- k11 a écrit:
- Le Pape à Sainte-Marthe: un prophète est toujours un homme d'espérance
Le vrai prophète est capable de pleurer sur le peuple qui ne l’écoute pas. Lors de la messe matinale à la Maison Sainte-Marthe, le Pape a parlé de saint Étienne en disant que l’Église a besoin que nous soyons tous des prophètes », pour renforcer notre appartenance à Dieu.
Adriana Masotti – Cité du Vatican
«Vous opposez toujours une résistance à l’Esprit Saint.
Vous n’êtes pas cohérents avec la vie qui vient de vos racines».
Étienne, le premier martyr de l’Église, accusait ainsi le peuple, les anciens et les scribes qui l’avaient envoyé au tribunal.
Ils avaient le cœur fermé, ils ne voulaient pas l’écouter, et ils ne se souvenaient plus de l’histoire d’Israël. Le Pape François a parcouru leur histoire, que la liturgie d’aujourd’hui propose dans la Première Lecture, tirée des Actes des Apôtres.
La persécution à cause de la vérité
Tout comme les prophètes précédents avaient été persécutés par leurs pères, de la même façon, ces anciens et ces scribes, «furibonds dans leur cœur», se jetèrent tous ensemble contre Étienne, «ils le trainèrent en dehors de la ville et se mirent à le lapider». Et le Pape a commenté : «Quand le prophète arrive à la vérité et touche le cœur, ou le cœur s’ouvre, ou le cœur devient pierre, et se déchaine la rage, la persécution». «C’est ainsi que finit la vie d’un prophète.»
Le vrai prophète pleure son peuple
La vérité souvent inconfortable n’est pas agréable à écouter et François dit que «les prophètes toujours, ont eu ces problèmes de persécution pour le fait de dire la vérité».
«Mais quel est pour moi la preuve qu’un prophète, quand il parle fort, dit la vérité ? C’est quand ce prophète est capable non seulement de dire, mais de pleurer sur le peuple qui a abandonné la vérité. Et Jésus d’une part, les réprouve avec ces paroles dures : « génération perverse et adultère », dit-il par exemple ; et d’autre part il pleure sur Jérusalem. Ceci est le test. Un vrai prophète est celui qui est capable de pleurer pour son peuple, et aussi de dire des choses fortes quand il doit les dire. Il n’est pas tiède, il est toujours comme ça : direct.»
Ne pas seulement réprouver mais ouvrir à l’espérance
Mais le vrai prophète n’est pas un «prophète de malheur», a précisé François, il doit au contraire être un prophète d’espérance :
«Ouvrir des portes, assainir les racines, assainir l’appartenance au peuple de Dieu pour aller de l’avant. Il n’est pas d’office un dénonciateur… Non, c’est un homme d’espérance. Il réprouvera quand c’est nécessaire et il ouvre les portes en regardant l’horizon de l’espérance. Mais, le vrai prophète, si il fait bien son métier, il joue sa peau.»
L’Église a besoin du service de la prophétie
Ainsi, Étienne qui meurt sous les yeux de Saul, pour être cohérent avec la vérité. Et le Pape cite une phrase de l’un des premiers pères de l’Église : «le sang des martyrs est la semence des chrétiens».
«L’Église a besoin des prophètes.
Je dirais même plus : elle a besoin que nous soyons tous des prophètes.
Non pas des critiques, ceci est une autre chose.
Un chose est toujours le juge critique auquel rien ne plait :
Non, ceci ne va pas bien, ça ne va pas, ceci doit être comme ça…
Celui-ci n’est pas un prophète.
Le prophète est celui qui prie, pleure, est capable de pleurer sur le peuple, mais il est aussi capable de bien jouer pour dire la vérité
Vatican news.
Amen! une église qui ne prophétise pas se meurt
La vérité n'est pas toujours bonne à dire...Jérémie a été enfermé pour avoir dit la vérité…
Malgré les admonestations du peuple, l'Eternel par la bouche deu prophète rassure et donne espoir à son peuple…
Les propos employés contre le peuple sont durs mais ces paroles mises dans la bouche du prophète ne sont pas restées, par la suite, sans des propos de consolation.
Ésaïe nous livre dans cette Haftara de merveilleux versets de réconfort : « Hachem réconfortera Tsion. IL réconfortera toutes ses ruines. IL fera de son désert un Gan Eden et de sa plaine, un jardin d'Hachem ! On y trouvera de la joie et du bonheur, des actions de grâce et le son des cantiques. » (Es 51:3)
Les sept semaines de consolation
Nous sommes entrés dans une nouvelle période de 7 semaines jusqu'à la nouvelle année. Pendant chacune de ces 7 semaines, nous lisons une haftara dans la série dite des "haftarotes de consolation" prises dans le livre du prophète Isaïe (Yéchayahou).
La première est lue lors du Shabbat Vaét'hanane et commence par le mot Na'hamou (console) qui donne son nom à ce Shabbat.
- haftara Na'hamou Na'hamou : Consolez, consolez (Isaïe 40, 1-26).
- haftara Vatomér Tsione : Et Sion dira Il m'a abandonnée (Isaïe 49, 14 - 51, 3).
- haftara nia soâra : Pauvre, secouée par la tempête (Isaïe 54, 11 - 55, 5).
- haftara Anokhi Anokhi : Moi, Moi je vous console : (Isaïe 51, 12 - 52, 12).
- haftara Ronni âqara : Réjouis-toi, stérile (Isaïe 54, 1-10).
- haftara Qoumi ori : Lève-toi, éclaire (Isaïe 60, 1-22).
- haftara Sos assis : Je me réjouirai de bonheur (Isaïe 61, 10 - 63, 9).
On le voit tout-de-suite, l'accent est très sentimental, émotionnel, dramatique, tragique, émouvant.
Tout cela était pourtant dit clairement dans la paracha de la Torah, chaque semaine ; mais, beaucoup ne parvenaient pas à lire de cette manière la Torah, ils en faisaient une lecture séche, distante, rationnelle, intellectuelle, analytique, cérébrale, et croient ainsi s'acquitter de leur tâche.
Il n'en est rien ; en fait, ils cherchaient à neutraliser la Torah qui est une question d'amour comme il est dit avant et après le Shémâ.
C'est pourquoi, dans la haftara, le prophète vient rectifier cette distorsion de l'étude et de la pratique : alors, il commente la Torah, la présente dans un langage expressif pour que nous ne puissions pas tricher.
Tout pourrait s'y résumer en ceci : "d'un amour éternel je t'ai aimée, dit Hachém, reviens vers-moi, aie confiance, sois forte et vis selon Ma Torah sur Ma terre, vivons ensemble dans la qédoucha".
Au nom de Hachém, le prophète comprend bien que l'infidélité du peuple n'est pas une hostilité délibérée mais plutôt une maladresse, l'expression d'une impuissance, l'incapacité à surmonter les épreuves et à distinguer où est le bien. Tout cela est tellement actuel.
Parfois, cependant, quand le peuple se drape dans sa richesse ou dans le confort culturel des autres civilisations, alors la colère de l'amant D.ieu éclate et révèle à son peuple que tout cela va se terminer en catastrophe.
Hachém met l'accent sur une pédagogie des sentiments pour ramener à la maison la femme prostrée dans son égarement.
Résumé de la 1e haftara Na'hamou
C'est D.ieu qui dit à Son prophète de consoler Son peuple, de lui apprendre à voir les signes, à percevoir que toute la fragilité de la nature ne l'empêche pas de subsister. Ainsi, de la situation du peuple juif au milieu des épreuves venant des autres peuples. Cela nous a été dit il y a 2500 ans et le "vécu juif" reste le même : on veut nous arracher de notre terre, des empires puissants et immoraux dans leurs délires de puissance, de commandement et de destruction, se succèdent les uns aux autres et prétendent décider de notre sort mais, si nous regardons bien, nous verrons qu'ils ne sont rien et que Hachém nous consolidera à Jérusalem comme Il l'a promis et bientôt. Amen.
2e Haftara Vatomér Tsione (paracha Eqév) :
Et Sion dira Il m'a abandonnée (Isaïe 49, 14 - 51, 3).
Voir l'étude détaillée de la haftara de Eqév.
3e Haftara nia soâra (paracha Réé) :
Pauvre, secouée par la tempête (Isaïe 54, 11 - 55, 5).
- Israël sera bâti désormais sur la stabilité, la force et la beauté.
- il vivra selon la Torah, et dans la fraternité et l'harmonie.
- les agresseurs et les médisants perdront tout pouvoir.
- orientez bien votre désir et vous serez comblés.
- orientez bien votre oreille vers Moi et vous aurez la vie.
- vous serez sollicités par les peuples.
- tout cela parce que Je suis le Saint d'Israël.
4e Haftara Anokhi Anokhi (paracha Chofétim) :
Moi, Moi je vous console : (Isaïe 51, 12 - 52, 12).
Dans cette très longue haftara, Hachém parle en style direct :
- Hachém éclaire Son peuple sur le choix fondamental : tu dois choisir entre la peur ou Moi.
- d'une part, Je te rappelle que je suis plus fort que tout tandis que les tyrans ne sont que de l'herbe.
- d'autre part, si tu es Mon peuple c'est que j'ai besoin de toi pour rénover l'univers.
- Hashém reconnait que la souffrance d'Israël a été extrême dans le vertige, dans la ruine et dans la mort. Ce temps est fini, ce sont les oppresseurs qui le subiront.
- quand Israël est opprimé, c'est le Nom même de HaShém qui est humilié.
- Voici désormais la tâche d'Israël : se réveiller, secouer sa poussière, se revêtir de sa sainteté, ne plus rien toucher d'impur, se purifier, vivre dans la présence de Hachém.
5e Haftara Ronni âqara (paracha Ki Tétsé) :
Réjouis-toi, stérile (Isaïe 54, 1-10).
Cette haftara très courte affronte un problème pertinent et douloureux : même si la femme Israël veut revenir vers Dieu qui lui promet bénédiction, fécondité et rassemblement, il faut oser mettre en face de cette promesse la dure réalité contraire : l'infertilité. Ce thème de la femme stérile qui est un fil continu dans l'histoire biblique.
1. La fertilité est la volonté explicite du Créateur
Le but de la création est l'union du couple et la multiplication des enfants (Béréchite1, 26-28). Bien plus, le prophète Isaïe qui est le porte-parole de Hachém le rappelle lui-même (45, 19-19) en termes absolus et sans nuances :
1. car ainsi parle Hachém, le créateur des cieux, ce Dieu qui a façonné la terre... non pour qu'elle demeure déserte mais pour qu'elle soit habitée ;
2. Je suis Hachém et il n'en est pas d'autre (c'est la règle du créateur qui s'engage Lui-même en cela) ; ce n'est pas en secret que J'ai parlé, dans un endroit obscur de la terre (le décrêt est public).
3. Je n'ai pas dit aux enfants de Yaâqov : recherchez-moi dans la solitude...
De nombreux textes vantent la bénédiction divine sous ces images (voyez les psaumes 127 et 128). Inversement, une punition radicale peut être l'absence d'enfants (Vayiqra 20, 21).
2. Il y a des échecs, pourtant : il y a de nombreux cas de saintes femmes stériles (Sara, Rivqa, Ra'hél, 'Hanna). Les textes décrivent la souffrance terrible qui en découle : Sara crie "donne-moi des enfants ou je meurs" (Béréchite 30, 1).
3. C'est même cette situation qui est prise comme modèle de ce que doit être l'attitude de chacun devant Hachém, en particulier dans la prière : reconnaître que rien ne nous est dû mais que nous dépendons entièrement de Hachém, avoir confiance, le remercier à l'avance pour ses bienfaits. La prière de 'Hanna et son attitude sont enseignées comme le modèle à suivre par tout priant, homme ou femme (II Samuel, ch. 2).
4. Dans la haftara, Hachém reconnait que c'est bien la situation d'Israël que ce manque, cette souffrance, cet outrage, cette honte et cette humiliation. Pour la dépeindre, il y ajoute également la situation anormale du veuvage, et celle de la femme abandonnée. Nous sommes donc dans un virage : ce n'est plus seulement une exhortation envers Israël à revenir vers son D.ieu, mais Lui-même reconnaît qu'Il a une part dans cette situation déplorable : "Je t'ai un instant caché ma face, un court instant je t'ai délaissée".
5. Hachém jure qu'Il gardera désormais une affection sans limite ('hésséd ôlam). Cet état s'appelle une miséricorde (ra'hamim) et, en un concept très précis : "alliance de paix" (brite chalom).
Donc, cette haftara est un changement complet, un virage dans la façon dont les problèmes sont posés, et un changement dans la relation.
Cela demande une grande réflexion personnelle.
6e Haftara Qoumi ori (paracha Ki Tavo) :
Lève-toi, éclaire (Isaïe 60, 1-22).
Suite à la haftara précédente, la situation est débloquée, comme il est dit dans le Lékha dodi, la gloire de Hachém est sur Israël (kevod Hachém âlaikh).
Comme pour quelqu'un qui se sait subitement aimé, le monde est décrit comme en voie de changement : les verbes sont certes au futur mais il y a certitude maintenant que les enfants de bénédiction arrivent. Hachém les voit se rassembler dans Sa "maison de beauté" (béit tifarti afaér). Les termes employés sont "retour des colombes". Les peuples qui ont persécuté viendront dans l'humiliation se prosterner.
Ce sera le temps de la paix, de la justice, de l'absence de violence parce que Hachém sera la lumière permanente de Son peuple. Le temps du deuil sera terminé.
7e Haftara Sos assiss (paracha Nitsavim) :
Je me réjouirai de bonheur (Isaïe 61, 10 - 63, 9).
Cette dernière haftara est le sommet du bonheur : c'est le verset qui est sur le site depuis le début de sa création avec les fleurs en page d'accueil. C'est le bonheur de Hashém, le bonheur d'Israël, de la création et de la femme et de l'homme également : "pour l'amour de Sion, je ne garderai pas le silence, pour Jérusalem je n'aurai pas de repos, jusqu'à ce que son salut n'ait éclaté comme un jet de lumière, et sa victoire comme une torche brulante."
Il faut lire lentement toute cette haftara.
Puis vient Rosh Hashana le nouvel an spirituel juif