chef de la Gestapo, estime que la déclaration papale est
«dirigée contre le nouvel ordre européen représenté par le nationalsocialisme.

Pie XII accuse virtuellement le peuple allemand d’injustice envers les Juifs. Il s’est fait l’allié et l’ami des Juifs. Il défend donc notre pire ennemi politique, les gens qui veulent détruire le peuple allemand».
Ribbentrop, le ministre des Affaires étrangères du Reich, ordonne d’ailleurs à son ambassadeur au Vatican de protester contre cette rupture de «la traditionnelle attitude de neutralité», lui demandant de faire savoir que l’Allemagne ne manque pas «de moyens physiques
de représailles».

Dans le film de Costa-Gavras, non seulement le message de Noël 1942 est tronqué (le passage cité plus haut n’y figure pas, alors qu’il
est essentiel), mais l’affaire est présentée comme si tous les catholiques d’Europe avaient été à l’écoute de la radio, le 24 décembre au soir, suggérant notamment qu’un coup d’éclat aurait réveillé les consciences allemandes. C’est un pur anachronisme. Pendant la guerre, Radio-Vatican est un émetteur de faible puissance, facile à brouiller. Il dépend du courant électrique que lui livre l’État italien, qui le lui a d’ailleurs coupé pour des incidents mineurs. Dans le Reich, il est interdit de l’écouter, comme toutes les radios étrangères, sous peine de sanctions allant jusqu’à la peine capitale. Le message de Noël, au demeurant, a eté lu en italien, et ce ne sont pas les quotidiens du lendemain qui l’auraient traduit.

Ceux qui dénoncent les silences de Pie XII raisonnent comme si l’Europe de 1942 avait vécu avec un système d’information libre et
ouvert comme aujourd’hui, où l’on peut entendre le pape au journal télévisé de 20 heures. Ce n’était vraiment pas le cas. Dans un continent
quadrillé dans sa quasi-totalité par les troupes allemandes, la censure sévissait à tous les niveaux – journaux, radio, courrier –, les moyens de communication, du fait des restrictions et de l’état de guerre, demeurant qui plus est réduits. «Le champ d’action du pape était limité, concède John Cornwell. On interceptait les télégrammes et messages adressés aux nonces du monde entier. On pouvait empêcher son journal [L’Osservatore Romano] de sortir du Vatican, brouiller sa radio, détruire ou falsifier une encyclique destinée à l’Allemagne».

“Représailles”. La menace brandie par Ribbentrop fournit la clé du comportement de Pie XII. Le pape a en tête l’exemple de la Hollande.
Aux Pays-Bas, occupés depuis mai 1940 par la Wehrmacht, la déportation systématique des Juifs a débuté, comme dans toute l’Europe
de l’Ouest, au printemps 1942. Le 26 juillet 1942, avec le synodede l’Eglise réformée, l’épiscopat catholique a publié une véhémente protestation, texte lu dans toutes les églises et les temples du pays. Dès le 2 août, les Allemands ont répliqué en raflant dans les couvents
tous les religieux et religieuses d’origine juive (c’est ansi que la carmélite Édith Stein, canonisée par Jean-Paul II, sera déportée à Auschwitz).
Puis ils ont accélére le rythme des déportations. «Il n’est pas dans mon pouvoir de freiner les actes criminels insensés des nazis», écrit Pie XII dans son journal intime. Sa correspondance avec les évêques allemands, dont certains sont des amis personnels, montre ses déchirements intérieurs. Que faire? Ne pas parler, mais paraître indifférent? Parler, mais en prenant le risque d’aggraver le sort des victimes? «Nous laissons aux pasteurs en fonction sur place, écrit Pie XII à Mgr von Preysing, le 30 avril 1943, le soin d’appréciersi, et en quelle mesure, le danger de représailles et de pressions, ainsi que peut-être d’autres circonstances dues à la longueur età la psychologie de la guerre, conseillent la réserve – malgré les raisons qu’il y aurait d’intervenir – afin d’éviter des maux plus grands. C’est l’un des motifs pour lesquels nous-même nous nous imposons des limites dans nos déclarations». Devant le consistoire, le 2 juin 1943, le pape dénonce les «contraintes exterminatrices» qui planent sur l’Europe, mais précise: «Toute parole de notre part, adressée à ce propos aux autorités compétentes, toute allusion publique doivent être considérées et pesées avec un sérieux profond, dans l’intérêt de ceux mêmes qui souffrent, de façon à ne rendre leur position encore plus difficile et plus intolérable qu’auparavant, même par inadvertance et sans le vouloir».

Recevant don Piero Scavezzi, un aumônier militaire italien, Pie XII lui livre cet aveu: «Après bien des alarmes et des prières, j’ai jugé
qu’une protestation de ma part, non seulement n’aurait bénéficié à personne, mais aurait provoqué les réactions les plus féroces contre
les juifs et multiplié les actes de cruauté. Peut-être une protestation solennelle m’aurait apporté les louanges du monde civilisé, mais elle
aurait valu aux malheureux juifs une persécution encore plus implacable que celle dont ils souffrent. J’aime les Hébreux, c’est justement
parmi eux, le Peuple élu, qu’est venu naître le Rédempteur».

Durant le conflit, les trois quarts du clergé polonais ont été soit internés, soit mis à mort. En 1939, an nom de la même prudence appliquée ensuite aux Juifs, Pie XII n’a pas plus élevé la voix à leur sujet. «Si le pape, souligne Marc-Antoine Charguéraud, s’est dans une large mesure abstenu d’intervenir pour les Juifs polonais, ce n’est pas par antisémitisme: il n’a fait que suivre la politique qu’il s’était fixée pour ses propres fidèles. Son silence envers les catholiques polonais martyrés explique son silence à l’égard des Juifs polonais exterminés». Après la guerre, l’Américain Robert Kempner, chef du parquet au tribunal de Nuremberg, affirmera que «tout essai de propagande de l’Eglise catholique contre le Reich de Hitler n’aurait pas été seulement un suicide provoqué, mais aurait hâté l’exécution d’encore plus de juifs et de prêtres».

Pie XII a peu parlé. Mais il a beaucoup agi. Dans les pays occupés par les Allemands, il a donné instruction aux nonces de tout entreprendre
pour sauver les Juifs, mais silencieusement. Cela ressort nettement des Actes et Documents du Saint-Siège: en 1943 et en 1944,
l’action de la diplomatie vaticane a contribué à protéger des centaines de milliers de Juifs en Slovaquie, en Croatie, en Roumanie et en Hongrie.

Le 16 octobre 1943, lors de la rafle des Juifs de Rome, c’est la menace d’une protestation pontificale qui a fait reculer les Allemands ;
4 000 Juifs ont été épargnés, et se sont réfugiés au Vatican ou dans des couvents romains. En France, le pape a multiplié les démarches, en
mai 1944, afin de préserver des Juifs regroupés à Vittel et d’éviter leur transfert à Drancy, anti-chambre de la déportation.
En juin 1944, au lendemain de la libération de Rome, l’aumônier juif de la cinquième armée américaine témoigne que «sans l’assistance
apportée aux Juifs par le Vatican et les autorités ecclésiastiques de Rome, des centaines de réfugiés et des milliers de réfugiés juifs auraient
péri». Après la guerre, le Congrès juif mondial, «au nom de toute la communauté juive, exprime une fois de plus sa profonde gratitude pour la main protectrice tendue par Sa Sainteté aux Juifs persécutés pendant ces temps terriblement éprouvants»; et l’organisation offre au Vatican une somme de 20 000 dollars «en reconnaissance de l’oeuvre du Saint-Siège sauvant les Juifs de la persécution fasciste et nazie». Le grand rabbin de Rome, Israël Zolli, et sa femme se convertissent au catholicisme, au terme d’un cheminement théologique entamé dès les années 1930; ils choisissent pour prénoms de baptême Eugenio et Eugenia, en hommage à l’action de Pie XII en faveur de leurs coreligionnaires. En 1946, Pie XII reçoit soixante-dix-huit Juifs rescapés de la déportation, venus le remercier. Moshes Sharett, futur Premier ministre d’Israël, rencontre le pape. «Je lui dis, racontera-t-il, que mon premier devoir était de le remercier et, en lui, l’Église catholique, au nom de la communauté juive, pour tout ce qu’elle avait fait en différentes contrées pour secourir les Juifs». Le sénateur Levi, en témoignage de gratitude pour l’action de Pie XII en faveur des Juifs, fait don au Vatican d’un palais qui abrite aujourd’hui la nonciature apostolique à Rome. En 1955, l’Union des communautés juives d’Italie proclame le 17 avril jour de gratitude pour l’assistance du pape pendant la guerre. Le 26 mai de cette même année, quatrevingt- quatorze musiciens juifs, originaires de quatorze pays, exécutent la Neuvième Symphonie de Beethoven, à Rome, sous la direction de Paul Kletzki, «en reconnaissance de l’oeuvre humanitaire grandiose accomplie par Sa Sainteté pour sauver un grand nombre de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale».

À la mort de Pie XII, le 9 octobre 1958, la mémoire du pape est unanimement saluée. Devant l’ONU, Golda Meir, alors ministre des
Affaires étrangères d’Israël, fait cette déclaration: «Pendant les dix années de la terreur nazie, quand notre peuple a souffert un martyre effroyable, la voix du pape s’est élevée pour condamner les bourreaux et pour exprimer sa compassion envers les victimes». Le rabbin Elio
Toaff (qui accueillera Jean-Paul II à la synagogue de Rome en 1986) proclame que «les Juifs se souviendront toujours de ce que l’Église a
fait pour eux, sur l’ordre du pape, au moment des persécutions raciales».

En 1963, Le Vicaire, la pièce de Hochhuth, lance la campagne contre Pie XII. Mais un député britannique, Maurice Edelman, président
de l’Associarion anglo-juive, rappelle que «l’intervention du pape Pie XII a permis de sauver des dizaines de milliers de Juifs pendant
la guerre». Établi à Jérusalem, l’écrivain juif Pinchas Lapide, consul d’Israël à Milan du vivant de Pie XII, est interrogé par le correspondant
du Monde, «Au lendemain de la libération de Rome, se souvient-il, j’ai appartenu à une délégation de soldats de la brigade juive de Palestine qui a été reçue par le pape et qui lui a transmis la gratitude de l’Agence juive, qui était l’organisme dirigeant du mouvement sioniste mondial, pour ce qu’il avait fait en faveur des Juifs. (...) Le pape personnellement, le Saint-Siège, les nonces et toute l’Église catholique ont sauvé de 150 000 à 400 000 Juifs d’une mort certaine. Lorsque j’ai été reçu à Venise par Mgr Roncalli, qui allait devenir Jean XXIII, et que je lui exprimai la reconnaissance de mon pays pour son action en faveur des Juifs, il m’interrompit à plusieurs reprises pour me rappeler qu’il avait chaque fois agi sur ordre précis de Pie XII».

Quelques années plus tard, Lapide rédige un livre – traduit en plusieurs langues – sur les rapports entre le judaïsme et l’Église.
Après une longue enquête, il révise ses chiffres à la hausse: «L’Eglise catholique, sous le pontificat de Pie XII, fut l’instrument qui sauva
au moins 700 000 mais probablement jusqu’à 860 000 Juifs d’une mort certaine de la part des nazis».

En février 2001, dans un magazine américain, un rabbin newyorkais, David Dalin, publie un long article où il revient sur la multitude
des témoignages juifs en faveur du pape, pendant et après la guerre. «Toute la génération des survivants de l’Holocauste, constate t-il, témoigne que Pie XII a été authentiquement et profondément un Juste». Dalin demande que Pie XII soit reconnu par Israël comme
«Juste des nations», car «le pape Pacelli a été le plus grand soutien des Juifs»..

JEAN SÉVILLIA
(“L’affaire de Pie XII”) JEAN SÉVILLIA, Historiquement correct. Pour en finir avec le passé unique. Paris, Perrin, 2003
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Pie XII et les juifs : deux chercheurs sèment la confusion

ROME, Mercredi 3 février 2010 (ZENIT.org) - Un document présenté comme preuve de l’indifférence de Pie XII lors de « la rafle » des juifs de Rome, renferme une grave erreur de date de la part des chercheurs qui l’ont présenté : le texte a été écrit avant ces terribles faits.

Par ailleurs, contrairement à ce qu’affirment les deux chercheurs qui ont fait ces « révélations », il ne s’agit pas d’un document inédit : le texte avait déjà été publié en 1964 et était largement connu des historiens.

Dimanche dernier, l’agence italienne ANSA faisait état de « révélations » faites par Giuseppe Casarrubea et Mario Cereghino qui disaient avoir retrouvé dans les archives britanniques un document qui, selon eux, était daté du 19 octobre 1943, autrement dit trois jours après la rafle des juifs de Rome par les nazis.


Dans ce document, le chargé d’affaire américain Harold Tittman rend compte au gouvernement américain de son entretien avec le pape Eugenio Pacelli, qui « au lieu de s’indigner pour la déportation de plus de 1000 juifs romains s’était plutôt inquiété de la présence ‘de bandes communistes stationnées aux alentours de Rome’ », selon l’interprétation du document présenté par l’ANSA.

Or les chercheurs, comme l’explique dans un message envoyé à ZENIT le professeur Ronald Rychlak, de l’University of Mississippi, auteur de plusieurs recherches sur Pie XII, ont commis une grave erreur dans la lecture de la date.

« Le message transcrit à Washington par Harold Tittmann est daté du 19 octobre, mais il y a une erreur. Les comptes-rendus du Vatican montrent que sa rencontre avec le pape a eu lieu le 14 octobre », affirme-t-il.

’L’Osservatore Romano’ du 15 octobre 1943 rapporte en effet en première page qu’Harold Tittmann a été reçu par le pape en audience privée le 14 octobre », alors que la rafle contre la communauté juive a eu lieu le 16 octobre.

« Apparemment, le chiffre ’14’ a été lu par erreur comme un ’19’ », relève Ronald Rychlak. « Le pape ne parlait pas de la rafle des juifs car elle n’avait pas encore eu lieu ! ».

« Sa préoccupation était qu’un groupe de communistes ne commette un acte de violence, un fait qui aurait eu de sérieuses conséquences. Bien entendu, au printemps suivant, les faits lui donnèrent raison », conclut le professeur.

Un « inédit » publié il y a 46 ans

Dans les révélations des deux chercheurs figure une autre grave erreur, puisqu’ils ont présenté leur texte à l’ANSA en disant qu’il était inédit. Le document en réalité a déjà été publié en 1964 et les historiens le connaissent bien. On le trouve dans la série « Foreign Relations of United States » (FRUS), à l’intérieur du deuxième volume relatif à l’année 1943, pag. 950.

Sur son blog, Andrea Tornielli, vaticaniste du quotidien italien « Il Giornale », rappelle que Casarrubea et Cereghino ne sont pas nouveaux dans ce type de « révélations ».

« En octobre 2008, écrit Andrea Tornielli, ils passèrent pour inédit un document pour l’utiliser contre Pie XII (toujours répercuté par l’ANSA) et furent obligés de s’excuser, comme on peut le lire sur le site vaticanfiles.splinder.com ».

Jesús Colina

http://news.catholique.org/28793-pie-xii-et-les-juifs-deux-chercheurs-sement
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Philomène

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Pie XII et les juifs : deux chercheurs sèment la confusion

Par Jean-Baptiste Maillard le mercredi 3 février 2010, 17:32


Un document présenté comme preuve de l'indifférence de Pie XII lors de « la rafle » des juifs de Rome, renferme une grave erreur de date de la part des chercheurs qui l'ont présenté : le texte a été écrit avant ces terribles faits, nous rapporte Zenit.

Par ailleurs, contrairement à ce qu'affirment les deux chercheurs qui ont fait ces « révélations », il ne s'agit pas d'un document inédit : le texte avait déjà été publié en 1964 et était largement connu des historiens.

Dimanche dernier, l'agence italienne ANSA faisait état de « révélations » faites par Giuseppe Casarrubea et Mario Cereghino qui disaient avoir retrouvé dans les archives britanniques un document qui, selon eux, était daté du 19 octobre 1943, autrement dit trois jours après la rafle des juifs de Rome par les nazis.

Dans ce document, le chargé d'affaire américain Harold Tittman rend compte au gouvernement américain de son entretien avec le pape Eugenio Pacelli, qui « au lieu de s'indigner pour la déportation de plus de 1000 juifs romains s'était plutôt inquiété de la présence ‘de bandes communistes stationnées aux alentours de Rome' », selon l'interprétation du document présenté par l'ANSA.

Or les chercheurs, comme l'explique dans un message envoyé à ZENIT le professeur Ronald Rychlak, de l'University of Mississippi, auteur de plusieurs recherches sur Pie XII, ont commis une grave erreur dans la lecture de la date.

« Le message transcrit à Washington par Harold Tittmann est daté du 19 octobre, mais il y a une erreur. Les comptes-rendus du Vatican montrent que sa rencontre avec le pape a eu lieu le 14 octobre », affirme-t-il.

'L'Osservatore Romano' du 15 octobre 1943 rapporte en effet en première page qu'Harold Tittmann a été reçu par le pape en audience privée le 14 octobre », alors que la rafle contre la communauté juive a eu lieu le 16 octobre.

« Apparemment, le chiffre '14' a été lu par erreur comme un '19' », relève Ronald Rychlak. « Le pape ne parlait pas de la rafle des juifs car elle n'avait pas encore eu lieu ! ».

« Sa préoccupation était qu'un groupe de communistes ne commette un acte de violence, un fait qui aurait eu de sérieuses conséquences. Bien entendu, au printemps suivant, les faits lui donnèrent raison », conclut le professeur.

Un « inédit » publié il y a 46 ans

Dans les révélations des deux chercheurs figure une autre grave erreur, puisqu'ils ont présenté leur texte à l'ANSA en disant qu'il était inédit. Le document en réalité a déjà été publié en 1964 et les historiens le connaissent bien. On le trouve dans la série « Foreign Relations of United States » (FRUS), à l'intérieur du deuxième volume relatif à l'année 1943, pag. 950.

Sur son blog, Andrea Tornielli, vaticaniste du quotidien italien « Il Giornale », rappelle que Casarrubea et Cereghino ne sont pas nouveaux dans ce type de « révélations ».

« En octobre 2008, écrit Andrea Tornielli, ils passèrent pour inédit un document pour l'utiliser contre Pie XII (toujours répercuté par l'ANSA) et furent obligés de s'excuser, comme on peut le lire sur le site vaticanfiles.splinder.com ».

Cette question a également été soulevée par le professeur d'histoire italien Matteo Luigi Napolitano, spécialisé dans les relations entre l'Etat et l'Eglise et l'histoire des traités et des politiques internationales à l'université d'Urbino, qui déclare, sur la page I segni dei tempi, que le document cité par Casarrubea et Cereghino est également connu dans sa version italienne, ayant été publié par Ennio Di Nolfo dans son livre « Vaticano e Stati Uniti: dalle carte di Myron Taylor » (Milan 1978, republié en 2003).

Le document que les deux chercheurs qualifient d' « inédit », rappelle-t-il, a été présenté et discuté dans les biographies et dans bon nombre d'essais sur Pie XII, « des livres que de toute évidence Casarrubea et Cereghino ne se sont pas donnés la peine de lire, continuant à faire passer pour « neuves » et « inédites » des choses que les historiens, les historiens sérieux, connaissent et dont ils discutent depuis des années ».

Source "Zenith" : http://www.zenit.org/article-23417?l=french

Article du "Blog consacré à Pie XII " : http://www.pie12.com/index.php?post/2010/02/03/Pie-XII-et-les-juifs-%3A-deux-chercheurs-sement-la-confusion
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