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 Symptomatologie clinique d'une possession

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Louis Cipher

Louis Cipher


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Symptomatologie clinique d'une possession Empty
MessageSujet: Symptomatologie clinique d'une possession   Symptomatologie clinique d'une possession Empty22/7/2017, 08:06

Possession : dans notre monde occidental, il s'agit de Satan, d'un Démon ou du Diable qui est censé s'être emparé de certaines des ressources physiques et/ou mentales d'un individu pour le contraindre à des actes auxquels il n'adhère généralement pas, dont il ne se souviendra pas et qu'il réprouve dans son état normal. On ajoute que la nature du phénomène exige pour se départager de la pathologie la production de phénomènes d'ordre parapsychiques.

Les états du possédé :

On distingue un état de calme et un état de crise. L'état de crise se traduit par des contorsions, des éclats de rage, des paroles impies et blasphématoires. Pendant la période de calme, tout est généralement oublié et le comportement redevient bien adapté, voire très pieux. Mis à part sa signification théologique particulière et les éventuels phénomènes parapsychiques qui lui sont associés, la crise de possession ne se distingue pas d'une crise d'hystérie.

Pour les théologiens, le diagnostic différentiel entre maladie mentale et possession diabolique, ne se fait que sur l'existence de phénomènes paranormaux. Ce qui, auparavant, était considéré comme le signe certain de l'authenticité d'une possession ne peut plus aujourd'hui passer pour tel sans plus ample examen.

Symptomatologie clinique & symptomatologie théologique :

Selon les théologiens, il existe des signes permettant de porter le diagnostic de possession. Le Rituel Romain énonce trois symptômes essentiels parmi d'autres qui auraient une valeur analogue :

=> Parler ou comprendre une langue inconnue (glossolalie).
=> Découvrir des choses éloignées et secrètes (voyance/divination).
=> Faire montre d'une force inexplicable par l'habitus physique du sujet (psychokinèse).

Autres signes mineurs (paranormaux, pouvant être dus à des causes encore inconnues de la science) : psychokinésie (déclencher des psychoses à distance), télékinésie, télépathie, pyrokinésie (déclencher le feu à distance), dysmorphie faciale (changement de visage léger, surtout les yeux et les veines du front), stigmates, lévitations, pathokinésie (ondes de choc provoquant des maladies ou des dysfonctionnements organiques, surtout au coeur), etc.

Les gestes pieux mettent le possédé dans une rage folle et le conduisent à blasphémer horriblement. L'amnésie de la possession est fréquente, et souvent constante. Les marques du diable, pour l'Eglise du Moyen Age, ne se limitaient pas aux trois signes, aujourd'hui mentionnés par le Rituel Romain ; on donnait même la préséance à d'autres symptômes tels que la lévitation et surtout des zones d'anesthésie, des points du corps anormalement insensibles (il s'agit, pour le neurologue moderne, d'un symptôme de lèpre à son début, de certaines maladies neurologiques ou d'un phénomène de nature hystérique).

Il faut étudier la sémiologie. La sémiologie est l'étude, au sens le plus général, des systèmes de communication et plus précisément, l'étude des signes en usage dans une société donnée. Ici, c’est l'étude des signes qui ont un sens dans le champ de la pathologie mentale et de la possession démoniaque. On distingue traditionnellement les signes des symptômes, le signe étant observé et le symptôme décrit par le patient. Les signes n'apparaissent ni ne se groupent de manière aléatoire et certaines associations signifiantes de signes sont décrites : de telles associations sont appelées syndromes. La connaissance de la sémiologie est nécessaire à l'élaboration du diagnostic.

La difficulté du prêtre exorciste, c'est que chez les possédés, certains symptômes peuvent aller et venir.

Les 13 catégories sémiologiques :

=> les troubles de la présentation,
=> les troubles de la mimique,
=> les troubles psychomoteurs,
=> les troubles de l'expression verbale,
=> les troubles des conduites instinctuelles,
=> les troubles des conduites sociales,
=> les troubles de la conscience de soi,
=> les troubles de la vigilance,
=> les troubles de l'humeur,
=> les troubles des perceptions,
=> les troubles de la mémoire,
=> les troubles de la pensée,
=> les troubles du jugement.

Troubles de la présentation et du contact

=> Incurie : Manque total de soin de soi et d'hygiène, accompagné d'une indifférence aux conséquences de ce comportement.

Troubles mimiques

=> Hypermimie : exagération des mimiques (euphorie maniaque, terreur du syndrome confuso-onirique, théâtralisme dans l'hystérie).
=> Hypomimie, diminution des mimiques, et Amimie, absence de mimique : on les observe au cours des dépressions, des mélancolies (il y a alors une mimique douloureuse figée, des traits qui tombent, un front plissé en oméga mélancolique), un syndrome confusionnel et des démences.
=> Échomimie : le sujet reproduit en miroir les mimiques de l'examinateur et de l'exorciste.
=> Paramimie : mimiques inappropriées traduisant une discordance entre les mimiques et les affects, qu'on observe dans la schizophrénie (par exemple des rires immotivés).

Dans la catégorie des contacts :

=> Réticence pathologique : attitude du sujet qui refuse le contact, l'évite manifestement, refuse de parler, etc. Cela peut masquer un délire sous-jacent, tenu secret, ou bien entrer dans le cadre d'une démence. La réticence prolixe est une logorrhée permettant au patient de ne pas aborder le sujet qu'il veut éviter (le démon refusant de donner son nom par ex.).
=> Familiarité : familiarité excessive au cours de la manie.
=> Discordance : perception globale par l'examinateur de "discordances", de bizarreries, entre l'habitus général, le discours, la pensée, les mimiques, les attitudes du sujet.
=> Ludisme : dans la manie (le patient se montre joueur : il se moque de l'observateur ou de l'exorciste, pratique des calembours inadaptés, entre dans une relation de jeu).
=> "La belle indifférence" : expression de la psychiatrie classique pour qualifier le contact dans l'hystérie de conversion où le symptôme est présenté avec un faux détachement.
=> Syntonie/Hypersyntonie/Asyntonie : la qualité du contact est un élément important à apprécier, notamment dans la discussion diagnostique entre les troubles affectifs et la manie (hypersyntonie ou contact hypersynchrone) où le possédé réagit en phase avec son interlocuteur.

Troubles psychomoteurs

Il s'agit des troubles qui s'expriment par des symptômes moteurs, mais qui traduisent en fait des processus psychopathologiques sous-jacents et aux phénomènes de possessions démoniaques. Raison pour laquelle il faut toujours enfermer, ligoter, voire enchaîner un sujet possédé.

=> Agitation motrice : l'agitation est l'expression dans le comportement de l'excitation psychique. Il s'agit d'une activité motrice augmentée et inadaptée. Cette activité peut être contrôlable ou non par le sujet. Les manifestations cliniques de l'agitation sont motrices (déambulation, mouvements brutaux et incoordonnés, manifestations d'agressivité) et verbales (voix forte et parole précipitée, cris…) Ces états peuvent être brefs et réactionnels (à un choc, une frustration), mais ils peuvent aussi être plus durables. Ils s'intègrent alors à un tableau plus complexe : manie, délire, confusion mentale, démence. On distingue trois niveaux d'agitation d'intensité croissante :

1. Hyperactivité
2. Agitation
3. Fureur

=> Compulsions : actes inutiles ou absurdes, très ritualisés, que le sujet ne peut pas s'empêcher d'accomplir, même s'il perçoit bien leur caractère absurde. Si la personne en proie à une compulsion, essaie de lutter, une angoisse importante va apparaître, qui pousse la personne à se laisser aller à son rituel après un temps de lutte anxieuse. Ces actes sont très variés : vérifications diverses, lavages de main, etc. Lorsqu'elles sont nombreuses ou envahissantes, on parle de névrose obsessionnelle ou de TOC. L'histoire d'une compulsion est d'abord relationnelle et consécutive à un rapport de force mental et conscient, interprété sans analyse originelle par le sujet qui l'a vécu comme une relation affective.

=> Impulsion : l'impulsion est la tendance irrésistible à la réalisation d'un acte. Elles peuvent être dirigées contre les choses (pyromanie par ex.) ou contre les personnes (agression, homicide). Il peut s'agir d'un acte délictueux, violent, ou absurde. Contrairement à ce qui se passe dans les compulsions, il n'y a pas de lutte anxieuse. On peut rencontrer des impulsions dans un grand nombre de pathologies, mais ils sont particulièrement fréquents chez les sujets présentant une personnalité antisociale et chez les possédés.

=> La fugue : c'est un comportement inhabituel et imprévu de fuite du lieu habituel de résidence. On distingue les fugues symptômes d'une pathologie neuropsychiatrique comme la confusion mentale, la démence ou la schizophrénie du comportement impulsif.
=> Raptus : impulsion brusque entraînant un passage à l'acte immédiat en général violent : on parle de "raptus agressif", de "raptus suicidaire".
=> Parakinésies : ce sont des mouvements anormaux, répétitifs, stéréotypés, qui parasitent l'activité motrice normale à laquelle ils se superposent.
=> Akathisie : une forme d'impatience des membres inférieurs, le patient ne tenant pas en place.
=> Tics : mouvements anormaux, brusques, conscients mais involontaires qui concernent généralement quelques muscles, le plus souvent au niveau du visage (clignement des yeux, tics de bouche).

=> Stupeur : la stupeur (l'état stuporeux) est caractérisée par la suspension de toute activité motrice et langagière. Le calme du patient n'est qu'apparent dans la mesure où l'activité psychique sous-jacente peut être intense, rendant possible un passage à l'acte. On peut observer un état stuporeux immédiatement après un traumatisme psychique, au cours de la mélancolie (mélancolie stuporeuse), de la schizophrénie, du syndrome confusionnel, ou au tout début d'une crise de possession.

=> Ralentissement psychomoteur : ralentissement de l'activité motrice, et de l'activité psychique (bradypsychie).

=> Syndrome catatonique : il associe deux états, qui sont en général alternants :
1. Négativisme : immobilité, amimie, mutisme, refus actif de toute tentative de mobilisation
2. Catalepsie, qui associe :
2a. L'absence de toute initiative motrice
2b. Une passivité totale et un maintien des attitudes (par exemple, si on élève le bras d'un possédé, il maintient indéfiniment cette attitude). Le signe de « l'oreiller psychique » est la conservation de la position de la tête décollée du lit sans support physique.

Malgré la passivité apparente, de brusques passages à l'acte sont possibles. La catatonie s'observe au cours de certaines possessions. Ce tableau est traditionnellement décrit par les psychiatres mais n'est pas du tout spécifique et doit faire rechercher une pathologie non psychiatrique.

=> Tremblements

=> Dystonies ou dyskinésies : ce sont des troubles du tonus musculaire qui perturbent le mouvement volontaire ou la posture. Elles sont parfois spectaculaires et peuvent être douloureuses.

Troubles du langage

=> Logorrhée : discours accéléré et prolixe (on parle d'augmentation de la fluence verbale), souvent associé à son équivalent écrit : la graphorrhée. Toutes les deux témoignent d'une accélération des processus psychiques (tachypsychie) qu'on rencontre généralement au cours des états maniaques. Une logorrhée importante s'accompagne généralement d'une fuite des idées (le discours est tellement accéléré qu'il devient décousu).

=> Ralentissement du discours : le sujet peut prendre plusieurs secondes pour répondre à des questions simples.
=> Mutisme : il s'agit d'une absence de langage sans cause non psychiatrique retrouvée. La signification est variable.
=> Barrage : désigne une interruption du discours telle qu'on peut l'observer dans la schizophrénie. Le barrage serait un symptôme pathognomonique de la possession.
=> Fading : il se caractérise par une ralentissement progressif du discours et des perturbations de son contenu.
=> Palilalie : répétition de mots ou de phrases vides de sens, souvent associée à une écholalie au cours de laquelle le patient répète les mots de son interlocuteur.
=> Glossolalie : langage nouveau, incompréhensible, propre au malade. Faculté de parler et comprendre des langues inconnues.
=> Schizophasie : langage totalement hermétique et incohérent, caractéristique du syndrome dissociatif de la possession.
=> Jargonophasie : remplacement dans le langage des mots par des sons inintelligibles, tels que des grognements.
=> Stéréotypies : répétitions de mots ou de phrases, de manière automatique sans signification ni relation avec le contexte.
=> Écholalie : répétition involontaire et sans signification des derniers mots entendus par le patient ; dans le cas d'une conversation avec un interlocuteur s'il répète à la manière d'un perroquet les mots de son interlocuteur : Psittacisme.
=> Parasitage : le discours du patient est émaillé de sons, mots ou phrases hors de propos. Quand ces productions verbales sont ordurières ou obscènes, on parle de coprolalie.
=> Persévération : répétition d'une réponse par le sujet possédé, adaptée à une question antérieure en réponse aux questions qui suivent au cours d'un même entretien ou exorcisme.

Troubles de la vigilance (hors état de crise démoniaque)

=> L'hypervigilance, ou vigilance augmentée, se rencontre de façon adaptée dans les situations de danger et de manière inadaptée dans les états anxieux et le syndrome maniaque.
=> L'hypovigilance est une diminution de la vigilance, pathologique en dehors du sommeil. Selon le degré de la baisse de la vigilance, on distingue plusieurs stades :
1. L'obtusion, marquée par un état de somnolence, une pensée ralentie, des difficultés de compréhension ;
2. La confusion mentale, baisse importante de la vigilance, fluctuante selon les moments de la journée avec désorientation temporo-spatiale (cf. infra), trouble du jugement et du raisonnement, trouble de l'attention, amnésie de fixation (antérograde), onirisme possible (cf. infra) ;
3. La stupeur, diminution très importante de la vigilance avec arrêt des opérations mentales, arrêt de la production verbale (mutisme), indifférence affective ;
4. Le coma, traduisant une perte totale de la conscience avec absence totale ou partielle de la réactivité aux stimulations douloureuses.

=> Désorientation temporo-spatiale : incapacité pour le sujet qui en est atteint, de se repérer par rapport au temps et à l'espace. En général, la désorientation temporelle précède la désorientation spatiale. On rencontre ces troubles au cours du syndrome confusionnel, du syndrome démentiel ainsi que dans certaines formes de troubles de l'humeur.

=> Onirisme et état oniroïde : l'onirisme désigne la production d'une imagerie mentale à l'état de veille caractérisée par la succession de représentations visuelles, sans rapport avec la réalité, représentant des scènes visuelles le plus souvent effrayantes, s'enchaînant les unes aux autres sans logique ; on parle aussi de délire du rêve. Est souvent associé au syndrome confusionnel, on parle alors de syndrome confuso-onirique. L'état oniroïde, ou état crépusculaire, est un état proche du rêve caractérisé par une forte diminution de l'activité mentale, la persistance d'activités automatiques, l'association fréquente à des comportements pathologiques tels que les agressions, vols et fugues, s'accompagnant d'une amnésie de l'épisode.

=> Troubles de l'attention : l'attention peut être augmentée, de manière sélective, on parle alors d'hyperprosexie, ou bien diminuée (hypoprosexie, aprosexie).

Troubles de la conscience de soi

=> Dépersonnalisation
=> Dysmorphophobie : impression de "déformation" de son corps propre ou d'un membre en particulier. Le "signe du miroir" décrit le possédé se regardant sans cesse dans le miroir, inquiet des déformations qu'il croit percevoir.

Troubles de la mémoire

=> Par défaut, l'amnésie, déficit de la mémoire, peut être de plusieurs types :
1. L'amnésie antérograde, oubli au fur et à mesure, à compter du moment de début des troubles, alors que les souvenirs antérieurs sont conservés ;
2. L'amnésie rétrograde, concernant les souvenirs anciens, qui sont peu à peu oubliés ;
3. L'amnésie antéro-rétrograde, mélange des deux ;

=> Par excès :
1. L'hypermnésie : état de libération mnésique avec irruption de bouffées de souvenirs (souvent chez le possédé mourant) ;
2. L'ecmnésie : se traduit par l'émergence brutale de souvenirs du sujet, vécus comme une expérience actuelle (le passé est pris pour le présent).

=> Les amnésies psychogènes :
1. l'amnésie sélective, oublis sélectifs liés à une situation (refoulement) ;
2. l'amnésie périodique, le patient ne se souvient plus de ce qui s'est passé lors d'un état second ;
3. l'amnésie post-traumatique.

NB : je n'entrerai pas ici dans les paramnésies ni les amnésies organiques.

Troubles du jugement

=> Incohérence
=> Illogisme
=> Interprétation

Troubles de la pensée

On distingue des troubles du "cours" et du "contenu" de la pensée.

=> Tachypsychie : pensée accélérée qui s'accompagne généralement d'une fuite des idées (relâchement du lien associatif normal entre les idées).
=> Bradypsychie : ralentissement de la pensée observée dans la dépression et le syndrome confusionnel.

=> Barrage : interruption brutale du discours du sujet au cours d'une phrase. Le discours reprend au bout de quelques instants sur le même sujet ou sur un autre. Le sujet ne peut dire ce qui s'est passé en lui pendant l'intervalle de temps, il y a eu un "blanc", un "vide" de la pensée.

=> Fading mental, c'est un équivalent a minima du barrage : la pensée s'englue pendant quelques instants.
=> Prolixité circumlocutoire : difficulté à orienter la pensée vers un but précis avec retour au sujet initial après de multiples détails.
=> Pensée tangentielle : perte du fil du discours, le patient suit des idées qui lui viennent de stimulations externes ou internes.
=> Pensée diffluente : la pensée se disperse de façon anarchique, sans logique apparente, renvoyant ainsi à l'hermétisme de la pensée.
=> Fuite des idées : enchaînement rapide, encore contrôlé ou déjà incontrôlable par le possédé hors crise.
=> Dissociation du cours et du contenu de la pensée : cette expression rejoint les notions d'hermétisme, d'ambivalence psychotique, de discordance constituant un syndrome clinique majeur de la possession. Elle est à distinguer catégoriquement des "troubles dissociatifs" de la littérature psychiatrique américaine (DSM) qui renvoient aux troubles anxieux.

=> Phobie : la phobie est la crainte irraisonnée d'un objet extérieur (ou intérieur) ou d'une situation sans danger objectif (objet ou situation phobogène). Cette crainte est fondée juste avant une crise démoniaque. La confrontation à l'objet ou à la situation redoutée provoque une angoisse intense. Le sujet développe des conduites d'évitement pour éviter la confrontation avec le démon, ou bien alors il s'aide d'objets ou d'attitudes contraphobiques.

=> Obsession : l'obsession est une idée ou un sentiment qui s'impose à la conscience du sujet qui le ressent comme contraignant mais absurde, fait des efforts pour le chasser, mais n'y parvient pas. En général, des compulsions se développent. Il existe trois types d'obsessions :
1. Obsessions idéatives : ce sont des idées qui s'imposent au sujet, sous forme de doutes, de scrupules qui entraînent des ruminations incessantes ;
2. Obsessions phobiques : il s'agit alors de craintes obsédantes (par exemple : peur d'être attaqué, etc.) ;
3. Obsessions impulsives (ou phobies d'impulsion) : il s'agit de la crainte de commettre un acte délictueux ou dangereux (crainte d'agresser quelqu'un, de blasphémer dans une église, etc.).

NB : les obsessions phobiques et les phobies d'impulsion sont donc des obsessions et pas des phobies.

=> Idée délirante : idée en opposition avec la réalité entraînant l'adhésion du sujet. On rencontre des idées délirantes au cours des psychoses, de la mélancolie, de la manie. Des épisodes quasi délirants peuvent se rencontrer au cours d'états modifiés de conscience.
=> Pensée magique : forme de pensée qui s'attribue le pouvoir de réaliser ou d'empêcher des évènements, sans support matériel.
=> Rationalisme morbide : forme de pensée abstraite faite avec des raisonnements logiques poussés jusqu'à l'absurde.
=> Idées de référence : conviction que certains éléments de l'environnement (télévision, journaux) envoient des signes destinés au patient.

Troubles de l'imagination

=> Pathomimie : la pathomimie, ou trouble factice, constitue la simulation volontaire de la maladie, dans un but qui n'est pas directement utilitaire, mais pour un but plus psychologique : lancer un défi au corps médical par exemple, ou confondre les prêtres exorcistes entre réelle possession et (neuro)psychiatrie.

Troubles des perceptions

=> Hallucinose : perception sans objet proche de l'hallucination visuelle, faite d'images colorées mais sans participation affective du sujet possédé qui a conscience que ce n'est "pas réel".

=> Imagerie hallucinatoire : liées au sommeil, elles sont le plus souvent auditives ou visuelles et n'ont pas de caractère pathologique (origine démoniaque LATENTE). On décrit les hallucinations hypnagogiques, qui surviennent lors de l'endormissement, et les hallucinations hypnopompiques, qui surviennent au réveil. On range dans cette catégorie les hallucinations qui peuvent survenir lors de la privation de sommeil. Elles n'entraînent pas d'adhésion du sujet, mais peuvent causer une certaine angoisse (voire une paralysie du sommeil).

=> Modifications de l'ambiance perceptive : déréalisation et dépersonnalisation. Ces termes traduisent une modification de l'ambiance perceptive. Contrairement aux hallucinations, dans la déréalisation il y a perception correcte de la réalité mais le patient a un éprouvé inhabituel et étrange, une perte de la familiarité de l'environnement. La dépersonnalisation est un syndrome clinique complexe lié au sentiment éprouvé par certains sujets de n'être plus eux-mêmes (typique d'une possession).

=> Hallucinations : probablement le plus dangereux pour le sujet possédé. Les hallucinations sont des perceptions sans objet à percevoir. Elles ne se rencontrent pas que dans les psychoses. Il convient toujours de les faire préciser au mieux et de "tester" l'adhésion voire l'obéissance du patient à ses hallucinations. L'observation d'un patient halluciné permet parfois de repérer des "attitudes d'écoute" où le patient semble écouter quelque chose. On peut aussi voir le patient suivre du regard une scène inexistante.

=> Echo de la pensée de la parole et des actes : forme d'hallucination où le patient a la conviction que ses pensées, ses paroles, ses actes, sont répétés, anticipés, commentés.
=> Syndrome d'action extérieure, syndrome d'influence : forme de syndrome hallucinatoire où le sujet se sent contraint à obéir aux ordres hallucinatoires, ce qui peut amener à des actes médicolégaux.

=> Automatisme mental : ce syndrome a été décrit par Gaëtan Gatian de Clérambault. Le patient a la conviction délirante qu'il n'est plus le maître du fonctionnement de son psychisme, qu'une force extérieure et étrangère agit en lui et contrôle sa vie psychique, ses actes, ses pensées et ses perceptions.

Troubles du vécu corporel

=> Hallucinations cénesthésiques : concernent un organe ou tout le corps avec sentiment de modification corporelle, voire de dématérialisation, de possession, de métamorphose en animal.

Troubles de l'affectivité et de la thymie

=> Humeur, ou thymie : c'est la disposition affective de base donnant un éprouvé agréable ou désagréable oscillant entre les deux pôles extrêmes du plaisir et de la douleur. L'humeur peut être normale (on parle alors d'euthymie), expansive ou hyperthymique comme dans le syndrome maniaque, triste voire mélancolique comme dans le syndrome dépressif.

=> Humeur dépressive : c'est un éprouvé négatif (distorsions cognitives) de la relation du sujet au monde et à lui-même : sentiment que la vie est un échec, la situation sans espoir, l'avenir impossible, perte du plaisir (anhédonie) et d'intérêt. Elle s'observe au cours du syndrome dépressif. Au cours du syndrome mélancolique, cette sensation pénible est poussée à son paroxysme, et l'on parle alors de douleur psychique, surtout que des idées délirantes et suicidaires y sont généralement associées.

=> Humeur expansive : humeur euphorique, joyeuse, optimiste et conquérante. Elle est marquée par un optimisme pathologique, on parle d'élation de l'humeur, ainsi que par sa labilité. C'est une caractéristique essentielle du syndrome maniaque. On peut également utiliser le terme d'exaltation de l'humeur.

=> Humeur mixte : coexistence d'éléments expansifs et dépressifs ; ces états sont à haut risque suicidaire, typiques des cas de possession, où le sujet décide, dans un moment de lucidité hors-crise et hors-emprise, de mettre fin à ses jours pour que tout cela cesse.

=> Tonalité de l'affect : la peur, la colère, la surprise, le plaisir, sont des affects, des émotions de base. Selon le degré de réaction du patient, on parle d'hyper-expressivité des affects, d'affect normal, restreint, émoussé voire abrasé.

Les différents affects

1. La peur est une émotion de base qui comprend une composante neurovégétative (sueurs, tremblements, accélération du rythme cardiaque…), motrice (sidération puis évitement), psychique (éprouvé désagréable, malaise plus ou moins intense) en réponse à un danger extérieur. Elle devient pathologique quand elle est disproportionnée au danger et/ou trop prolongée.

2. L'anxiété est le versant psychique de la peur caractérisé par un malaise diffus, une appréhension d'un danger à venir (crise démoniaque imminente), un sentiment d'insécurité. L'anxiété peut être flottante, continue, on parle alors d'anxiété généralisée, ou bien évoluer sous la forme de crises d'angoisse répétées (attaques de panique) comme dans le trouble panique. Ces deux entités correspondent à ce que les freudiens nomment névrose d'angoisse.

3. La colère est une réaction émotionnelle paroxystique face à une menace ou une frustration, caractérisée par une agitation verbale et motrice associée à des manifestations neurovégétatives.

4. L'ambivalence est soit un sentiment d'hésitation entre "le pour et le contre", souvent présent chez certaines personnalités de type névrotique, soit la coexistence simultanée de sentiments contraires que l'on rencontre dans les cas de possession.

5. La méfiance, voire l'hostilité, témoignent souvent du vécu persécutif d'un patient possédé que personne ne croit.

Troubles du comportement

=> Agitation
=> Impulsions
=> Agressivité : c'est une tendance à attaquer autrui. Elle peut se manifester de différentes façons, tant par le regard, les paroles que les actes. Elle peut être présente dans presque toutes les pathologies psychiatriques. Elle va de la simple manifestation d'agressivité à la fureur et l'homicide. L'agressivité peut être dirigée contre soi-même : actes suicidaires, automutilations (comportement de destruction ou de dégradation de son propre corps).
=> Comportement suicidaire.

Troubles de la volonté

=> Aboulie : diminution de la volonté entraînant indécision et impuissance à agir. Impossibilité de faire un choix.
=> Apragmatisme : incapacité d'origine psychique ou démoniaque de maintenir une activité et un comportement adaptés aux besoins et aux conditions de vie du sujet.
=> Négativisme : comportement de refus et d'opposition aux sollicitations d'autrui.
=> Troubles des conduites instinctuelles

Troubles du comportement alimentaire

=> Anorexie : ce terme désigne la perte de l'appétit. On peut l'observer au cours des dépressions, mais aussi de maladies du corps comme le cancer. Fréquent dans les cas de possession.
=> Anorexie mentale : trouble spécifique qui correspond à une privation volontaire de nourriture et n'est donc pas une perte de l'appétit.
=> Hyperphagie : ingestion de trop grandes quantités de nourriture, jusqu'au vomissement.
=> Boulimie : ingestion brutale d'une grande quantité d'aliments, il s'ensuit une culpabilité intense et des vomissements provoqués répétés.
=> Sitiophobie : refus alimentaire (ou de certains aliments), généralement dans le cadre d'une pathologie délirante sous-jacente (par exemple par crainte d'être empoisonné).
=> Potomanie : forme particulière d'excès se limitant à l'eau absorbée en très grande quantité qui se voit presque exclusivement dans les troubles psychotiques et les possessions démoniaques.
=> Mérycisme : chez l'enfant, régurgitation et rumination du bol alimentaire.
=> Pica : caractérisé par l'absorption de substances non comestibles avec une variété caractérisée par l'ingestion d'excréments, ou coprophagie.

Troubles du comportement sexuel

Ils peuvent être divisés en deux catégories : les déficiences sexuelles d'une part, les déviations du comportement sexuel de l'autre.

Dans le cadre d'une symptomatologie de possession démoniaque, je ne retiendrai ici que la paraphilie et l'excès anormal et blasphématoire de la libido.

Déviations du comportement sexuel ou perversions sexuelles (paraphilies) : les perversions sexuelles sont des comportements visant à l'obtention du plaisir par des moyens autres que le coït par pénétration.

L'objet de la perversion peut être le partenaire qui est non consentant et non adapté, comme dans la pédophilie, un partenaire non adapté (sujet âgé et/ou malade = gérontophilie, cadavre = nécrophilie, sacerdophilie = prêtres exorcistes et membres du clergé), un partenaire non humain comme dans la zoophilie, un objet inanimé en place de partenaire comme dans le fétichisme.

La perversion peut concerner le moyen par lequel le plaisir est obtenu : la violence et la douleur comme dans le sadomasochisme, le plaisir visuel seul comme dans le voyeurisme et l'exhibitionnisme, l'érotisation des fonctions digestives et urinaires. Enfin, le plaisir est essentiellement lié, dans le donjuanisme, à la recherche permanente de conquêtes amoureuses. Pour le démon, c'est la séduction.

=> Diarrhées.
=> Enurésie : émission d'urine.
=> Encoprésie : absence de contrôle sphinctérien.

Troubles du sommeil

Ils portent sur la quantité, la qualité ou l'horaire du sommeil, et peuvent être permanents ou transitoires.

=> Insomnie :
1. Insomnie d'endormissement
2. Insomnie de fin de nuit (classiquement associée à la dépression).
3. Insomnie terminale
4. Agrypnie : perte totale prolongée du sommeil.

=> Hypersomnie : augmentation de la durée du sommeil. Dans une possession, c'est généralement relié à :
=> Parasomnie :
1. Cauchemars
2. Terreurs nocturnes
3. Somnambulisme
4. Paralysie du sommeil

=> Conduites agressives durant le sommeil : les hypnologues décrivent des phénomènes agressifs identifiés au cours du sommeil, pouvant conduire à des actes médicolégaux.
1. Hallucinations hypnagogiques, survenant à l'endormissement, le plus souvent sans valeur sémiologique.
2. Hallucinations hypnopompiques, survenant au réveil, le plus souvent sans valeur sémiologique.

=> Trouble du rythme circadien (avance de phase ou retard de phase).

Le plus souvent d'origine psychogène, ils peuvent révéler une pathologie organique ou être un des symptômes d'une affection générale ou neurologique. La pathologie du sommeil fait partie intégrante de la pathologie psychiatrique OU d'une possession démoniaque.

On distingue les dyssomnies, insomnies et hypersomnies, et les troubles du rythme circadien (avance et retard de phase essentiellement). Les parasomnies tels que le somnambulisme, les terreurs nocturnes, le bruxisme et certains phénomènes hallucinatoires (hallucinations hypnopompiques et hypnagogiques).

Les troubles instrumentaux

=> Aphasie : perte de la parole liée à une lésion cérébrale, il faut donc en distinguer le mutisme (qui réalise une perte de la parole sans lésion). La sémiologie varie selon l'aire corticale affectée.

=> Apraxie : signe clinique qui décrit une incapacité à effectuer un mouvement ou une série de mouvements sur consigne. Ce ou ces mouvements sont par ailleurs bien exécutés spontanément. Les apraxies sont des troubles touchant les mouvements élaborés en l'absence de déficit sensoriel et de déficit moteur. Elles sont liées à des atteintes cérébrales ou à une possession.

On les regroupe en deux catégories : les apraxies idéomotrices et idéatoires. Je ne développerai que l'apraxie idéomotrice. L'apraxie idéomotrice est l'incapacité à réaliser un geste complexe sur commande. Par exemple sir commande d'un exorciste. Elles sont dues à des lésions pariétales et/ou frontales gauches qui perturbent la production et la compréhension du geste, ou venant tout simplement d'un caprice démoniaque.

=> Anosognosie : il s'agit de l'incapacité du sujet à se reconnaitre malade. Dans le cadre d'une possession, le sujet refusera de se reconnaître possédé hors-moment de lucidité, car il n'est plus aux commandes.[/b]

Pégase

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Symptomatologie clinique d'une possession
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