J'ai un exemple amusant à cet égard. Il montre comment "un péché", créé par soi-même, peut parfois sauver, parfois perdre l'âme selon ce qui en ressort:
humilité et repentir, ou obstination et orgueil.Deux jeunes moines, ascètes devant l'éternel, firent un voeu sougrenu. Ils décidèrent d'imiter saint simon stylite et de vivre sur deux colonnes d'un temple grec en ruine, en ne se nourrissant que de pain qu'on leur faisait parvenir dans un panier.
Ils choisirent chacun une colonne et s'engagèrent
par voeu devant Dieu à ne jamais descendre que morts (voeu solennel).
Trois ans plus tard, usé par l'ennui et les pensées de l'imaginaire, l'un des deux craqua. Il descendit de sa colonne, envoya son froc aux orties. L'autre lui cria: "Malheureux ! Ton voeu ! Tu sera damné !" Mais l'autre ne l'écoutait pas. Puis il alla en ville, il retrouva une amie de son enfance et se maria.
Il devint la risée du public.
Cet homme avait-il péché? Oui. Certainement. Un voeu est un voeu et, à cette époque stoïcienne, on ne transgressait pas impunement. Il traîna donc une existence extérieurement ratée. Puis il mourut.
L'autre resta fidèle encore deux mois. Mais un jour, il tomba de sa colonne et se tua. Il ne pécha donc pas et tint, à la lettre, la fidélité à son voeu. On l'enterra avec les honneurs.
Voici, selon moi, la tapisserie du côté humain des choses.
Et puis il y a le côté divin.
Et là, la mesure du péché n'est plus CE QU'ON CROIT ÊTRE UN PECHE, mais la règle de Dieu lui-même, celle que son Essence déclare comme étant l'arbre du bien et du mal.Ainsi, l'ermite fidèle alla longtemps au purgatoire et l'infidèle passa très vite au Ciel, non à cause de son infidélité, mais parce que, misérable, il ne chercha pas à valoriser sa vie devant Dieu.
Ainsi se réalise cette parole:
- Citation :
- "Bien des premiers seront derniers."