Raphaël
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| Sujet: FSSPX : De la liberté religieuse. 16/4/2012, 13:12 | |
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"La FSSPX montre davantage de respect pour l'autorité de Vatican II que la plupart des ordres religieux qui existent dans l’Église"
Le théologien John Lamont, qui enseigne à Sydney à l'Institut Catholique et à l'Université Notre-Dame, avec mandat canonique du diocèse pour l’enseignement de la théologie, a rédigé un article intéressant sur la réception du Concile Vatican II. Selon lui, la FSSPX adhère plus au Concile que bon nombre de théologiens qui ne sont pas en rupture canonique. Extraits :
<blockquote> "Dans une réponse à une étude de Fernando Ocáriz qui portait sur l'autorité doctrinale du concile Vatican II, l’abbé Jean-Michel Gleize de la FSSPX a établi une liste des éléments de ce concile qui sont considérés comme inacceptables par la FSSPX :
"Sur quatre points au moins, les enseignements du concile Vatican II sont tellement en contradiction logique avec les déclarations du magistère traditionnel antérieur qu’il est impossible de les interpréter dans la ligne des autres enseignements déjà contenus dans les documents antérieurs du magistère de l’Église. [...] Ces quatre points sont les suivants.
"La doctrine de la liberté religieuse, telle qu’elle exprimée au n. 2 de la déclaration 'Dignitatis humanæ', contredit les enseignements de Grégoire XVI dans 'Mirari vos' et ceux de Pie IX dans 'Quanta cura', ainsi que ceux de Léon XIII dans 'Immortale Dei' et ceux de Pie XI dans 'Quas primas'.
"La doctrine de l’Église, telle qu’elle est exprimée au n. 8 de la constitution 'Lumen gentium', contredit les enseignements de Pie XII dans 'Mystici corporis' et dans 'Humani generis'.
"La doctrine relative à l'œcuménisme, telle qu’elle est exprimée au n. 8 de 'Lumen gentium' et au n. 3 du décret 'Unitatis redintegratio', contredit les enseignements de Pie IX dans les propositions 16 et 17 du 'Syllabus', ceux de Léon XIII dans 'Satis cognitum' et ceux de Pie XI dans 'Mortalium animos'.
"La doctrine de la collégialité, telle qu’elle est exprimée au n. 22 de la constitution 'Lumen gentium', y compris le n. 3 de la 'Nota prævia', contredit les enseignements du concile Vatican I sur l'unicité du sujet du pouvoir suprême dans l’Église et la constitution 'Pater æternus'".
L’abbé Gleize a participé à la discussion doctrinale entre la FSSPX et les autorités romaines et c’est également le cas d’Ocáriz. On peut raisonnablement considérer les affirmations citées comme une description des points doctrinaux sur lesquels la FSSPX n’entend pas transiger et qui ont été considérés par le Saint-Siège comme l’inévitable origine de la fracture. [...] L’abbé Gleize mentionne seulement quatre points du volumineux enseignement de Vatican II. La FSSPX ne rejette pas Vatican II dans son intégralité : bien au contraire, l’évêque Fellay a affirmé que 95 % des enseignements de celui-ci sont acceptés par la Fraternité. Ce qui veut dire que la FSSPX est plus fidèle aux enseignements de Vatican II qu’une bonne partie du clergé et de la hiérarchie de l’Église catholique. Examinons les affirmations suivantes de ce Concile:
"Dei Verbum" 11 : "Notre sainte Mère l’Église, de par la foi apostolique, tient pour sacrés et canoniques tous les livres tant de l’Ancien que du Nouveau Testament, avec toutes leurs parties, puisque, rédigés sous l’inspiration de l’Esprit Saint (cf. Jn 20, 31 ; 2 Tm 3, 16 ; 2 P 1, 19-21 ; 3, 15-16), ils ont Dieu pour auteur et qu’ils ont été transmis comme tels à l’Église elle-même. Pour composer ces livres sacrés, Dieu a choisi des hommes auxquels il a eu recours dans le plein usage de leurs facultés et de leurs moyens, pour que, lui-même agissant en eux et par eux, ils missent par écrit, en vrais auteurs, tout ce qui était conforme à son désir, et cela seulement".
"Dei Verbum" 19 : "Les quatre Évangiles, dont l'Église affirme sans hésiter l’historicité, transmettent fidèlement ce que Jésus, le Fils de Dieu, durant sa vie parmi les hommes, a réellement fait et enseigné pour leur salut éternel, jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel (cf. Ac 1, 1- 2)".
"Lumen gentium" 3 : "Toutes les fois que le sacrifice de la croix par lequel le Christ notre pâque a été immolé se célèbre sur l’autel, l’œuvre de notre Rédemption s’opère".
"Lumen gentium" 8 : "Cette société organisée hiérarchiquement d’une part et le corps mystique d’autre part, l’ensemble discernable aux yeux et la communauté spirituelle, l’Église terrestre et l’Église enrichie des biens célestes ne doivent pas être considérées comme deux choses, elles constituent au contraire une seule réalité complexe, faite d’un double élément humain et divin".
"Lumen gentium" 10 : "Le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel ou hiérarchique, qui ont entre eux une différence essentielle et non seulement de degré, sont cependant ordonnés l’un à l’autre : l’un et l’autre, en effet, chacun selon son mode propre, participent de l’unique sacerdoce du Christ. Celui qui a reçu le sacerdoce ministériel jouit d’un pouvoir sacré pour former et conduire le peuple sacerdotal, pour faire, dans le rôle du Christ, le sacrifice eucharistique et l’offrir à Dieu au nom du peuple tout entier ; les fidèles eux, de par le sacerdoce royal qui est le leur, concourent à l’offrande de l’Eucharistie et exercent leur sacerdoce par la réception des sacrements, la prière et l’action de grâces, le témoignage d’une vie sainte, leur renoncement et leur charité effective".
"Lumen gentium" 14 : "Appuyé sur la Sainte Écriture et sur la Tradition, le Concile enseigne que cette Église en marche sur la terre est nécessaire au salut. Seul, en effet, le Christ est médiateur et voie de salut : or, il nous devient présent en son Corps qui est l’Église ; et en nous enseignant expressément la nécessité de la foi et du baptême (cf. Mc 16, 16 ; Jn 3, 5), c’est la nécessité de l’Église elle-même, dans laquelle les hommes entrent par la porte du baptême, qu’il nous a confirmée en même temps".
"Gaudium et spes" 48 : "C’est par sa nature même que l’institution du mariage et l’amour conjugal sont ordonnés à la procréation et à l’éducation qui, tel un sommet, en constituent le couronnement".
"Gaudium et spes" 51 : "La vie doit être sauvegardée avec un soin extrême dès la conception : l’avortement et l’infanticide sont des crimes abominables".
La grande majorité des théologiens des institutions catholiques d’Europe, d’Amérique du nord, d’Asie et d’Australie tend à rejeter la totalité ou la majeure partie de ces enseignements. Ces théologiens sont suivis par la majorité des ordres religieux et par une partie significative des évêques de ces régions. Il serait difficile, par exemple, de trouver un jésuite enseignant la théologie dans n’importe quelle institution jésuite qui accepte ne serait-ce qu’un seul de ces enseignements. Les textes cités ne sont qu’une sélection des enseignements de Vatican II qui sont rejetés par ces groupes ; et l’on pourrait en augmenter beaucoup le nombre. Et bien, ces enseignements font justement partie de ces 95 % de Vatican II que la FSSPX accepte. Et, à la différence des 5 % de ce concile qui sont rejetés par la FSSPX, les enseignements cités ci-dessus sont centraux pour la foi et pour la morale catholiques et ils incluent certains des enseignements fondamentaux du Christ lui-même.
La première question que le communiqué du Saint-Siège pose à un théologien est donc : pourquoi le rejet d’une petite partie des enseignements de Vatican II par la FSSPX donne-t-il lieu à une fracture entre la Fraternité et le Saint-Siège, alors que le rejet d’enseignements de Vatican II beaucoup plus nombreux et plus importants par d’autres groupes au sein de l’Église n’empêche pas ces groupes de garder tranquillement leur place et de rester en possession d’une pleine situation canonique ? Le rejet de l'autorité de Vatican II par la FSSPX ne peut pas être la réponse à cette question. En réalité la FSSPX montre davantage de respect pour l'autorité de Vatican II que la plupart des ordres religieux qui existent dans l’Église. [...]
Pour juger la position doctrinale de la FSSPX il faut tenir compte du fait qu’il y a une différence essentielle entre la position de la FSSPX sur Vatican II et la position des groupes qui, au sein de l’Église, rejettent les enseignements cités ci-dessus de "Dei Verbum", de "Lumen gentium" et de "Gaudium et spes". Ces groupes soutiennent simplement que certaines doctrines de l’Église catholique ne sont pas vraies. Ils rejettent l'enseignement catholique, point final. Au contraire la FSSPX ne soutient pas que l’enseignement de l’Église catholique est faux. Elle soutient que certaines des affirmations de Vatican II contredisent d’autres enseignements magistériels ayant une plus grande autorité et que le fait d’accepter les doctrines de l’Église catholique implique donc que l’on accepte ces enseignements qui ont plus d’autorité et que l’on repousse la petite portion d’erreurs présentes dans Vatican II. Elle soutient que le véritable enseignement de l’Église catholique doit être trouvé dans des affirmations antérieures faisant davantage autorité. [...]"
</blockquote><blockquote>
</blockquote><blockquote> http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2012/04/la-fsspx-montre-davantage-de-respect-pour-lautorit%C3%A9-de-vatican-ii-que-la-plupart-des-ordres-religieu.html</blockquote> - Citation :
"La doctrine de la liberté religieuse, telle qu’elle exprimée au n. 2 de la déclaration 'Dignitatis humanæ', contredit les enseignements de Grégoire XVI dans 'Mirari vos' et ceux de Pie IX dans 'Quanta cura', ainsi que ceux de Léon XIII dans 'Immortale Dei' et ceux de Pie XI dans 'Quas primas'."
Voilà ce que dit Vatican II à propos de la liberté religieuse : - Vatican II a écrit:
2. Objet et fondement de la liberté religieuse
Ce Concile du Vatican déclare que la personne humaine a droit à la liberté religieuse. Cette liberté consiste en ce que tous les hommes doivent être exempts de toute contrainte de la part tant des individus que des groupes sociaux et de quelque pouvoir humain que ce soit, de telle sorte qu’en matière religieuse nul ne soit forcé d’agir contre sa conscience ni empêché d’agir, dans de justes limites, selon sa conscience, en privé comme en public, seul ou associé à d’autres. Il déclare, en outre, que le droit à la liberté religieuse a son fondement réel dans la dignité même de la personne humaine telle que l’ont fait connaître la Parole de Dieu et la raison elle-même [2]. Ce droit de la personne humaine à la liberté religieuse dans l’ordre juridique de la société doit être reconnu de telle manière qu’il constitue un droit civil.
En vertu de leur dignité, tous les hommes, parce qu’ils sont des personnes, c’est-à-dire doués de raison et de volonté libre, et, par suite, pourvus d’une responsabilité personnelle, sont pressés, par leur nature même, et tenus, par obligation morale, à chercher la vérité, celle tout d’abord qui concerne la religion. Ils sont tenus aussi à adhérer à la vérité dès qu’ils la connaissent et à régler toute leur vie selon les exigences de cette vérité. Or, à cette obligation, les hommes ne peuvent satisfaire, d’une manière conforme à leur propre nature, que s’ils jouissent, outre de la liberté psychologique, de l’exemption de toute contrainte extérieure. Ce n’est donc pas sur une disposition subjective de la personne, mais sur sa nature même, qu’est fondé le droit à la liberté religieuse. C’est pourquoi le droit à cette exemption de toute contrainte persiste en ceux-là mêmes qui ne satisfont pas à l’obligation de chercher la vérité et d’y adhérer ; son exercice ne peut être entravé, dès lors que demeure sauf un ordre public juste.
http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_decl_19651207_dignitatis-humanae_fr.html Voilà ce que dit Mirari vos : - Mirari vos a écrit:
[...]
" La terre est vraiment dans le deuil ; elle se dissout, infectée par ses habitants ; ils ont en effet transgressé les lois, changé la justice et rompu le pacte éternel " (ISAI. XXIV, 5). Nous vous parlons, vénérables Frères, de maux que vous voyez de vos yeux, et sur lesquels par conséquent nous versons des larmes communes. La perversité, la science sans pudeur, la licence sans frein s'agitent pleines d'ardeur et d'insolence ; la sainteté des mystères n'excite plus que le mépris, et la majesté du culte divin, si nécessaire à la foi et si salutaire aux hommes, est devenue, pour les esprits pervers, un objet de blâme, de profanation, de dérision sacrilège.
[...]
Ce serait donc un attentat, une dérogation formelle au respect que méritent les lois ecclésiastiques, de blâmer, par une liberté insensée d'opinion, la discipline que l'Église a consacrée, qui règle l'administration des choses saintes et la conduite des fidèles, qui détermine les droits de l'Église et les obligations de ses ministres, de la dire ennemie des principes certains du droit naturel, incapable d'agir par son imperfection même, ou soumise à l'autorité civile.
(Certains auront du mal avec ce passage, notamment ceux qui estiment que l'état laïque, c'est-à-dire rejetant toute religion, et par définition de religion athée, ne doit pas être Catholique, et doit exister dans le déni de l'existence de Dieu, de la réalité évangélique et dans l'insoumission au Saint Siège. Le vrai respect de la religion prôné par la laïcité, c'est l'Église qui l'a.) (Il faudra se souvenir de ce passage pour ceux qui défendent la liberté d'expression au mépris de la dignité Divine de Jésus, tels les spectacles blasphématoires. Encycliques, mes amours... )
Parenthèses à part, quels sont les contradictions dénoncées par la Fraternité Sacerdotales de Saint Pie X ?
Vatican II parle de liberté physique, disant qu'aucun individu ne doit être sujet à une contrainte religieuse par un individu, ni par un groupe d'individus, ni par tout un gouvernement. La liberté psychologique également, puisqu'on ne harcèle pas les personnes pour qu'elles se convertissent. Cela relève du bon sens. Signalons au passage que les chrétiens seraient les plus grand bénéficiaires de ce dogme si tout les homme venaient à l'appliquer. La liberté religieuse permet donc le respect du culte des autres religions, quelles qu'elles soient, dans de justes limites. Ces limites n'étant pas définies par le concile Vat II, nous pouvons en avoir une fourchette en interrogeant un peu l'Esprit-saint : - L'imposition de loi religieuses absurdes à tous telles que le port obligatoire de la burqua, est à proscrire, - La prolifération de cultes appelant très clairement à la haine, à la persécution des chrétiens tels que l'islam radical ou le satanisme est à proscrire, - L'interdiction de conversion sous peine de mort proscrit par le Coran est à proscrire...
Bref, la liste est longue ; et on se rend finalement compte que le Concile laisse toute la marge de manœuvre à l'Esprit Saint pour décider de ce qui doit être fait dans le respect de la liberté individuelle du domaine religieux qui n'est pas l'indifférence religieuse. Et soulignons aussi que ce même dogme indique très clairement que chaque homme est tenu de chercher la Vérité, c'est à dire Jésus le Christ, tel que l'Église Catholique Romaine nous l'enseigne, et de s'y tenir dès qu'il l'a trouvé.
Que nous dit Mirari Vos ?
Certes, où serait la liberté si on laissait parler les uns et qu'on contraignait à se taire les autres ? Aussi, ce n'est pas dans cet esprit qu'a parlé Grégoire XVI. Il parle d'abord des ministres ecclésiastiques qui se cachent derrière la liberté d'expression pour répandre leurs idées en pleine contradiction avec Rome, jetant ainsi aux orties leur voeu d'obéissance. On pourrait cependant retenir une chose de cet enseignement pour l'appliquer à la liberté de la personne : La liberté ne doit en aucun cas permettre à l'individu d'émettre volontairement et impunément des mensonges pour vendre sa soupe. Gardons à l'esprit ce qu'a dit un jour Himmler : "Criez un mensonge assez fort et assez longtemps, et tout le monde le tiendra pour vrai". _________________ « Le zèle pour Ta Maison me dévore comme un feu... »
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