Evangile du 9 décembre : Mt 3, 1-12
En ces jours-là, paraît Jean le Baptiste, qui proclame dans le désert de Judée : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche. » Jean est celui que désignait la parole transmise par le prophète Isaïe :
A travers le désert, une voix crie :
Préparez le chemin du Seigneur,
aplanissez sa route.
Jean portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins ; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain venaient à lui, et ils se faisaient baptiser par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés. Voyant des pharisiens et des sadducéens venir en grand nombre à ce baptême, il leur dit : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Produisez donc un fruit qui exprime votre conversion, et n’allez pas dire en vous-mêmes : ’Nous avons Abraham pour père’ ; car, je vous le dis : avec les pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. Moi, je vous baptise dans l’eau, pour vous amener à la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu ; il tient la pelle à vanner dans sa main, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier. Quant à la paille, il la brûlera dans un feu qui ne s’éteint pas. »
Le personnage de Saint Jean-Baptiste passe un peu comme un météore dans les évangiles : quelques versets nous le décrivent avec des images fortes et puis il disparaît quasiment.
Pourtant ce météore a un rôle crucial dans l’histoire du Salut : c’est lui qui fait la jonction entre l’Ancien et le Nouveau Testament.
Et la rupture achevée en le Christ a déjà en lui ses prémisses : c’est un nouveau baptême qu’il introduit, un baptême de conversion. Ce ne sont plus les ablutions rituelles pratiquées par les juifs de l’époque et sans aucune autre conséquence morale pour leurs auteurs que de se garder dans une pureté factice. Il n’a rien à faire de ces simagrées, Jean-Baptiste, et il ne mâche pas ses mots pour le signifier aux « pharisiens et sadducéens ». Les mots qu’il utilise sont des coups de cognée qui coupent et abattent tous les faux-semblants et les hypocrisies. Déjà on trouve en lui le futur discours de Jésus contre ceux qu’il appellera « sépulcres blanchis », entre autres compliments.
En même temps, Saint Jean-Baptiste ne prend pas la grosse tête et sait qu’il n’est que l’humble précurseur de Celui qui est bien plus grand que lui.
Mais quel tempérament, quelle conviction et quelle efficacité !
Que cette période de l’Avent nous mette en route vers la conversion de nos cœurs nécessaire pour accueillir et reconnaître en nos frères les plus pauvres l’Emmanuel.
(écrit par Eric, approuvé par Jean, Paul et Dominique)