Le commerce des reliques est de plus en plus répandu sur Internet, indique le Journal La Croix, mais pas seulement. On achète aussi des objets religieux dans les salles de vente, où calices et ciboires sont mis aux enchères.
« A partir de 24,90 €, vend relique de sainte Bernadette Soubirous. Un cadre en bois brun foncé (...) avec mention en bleu : "Sciure de bois extraite du cercueil". » « À partir de 168 €, vend un reliquaire du XIXe siècle, qui contient 10 reliques de saints ! Saints Felicis, Clément, Régis, Modeste, Serina, Jucunda, Maxime, et trois autres dont on n'arrive plus à lire le nom. » « À partir de 1 980 dollars, vend un reliquaire en cristal contenant un large morceau de la vraie croix du Christ »...
Si l'on trouve de tout sur le site Internet eBay de telles annonces concernant des reliques de saints sont aussi de plus en plus nombreuses.
Le célèbre site de vente aux enchères leur a même réservé une sous-rubrique de sa catégorie « Objets religieux » : 572 pièces y étaient en vente mercredi 7 janvier aux États-Unis et 66 en France. De quoi inquiéter les Églises, qui interdisent depuis des siècles le commerce des reliques.
Ainsi, en février 2008, le cardinal José Saraiva Martins, alors préfet de la Congrégation des causes des saints, avait qualifié de « business sacrilège » ce type de vente sur eBay. « Sans un certificat écrit, une relique est considérée comme fausse, comme le sont, à mon avis, la plupart des reliques sur Internet », avertissait-il.
L'Église catholique de France s'est également inquiétée de ce commerce. En décembre dernier, la Conférence épiscopale de France a dû rappeler le canon 1190 du Code de droit canonique, qui interdit la vente de reliques. En cause, une vente publique, le 6 décembre à Alençon (Orne) où près de 360 objets religieux y étaient mis aux enchères, dont une cinquantaine de reliques, mais aussi des dizaines de ciboires, calices et autres ostensoirs...
Selon Me Patrice Biget, commissaire-priseur dans l'Orne, il existe un véritable marché pour les anciens objets de culte et les reliques. « Les prêtres traditionalistes sont très intéressés par les vêtements liturgiques et les vases sacrés, les orthodoxes par les reliques, mais il y a aussi des particuliers collectionneurs », souligne-t-il.
Les auteurs de l'article observent que si le Code de droit canonique est clair sur l'interdiction de la vente de reliques, il ne dit rien en revanche sur les vases sacrés. « C'est normal : autrefois, dans une culture chrétienne, il était impossible d'envisager qu'un ciboire ou un calice soient mis en vente », explique le P. Norbert Hennique, responsable du département « Art sacré » du Service national de pastorale liturgique et sacramentelle (SNPLS).
Or, aujourd'hui, avec la sécularisation, ces objets sont de plus en plus nombreux sur le marché. Selon Me Biget, ils proviennent principalement de communautés religieuses qui ferment ou désirent se séparer d'objets liturgiques dont elles ne se servent plus.
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Source : Cathobel