Extraits des lettres de Ted Kennedy et de Benoît XVI

Le 01 septembre 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Mort mardi 25 août, le sénateur Ted Kennedy, fervent catholique, avait écrit début juillet à Benoît XVI, lui demandant de prier pour lui.

Lettre du sénateur Ted Kennedy à Benoît XVI

« Très Saint-Père

J’ai demandé au président Obama de vous remettre en main propre cette lettre. Lui aussi homme d’une foi profonde, il comprend combien ma foi catholique est importante pour moi, et je lui en suis profondément reconnaissant. J’espère que cette lettre vous trouvera en bonne santé.

Je prie pour que vous receviez toutes les bénédictions de Dieu pour conduire notre Église et inspirer notre monde en ces temps difficiles. Je vous écris avec une grande humilité pour vous demander de prier pour moi alors que ma propre santé décline. On m’a diagnostiqué un cancer du cerveau il y a plus d’un an et, bien que je continue les traitements, la maladie prend le dessus sur moi. J’ai 77 ans, et je me prépare pour le prochain passage de ma vie.

J’ai été béni de faire partie d’une famille formidable. Mes deux parents, et en particulier ma mère, ont mis la foi catholique au centre de nos vies. Ce cadeau de la foi m’a soutenu et nourri, et m’a apporté la consolation dans les heures les plus sombres.

Je sais que j’ai été un être humain imparfait, mais avec l’aide de ma foi, j’ai essayé de me maintenir sur le droit chemin. Je veux que vous sachiez, Votre Sainteté, qu’en presque 50 ans de fonction élective, j’ai fait de mon mieux pour défendre les droits des pauvres et leur ouvrir les portes de perspectives économiques. J’ai travaillé à accueillir l’immigrant, à combattre les discriminations, à développer l’accès à la santé et à l’éducation. Je me suis opposé à la peine de mort et combattu pour mettre fin à la guerre. Tels sont les sujets qui m’ont motivé et été le centre de mon travail comme sénateur des États-Unis.

Je veux aussi que vous sachiez que, bien que je sois malade, je reste totalement engagé pour que chacun puisse accéder aux soins médicaux dans mon pays. Cela aura été la cause politique de ma vie. Je crois en une clause de conscience pour les catholiques dans le domaine de la santé, et je continue à m’en faire le défenseur auprès de mes collègues au Sénat, et je travaille à développer une politique nationale de santé globale qui garantisse les soins médicaux à chacun.

Votre Sainteté, j’ai toujours essayé d’être un catholique fidèle. Et au-delà des insuffisances de mes faiblesses humaines, je n’ai jamais manqué de croire aux enseignements fondamentaux de ma foi et de les respecter. Je continue à invoquer les bénédictions de Dieu sur vous et sur notre Église, et je vous serais reconnaissant de prier pour moi. »

Réponse de Benoît XVI

« Le Saint-Père a lu la lettre que vous aviez confiée au président Obama et qu’il a eu la bonté de lui présenter lors de leur récente rencontre. Il a appris avec tristesse votre maladie, et m’a demandé de vous assurer de sa compassion et de sa proximité spirituelle. Il est particulièrement reconnaissant de vos promesses de prier pour lui et pour les besoins de notre Église universelle.

Sa Sainteté prie pour que, dans les jours prochains, vous soyez soutenu dans la foi et l’espérance et que vous receviez la grâce précieuse de vous en remettre avec joie à la volonté de Dieu, notre Père miséricordieux. Il invoque sur vous la consolation et la paix promises par le Sauveur ressuscité à tous ceux qui partagent ses souffrances et croient en sa promesse de vie éternelle.

Recommandant vous et votre famille à l’intercession aimante de la Bienheureuse Vierge Marie, le Saint-Père accorde de grand cœur sa bénédiction apostolique, en gage de sagesse, de réconfort et de force dans le Seigneur. »