DOCTEUR ANGÉLIQUE FORUM CATHOLIQUE
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
DOCTEUR ANGÉLIQUE FORUM CATHOLIQUE

Théologie Spirituelle Catholique
Pour déposer une intention de prière : Agapé
ATTENTION : Les publicités ci-dessous sont indépendantes de notre volonté !
 
AccueilAccueil  PortailPortail  FAQFAQ  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
-23%
Le deal à ne pas rater :
EVGA SuperNOVA 650 G6 – Alimentation PC 100% modulaire 650W, 80+ ...
77.91 € 100.91 €
Voir le deal
Le deal à ne pas rater :
Aliexpress : codes promo valables sur tout le site
Voir le deal

 

  Jésus, Messie ou simple rabbi?

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Jo59000

Jo59000


Masculin Messages : 1894
Inscription : 26/06/2018

 Jésus, Messie ou simple rabbi? Empty
MessageSujet: Jésus, Messie ou simple rabbi?    Jésus, Messie ou simple rabbi? Empty26/10/2018, 15:29

Jésus, Messie ou simple rabbi?
Par Christian Makarian, publié le 24/12/2017

https://www.lexpress.fr/actualite/societe/religion/jesus-messie-ou-simple-rabbi_1970752.html

Après une longue et tragique histoire, la redécouverte de Jésus a rapproché le judaïsme et le christianisme.

Si Jésus est le Messie pour les chrétiens, il a les traits d'un dissident anonyme pour les juifs; il est fils de Dieu pour les premiers et seulement un personnage historique pour les seconds. Mais la personne du Nazaréen ne pose pas tant de problèmes. Plus grave est la définition que l'Eglise se donne d'elle-même.  

Dans le Catéchisme de l'Eglise catholique, paru en 1992, comme dans l'encyclique "Evangelium vitæ" ("L'évangile de la vie"), publiée en 1995, l'Eglise est encore qualifiée de "Nouvel Israël". C'est la théorie dite de la substitution, selon laquelle l'ancien Israël, patrie de Moïse et des Hébreux, aurait été remplacé dans le plan de Dieu par un Nouvel Israël, issu d'une nouvelle alliance scellée par le Christ et ses apôtres avec le monde non juif, c'est- à-dire les gentils, païens issus des autres nations (gentiles en latin, goïm en hébreu).

ENQUÊTE >> Jésus vu par les juifs, les musulmans, les athées, les francs-maçons...  

Selon le Nouveau Testament, ce Nouvel Israël a même une capitale, spirituelle, qui n'est autre que la Jérusalem céleste, ainsi rêvée par l'Apocalypse de Jean: "Et [un ange] me montra la cité sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d'auprès de Dieu" (Ap., 21, 10). Voilà comment, en employant les mêmes mots, mais en leur donnant des contenus totalement différents, judaïsme et christianisme se sont dès le départ mal compris.  
Le complexe de supériorité théologique de certains chrétiens

D'un côté, en raison de leur antériorité historique, accentuée par les persécutions que l'Eglise leur a fait subir, certains juifs restent sur leurs gardes; de l'autre s'exprime le complexe de supériorité théologique de certains chrétiens auxquels on a enseigné, depuis des siècles, que le christianisme est un dépassement du judaïsme.  

Au banc des accusés, l'apôtre Paul (Shaoul en hébreu), juif de Cilicie, de langue et de culture helléniques. Il n'a pas connu Jésus de son vivant, et a même commencé sa carrière en persécutant férocement les adeptes du Crucifié, mais il s'est converti après avoir eu une vision du Christ sur le chemin de Damas.  

Ses Epîtres ont une importance cruciale, dans la mesure où, écrites bien avant les Evangiles (l'Epître aux Galates est vraisemblablement le texte le plus ancien du Nouveau Testament), elles rendent compte de la très vive querelle qui oppose, depuis la crucifixion, l'infime minorité des juifs qui suivent Jésus (ils ne s'appellent pas encore chrétiens) et leurs coreligionnaires qui se rattachent au courant dominant du judaïsme antique, les pharisiens (rameau religieux qui a donné naissance au judaïsme rabbinique actuel). Les écrits pauliniens constituent donc la plus ancienne littérature chrétienne, et, à ce titre, vont fixer la doctrine.

Or l'un des textes fondateurs de Paul est justement à l'origine de vingt siècles de mésentente: "Abraham eut deux fils, un de la femme et un de la femme libre, mais le fils de la servante était né selon la chair, tandis que le fils de la femme libre l'était par l'effet de la promesse. Il y a là une allégorie: ces femmes sont, en effet, les deux alliances. [...] Agar correspond à la Jérusalem actuelle puisqu'elle est esclave avec ses enfants. Mais la Jérusalem d'en haut est libre, et c'est elle notre mère" (Galates, 4, 22-26). Ce qui consacre clairement la rupture.  

La femme esclave, c'est l'Israël des juifs, la Jérusalem terrestre, l'ancienne alliance entre Dieu et un peuple élu selon la chair. La femme libre est le "Nouvel Israël", dont la capitale est au ciel et dont le peuple est engendré selon l'esprit. Terrible dichotomie qui va nourrir les pires défiances. Pour les juifs, la théologie chrétienne apparaît d'emblée comme une captation d'héritage, à la fois dépossession, relégation et exclusion. Selon les chrétiens, parce qu'ils n'auraient pas voulu acclamer le Messie, les juifs s'écarteraient eux-mêmes du grand projet de Dieu, jusqu'au jour, bien entendu, où ils reconnaîtraient enfin Jésus-Christ.  

INTERVIEW >> "Le fanatisme religieux est fondamentalement athée"  

Paul proclame qu'"il n'y a plus ni juif ni Grec" (Galates, 3, 28), et ajoute: "Moi, Paul, je vous le dis: si vous vous faites circoncire, Christ ne vous servira plus de rien. Et j'atteste encore une fois à tout homme qui se fait circoncire qu'il est tenu de pratiquer la Loi intégralement. Vous avez rompu avec Christ si vous placez votre justice dans la Loi; vous êtes déchu de la grâce" (Galates, 5, 2-4).  
Un gouffre entre le greffon chrétien et l'olivier juif

La grâce? Autre vaste sujet de discorde. Selon Paul, c'est la foi -don de Dieu, grâce divine- qui sauve l'homme et non ses oeuvres; c'est la sincérité de la croyance et non l'exemplarité de l'observance. Autrement dit, le respect de la Loi, tel que pratiqué par les juifs (application des commandements de Moïse, de l'amour du prochain, du shabbat, des principes de pureté, etc.), est pour l'apôtre notoirement insuffisant. Entre les deux religions, cette divergence-là est peut-être la plus grande.

A partir de ces asymétries, le temps va creuser un précipice entre le greffon chrétien et l'olivier juif, selon l'image de l'Epître aux Romains. Alors que les Evangiles synoptiques (Matthieu, Marc, Luc), rédigés entre les années 70 et 90, ne mentionnent que très peu le terme "juif" (six fois chez Marc, cinq fois chez Matthieu, cinq fois chez Luc), le texte de Jean, probablement achevé vers la fin du Ier siècle, est le plus accusateur et emploie ce même mot 71 fois!  

C'est pourtant sous la plume de Matthieu qu'on trouve le verset le plus terrible du Nouveau Testament, qui n'a pas fini de choquer les juifs. Il se situe dans le récit de la Passion, à la fin du procès expéditif de Jésus: "Pilate prit de l'eau et se lava les mains en présence de la foule en disant: 'Je ne suis pas responsable de ce sang; à vous de voir!' Et tout le peuple répondit: 'Que son sang soit sur nous et sur nos enfants'" (Matthieu, 27, 24-25).  

Le juriste Haïm Cohen, ancien ministre de la Justice israélien, a fait à ce sujet une remarque fort pertinente: "On ne peut pas envisager qu'en voyant un des leurs, un juif comme eux, perdu et souffrant sur la croix romaine, les juifs entreprennent de lever la voix pour le railler ou pour l'insulter."
La longue et effarante histoire de l'antisémitisme chrétien

Toujours est-il que l'accusation de déicide va peser sur tous les juifs durant près de deux millénaires. Dès le milieu du IIe siècle, un texte très célèbre, le Dialogue avec Tryphon, dû à un des Pères de l'Eglise, saint Justin Martyr, donne le ton. Afin de présenter les principaux articles de la foi chrétienne, Justin imagine un dialogue, plus ou moins fictif, avec un ami juif nommé Tryphon, qui représente le point de vue du judaïsme. "Maintenant encore en vérité, dit Justin, votre main est levée pour le mal, car après avoir tué le Christ, vous n'en avez même pas le repentir."  

Le lien entre l'antijudaïsme et l'antisémitisme est constitué. Même si le mot "déicide" ne sera employé que beaucoup plus tard, par Bossuet puis par toute l'immonde production antisémite du XIXe siècle, les Pères de l'Eglise vont franchir un palier fatidique. Saint Augustin, dans La Cité de Dieu, ira jusqu'à qualifier les juifs de "bourreaux du Christ".  

"Les Pères, ayant perdu le contact avec les juifs, se sont mis de ce fait à parler d'eux sans les connaître", analysait le dominicain Bernard Dupuy, directeur de la revue Istina et spécialiste des rapports judéo-chrétiens. La longue et effarante histoire de l'antisémitisme chrétien commence. Encore convient-il de rester nuancé car, tout au long de l'Histoire, intolérance et humanisme chrétiens coexistent.  

LIRE AUSSI >> "Le christianisme ne doit pas s'enfermer dans le langage des racines"

"Quiconque menace un juif menace le Christ", écrira saint Bernard, prédicateur de la deuxième croisade. "Spirituellement, nous sommes tous des sémites", rappellera le pape Pie XI dans les années 1930. Il faudra cependant attendre la fin du concile Vatican II, en 1965, pour entendre enfin l'Eglise de Rome prononcer la fameuse déclaration "Nostra Ætate": "L'Eglise se souvient du lien qui unit spirituellement le peuple du Nouveau Testament à la descendance d'Abraham... Les juifs restent encore, à cause de leurs pères, très chers à Dieu." Le concile complétera en déplorant "toutes les manifestations d'antisémitisme".
Face à l'antijudaïsme, les juifs majoritairement silencieux

Face à une telle dérive, les juifs sont-ils restés silencieux? Dans leur écrasante majorité, oui. Mais, parallèlement à la montée de l'antijudaïsme, certains écrits antichrétiens avaient commencé à circuler. Ils sont peu nombreux, mais ils existent. Par exemple, la bénédiction concernant les hérétiques, contenue dans la prière des 18 bénédictions, codifiée assez tôt par les maîtres du judaïsme exilés à Babylone. Sa forme a varié dans le temps, mais on en a retrouvé une des versions les plus virulentes au Caire.  

Le texte dit: "Pour les apostats, qu'il n'y ait pas d'espérance, et que le royaume de l'insolence [Rome] soit, de nos jours, déraciné. Que les nazaréens [chrétiens] et les hérétiques périssent sans délai. Qu'ils soient effacés du livre des vivants et ne soient pas inscrits avec les justes."  

L'autre brûlot antichrétien n'a pas de caractère religieux. Il s'agit d'un texte qui circulait probablement sous le manteau en Europe centrale, de façon très restreinte, autour du Xe siècle. Il s'agit des Toledot Yeshou, ou Histoires de Jésus, dont les auteurs sont inconnus. C'est une courte collection d'anecdotes infamantes pour Jésus et pour sa mère. On y lit que Marie, épouse d'un certain Joseph ben Pandera et coiffeuse pour dames, aurait été abusée par un voisin alors qu'elle était en état d'impureté.  

Jésus, traité de "bâtard", consacre ensuite sa vie à de multiples tromperies et faux prodiges. En réalité, les Toledot Yeshou connurent probablement une plus grande diffusion dans les milieux d'Eglise, où ils furent montés en épingle, que parmi les communautés juives.
Dans le Talmud, Jésus coupable de sorcellerie

Reste enfin le Talmud, c'est-à-dire la transcription et l'interprétation de la loi orale d'Israël, qui complète, en les précisant, les enseignements de l'Ecriture. Son texte principal est constitué par l'ensemble des commentaires aussi bien théologiques que juridiques de la Bible hébraïque. Or on trouve dans le Talmud quelques allusions -rares- à Jésus.  

Dans son livre Jésus rendu aux siens (Albin Michel), reportage original dans l'Israël contemporain des rabbins et des experts bibliques, Salomon Malka rapporte fidèlement les huit passages concernés. On y découvre notamment ceci: "A la veille de Pessah [la Pâque juive], Jésus le Nazaréen a été pendu et un appel avait été lancé quarante jours avant en ces termes: Jésus le Nazaréen va être pendu parce qu'il a été coupable de sorcellerie, qu'il a dénigré et calomnié Israël, quiconque est à même de témoigner en sa faveur est invité à le faire. Ils n'ont trouvé personne et ils l'ont pendu à la veille de Pessah." Les sept autres extraits publiés par Salomon Malka sont plus neutres.

Par une sorte de paradoxe biblique, c'est en approfondissant ce qui les a si longtemps séparés que juifs et chrétiens se rapprochent aujourd'hui. Une moisson de livres actuellement en librairie, mais aussi des films sont venus attester le phénomène. Dans la série passionnante Corpus Christi -diffusée par Arte il y a quelques années-, les deux auteurs, Jérôme Prieur et Gérard Mordillat, ont largement donné la parole à des exégètes et à des experts bibliques juifs.  
Mea culpa et clarification de l'Église

Cet éclairage a permis de comprendre la différence d'approche: le personnage de Jésus, replacé dans sa culture et dans son temps, présente infiniment moins de points de discorde si on laisse parler les historiens au lieu des religieux. Jésus a donc encore de nouvelles choses à révéler, 2000 ans plus tard, aux enfants d'Israël et à ceux de l'Eglise. D'autant plus que cette dernière a largement entamé son mea culpa.  

La repentance, la demande de pardon sont passées par là. Pas seulement. Le 30 décembre 1993, une décision cruciale a été prise à Rome: le Vatican a reconnu l'Etat d'Israël et, quelques mois plus tard, y a ouvert une représentation diplomatique. Soit un délai de quarante-cinq ans pour que l'Eglise normalise (bien après l'avoir fait avec l'URSS et la Chine) ses relations avec un pays reconnu par l'ONU dès 1948!  

Une clarification qui a pu effacer des sujets de vive querelle. Notamment, en 1987, la décision de béatifier la jeune philosophe juive allemande convertie au catholicisme Edith Stein, morte en déportation à Auschwitz. Cette initiative était apparue à la communauté juive comme une tentative de récupérer l'Holocauste et de l'incorporer au martyrologe chrétien.

Le long silence de près de quarante ans qui avait suivi la visite de Paul VI à Jérusalem, alors en Jordanie, en 1964 a laissé place à une succession de voyages pontificaux. Jean-Paul II (2000), Benoit XVI (2009), François (2014, et sans doute une nouvelle fois prochainement) ont effectué le pèlerinage en Terre sainte en dissipant chaque fois les antiques malentendus.

Au fond, Jésus n'est plus une pomme de discorde entre juifs et chrétiens; il n'est plus qu'une divergence fraternelle. Ce que le philosophe Emmanuel Levinas résumait par ces mots: "Notre sympathie pour le christianisme est entière, mais elle reste d'amitié et de fraternité. Elle ne peut devenir paternelle. Nous ne pouvons reconnaître un enfant qui n'est pas le nôtre."

_________________
Chapelet pour le monde - eschatologie.free.fr - Jean de Roquefort - La puissance de l'évangile - Le purgatoire raconté aux jeunes
Revenir en haut Aller en bas
https://youtu.be/5y-HfXAigA0
humanlife

humanlife


Masculin Messages : 30536
Inscription : 07/11/2013

 Jésus, Messie ou simple rabbi? Empty
MessageSujet: Re: Jésus, Messie ou simple rabbi?    Jésus, Messie ou simple rabbi? Empty26/10/2018, 21:45

C'est le même texte qui aurait pu être écrit en l'an 34 après J-C, comme quoi certaines idées sont permanentes en histoire.
Revenir en haut Aller en bas
 
Jésus, Messie ou simple rabbi?
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Jésus, messie fils de David
» vidéo musulmane : Jésus n'est pas le Messie
» Un simple humain meilleur que Jésus
» Voir en Jésus le Messie Fils de Dieu
» Le coran dit que Jésus est le MESSIE et le VERBE de DIEU

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
DOCTEUR ANGÉLIQUE FORUM CATHOLIQUE :: Philosophie réaliste, Discussions diverses-
Sauter vers: