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 Ricci et la Chine

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mandonnaud

mandonnaud


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MessageSujet: Ricci et la Chine   Ricci et la Chine Empty23/8/2010, 17:28

Voilà un homme qui est un des rares Occidentaux célébrés en Chine et qui a son monument là-bas, alors que c'est un Jésuite européen. Vous avez deviné que je vais vous parler d'un livre sur Matteo Ricci qui a vécu autour de 1600 et qui a été envoyé pour évangéliser la Chine. Sa vie a été écrite par Vincent Cronin en partant des rapports que Ricci lui-même envoyait régulièrement à son Ordre pour faire le point de son action. Ce livre, qui a pour titre "Matteo Ricci, le sage venu de l'Occident", est d'actualité pour les 400 ans de la mort de Ricci (en 1610) qui est fêté en Chine car de son vivant il fut considéré comme un des grands écrivains chinois. L'association « amitiés de Ricci » en profite pour sortir la première encyclopédie "Le grand dictionnaire Ricci » de 13.400 caractères singuliers et 300.000 expressions ou mots chinois. Cinquante ans de travail de deux cents collaborateurs qui couvrent 3.400 ans d'histoire du langage chinois. Voilà un fruit de son action dans le temps en plein dans son esprit.

Car quand le Père Ricci arrive aux portes de la Chine, il a conscience d'être devant une civilisation très ancienne (3000 ans d'existence) et très sage. Pour semer le ferment de l'évangile il pense, et va le réaliser, qu'il faut en premier découvrir la langue du pays, sa culture, ses moeurs, sa philosophie et tout le patrimoine écrit, et sa science très poussée des rapports sociaux. Il apprend le mandarin, langue des lettrés, et assimile toute la littérature chinoise, par coeur, car il a une mémoire prodigieuse : quand il lit un texte une fois, il le connaît par coeur et peut même le redire à l'envers en commençant par la fin, ce qui va être pour ses relations en Chine un précieux atout. Il cultive ainsi de multiples amitiés fidèles, profondes et pleines d'admiration et d'échanges réciproques. Ses amitiés avec des lettrés vont souvent lui permettre de sortir des piège de ceux qui l'aiment moins, comme les eunuques de la cité interdite, hommes de pouvoir et de lucre.

Au début, pour être intégré au peuple, compte tenu que l'Occident est craint et honni à cause des violences des colons portugais, il choisi la bure des bouddhistes, durant le temps de son apprentissage et le début de sa pénétration dans le pays. Puis pour être mieux reçu et écouté, donc lu, il s'habillera comme les lettrés, robe de soie et barbe, ce qui ne l'empêche pas chaque jour en secret de dire sa messe et son bréviaire, même vers la fin où il aura des dizaines de visites par jour à recevoir puis à rendre comme le veulent les rites chinois.

Les premiers temps il fait peu de conversions dans la multitudes de lettrés amis. Ceci est dû en partie aux moeurs qui permettent, en plus de la femme principale, d'avoir des concubines, mais avec les années cela changera, car l'admiration de son assimilation culturelle et la hauteur de sa sagesse (dans la même filière que Confucius, qu'il assimile et complète) feront que les nouveaux convertis renverront, avec une prime, leurs concubines et respecteront les moeurs chrétiennes héroïquement.

Très vite il pense que s'il peut convertir l'empereur dans sa cité interdite, les conversions suivront plus nombreuses, aussi durant les cinq premières années il fait un grand effort pour arriver à s'approcher de Pékin et s'y implanter. De plus il voit que pour démarrer des liens d'amitié, ses grandes connaissances et pratiques scientifiques lui ouvriront des portes, par la curiosité et les services rendus. Aussi il fait venir en Chine des horloges astronomiques, des prismes, des mappemondes sphériques etc., toutes choses mal connues en Chine mais très recherchées quand elles arrivent. Ainsi il arrive, le premier au monde, à faire imprimer une carte du monde complète. Cela lui ouvre, après bien des tribulations (enfermement, déplacements à risques) les portes de la cité interdite, mais il ne verra jamais l'empereur.

Par contre son opuscule sur "L'amitié" fera le tour de la Chine, lu par des centaines de milliers de lettrés et considéré comme un chef d'oeuvre de la littérature chinoise.

Il est très soutenu par ses supérieurs proches responsables de l'Orient, mais a des difficultés pour faire venir de l'argent pour construire les premières chapelles et maisons, car les bateaux d'Europe sont attaqués avant d'arriver à Macao.

Il aura du mal durant les années du début, puis ses cadeaux scientifiques, ses services des connaissances astronomiques, ses oeuvres écrites en mandarin et reconnues au plus haut niveau, feront qu'il sera entretenu par l'empereur lui même.

Comme st Paul, en lisant ce livre, on voit toutes les souffrances par lesquelles il est passé : faim, tempête, persécution, prison, maladie grave etc.

Son histoire, si bien écrite par Vincent Cronin, se lit comme un livre d'aventures ou comme les lettres de st Paul.

Il a eu des collaborateurs, Jésuites, avec lui, deux ou trois au maximum, tous aussi héroïques que lui. Il aura des néophytes chinois jeunes ou des dirigeants très attachés et convertis. Il aura aussi deux opposants principaux dans le pays : les bouddhistes, qu'il confond et dont il démontre l'idolâtrie et les cultes de faux dieux intermédiaires ; et les eunuques de l'Empereur, qui avaient fait de leur présence à la cité interdite un trafic d'enrichissement personnel et de pouvoir sur tout le peuple, en barrage entre celui-ci et l'empereur. Ricci en a souffert et dénoncera le vol de l'Etat.

Il est très fier de démontrer, aidé en cela par le voyage du frère jésuite Goes, que le pays Catay dont parle Marco Polo c'est la Chine elle-même. Pour cela durant trois ans Goes ira en Chine par les terres et le Tibet, et meurt en arrivant en Chine.

Ricci va, pour un temps, faire comprendre à l'Église catholique que la dévotion à Confucius est saine et que le culte des ancêtres n'est pas à détruire car base du respect des anciens et non un culte païen. Mais après sa mort, l'arrivée de franciscains et de dominicains plus intransigeants va détruire une partie des fruits de sa mission et causer le repoussement du catholicisme pour un temps.

Il meurt en Chine en Chinois, et de nos jours on voit combien son action et ses manières respectueuses de cette civilisation étaient, 360 ans avant le Concile Vatican II, dans le vrai esprit évangélique et seule source d'évangélisation en profondeur des Chinois ou de toutes civilisations, où l'essentiel n'est pas de parachuter la civilisation chrétienne occidentale mais d'apporter le ferment de l'évangile dans la personne de Jésus ; et alors naissent en chaque pays des types de chrétiens catholiques qui peuvent aller autrement et plus loin que nous dans le vécu de l'évangile, le sermon sur la montagne ou l'enseignement de st Jean.

Il est bon de voir vivre chaque jour de sa vie un prophète et un saint, pour qui les événements furent une joie ou une épreuve. Cela nous aide à vivre en chrétien, c'est pourquoi je vous conseille de lire et apprécier ce livre, car vraiment il vaut la peine.

Je vous rappelle le titre : "Matteo Ricci, le sage venu de l'Occident" de Vincent Cronin, éditions de poche Albin Michel, 371 pages, 15 euros, avec une belle préface d'Élisabeth Rochat de la Vallée sur l'actualité de Ricci en Chine en 2010.


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Théodéric




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MessageSujet: Re: Ricci et la Chine   Ricci et la Chine Empty24/8/2010, 02:10

Merci mandonnaud,

ça donne envie !!!

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mandonnaud

mandonnaud


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MessageSujet: Re: Ricci et la Chine   Ricci et la Chine Empty3/12/2010, 10:30

Pour compléter de site Zenit du 3/12/2010
Matteo Ricci (1552-1610), un jésuite à la cour des Ming
Interview de la sinologue Marianne Bastid-Bruguière

ROME, Mercredi 1er décembre 2010 (ZENIT.org) - Une « biographie de référence » qui présente la vérité du personnage de Matteo Ricci (1552-1610) : c'est ainsi que Marianne Bastid-Bruguière, sinologue réputée, membre de l'Institut et Directeur de recherche émérite au CNRS a évoqué l'ouvrage qu'elle a préfacé sur le missionnaire jésuite : Matteo Ricci (1552-1610), Un jésuite à la cour des Ming, de Michela Fontana, paru aux Editions Salvator.

Le livre de l'Italienne Michela Fontana, historienne des sciences, enseignante et journaliste, a reçu le Grand Prix de la biographie politique 2010 en raison de « la très grande qualité du travail documentaire et littéraire réalisé par l'auteur ».

« Lettré d'Occident », le jésuite Matteo Ricci fut le premier Européen à assimiler la culture chinoise et à transmettre à la Chine la foi catholique et le savoir occidental. Il s'efforça ainsi de mieux comprendre la pensée chinoise en s'immergeant dans les grands écrits de l'Empire du Milieu et de prolonger cette pensée de la science occidentale et de la connaissance du « Seigneur d'en Haut ».

Dès son arrivée en Chine à l'âge de 30 ans, il comprit très vite que ses connaissances, notamment mathématiques, cartographiques et astrologiques se révèleraient être un formidable objet de curiosité intellectuelle pour les lettrés chinois et une manière, pour lui, de mieux révéler l'existence de Dieu.

C'est ainsi qu'il entreprit avec l'aide d'un de ses plus brillants disciples Xu Paul, la traduction des Eléments d'Euclide alors même que les raisonnements et concepts déployés étaient totalement étrangers à la pensée chinoise. Certaines des expressions forgées par les deux traducteurs sont encore partie intégrante de la terminologie chinoise.

Matteo Ricci comprit également que l'inculturation était une condition de l'évangélisation de la Chine. Il s'imprégna ainsi des écrits de Confucius, qu'il considérait comme un autre Sénèque, et essaya de démontrer que confucianisme antique et christianisme étaient tout à fait compatibles. Il traduisit ainsi pour l'Occident les Quatre livres du confucianisme.

Après une vie d'évangélisation et d'immersion dans l'Empire du Milieu, cet intellectuel prodigieux meurt à Pékin le 11 mai 1610 sur un terrain donné par l'Empereur Wanli, insigne honneur. Sur le monument l'inscription suivante a été portée : « A celui qui est venu attirer par la justice et à l'auteur de tant de livres ».

ZENIT : Vous avez préfacé Matteo Ricci (1552-1610), Un jésuite à la cour des Ming. Qu'est-ce qui vous a séduit dans cet ouvrage ?

Marianne Bastid-Bruguière : C'est un livre très bien écrit, très vivant, très au fait des nouvelles recherches effectuées dans le monde entier sur la société chinoise à la fin des Ming, dans une période de grande difficulté économique, de difficultés intellectuelles, de crise. Spécialiste d'histoire des sciences, Michela Fontana a le mérite d'être parfaitement au courant des récents travaux sur les développements scientifiques à la fin de la Renaissance en Europe. Italienne, elle a « senti » ce personnage de Matteo Ricci comme nul autre. Elle apporte de l'humanité intelligente, une réflexion critique et, sans masquer ses limites, montre le parcours extraordinaire du missionnaire. En présentant la vérité du personnage de Matteo Ricci, homme de la Renaissance, profondément croyant, épris de science et d'humanisme, elle livre ici une biographie de référence.

ZENIT : Qu'est-ce qui fascine dans la figure de Matteo Ricci ?

Marianne Bastid-Bruguière : L'extraordinaire énergie avec laquelle il a pénétré la vie réelle des Chinois, leur vie intellectuelle. Son optimisme foncier, son courage exceptionnel. Matteo Ricci a quand même mis 20 ans à arriver à Pékin où il espérait voir l'empereur, mais il ne l'a jamais rencontré. C'était pourtant son grand désir. L'audience impériale à laquelle il a assisté s'est déroulée devant un trône vide. Une frustration incroyable qu'il surmonte. Il garde une sorte d'optimisme fondamental avec l'idée que les Chinois sont des hommes comme nous, certain que le dialogue est possible malgré la différence. S'il menait un dialogue intellectuel intéressant avec certains, il sentait néanmoins qu'il y avait quelque chose au fond qu'il n'arrivait pas à pénétrer, sur lequel il n'avait pas de prise.

ZENIT : A-t-on exagéré l'œuvre de Matteo Ricci en Chine ?

Marianne Bastid-Bruguière : On n'a pas exagéré son importance quant à l'effort de compréhension qu'il a fourni pour approcher l'autre et quant à l'effet que cela a produit parmi les élites chinoises. Il est l'une des rares figures à demeurer dans la mémoire chinoise lettrée : Matteo Ricci est resté un étranger avec lequel il y avait un rapport d'égalité et un réel échange. C'est très important parce que malgré tout, la culture chinoise a été pendant très longtemps repliée sur elle-même. Elle absorbait beaucoup d'influences étrangères mais n'a jamais voulu l'admettre. Tandis que là c'est un dialogue d'égalité : c'est quelque chose de tout à fait spécial.

Il faut néanmoins rappeler que Matteo Ricci s'est trouvé là-bas à une époque de crise et d'interrogation parmi les lettrés eux-mêmes. Ils étaient donc disposés à écouter autre chose et Matteo Ricci l'a compris. Il a perçu des failles, des interrogations et a compris qu'il pouvait apporter certaines réponses. Il a eu une relative facilité à échanger avec les lettrés chinois du fait de cette mise en cause par les lettrés chinois eux-mêmes du système confucéen ou de l'interprétation du système confucéen.

ZENIT : En tant sinologue, pensez-vous que Matteo Ricci a été l'initiateur de la sinologie ?

Marianne Bastid-Bruguière : D'autres missionnaires ont commencé avant lui à établir des dictionnaires. Mais il a joué un rôle fondamental parce qu'il a été le premier traducteur de certains classiques chinois. C'est très important : Matteo Ricci a fixé un certain cadre et a attiré l'attention sur la pensée chinoise et sur l'intérêt de la réflexion philosophique chinoise. Il est en cela l'un des fondateurs de l'étude scientifique de la Chine. Par la traduction de Confucius, il a joué un rôle très important.

ZENIT : Aujourd'hui, comment Matteo Ricci est-il perçu en Chine ?

Marianne Bastid-Bruguière : C'est un personnage dont on parle. La figure de Matteo Ricci a laissé une empreinte sur les Chinois. Il est dans les manuels scolaires en raison des sciences et de l'ouverture à l'Occident : une manière de montrer que les Chinois n'étaient pas fermés sur eux-mêmes, qu'ils n'étaient pas méprisants.

ZENIT : Que sait-on de la célébration du 4e centenaire de la mort de Matteo Ricci en Chine ?

Marianne Bastid-Bruguière : Des festivités absolument inédites ont été organisées. Au mois de mai, une grande messe a eu lieu à Pékin dans l'église du Nan Tang, l'une des églises de Matteo Ricci, en présence de grands dignitaires du Parti Communiste chinois, de l'ambassadeur d'Italie. Ce fut une très grande cérémonie à la mémoire de Matteo Ricci.

Propose recueillis par Marine Soreau

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