Pape François : la grâce de Dieu se présente souvent de manière surprenante

Dieu surprend toujours, le meilleur signe d'être dans le bon chemin c'est de se laisser surprendre par Dieu, sinon c'est qu'on n'a pas les mains ouvertes mais qu'on ferme ses mains sur lui pour le posséder. Les éléments les plus présents dans le NT sont le feu, le vent et l'eau, trois éléments qui justement ont pour propriété d'échapper à notre prise.
C'est très lié à ce que St Thomas dit sur la théologie négative : on peut et on doit dire des choses sur Dieu, mais sur le mode d'une négation immédiate de tout ce qui appartient au mode de signifier propre à la créature, qui est composée ou complexe là où Dieu est simple.
Dire que Dieu est bon, c'est dire immédiatement que Dieu n'est pas bon sur le mode de la créature, mais par suréminence, c'est à dire que la bonté préexiste en Dieu sur un mode qui nous est inconnu, car il n'est pas bon, il EST la bonté. Quand on ramène Dieu à des concepts humains, alors on en fait au mieux un Dieu rationaliste, au pire un Dieu du bon sens et du sens commun, c'est à dire un Dieu garant du conformisme.

La théologie apophatique ou cataphatique est de St Thomas? Je croyais qu'elle était de -Denys l'Aréopagite ou Denys l'Aréopagite serait le pseudo de St Thomas?

En fait (je ne rentre pas dans le détail pour ne pas faire dévier le sujet) St Thomas propose une analogie des noms divins, c'est à dire un milieu entre la pure équivocité (il n'y aurait aucun rapport entre Dieu et les créatures) qui a pour danger de nier la vie humaine au profit d'un Dieu "tout-Autre" et l'univocité (il y aurait les mêmes concepts pour Dieu et pour la créature).

L'analogie c'est le fait qu'il y ait une identité de rapport dans une diversité de sens ou de nature (exemple : la santé se dit d'abord de l'organisme, puis de l'instrument médical sain, de même ici la bonté se dit d'abord de Dieu, puis des créatures selon un certain rapport). La raison à tout ça c'est que Dieu est créateur, donc il crée les différentes créatures à sa ressemblance, d'où l'analogie.

Mais cette analogie des noms divins ne regarde justement que la SIGNIFICATION des termes (exemple : quand je dis Dieu est bon, la bonté signifie un même rapport en Dieu et en l'homme) mais pas le MODE DE SIGNIFIER (exemple : ce n'est pas de la même façon que Dieu et l'homme sont bons, mais d'une façon suréminente en Dieu, et par participation en l'homme).

Donc il faut garder la signification analogique ET nier la finitude de nos concepts, autrement dit tout ce qui appartient à NOS concepts finis. D'où la théologie négative, qui n'est pas contraire à l'analogie mais introduit une diversité infinie en elle).
Les sources de Thomas sont effectivement Denys, mais aussi Maïmonide et Boèce pour la théologie négative.
Donc analogie de la signification ET théologie négative du mode de signification.

>>Cela permet de sauvegarder d'un côté la bonté de la créature, tout en évitant d'enfermer Dieu dans nos modes de signifier humains, d'où le mot du pape François qui se rapporte davantage à la question du conformisme et des préjugés qui vont souvent avec la manie rationaliste qui consiste à projeter le mode de nos concepts sur Dieu. ;)

Violette7 a écrit:

«La grâce de Dieu se présente souvent de manière surprenante»

Avant la prière de l’Angélus ce dimanche 8 juillet, le Pape François est revenu sur l’incrédulité que les enseignements de Jésus provoquèrent chez ses contemporains, développant une méditation sur les manières «souvent surprenantes», par lesquelles Dieu peut se manifester.


S’appuyant sur l'Évangile du jour (Marc 6, 1-6), le Pape a rappelé comment les habitants de Nazareth passèrent de l’émerveillement à l’incrédulité à l’écoute des enseignements du Christ. 

Un changement d’attitude qui s’est opéré dès lors qu’ils apprirent que celui qui prêchait n’était que ce «simple charpentier, fils de Marie» qu’ils avaient vu grandir.


Pour ces Galiléens, Jésus est d’abord charpentier, «il n'a pas étudié», mais pourtant «il prêche mieux que les scribes et fait des miracles», souligne François, didactique. 


Hélas, poursuit le Pape, «au lieu de s'ouvrir à la réalité, les habitants de Nazareth sont scandalisés, car selon eux, Dieu est trop grand pour s'abaisser à parler par la voix d’un homme aussi simple».


Jésus devient alors pour eux «le scandale de l'Incarnation», «l'événement choquant d'un Dieu fait chair, qui pense, travaille, agit, aime, mange et dort comme un homme»...



«Le Fils de Dieu bouscule tous les schémas humains: ce ne sont pas les disciples qui lavèrent les pieds du Seigneur, mais le Seigneur qui lavait les leurs», devenant ainsi cause de scandale et d'incrédulité, affirme le Saint-Père, «à toutes les époques, même aujourd'hui».

Ce renversement fait par Jésus nous engage donc tous aujourd’hui «à une vérification personnelle et communautaire», car il peut arriver à tous de nourrir des préjugés qui nous empêchent de saisir la réalité. 


Et c’est justement le Seigneur qui invite à adopter au contraire une attitude d'écoute humble et d'attente docile, «car la grâce de Dieu se présente souvent de manière surprenante, qui ne correspond pas à nos attentes». «Dieu ne se conforme pas aux préjugés», a insisté le Souverain pontife depuis la fenêtre du Palais apostolique.  

L’importance de la foi prend ici tout son sens. 

Pour le Saint-Père, «beaucoup de baptisés vivent comme si le Christ n'existait pas, répétant les gestes et les signes de la foi, sans parvenir à  une réelle adhésion à la personne de Jésus et de son Évangile», a-t-il déploré, souhaitant de tout son cœur que Dieu parvienne «à dissoudre en chacun la dureté de cœur et l’étroitesse des esprits».




https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2018-07/angelus-pape-francois-jesus-vatican.html 

Une grâce divine qui m'a toujours sidéré est de confier à un goy le salut du peuple juif pour le retour en Eretz israël...je pense à Cyrus...comme quoi nul n'est prophète dans son pays

Violette7 a écrit:

«La grâce de Dieu se présente souvent de manière surprenante»

Dans le même sens ce qui est surprenant aussi c'est que pour la plupart nous persisterons à penser que Dieu se trouve là où on pense.

Kyliiolos a écrit:

En fait (je ne rentre pas dans le détail pour ne pas faire dévier le sujet) St Thomas propose une analogie des noms divins, c'est à dire un milieu entre la pure équivocité (il n'y aurait aucun rapport entre Dieu et les créatures) qui a pour danger de nier la vie humaine au profit d'un Dieu "tout-Autre" et l'univocité (il y aurait les mêmes concepts pour Dieu et pour la créature).

dans quels principe incluez-vous le capax dei de l'Homme

L'analogie c'est le fait qu'il y ait une identité de rapport dans une diversité de sens ou de nature (exemple : la santé se dit d'abord de l'organisme, puis de l'instrument médical sain, de même ici la bonté se dit d'abord de Dieu, puis des créatures selon un certain rapport). La raison à tout ça c'est que Dieu est créateur, donc il crée les différentes créatures à sa ressemblance, d'où l'analogie.

Mais cette analogie des noms divins ne regarde justement que la SIGNIFICATION des termes (exemple : quand je dis Dieu est bon, la bonté signifie un même rapport en Dieu et en l'homme) mais pas le MODE DE SIGNIFIER (exemple : ce n'est pas de la même façon que Dieu et l'homme sont bons, mais d'une façon suréminente en Dieu, et par participation en l'homme)

Oui jee comprends, la bonté n'a de sens que parce qu'il y a la méchanceté

Donc il faut garder la signification analogique ET nier la finitude de nos concepts, autrement dit tout ce qui appartient à NOS concepts finis. D'où la théologie négative, qui n'est pas contraire à l'analogie mais introduit une diversité infinie en elle).
Les sources de Thomas sont effectivement Denys, mais aussi Maïmonide et Boèce pour la théologie négative.
Donc analogie de la signification ET théologie négative du mode de signification.

Vous comprenez pourquoi je mets un point entre le D et le i de D.ieu…
C'est le concept entre l'Être et le Non Etre
>>Cela permet de sauvegarder d'un côté la bonté de la créature, tout en évitant d'enfermer Dieu dans nos modes de signifier humains, d'où le mot du pape François qui se rapporte davantage à la question du conformisme et des préjugés qui vont souvent avec la manie rationaliste qui consiste à projeter le mode de nos concepts sur Dieu. ;)

Mister be a écrit:

La théologie apophatique ou cataphatique est de St Thomas? Je croyais qu'elle était de -Denys l'Aréopagite ou Denys l'Aréopagite serait le pseudo de St Thomas?

L'apophatisme (du substantif grec ἀπόφασις, apophasis, issu du verbe ἀπόφημι – apophēmi, « nier ») est une approche philosophique fondée sur la négation. En dérive la théologie négative, c'est-à-dire une approche de la théologie qui consiste à insister plus sur ce que Dieu n'est « pas » que sur ce que Dieu est.

La théologie cataphatique, du grec καταφασις (kataphasis, « affirmation »), est une théologie qui emploie des termes positifs pour décrire Dieu. Elle procède par l'affirmation de ce que Dieu est et s'efforce de parvenir à la connaissance de Dieu par l'énumération de ses caractéristiques positives.

Heureusement qu'il y a le dictionnaire.

La révélation de Jésus paraît insensée quelle que soit l'époque semble dire la pape François, quelles qu'en soient les raisons, car des raisons il y en a toujours pour refuser l'amour de Dieu.

Je met ma réponse en spoiler (cliquer sur le blanc) afin de ne pas prendre trop de place sur le sujet!

POUR MISTER BE:

Kyliiolos a écrit:

Je met ma réponse en spoiler (cliquer sur le blanc) afin de ne pas prendre trop de place sur le sujet!

POUR MISTER BE:

florence_yvonne a écrit:

Mister be a écrit:

La théologie apophatique ou cataphatique est de St Thomas? Je croyais qu'elle était de -Denys l'Aréopagite ou Denys l'Aréopagite serait le pseudo de St Thomas?

L'apophatisme (du substantif grec ἀπόφασις, apophasis, issu du verbe ἀπόφημι – apophēmi, « nier ») est une approche philosophique fondée sur la négation. En dérive la théologie négative, c'est-à-dire une approche de la théologie qui consiste à insister plus sur ce que Dieu n'est « pas » que sur ce que Dieu est.

La théologie cataphatique, du grec καταφασις (kataphasis, « affirmation »), est une théologie qui emploie des termes positifs pour décrire Dieu. Elle procède par l'affirmation de ce que Dieu est et s'efforce de parvenir à la connaissance de Dieu par l'énumération de ses caractéristiques positives.

Heureusement qu'il y a le dictionnaire.

Voilà pourquoi Dieu est ineffable!

Un athée vaut mieux qu’un catholique hypocrite, suggère le pape

23/02/2017

Le pape François a à nouveau critiqué certains catholiques ce jeudi, suggérant qu’il valait mieux parfois être athée que de se dire catholique et de ne pas mettre en pratique les principes de sa religion.

Depuis son élection en 2013, le chef de l’Église catholique romaine a souvent dit aux catholiques de suivre les enseignements de leur religion. « C’est un scandale de dire une chose et d’en faire une autre. C’est une double vie », a déclaré le pape François, lors de commentaires improvisés tenus dans le cadre de la messe du matin qu’il donne à sa résidence.

« C’est un […] scandale »

« Il y a ceux qui disent : « je suis très catholique, je vais toujours à la messe, je fais partie de telle et telle association » », a poursuivi le souverain pontife dans le cadre d’une transcription donnée par Radio Vatican. Mais une partie de ces gens, a-t-il ajouté, devraient également dire : « « Ma vie n’est pas celle d’un chrétien, je ne verse pas de salaire correct à mes employés, j’exploite les gens, […], je blanchis de l’argent, (je mène) une double vie ». »

« Il y a beaucoup de catholiques qui sont comme cela et c’est un […] scandale », a dit François. « Combien de fois avons-nous tous entendu des gens dire : « Si cette personne-là est catholique, il vaut mieux être athée »».


https://www.ouest-france.fr/societe/religions/pape-francois/un-athee-vaut-mieux-qu-un-catholique-hypocrite-suggere-le-pape-4818033