Réjouis-toi comblée de grâce
Évangile selon saint Luc, chapitre 2, verset 28
Abraham est notre père dans la foi. Il partit à l’aventure sur une Parole reconnue comme celle du Dieu vivant. Dans une confiance absolue en cette voix qui avait plus d’une fois résonné dans les profondeurs de son humanité, il partit sans savoir où il allait. Il n’avait qu’une certitude : quittant tout, il deviendrait lui-même riche de tout, existant de l’existence du Dieu vivant.
Le oui qu’il donna à l’invitation de Dieu, ne ressemble-t-il pas au oui donné par la Vierge Marie lorsque l’ange vint la visiter à Nazareth ? « Qu’il m’advienne selon ta Parole. »* N’est-ce pas le même oui à l’absolu de l’amour ? C’est l’aventure de l’homme sur les chemins de la vie nouvelle, de la liberté retrouvée, de l’existence faite de docilité à l’Esprit Saint. Jésus dira : « Abraham, votre père, exulta à la pensée qu’il verrait mon jour. Il l’a vu et fut dans la joie. »** La joie d’Abraham contemplant le jour de la promesse ne ressemble-t-elle pas à la joie de Marie lorsqu’elle connut le jour de l’enfant de la promesse ? Jésus, par l’acceptation de sa mission de sauveur, va clore l’histoire de la marche vers la terre promise, vers la libération de l’homme.
Et nous, frères et sœurs, partageons-nous la joie d’Abraham ? Le Christ, arrivé jusqu’au bout du chemin, entre par le don libre de sa vie dans la terre de la promesse. Désirons-nous le suivre, avec Marie, sur cette terre d’exultation où la mort est abolie ?
*Évangile selon saint Luc, chapitre 1, verset 38 b
**Évangile selon saint Jean, chapitre 8, verset 56
Pour aller plus loin avec la Parole
« Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’ange entra chez elle et dit : “Je te salue, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi.” À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L’ange lui dit alors : “Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin.” Marie dit à l’ange : “Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ?” L’ange lui répondit : “L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va
naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu.” Marie dit alors : “Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta Parole.” Alors l’ange la quitta. »
Évangile selon saint Luc, chapitre 1, versets 26 à 38
Frère Didier Vernay
Couvent de Nice