POUR UN NOUVEAU MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT HUMAIN
Le message de Benoît XVI pour la Journée mondiale de la paix, qui sera célébrée le 1er janvier, est un petit vademecum pour l’engagement des catholiques dans la vie sociale, économique et politique, fondé sur le programme des Béatitudes
Le document de Benoît XVI se propose en effet comme un instrument de réflexion pour dépasser « les conflits sanglants toujours en cours », et « les foyers de tension et d’opposition causés par des inégalités croissantes entre riches et pauvres, par la prévalence d’une mentalité égoïste et individualiste qui s’exprime également au travers d’un capitalisme financier sans régulation ».
Se fondant sur un socle anthropologique et théologique, le pape place sur un même plan l’ensemble des déclinaisons du respect de la vie humaine, sous ses aspects biologiques, mais aussi sociaux, économiques, financiers, éducatifs. Il en appelle à « un humanisme ouvert à la transcendance », à une « pédagogie du pardon », susceptibles de concrétiser la fameuse Béatitude : « Heureux les artisans de paix parce qu’ils seront appelés fils de Dieu (Mt 5,9) . »
Le pape donne des indications précises sur les chantiers ouverts aux « artisans de paix » dans tous les domaines : une vision juste du mariage, le droit à l’objection de conscience, la liberté religieuse comme « liberté de », la question du travail et du chômage, la crise alimentaire, la crise financière, le rôle de la famille dans l’éducation.
Au total, selon Mgr Mario Toso, « numéro deux » du Conseil pontifical « Justice et Paix » , il s’agit de promouvoir un «nouveau modèle de développement et de l’économie », car « la foi ne se vit pas seulement dans l’intimité de la vie spirituelle, mais dans tous les aspects de la vie sociale et économique. »
Dans l’analyse du Pape ne manquent pas non plus des références au terrorisme et à la criminalité internationale, aux fondamentalismes et aux fanatismes, « qui défigurent la vraie nature de la religion », et surtout au drame de la faim, car la crise alimentaire – rappelle Benoît XVI – est « bien plus grave que la financière ».
La réponse à ces défis se trouve précisément dans les Béatitudes évangéliques, grâce auxquelles – pour le Pape – il est possible d’édifier une société « fondée sur la vérité, sur la liberté, sur l’amour et sur la justice ». Mais afin que cela se produise, il faut démanteler la dictature du relativisme, avec son corollaire d’une morale totalement autonome par rapport à la loi naturelle "inscrite par Dieu dans la nature humaine elle-même."
La paix véritable est « don de Dieu et œuvre de l’homme ». C’est pourquoi le Souverain Pontife propose un « nouveau modèle économique » qui remplace « le modèle prévalant des dernières décennies », avec sa « recherche de la maximalisation du profit et de la consommation, dans une optique individualiste et égoïste, tendant à évaluer les personnes seulement par leur capacité à répondre aux exigences de la compétitivité ». Celui que souhaite Benoît XVI est en revanche basé sur la fraternité et le partage, sur la gratuité et sur la logique du don.
(source : News.va)