La Russie s’attend à une Attaque en Iran pour cet été
F. Michael Maloof,
G2 Bulletin 9 avril 2012
Washington - L’armée russe prévoit
qu’une attaque sera dirigée contre l’Iran vers cet été et elle a
travaillé à un plan d’action ; selon des sources russes
informées, des troupes russes seraient envoyées à travers la
Géorgie voisine pour stationner en Arménie, qui possède avec la
République Islamique une frontière.
Le chef du Conseil de Sécurité
russe Viktor Ozerov a déclaré que le Quartier Général Militaire russe
avait préparé ce plan d’action pour l’éventualité d’une
attaque en Iran. Dimitry Rogozin, qui était il y a peu
l’ambassadeur russe auprès de l’Organisation du Traité de l’Atlantique
Nord, l’OTAN, a mis en garde contre une attaque en Iran. “L’Iran
est notre voisin“, a dit Rogozin. “Une action militaire dirigée
contre l’Iran, c’est une menace directe pour notre sécurité“. Rogozin
qui est à présent l’adjoint du premier ministre russe, est
considéré comme antioccidental. Il est en charge du secteur de
défense russe.
Selon les sources du ministère de
la défense de Russie, l’armée russe ne croît pas qu’Israël dispose du
potentiel militaire pour vaincre les défenses aériennes
iraniennes et pense en outre que l’engagement de l’armée des USA
sera nécessaire.
La préparation des mouvements de
troupes de l’armée russe ne signifie pas seulement que la Russie protège
ses intérêts vitaux dans la région, mais qu’elle
pourrait aussi assister l’Iran si une telle attaque avait lieu.
Ces sources ajoutent qu’il est possible que la concentration des forces
armées russes dans la région, pourrait être le résultat
du potentiel de combats entre l’armée russe et les forces
israéliennes, américaines, ou les deux.
Des sources informées disent que
les Russes ont averti des ’conséquences imprévisibles’ d’une éventuelle
attaque de l’Iran, quelques unes des personnalités russes
disant que l’armée russe prendra part à cette possible guerre dans
la mesure où elle serait une menace pour ses intérêts vitaux dans la
région.
Le quotidien influent russe Nezavisimaya Gazeta a cité une source militaire russe qui a déclaré que la situation qui
s’installe en Syrie et en Iran ’pousse la Russie à
accélérer le programme d’amélioration de ses groupements militaires dans
les régions du Sud-Caucase, de la Caspienne, de la Mer Noire
et de la Méditerranée’. Cette dernière information découle d’un
ensemble de rapports et de fuites de porte parole officiels et d’agences
de presse gouvernementales selon lesquelles une attaque
israélienne est quasi certaine vers l’été.
Du fait de l’impact sur les
intérêts vitaux de la Russie dans la région, les sources disent que les
préparatifs russes pour une elle attaque ont commencé il y a
deux ans avec la modernisation de la base 102 de Gumri, en
Arménie. Il est dit de cette base occupe une position géopolitique
majeure dans la région.
Les familles de militaires russes
de la base de Gumri en Arménie, proche de la Géorgie et de la Turquie
ont été d’ores et déjà évacuées, disent des sources
russes. ’La Base Militaire 102 est un point clé, un avant-poste
russe dans le Sud-Caucase’, a déclaré une source militaire russe au
quotidien. ’Elle occupe une position géopolitique très
importante, mais le Kremlin craint de perdre cette situation’.
Avec le retour de Vladimir Poutine à
la présidence de a Russie, la perspective qu’il déclencherait une
nouvelle attaque sur la Géorgie comme il l’avait fait en
août 2008 devient également une possibilité, disent ces sources
informées.
Les Russes croient que la Géorgie
coopérerait avec les Etats-Unis en bloquant tout approvisionnement
destiné à la Base Militaire 102, qui est approvisionnée
essentiellement par voie aérienne. Jusqu’à présent, la Géorgie
bloquait la seule voie de transport routière que les fournitures
militaires russes pourraient emprunter.
Le carburant pour la base russe en
Arménie arrive d’Iran, et les responsables politiques russes pensent que
ce passage frontalier pourrait-être bloqué en cas de
guerre. Selon Yuri Netkachev, l’ancien commandant adjoint des
forces russes en Transcaucasie, ’Il sera peut-être nécessaire de
recourir aux moyens militaires pour briser le blocage routier
géorgien et dégager des corridors de transport menant à
l’Arménie’. La géographie de la région suggère, compte tenu des routes
et de la topographie du pays qu’un tel corridor
d’approvisionnement passe obligatoirement au milieu de la Géorgie,
près de la capitale Tbilissi.
En septembre, l’armée russe prévoit de faire ses exercices militaires annuels appelés Kavkaz 2012. Les
sources informées
russes disent cependant que les préparatifs et les déploiements
d’équipements et de personnels militaires ont déjà commencé en prévision
d’une possible guerre avec l’Iran. Selon ces sources, un
nouveau commandement et un nouvel équipement de surveillance ont
été déployés dans la région, capables d’employer Glonass, le système GPS
russe, pour la prise d’informations de
ciblage.
’La force aérienne du District
Militaire Sud a été réarmée à presque 100% par des nouveaux avions et
hélicoptères’, selon l’expert Pavel Felgenhauer de la
Fondation Jamestown basée à Washington. En 2008, Fegenhauer avait
relevé qu’en servant de couverture aux déploiement de leurs forces, ce
sont les manœuvres Kavkaz 2008 qui ont permis le succès
de l’invasion de la Géorgie de la même année.
Le Ministre de la Défense Anatoly
Serdyukov a déjà annoncé que les nouveaux Spetznaz, ou Unités de Forces
Spéciales, seront déployés dans Stavropol et Kislovodsk,
qui se trouvent dans les régions du Nord Caucase.
Des sources russes disent que
l’Armée russe pense que si les USA entrent en guerre avec l’Iran, elle
pourrait déployer des forces en Géorgie et des navires de
guerre dans la mer Caspienne avec l’aide possible de
l’Azerbaïdjan, qui a depuis déclaré qu’elle ne donnerait pas son
autorisation pour que son territoire soit utilisé par Israël pour lancer
des attaques contre son voisin l’Iran.
Des spéculations ont été faites,
étant données les relations rapprochées entre Israël et l’Azerbaïdjan,
selon lesquelles l’état juif pourrait utiliser des bases
pour lancer des attaques contre les sites nucléaires de l’Iran
voisin. Israël a récemment accepté de vendre à l’Azerbaïdjan pou 1,6
milliards en équipements militaires.
La perspective que des troupes
aéroportées d’assaut russes par hélicoptère, également appelées unités
VDV, pourraient être installées dans les provinces
sécessionnistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud est un sujet encore
plus grand d’irritation pour le président de Géorgie Michaël
Saakashvili. Ces deux provinces ont été prises par l’armée russe
au cours de la guerre russo-géorgienne d’août 2008. Elles ont été
déclarées pays indépendants par Moscou, mais le Kremlin indique à
présent quelles pourraient être annexées par la
Russie.
De même, le Lieutenant Général
Vladimir Shamanov, commandant des VDV, a annoncé que les troupes russes
en Arménie recevront le renfort de troupes parachutistes,
ainsi que des hélicoptères d’attaque et de transport. “Le fer de
lance (de la région de Transcaucasie) peut recevoir l’ordre de prendre
la direction du sud pour empêcher le déploiement présumé
de bases US en Transcaucasie, pour faire le lien avec l’Arménie et
prendre le contrôle du corridor énergétique des états du Sud Caucase et
de la Caspienne par lequel les hydrocarbures azéri,
turkmène, ceux d’autres pays de la Mer Caspienne peuven arriver en
Europé’, a déclaré Felgenhauer. “En un seul coup de balai militaire, la
Russie pourrait se garantir le contrôle de tous les
états du Caucase et de la Mer Caspienne qui par le passé,
constituaient les marches de son empire, créant un fait accompli auquel
l’Occident, trop absorbé par l’Iran, ne pourrait répondre’,
a-t-il ajouté.
“En même temps, une petite guerre
victorieuse devrait réunir la nation russe derrière le Kremlin, lui
permettant d’écraser les mouvements rémanents
pro-démocratiques à propos d’élections justes. Avec un bonus
supplémentaire, l’action militaire de la Russie pourrait abattre
définitivement le régime Saakashvili’. Poutine n’a pas caché son
aversion pour Saakashvili et avec son retour à la présidence, il
peut envisager que la chute du président géorgien est une tâche
inachevée. Tout comme en 2008, Poutine n’aura pas à trop se
soucier d’envoyer des troupes en Géorgie, dans la mesure où la
réponse des USA et des pays européens à l’invasion et à l’occupation qui
a suivi étaient muettes.
mardi 10 avril 2012, Jean Eckian ©armenews.com
Traduction Gilbert Béguian pour Armenews
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