15ème dimanche du temps ordinaire
Lectures bibliques : http://cnpl.cef.fr/Bible/lectures_jour_get.php?20070715
A plusieurs reprises, les médias nous ont rapporté des faits divers qui ressemblent beaucoup à celui que nous venons d'entendre dans cet évangile : des personnes ont été victimes de voyous dans le train, le métro ou dans la rue. Et personne n'a protesté ni réagi. Personne n'est intervenu pour venir en aide aux malheureuses victimes. Heureusement, il y a de temps en temps des exceptions : des témoins courageux prennent le risque de se compromettre pour leur porter secours.
En ce dimanche, nous lisons la parabole de celui que nous pourrions appeler "le samaritain charitable." C'est l'histoire d'un homme qui descendait de Jérusalem à Jéricho. Ceux qui connaissent la région savent que cette route traverse une zone montagneuse et désertique. Autrefois les brigands s'y embusquaient pour attaquer les voyageurs. L'évangile nous montre un homme tombé dans cette embuscade. Il est attaqué, détroussé et laissé mourant sur place. Un prêtre et un lévite viennent à passer. Ils n'ont pas le beau rôle. Aujourd'hui, nous dirions qu'ils sont coupables de non assistance à personne en danger. Et pourtant, ils connaissent bien ce commandement : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même".
Mais ce prêtre et ce lévite, il faut les comprendre. Ils vont à Jérusalem pour la célébration au Temple. En touchant du sang ou un mort, ils se seraient rendus impurs. Ils seraient donc devenus inaptes à célébrer le culte. C'est pour éviter cette impureté qu'ils passent de l'autre côté, à côté du geste humain du secours, à côté de la charité, à côté de l'évangile. "Leurs mains sont pures mais ils n'ont pas de main," pas de cœur. En voulant rester fidèles à la loi, ils oublient le vrai commandement de Dieu.
Arrive un samaritain. Cet homme est totalement étranger à tous ces calculs. C'est aussi un exclu. Mais il ouvre tout grand son cœur. Il prend le temps de s'arrêter, de soigner et de transporter le blessé. Il va même jusqu'à donner de l'argent pour qu'il soit soigné correctement. Lui qui était tenu pour désobéissant à la loi en est le vrai pratiquant. En nous le donnant pour modèle, Jésus nous montre le chemin à suivre pour avoir part à la Vie Eternelle.
Voilà un renversement de situation qui nous interpelle. Nous aussi, nous pouvons être de ceux qui passent leur chemin pour nous dispenser de la charité. Combien de détours faisons-nous pour éviter celui qui vient nous demander un secours. Pensons aussi à tous ceux qui sont accablés par la tristesse et les épreuves de la vie et qui ne trouvent personne pour les écouter. Mais en fuyant l'homme, c'est aussi le Christ que nous rejetons. En effet, lui-même est toujours du côté des exclus et des blessés de la vie. Bien plus, il se reconnaît en chacun d'eux. "Vivre le dos tourné à un frère qui souffre, c'est vivre le dos tourné à Dieu lui-même."
En nous racontant cette parabole, le Christ voudrait nous provoquer à un renversement dans le regard que nous portons sur les autres. Désormais, la question n'est plus : "Qui est mon prochain ?" mais "de qui je me fais le prochain ?" Le prochain ce n'est pas les autres ; c'est moi quand je me rapproche d'eux, quand je me rapproche de ma famille, de ceux et celles avec qui je travaille, des blessés de la vie, des malades, des déprimés. Actuellement, les moyens de communication modernes nous permettent de nous faire proches du monde entier. En toutes circonstance, nous pouvons nous poser cette question : "Suis-je un bon prochain ?
Cette parabole de l'évangile nous parle de Dieu "miséricordieux." En effet, ce samaritain saisi de pitié pour le blessé ressemble à Dieu. Devant cette situation dramatique de ceux qui sont là avec lui, Dieu est bouleversé jusqu'au plus profond de lui-même. Alors, il se fait proche de nous pour nous relever de notre péché et nous redonner des raisons de vivre et d'espérer.
Cette parabole nous parle aussi de Jésus. Il est cet homme tombé aux mains des bandits. Au cours de sa Passion, il sera condamné, roué de coups et mis à mort sur une croix. Les siens l'abandonneront. Il deviendra la risée des autorités religieuses de son pays. En acceptant de mourir ainsi, il a voulu être proche et solidaire de tous les exclus du monde entier.
Cette miséricorde du bon samaritain est tellement exemplaire qu'elle devient l'image de Jésus se penchant sur l'humanité blessée. Tout l'évangile nous le montre parcourant les routes à la rencontre des malades et de tous ceux et celles qui étaient brisés par les épreuves de la vie. Il a pris sur lui les souffrances et le péché du monde. Il a payé le prix fort pour nous faire vivre. C'est en nous aimant à l'extrême qu'il s'est fait notre prochain. Et aujourd'hui, il nous adresse son commandement : "Va et toi aussi, fais de même !"
Quand nous célébrons l’Eucharistie, c'est le même Jésus qui vient à nous pour se faire proche de nous. Avec lui, nous apprenons à aimer et à accueillir les autres comme lui. Prions-le en communion avec toute l'Eglise pour que les chrétiens donnent le témoignage d'une communauté accueillante, une communauté qui suive son exemple jusqu'au bout. C'est à ce prix que nous pourrons avoir part à la Vie éternelle.
D'après diverses sources
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