Le « libéralisme » de Léon XIII
On a souvent opposé l'esprit « progressiste » de Léon XIII au « conservatisme » de son prédécesseur Pie IX et de son successeur Pie X, que ses détracteurs comparaient à un curé de campagne hissé sur la chaire de saint Pierre. De fait, c'est surtout la prudence qui caractérisa son pontificat. Le choix de Pie IX avait été, dans le Syllabus, de présenter la doctrine romaine en phrases courtes et lapidaires qui ont pu choquer sur le fond les lecteurs non catholiques et sur la forme un certain nombre de catholiques. Léon XIII, quant à lui, développa son sens de la pédagogie dans des encycliques clarifiant la position de ses prédécesseurs et ouvrant la voie à ses successeurs, sur des thèmes traditionnels comme sur des thèmes nouveaux (la démocratie chrétienne dans son encyclique Graves de communi re).
Léon XIII sut renouveler aussi la réception des encycliques dans un monde qui était traversé par les idéologies qui allaient s'affronter au XXe siècle. Il poursuivit inlassablement sa défense de la liberté de l'Église qui devait faire face aux nouveaux problèmes de la modernité : rupture entre le prolétariat et les classes aisées, mainmise du pouvoir politique sur l'enseignement dans différents pays d'Europe, laïcisation des consciences, et problème de la dissolution des congrégations en France (encyclique Nobilissima Gallorum Gens) et dans d'autres pays.
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