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 Madeleine Delbrêl (1904-1964), missionnaire des gens des rues

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MessageSujet: Madeleine Delbrêl (1904-1964), missionnaire des gens des rues   missionnaire - Madeleine Delbrêl (1904-1964), missionnaire des gens des rues Empty14/10/2022, 11:04

Madeleine Delbrêl (1904-1964), missionnaire des gens des rues

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Le Pape a reçu une délégation du diocèse de Créteil le lundi 1er octobre 2018. Il a mis en avant dans son discours la figure de Madeleine Delbrêl. 


Par un décret rendu public en janvier 2018, le pape François avait reconnu les vertus héroïques de la Française Madeleine Delbrêl, marquant ainsi une étape importante vers sa béatification.

S’il est une croyante qui décoda et porta la présence de Dieu aux périphéries de l’Église, bien avant la fameuse expression du Pape François ; c’est bien Madeleine Delbrêl. 
Poète et essayiste (le don de la communication), assistante sociale (l’incarnation de la charité), mystique (le goût de la recherche de Dieu) ; sa personnalité fut l’alliance tout à fait unique de différents charismes. En elle non seulement les trois vertus théologales, foi, espérance et charité, se trouvaient réunies mais elle initia une voie tout à fait singulière de la sainteté : celle des gens ordinaires.

Rien ne présageait pourtant de ce destin. Fille d’un chef de gare autodidacte cultivé de Dordogne, intelligente, d’un tempérament artiste et fréquentant plutôt des intellectuels dont quelques libres penseurs, la jeune fille renia à 15 ans la foi du catéchisme de son enfance. Jusqu’à ce que le témoignage de foi du garçon qu’elle aimait et qui entra au noviciat des Dominicains la fasse cheminer en quête de sa propre vocation. 
À 20 ans, ayant découvert éblouie le Christ, l’ami de toute sa vie, Madeleine faillit choisir le Carmel puis elle rencontra un vicaire parisien, le Père Lorenzo, qui influença sa manière d’être témoin de l’Évangile dans sa radicalité. 
Désireuse de la vivre « au coude à coude » au milieu des incroyants et des athées, la jeune femme convainc deux de ses amies d’aller s’installer dans une banlieue ouvrière, elle comme assistante sociale, son amie Suzanne Lacloche comme laborantine et Hélène Manuel comme infirmière.

À Ivry-sur-Seine, un fief communiste, elles font du 11, rue Raspail la « Maison du Bon Dieu », foyer de vie fraternelle entre laïques célibataires autant que lieu de large hospitalité. 
Bien sûr, c’est le visage le plus connu de Madeleine Delbrêl : compagne de route des militants marxistes via le Service social de la mairie, participant à des actions au nom de la justice sociale, mais en veillant à ce qu’il n’y ait pas d’ambiguïté pour sa foi. Une expérience de dialogue âpre, amical et respectueux relatée dans son livre phare Ville Marxiste, Terre de mission (né d’une correspondance avec Mgr Veuillot). 
Bien au delà, Madeleine Delbrêl fut et reste une figure incontournable du rapport des chrétiens avec un monde pluraliste. Une médiatrice qui sut inventer en son temps un témoignage de foi original en étant solidaire d’un monde qui rejetait Dieu et solidaire de Dieu qui aime ce monde. 
Une discrète mais grande spirituelle riche de sa joie de croire, de sa bonté, de sa pratique fidèle de la prière, de son sens viscéral de l’Église et surtout de son amour inconditionnel pour les « gens des rues » et les foules qui s’engouffrent dans le métro.
Fragile, affaiblie, minée par les ennuis de santé de ses parents, elle mourra à 60 ans avant de connaître le souffle de renouveau apporté par le Concile Vatican II. 
Son œuvre et sa spiritualité ne cesseront dès lors de rayonner au point d’aboutir à l’introduction de sa cause de béatification par le diocèse de Créteil. 
Jean-Paul II avait déclaré en 2004 : « Elle a pris part à l’aventure missionnaire de l’Église en France au vingtième siècle, en particulier à la fondation de la Mission de France et de son séminaire à Lisieux ». 
« Missionnaire sans bateau » (selon son expression) mais authentique évangélisatrice au cœur des déserts spirituels de la modernité. 
Dans la Lettre aux catholiques de France, les évêques la citent avec Thérèse de Lisieux comme une balise pour le 3ème millénaire !

En octobre 2014, elle a même été l’objet d’une première rencontre théologique internationale !

Chantal Joly, avec la collaboration du Père Bernard Pitaud, auteur de plusieurs ouvrages sur Madeleine Delbrêl.





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MessageSujet: Re: Madeleine Delbrêl (1904-1964), missionnaire des gens des rues   missionnaire - Madeleine Delbrêl (1904-1964), missionnaire des gens des rues Empty18/10/2022, 10:24

Madeleine Delbrêl, la missionnaire qui voulut dépayser l’Église


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Jacques Faujour/AAMD
Madeleine Delbrêl.


Claude Langlois - publié le 17/10/22


C’était une jeune femme convertie, mystique et poète, qui marqua son temps en s’engageant comme assistante sociale dans une banlieue ouvrière et communiste. Claude Langlois, spécialiste du catholicisme au féminin, vient de faire paraître sa biographie : "La Femme du Seigneur - Madeleine Delbrêl en ses œuvres" (Cerf). Il nous dit comment elle témoigna de l’évangile avec des intuitions personnelles prophétiques.



Comment Madeleine Delbrêl (1904-1964) peut-elle parler aujourd’hui à des chrétiens qui s’interrogent sur la présence de leur Église « aux périphéries ». Qu’a-t-elle à dire à des femmes qui cherchent leur place au sein du catholicisme ? Mais d’abord qui est-elle ? Une femme aussi — convertie, laïque et mystique — qui mena pendant trente ans une vie évangélique et installa d’autres petites communautés en France puis en Afrique. 



Voilà presque quatre-vingts ans, en décembre 1943, elle rédige un petit livre Missionnaires sans bateaux, fruit déjà de dix années de présence à Ivry, fief communiste. 


Il ne sera pas publié de son vivant, partiellement en 1966, après sa mort. Explication : les abbés Godin et Daniel, liés à la JOC naissante, venaient en 1943 de lancer leur brûlot, La France, pays de mission ? La Mission de France venait d’ouvrir son séminaire à Lisieux en vue de former des prêtres pour les territoires déchristianisés. Et Madeleine d’ailleurs y fut au départ très présente. 


Dieu n’a pas sa fiche à la mairie



Son analyse de 1943 partait du même constat : à la mission lointaine doit s’ajouter — voire se substituer comme priorité — la mission de l’intérieur pour combattre un paganisme à nos portes. Mais Madeleine le dit avec sa petite musique qui demande le silence pour être entendue ; elle veut surtout mobiliser non les seuls clercs et les jeunes de l’Action catholique, mais de simples laïcs, des couples, des femmes célibataires œuvrant le plus souvent dans le service social. Son diagnostic portait plutôt sur la sécularisation pratique. Madeleine, qui en a conscience dans le secteur du soin et de la bienfaisance, l’exprime par ce constat, emprunté à la bureaucratie naissante, que Dieu « n’a pas sa fiche à la mairie ». Ses formules s’entendent présentement quand, parlant de son Église, elle écrit : « C’est nous qui pouvons avancer sa frontière. » Sont-ce les périphéries d’aujourd’hui ? 


La réflexion de Madeleine, prosaïque et poétique, oblige d’abord à se dé-payser, là même où nous pourrions y lire un présent inchangé : « Ici la paroisse, petit troupeau, heureux de sa foi, indéchiffrable à ce qui n’est pas lui » ou « Vieille église accroupie comme un oiseau, réchauffant ses fidèles sous ses ailes ». Et les prêtres : « Ils parlent dans leur chaire là où la rue ne va pas. » 

Citation :

Côte à côte à un arrêt d’autobus cet homme tatoué — pratique alors des seules classes populaires — et cette petite dame proprette sont éloignés comme deux continents.”

L’aperçu des « pays sociaux » — en fait nos milieux de vie — où Madeleine entend entraîner son lecteur pour agir, se transforme en croquis vivants de ce qu’elle voit au jour le jour, mondes qui coexistent et s’ignorent : « Côte à côte à un arrêt d’autobus cet homme tatoué — pratique alors des seules classes populaires — et cette petite dame proprette sont éloignés comme deux continents. » Plus loin, dans un train de banlieue, une demi-douzaine de filles et de garçons « s’entassent sur trois places et mènent un beau vacarme ». Constat : « Encore un pays [à identifier] et mieux protégé que la Chine par sa muraille. » Chaque groupe vit dans sa bulle. 


L’insertion des laïcs dans la ville



Et son Église, « en marche depuis deux mille ans à travers le monde et à travers les mondes », comment la voit-elle ? Elle s’étonne à peine de la sentir « si pesante du poids des chrétiens qui ne partent pas » en mission. Mais elle la voit aussi « comme l’animal symbolique d’Ézéchiel. Elle court dans une tornade de feu. Que nous le voulions ou non, nous habitons, en elle, cette tornade ». Madeleine aussi écolo ? Et de conclure : « Le vent qui souffle là, emporte l’Église vers ce qui n’est pas l’Église. » Marges donc. 


En 2014, La Croix titrait, après une nouvelle réédition de l’ouvrage d’Henri Godin et Yvan Daniel, « La France toujours “pays de mission” ». Qui penserait à réactualiser le témoignage d’une femme dont le quotidien était, pendant la guerre, de faire tourner le service social de la mairie d’Ivry, tout en développant ce qui lui semblait une priorité, des maisons de femmes, de porter aussi discrètement des colis aux familles dont un membre avait été déporté ou fusillé. De cela, elle ne parlait pas, il a fallu à la Libération que les communistes récupèrent leur mairie pour que les preuves de son dévouement sans tapage les conduisent à la laisser à la tête d’un service plus que jamais indispensable. 

Et pourtant ce témoignage est capital car il propose en filigrane, à l’encontre d’une forme de cléricalisme héroïque, celui de jeunes prêtres se faisant embaucher comme ouvriers dans de grosses usines après la guerre, l’insertion des laïcs dans la ville où sa communauté à Ivry vivait portes et fenêtres ouvertes. 


Ce n’est qu’en 1957, après la crise des dits prêtres ouvriers que Madeleine sera amenée à modéliser son expérience. Presquequinze ans plus tôt, elle avait déjà posé un diagnostic aigu. Mais Madeleine n’était qu’une femme qui pratiquait à ciel ouvert ce que les anthropologues appellent l’observation participante. Elle le disait en 1943 avec l’abrupt poétique d’une travailleuse sociale qui arpentait la ville en portant dans son cœur toute la misère d’un monde… alors en guerre aussi. Comprendre Madeleine aujourd’hui, c’est d’abord prendre le risque d’être dépaysé en entrant dans son écriture, le plus sûr moyen pourtant d’accéder à son expérience. 

Pratique :
Claude Langlois, La Femme du Seigneur – Madeleine Delbrêl en ses œuvres, Cerf, juillet 2022, 405 pages, 25 €
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Madeleine Delbrêl (1904-1964), missionnaire des gens des rues
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