Benoît XVI : La sagesse d'un Pape réformateur
GIOVANNI MARIA VIAN
Le 24 août 2010 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Au cours de l'Audience générale du 18 août 2010, le Pape Benoît XVI a voulu rappeler la figure et l'œuvre de Pie X, le dernier de ses prédécesseurs proclamé saint. Le Pape Giuseppe Sarto fut en effet béatifié et canonisé par Pie XII immédiatement après la moitié du siècle dernier, dans le cadre d'une revalorisation évidente de la sainteté papale - qui n'est généralement pas soulignée dans l'Eglise de Rome - à laquelle, après la chute du pouvoir temporel, Pie IX et Léon XIII avaient donné une première impulsion, à travers une série de confirmations du culte des Papes médiévaux.
La clef de lecture de saint Pie X qu'a voulu offrir son actuel successeur, traçant le profil, historiquement fondé et authentique, d'un Pape réformateur est riche de signification. Surtout grâce à l'empreinte pastorale de son caractère, ferme et doux en même temps. Né, à la différence de ses prédécesseurs immédiats, en dehors des frontières de l'Etat pontifical touchant désormais à son terme, Giuseppe Sarto parcourut en effet toutes les étapes du pasteur d'âmes, et il fut pasteur de manière radicale au cours de sa vie, éloignée par formation et caractère de toute nostalgie du pouvoir temporel.
La réforme de la Curie romaine et le début de la codification canonique, l'attention clairvoyante à la formation du clergé et à celle des fidèles, l'attention savante à la liturgie, la préoccupation pour le dépôt doctrinal de l'Eglise et pour son approfondissement scientifique ont été rappelés par Benoît XVI comme caractéristiques importantes du Pape Sarto, dont il a voulu souligner comme trait commun la dimension formative.
En ce qui concerne le gouvernement réformateur et pastoral de Pie X, l'œuvre qu'il accomplit dès les années où il fut curé, pour le renouveau de l'instruction catéchistique et la préoccupation pour l'éducation chrétienne des plus petits, sont apparues importantes dans la relecture de son successeur. Celle-ci apparut surtout dans la mesure visant à baisser l'âge de la première communion, l'avançant - "de manière opportune" a souligné Benoît XVI - "vers l'âge de sept ans", c'est-à-dire "quand l'enfant commence à raisonner", comme il s'exprimait dans le décret Quam singulari dont le centenaire a été rappelé ces derniers jours dans L'Osservatore Romano en langue italienne, en particulier dans la réflexion du cardinal Cañizares. Et la lecture du point le plus controversé du pontificat de Pie X, c'est-à-dire la ferme condamnation du modernisme, a été pastorale. En plaçant l'accent sur la défense de la foi des plus simples, tout en ne renonçant pas à un "approfondissement scientifique de la Révélation". Même si l'explication de la sainteté du Pape Sarto se trouve dans son union avec le Christ.
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